Indépendance et garantie, Le Bilinguisme est une nécessité éco nomique La dépression momentanée des immeubles et terrains bâtir au littoral belge ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS. Se ANNEE No 33. Hebdomadaire SU cent, le numéro. DIMANCHE 13 AOUT 193». Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. 10 Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, rue Saint-Georges, BRUGES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. (Suite) Par Louis HABRAN. LE MANDAT SYRIEN. Problème méditerranéen et problème arabe la fois, le problème des man dats de Syrie et de Palestine intéresse toutes les puissances qui ont des riva ges en Méditerranée et des contacts avec les Arabes. C'est le cas de l'Es pagne, dont le Levant, de Gibraltar aux Pyrénées, baigne dans la mer intérieure, et dont la politique islamique, vivifiée et illustrée par les Franco, Yague, Va- rela, Beigbeder, ce Lawrence ibérique, a permis la révolution nationale de partir du Maroc et de tirer de l'Afrique de puissants contingents militaires dont l'enthousiasme politique et religieux et l'esprit de sacrifice furent marquants. L'heure n'est pas encore venue de dé finir la politique africaine et méditerra néenne de l'Espagne nouvelle, encore tout entière la tâche de sa reconstitu tion interne, mais dès maintenant tou tefois ©n peut dégager des directives. Pour les discerner, il suffit de parler un instant un des auxiliaires du Cau- dillo, un des animateurs du redres sement. Savez-vous que nous sommes vos voisins en Afrique, me disait l'un d'eux, soulignant, dans le préambule de notre première conversation, que l'Es pagne, en Afrique, ne possède pas seu lement le Maroc, les Canaries et le Rio de Oro, dans le Nord, mais aussi, dans le golfe de Guinée, les îles de Fernando Po et d'Annobon et surtout le Rio Mu ni (Guinée Espagnole), entre le Came roun et le Gabon, non loin de notre Ubangi. Puis tombant, tandis qu'il feuil letait un de mes petits ouvrages de po litique coloniale, sur un chapitre intitu lé L'Afrique, prolongement de l'Euro pe, il lança un Je l'ai toujours dit qui en disait long sur ses lucides vues africaines. Portons aujourd'hui nos regards en Méditerranée orientale et tâchons de percer l'avenir. Si c'est le monde arabe qui a entre ses mains le sort de la Palestine et, par tant, du tombeau du Christ, ce sont les 70 millions de Latins de Franco et de Mussolini qui paraissent appelés exer cer l'influence décisive pour la libéra tion des Lieux-Saints. Les tenir l'écart de la négociation serait aller rencon tre de l'intérêt de la Chrétienté et de l'Europe et au devant d'un échec cer tain. Par ses convictions religieuses per sonnelles, par l'esprit et la portée de la croisade où il a conduit victorieusement les Espagnols et les Maures coalisés, par la cordialité et la confiance de ses relations avec l'Islam arabe. Franco est le chef européen le plus qualifié pour résoudre favorablement le problème reli gieux de Palestine. Mussolini, qui a ressuscité l'Etat tem porel de la Papauté et qui fut le bou clier de Franco en Méditerranée aux heures décisives du nouveau/ Lépante que fut la résurrection espagnole, est désigné comme l'allié naturel de Fran co dans cette nouvelle croisade dont l'é lément essentiel sera la conciliation. Il possède dans le monde arabe des intel ligences et occupe en Méditerranée cen trale et orientale des positions qui per mettront aux deux proconsuls latins de s'avancer loin et fortement dans l'exé cution du plan, par des voies pacifiques. La France, elle, paraît s'être engagée en Syrie, comme l'Angleterre en Pales tine. dans une politique qui heurte de front les aspirations des Arabes. Il est du moins des Espagnols qui le pensent, si nous nous en rapportons cet article que M. Augusto Assia, ancien corres pondant de l'A.B.C. Londres, a publié le 14 juillet dernier dans la Vanguer- dia Espaiiola de Barcelone, principal organe de la phalange en Catalogne, et que nous traduisons intégralement pour mettre dans le vaste et grave débat une note espagnole LE REGNE DE LA FORCE OU FUT LE PARADIS. La suppres- sion en Syrie du gouvernement auto- nome et l'instauration d'un régime dictatorial, subordonne aux auto- rités militaires françaises, lors de la cession récente du département d'Ale- xandrette la Turquie, révèlent d'un seul coup l'arbitraire et l'impuissance contradictoire de la politique que suit la France dans le Proche-Orient. D'un côté, contre tout droit et rai- son, la France livre une contrée en- tière la domination d'une puissance étrangère, puisque la majorité de la population du Sandjak (ce qui veut dire district) n'est pas turque. D'au- tre part, l'encontre de toutes les promesses et de tous les compromis, elle force la Syrie rester sous le joug français. Il faut connaître les antécédents historiques pour se rendre compte de la monstruosité (monstruosidad) que vient de commettre, se subordonnant aux ordres de Paris, le haut commis- saire. M. Gabriel Puaux. La Syrie est i-ne des possessions qui revint la France dans le partage qu'elle fit avec la Grande-Bretagne après la guerre européenne. Mais classée dans les trai- tés comme mandat de première classe, la France s'engagea lui concéder l'indépendance absolue au bout de quelques années. En 1925. la population syrienne exi- gea. au