"LE SUD''
Comptabilité
BILÀNBERT
Cours profitables
Diplômes Placement
■LE SUD, dimanche 11 juin 1939 8
LA BALTIQUE ET LA PAIX
(Suite de la Ire pagej
Fut-ce une erreur, une distraction des
auteurs du traité Nous le croyons pas.
Il était possible en effet, tant que le
découpage politique de l'Europe n'était
pas fait et décidé, de donnei la Po
logne le littoral lithuanien, l'est de la
Prusse, plutôt que celui de Poméranie
par le travers de la Prusse. Il est donc
permis de discerner la griffe d'une di
plomatie occidentale, qui aura fait ce
calcul si un jour l'Allemagne se redres
se, la Pologne ne pourra échapper la
loi que cet entremêlement de territoires,
d'intérêts et de passions lui imposera de
résister sur ces positions si elle ne veut
périr. Elle est ainsi enchaînée mon al
liance.
LE POINT DE VUE ALLEMAND
Pour la mystique nationale alleman
de, la Prusse est la terre impériale élue,
prédestinée, le cerveau inspirateur et
nourricier de l'unité germanique. De
mander au Reich unifié, libéré de §es
dynasties et administrations particula-
ristes. ai Reich qui a recouvré la Sarre
et la Rhénanie et a repris en Autriche et
en Bohême la mission du Saint-Empire
Germanique, au Reich qui groupe dans
ses frontières plus de 80 millions d'êtres,
des métropoles comme Berlin, Vienne,
Prague, Munich, Cologne, Essen, Ham
bourg, des fleuves comme le Danube, le
Rhin, l'Elbe et l'Oder, demander cet
empire que l'Etat qui le conduisit Se
dan et la prise de Paris et sa procla
mation dans le palais de la Maison
Royale de France Versailles, reste
brisé et séparé au milieu de l'orgueil
leuse allégresse de tout un peuple, de
toute une race, c'est demander beau
coup, n'est-ce pas, humainement par
lant, attendre l'impossible La seule
énumération que nous venons de faire
suffit l'indiquer.
LE POINT DE VUE POLONAIS.
La détermination de la Pologne
maintenir les frontières, garanties et
avantages que le traité lui a donnés sur
la Baltique est au moins aussi ferme
que celle de l'Allemagne les modifier.
La Pologne, qui tient d'autant plus
farouchement la liberté qu elle a subi^
le démembrement de la dominatidh
étrangère pendant plus d un siècle la
Pologne aux yeux de qui le territoire
par où elle accède la Baltique n est
pas un corridor artificiel, mais la
voivodie de Poméranie, province ethni-
quement et historiquement polonaise
la Pologne qui tient résolument 1 ac
tuel statut de la Ville Libre de Dantzig
parce que le vieux port est établi 1 em
bouchure même de la Vistule, 1 unique
grand fleuve polonais, avantage que le
port moderne de Gdynia ne possède
pas. et que sur cette voie fluviale et sur
la voie ferrée principale de Pologne,
construite grands frais, Dantzig as
sure la liaison de la Pologne avec la
Baltique la Pologne qui voit que si
la ville et le territoire de Dantzig (su
perficie, 1.952 kilomètres carrés; po
pulation, 400.000) rentraient dans le
Reich, une armée et une marine puis
santes s'y installeraient, qui tiendraient
merci le sort de Gdynia et du cor
ridor, la liberté des communications de
la Pologne avec les mers et 1 existence
même de la nation tout entière, la Po
logne ne veut pas se laisser repousser
de 'a Baltique et se cramponnera
Dantzig ville libre comme la voivodie
polonaise de Poméranie et au port po
lonais de Gdynia. Les exigences alle
mandes heurtent ses intérêts vitaux et
sa dignité, déclare-t-elle par la bouche
de son ministre des affaires étrangères.
La Polonge est disposée ouvrir des
négociations pacifiques pour faciliter les
communications du Reich avec la Prusse
orientale, mais elle n'acceptera aucune
restriction sa souveraineté sur son
territoire national non plus que la sup
pression de l'existence et des droits de
la Ville Libre, rempart de Gdynia.
