/upplément
illustré du
18 Juin 1939
No 26.
Le pavillon de Belgique Lille
M. Jean Materne, Commissaire général
du Gouvernement belge Lille.
L'Exposition du Progrès Social Lille
est prête. Comme les lecteurs du SUD
se rendent bien volontiers dans le Nord,
nous leur offrons avec plaisir ces quel
ques pages, qui les inciteront visiter
les nombreux et jolis pavillons installés
sur l'emplacement bien connu de la Foi
re Commerciale de Lille et dans le ca
dre enchanteur du Parc Barbieux
Roubaix.
Que l'on nous permette d'accorder
une mention spéciale au pavillon de la
Belgique, dont l'inauguration a d'ail
leurs retenu l'attention de la presse, il
y a exactement un mois. L'amitié fran
co-belge prend sa valeur dans cette ex-
position de la capitale des Flandres, de
Lille, berceau des Comtes de Flandre et
siège de chapitres de la Toison d'Or,
de Lille, chef-lieu de ce département du
Nord, dont tant de familles comptent,
pefmi leurs ascendants, des belges. En
effet, la Belgique et le Grand-Duché de
Luxembourg possèdent seuls des pavil
lons séparés l'Exposition du Progrès
Social. Les autres pays occupent succes
sivement. pendant trois semaines, les
vastes salles du Palais Louis Pasteur.
C'est avec fierté que nous avons pu con
stater que la Belgique s'était montrée
digne de cette attention, et qu'elle pou
vait offrir dès l'ouverture de l'exposi
tion un pavillon d'une architecture élé
gante. d'un aménagement intérieur at
trayant, et, ce qui devient une carac
téristique des participations belges aux
expositions internationales, prêt la da
te fixée.
Le Commissaire général du pavillon
de Belgique Lille, l'industriel namurois
bien connu, M. Materne, mérite d'en
être cordialement félicité, ainsi que le
directeur des services administratifs M.
A. Tassiaux. Grâce leurs efforts,
leur esprit d'organisation et l'affabilité
dont ils font preuve, ils sont les parfaits
ambassadeurs de la Belgique dans les
départements du Nord et de l'Est, de
cette région qui, comme le disait fort
bien M. le Ministre Sap, lors de l'inau
guration du pavillon, est si proche de
notre pays, tant par les affinités du
sang, que par les relations culturelles.
Le nom de l'architecte mérite d'être
retenu Victor Degand. La place pri
vilégiée qui a été offerte notre pavil
lon est parfaitement mise profit. La
Visite du stand de la firme De Werkende Bie de Poperinghe, lors
de l'inauguration du pavillon. Nous remarquons sur ce cliché de gauche
a droite, au premier plan M. le Ministre Sap, M. Patenôtre. ministre
français de l'économie nationale. M. Jean Materne. M. A. Tassiaux et
M. Maes-Rommens, présentant son stand.
tour élancée, l'harmonie des lignes,
l'aménagement charmant des jardins,
œuvre de l'architecte paysagiste Du-
monceaux, donnent l'aspect extérieur
un attrait qui ne diminue pas, quand on
pénètre dans le hall décoré par les pein
tres P. Paulus et Jean Van Noten, et
orné par des œuvres de Pierre De Soete.
A Lille les Belges ont vu grand, ou
du moins, les organisateurs ont tiré un
parti magnifique du subside qui a été
alloué pour ce pavillon. Il nous serait
impossible d'énumérer tout ce que l'on
peut glâner de renseignements, car no-
Une belle perspective de l'Exposition du Progrès Social Lille,
gauche, le Palais Louis Pasteur, qui abrite les attractions de la télévision, et, au fond, le beffroi du
Gay Village Photo Echo du Nord).
tre pays a la fierté de s'être trouvé par
mi les pionniers du progrès social et
a mérité d'être qualifié de terre d'ex
périence Toutes les œuvres sociales
ont présenté des statistiques, des dia
grammes. des photos suggestives qui
prouvent une saine émulation dans un
domaine où l'initiative des œuvres pri
vées réalisé des miracles de charité. En
Belgique il ne faut pas que TEtat se
substitue l'individu pour créer des
œuvres sociales. Celles-ci sont nées mul
tiples. spontanément, et le pavillon de
Belgique Lille en est le témoignage
émouvant.
D'aucuns y ont vu un désir de propa
gande de la part de certains groupe
ments tendance politique. Nous esti
mons que pareille émulation ne peut nui
re en rien, et témoigne d'un idéal élevé.
Un ami français nous disait combien,
au contraire, il se sentait troublé devant
catte course au progrès, cette surenchère
dans le progrès social. Et ne faut-il pas
que l'on place son idéal bien haut, pour
que la réalité de la vie permette d'en
atteindre au moins une parcelle Habi
tations bon marché, lutte contre les
maladies, accidents de travail, œuvres
provinciales et communales, enseigne
ment technique, œuvres de l'enfance,
sanatoriums et préventoriums, tout y est,
tous les aspects innombrables de la lutte
contre les misères humaines.
Et côté, en parallèle de tout ce qui
est fait pour offrir au travail un cadre
social plus humain, nous voyons ce que
tente notre pays pour organiser les loi
sirs. Quand le progrès social a triomphé
des difficultés qui résultent de la lai
implacable du travail, il,n'a pas achevé
sa mission. Si l'œuvre sociale de notre
temps veut être complète, elle doit aussi
bien organiser les loisirs, qu'elle est par
venue normaliser le travail. Mais de
même que la coordination actuelle des
réalisations sociales, n'est que le résultat
(Voir suite page 4)