cours d'un soulèvement una- nime, que seules purent briser l'habi- leté du général Weygand et la force de l'armée française, l'accomplisse- ment de cette promesse. En 1936, une autre fois, les Syriens se soulevèrent pour obtenir leur indépendance. Inca- pable de mater la rébellion. Blum si- gna, avec les représentants de la Sy- rie, le 22 décembe 1936, un traité par (Voir suite page 8) Nous extrayons de la Panne-Plage l'intéressante étude ci-après Les propriétaires d'immeubles et de terrains bâtir situés au littoral qui, pour une cause quelconque, doivent vendre leurs biens subissent en ce mo ment de lourdes pertes. Cette situation désastreuse pour cer tains, est due en ordre prinicipal la chute verticale du franc français et son maintien en dessous du niveau du franc belge. De nombreux spéculateurs français ont fait l'acquisition, au prix normal, de villas ou de terrains bâtir tout le long de la côte belge, afin de transférer leurs capitaux chez nous et de les mettre l'abri du fisc français. Ces achats ont été opérés en général en 1935 et 1936 ce qui peut être ai sément contrôlé lorsque le change faisait 194 francs belges pour 100 francs français. Prenons l'exemple de deux achats de terrains situés St Idesbald et payés en octobre 1935, l'autre en mars 1936 terrains effectués par un Français l'un 42.000 et 43.000 francs belges, actes en main, ce qui fait un total de 85.000 francs belges. L'acquéreur français n'a décaissé au cours de 194 francs belqes pour 100 francs français, que 43.810 francs fran çais en échange desquels il a reçu chez son banquier^ 85.000 francs belges. (Voir suite page 8) mique en souffre, c'est-à-dire que les premiers individus pâtir de la situa tion sont les habitants de la Flandre Maritime. Ils font un raisonnement aus si simple que logique si le littoral bel ge doit vivre des seuls Flamands uni- lingues, ce même littoral va droit la ruine. On comprend la réaction des Fla mands qui sont en contact avec les réa lités et les exigences de la vie quotidien ne. Ils maudissent les démagogues im béciles qui sont les promoteurs de l'uni- linguisme. Omroep n'a pas attendu cette réaction pour proclamer que le sa lut est dans le bilinguisme développé au maximum, et cela aussi bien dans les provinces wallonnes que dans les pro vinces flamandes. Le monde nous envie le bonheur de posséder une culture deux expressions. Ne soyons pas les fossoyeurs de nos propres privilèges, car cela ne signifierait pas seulement un appauvrissement spirituel mais aus si une ruine matérielle dont la menace s'est déjà suffisamment précisée pour qu'il ne soit plus permis d'en nier la venue. H. L'excellent hebdomadaire flamand Omroep qui nous paraît le mieux conçu des hebdomadaires flamands du moment, vient d'éditer un Courrier d'Omroep Nous y découpons cet ar ticle très objectif. Tous les prétextes sont bons pour fai re de la démagogie. Les politiciens professionnels le savent bien, en parti culier ceux qui exploitent aujourd'hui la veine de l'unilinguisme obligatoire. Les politiciens occupent tous une pla ce de choix autour de la grande man geoire de l'Etat. Au fond, les intérêts véritables du Pays ne les préoccupent que dans la mesure où ces intérêts con cordent avec les leurs. Puisque l'unili»* guisme rapporte électoraleraent, ils l'a doptent sans s'inquiéter autrement des conséquences. Ajoutez cela la propa gande menée par un certain nombre d'i déalistes aussi remuants que bornés. C'est toute l'histoire de l'unilinguisme. Mais le Peuple, lui, qui travaille pour vivre, sent de plus en plus les inconvé nients graves des dispositions nouvelles. Ne nous arrêtons pas ici aux considé rations d'ordre historique et moral aux quelles beaucoup sont peut-être insen sibles. Ce qui compte avant tout aux yeux de la masse, c'est le problème de l'existence matérielle. Car on voit cha que jour se multiplier les cas d'espèce où l'unilinguisme est cause des plus gra ves inconvénients. Pour n'en citer qu'un seul exemple, particulièrement significa tif pendant cette période des vacances, nous voulons signaler avec insistance les résultats vraiment catastrophiques de l'unilinguisme officiel le long du litto ral belge. Alors que la crise et l'incerti tude internationale éloignent déjà de nos plages tant de villégiateurs qui ve naient y passer de longues semaines au cours- des années précédentes, on s'acharne stupidement diminuer l'at trait de ces plages en faisant d'elles le théâtre du plus insensé sectarisme lin guistique. Personne n'y trouve son compte, ni les étrangers, ni les visiteurs belges, ni les commerçants. Nous con naissons dix ou vingt cas d'Anglais, d'Américains et de Français qui ont ma nifesté leur intention de ne plus jamais remettre les pieds sur la côte belge. Combien d'autres ont pris une résolu tion identique, parce qu'il leur plaît tout simplement d'aller se reposer plus agréablement dans un pays où leur lan gue n'est pas maltraitée comme chez nous. Et que dire des visiteurs belges 7 Ils sont simplement furieux de n'être mê me pas laissés en paix pendant leurs va cances, puisqu'ils doivent de La Panen au Zoute, avoir constamment l'esprit attiré sur nos ridicules querelles Iingui»* tiques. Le résultat est clair l'activité écono-r (Voir suite col. précédente)

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 1