Non contente de cette vigoureuse dé
fensive la Pologne est passée l'offen
sive. Le 9 mai, au moment de l'arrivée
Varsovie de M. Potemkine, vice-com
missaire aux affaires étrangères de
l'U.R.S.S., l'agence officieuse Iskra pu
bliait une importante mise au point po
lonaise sur les relations polono-soviéti-
ques. Après s'être notamment félicitée
de la tournée d'information du diplo
mate soviétique par Ankara, Bucarest,
Sofia et Varsovie, et de la nomination
d'un ambassadeur de l'U.R.S.S. en Po
logne, l'agence déclarait
Cette satisfaction est d'autant plus
compréhensible que nous ne nous som-
mes jamais montrés enchantés de l'ab-
sence d un ambassadeur soviétique
Varsovie. Nous l'avons dit plus d'une
fois en essayant de trouver les raisons
pour lesquelles notre indépendance en
matière de politique extérieure et nos
efforts pour maintenir des rapports de
bon voisinage avec tous nos voisins
ont rencontré Moscou des grince-
ments de dents
Et pourtant, c'est justement l'épo-
que où des manifestations d'antipathie
se sont produites Moscou notre
égard, que la Pologne a rejeté d'une
manière catégorique les plans de mai-
che commune contre l'est et le sud, le
partage de zones d'influence qui au-
raient peut-être même compris le Cau-
case, l'Ukraine, la Russie blanche et
des territoires riverains de la Baltique.
En le repoussant, la Pologne a dé-
truit ce plan et l'a rendu irréalisable.
La note officieuse ajoutait La po-
litique polonaise indépendante et qui
ne cherche jamais que ses propres in-
térêts, a rejeté et rejettera tout projet
d'union avec l'un de ses voisins contre
l'autre.
Il est cependant difficile de nier que
la Pologne ici ait cherché l'appui de la
Russie contre l'Allemagne et que par la
divulgation qu'elle faisait cette fin elle
ait creusé entre l'Allemagne et elle un
profond fossé. Mais la Pologne, avec
ses 35 millions d'habitants et ses
388.000 kilomètres carrés d'étendue ter
ritoriale, est une grande puissance qui
a son impérialisme. Elle l'a bien fait
sentir la Lituanie et la Tchécoslova
quie dans les affaires de Vilna et de
Teschen.
L'OFFENSIVE SOVIETIQUE
jours être tenue pour essentielle. Sinon
ce serait faire entrer de force les Bal
tes dansi la coalition d'une politique
d'encerclement de l'Allemagne.
LA REACTION DES NORDIQUES
En disant aux Soviets que l'objectif
de la politique allemande l'est est le
démembrement de la Russie, la Polo
gne a déchaîné une offensive soviéti
que dont les conséquences dépasseront
Deut-être les buts de la diplomatie po
lonaise.
L'U.R.S.S., qui n'a pas de frontière
communes avec l'Allemagne, non con
tente d'être déjà couverte par la Polo
gne et la Roumanie et par la garantie
que l'Angleterre et la France ont don
née ces deux pays, veut encore se faire
garantir son tour par les puissances
occidentales et. de surcroît, paralyser
l'indépendance et compromettre la neu
tralité des Etats baltes en imposant
ceux-ci, contre leur propre volonté, la
garantie de l'Angleterre, de la France
et ^es Soviets.
Garantir un pays ou un groupe de
pavs qui ne le demandent pas et qui
même ont des raisons de le refuser n'est
cependant pas un acte amical. L'inter
vention militaire anglo-franco-russe con
tre le gré des nations en cause s'appa
renterait une action offensive. La de
mande préalable d'assistance doit tou
Ces prétentions de l'U.R.S.S. ont cau
sé un malaise considérable en Letto
nie et en Estonie.
On possède cet égard, écrit le
Temps du 3 juin, une déclaration ca-
ractéristique de M. Selter, ministre
des affaires étrangères d'Estonie, au
Baltic Times.
M. Selter a répondu négativement
la question qui lui était posée au su-
jet d'une démarche que le gouverne-
ment des Soviets aurait fait faire ré-
cemment auprès des pays baltes pour
leur faire connaître que toute initia-
tive allemande contre ces Etats serait
considérée par Moscou comme ayant
le caractère d une attaque contre la
Russie elle-même, laquelle en pareil
cas devrait envisager une occupation
partielle des territoires des pays baltes
voisins de la Russie. M. Selter a sou-
ligné qu'une telle menace signifierait,
en réalité, le désir de la Russie sovié-
tique de partager les Etats baltes avec
l'Allemagne. Quant la proposition
qu'aurait faite la Russie de défendre
- éventuellement l'Estonie, la Lettonie et
la Finlande contre toute agression. M.
Selter a fait remarquer que le gouver-
nement estonien, en ce qui le concerne,
n'a jamais envisagé la possibilité d'un
tel pacte d'assistance avec la Russie
soviétique, ni avec quelque autre gran-
de puissance dans la région de la Bal-
tique. Il a ajouté que l'opinion publique
de son pays n'admet point qu'un Etat
neutre puisse signer des accords de
cette nature. Selon lui. en cas de dan-
ger, il serait possible d'accepter l'aide
d'une grande puissance qui aurait res-
pecté la neutralité estonienne, et dont
la bonne foi ne saurait être mise en
doute, mais le caractère d'une telle
assistance ne saurait être défini que
lorsque l'agression se serait effecti-
vement produite. Par contre, une gran-
de puissance qui désirerait assumer
le rôle de défenseur des Etats baltes
sans qu'elle en ait été sollicitéesoit en
sa qualité de représentante d'un sys-
tème collectif, soit pour défendre ses
propres intérêts vitaux dans la région
baltique, devrait être considérée com-
me se livrant une agression contre
laquelle les Etats baltes seraient prêts
lutter avec toutes leurs forces.
On voit la thèse, qui résume toute
une politique de neutralité.
Le Temps, grand journal de la Répu
blique Française, n'est évidemment pas
suspect de partialité quand il rapporte
cette opinion officielle estonienne.
Le 5 juin, Riqa, l'officieuse Briva
Zeme définissait la position de la Let
tonie la suite du discours de M. Mo-
lotov
La Lettonie, dit le journal, est prête
défendre sa neutralité les armes la
main et ne peut admettre autre chose
que la garantie de cette neutralité. La
Briva Zeme ajoute Les sugges-
tions de M. Molotov évoquent l'idée
d'une mise sous tutelle, tandis que
les propositions anglaises respectent
la volonté et le désir des Etats neu-
très. Si les Etats baltes pouvaient,
comme la Belgique, recevoir de toutes
les puissances intéressées la garantie
de leur neutralité, ce serait une heu-
reuse solution. L accord anglo-franco-
soviétique ne dépend pas des Etats
baltes. Si on voulait les associer ce
traité, contrairement aux intérêts de
leur neutralité, ils ne pourraient que
protester.
La propositon soviétique d inclure les
Baltes dans le pacte anglo-franco-russe
va aussi l'encontre de la conception
qu'ont les Scandinaves de la neutralité
impartiale qu'ils ont la volonté d obser
ver. La réponse de la Suède, de la Nor
vège et de la Finlande aux offres alle
mandes de pactes bilatéraux de non-
agression a déclaré que ces Etats, ré
solus maintenir le principe de la neu
tralité, de l'intégrité et de l'indépen
dance, n'ont l'intention de conclure de
pactes de non-agression avec aucun
pays Cette réponse vaut donc pour
l'U.R.S.S. comme pour l'Allemagne.
La volonté de la Finlande, appuyée
par la Suède la S.D.N., d'armer les
îles d'Aland pour couvrir et son in
dépendance et la neutralité de ses voi
sins, est une autre manifestation de la
politique de neutralité intégrale des
Nordiques.
Kn Suède, dit une dépêche de Stock
holm du 3 juin, règne une vive décep
tion engendrée par l'opposition de
l'U.R.S.S. la remilitarisation et les
cercles politiques ne cachent pas leur
appréhension quant un changement
complet de la politique extérieure fin
landaise si la Russie maintenait son veto
la fortification des îles, qui couvrent
deux mille kilomètres de côtes finlan
daises et suédoises dans le golfe de Bot
nie.
Louis Habran.
ADMISSION DES COLIS
DANS LES VOITURES.
Pour mettre fin certains abus, la
Société Nationale des chemins de fer
belges a décidé qu'à l'avenir les voya
geurs ne pourront plus garder auprès
d'eux dans les voitures les collis qui
ne leur appartiennent pas personnelle
ment ni ceux qui contiennent des mar
chandises destinées être vendues ou
distribuées.
Par ailleurs, les titulaires d'abonne
ments ordinaires ou de travail ne pour
ront plus conserver par devers eux, sans
acquitter de taxe, des colis appartenant
leur patron si ces colis sont constitués
par des objets non destinés l'usage
personnel de celui-ci ou de son ménage.
Ces interdictions dont la mise en vi
gueur sera annoncée ultérieurement ne
s'appliquent pas aux échantillons que
les voyageurs de commerce emportent
avec eux.
L'autorisation donnée aux campa
gnards en ce qui concerne le transport
gratuit dans les voitures de leurs pro
duits destinés la vente directe sur les
marchés reste maintenue.
SALON DE COIFFURE cherche JEU
NE FILLE désirant apprendre coiffure.
Ncurrie et logée. Ecrire journal M.
H.
EST LE JOURNAL
DE TOUTE LA REGION.
tous les degrés
SCIENCES COMMERCIALES
19me Année 2.000 Elèves
par correspondance ou oraux
En indiquant Age, Etudes, But,
demandez
le Catalogue 370 gratuit.
136 et 138, Av. F. LecharKer
JETTE-BRUXELLES TéL 26.24.84
(mpr. M. Dumez-Truwaiit. Wervica.