BILLET DE BRUXELLES lUSQU'AU PRINTEMPS... LA REINE ELISABETH A BRUGES Administration Rédaction 163, Chaussée de Ghistelles, St ANDRE-lez-BRUGES Abonnement 30,Fr. l'an. C. C. P. 367 225 Publicité 10, Rue St Georges, Bruges. Le numéro 60 centimes. Téléph. 3 1 5.24 iAMEDI 30 SEPTEMBRE 1939 HEBDOMADAIRE 92me ANNEE. No 38 La plupart de nos concitoyens, ne se jissaiU pas émouvoir par les fausses nou- elles, se rangent l'avis des personnes otorisées qui estiment, qu'en tout cas, usqu'au printemps, notre pays n'a rien raindre. Que l'on ne perde pas de vue que l'in- asion pour être profitable doit être un oup de surprise tenté en pleine mobili- âtion de l'armée adverse. Si le danger immédiat est écarté, ce qui ie veut point dire qu'il faille s'endormir luis une trop facile confiance, n'oublions jas que l'indépendance exige avant tout me économie saine. Si nous devions ad- uettre que notre pays serait obligé de sup- wrter le poids des charges militaires a< - uelles, en même temps que l'entretien de dus de 200.000 chômeurs, et cela les af- aires étant arrêtées, avant un an le pays e trouverai dans l'incapacité de faire fa- aux nécessités financières immédiates, 1 il devrait, pour obtenir l'appui de la mance étrangère, donner en gage son in- lépendanee. C'est pourquoi toutes les mesures doivent ire prises pour rendre la vie économi- [ue les éléments qui lui sont indispensa- iles. Déjà dans le domaine psychologique m pas a été fait on a compris l'absurdi- d'une «- occultation démoralisant!;, on rouvert les cafés pendant la journée, et m cesse de creuser des tranchées ostenta- nires dans les villes. Mais il faut surtout endre leur travail les chefs d'industrie, S techniciens, les éléments indispensables la production agricole. 11 ne s'agit pas e prétendre nier l'égalité de tous les jtovens devant l'impôt du sang. Au cas le conflit armé éclaterait les exceptions pourraient être consenties que dans la «sure où l'exige la défense nationale elle- *me. Mais dans le stade actuel, pendant longue période de neutralité armée que 'us aurons traverser, qui n'est ni l'état paix, ni l'état de guerre, il faut appli- "w les mesures imposées par les cir- Mstantes. A tout prix le pays doit éviter les gas- l'âges de forces. Et c'est un absolu gas- u'age de forces que de constater qu il nste une quantité considérable de niili- lens chômeurs, quand d'autres miliciens 111 ont 1 occasion de travailler sont rap- «és sous les drapeaux. 11 y a là une "blesse du régime', contre laquelle le "uvernement doit réagir et qu'aucun po- heien n'a le droit de couvrir, ou d'en- Mirager. Ainsi nous savons parfaitement qu'il est u" intérêt vital pour le pays d'obtenir le 'aximuni de rendement de l'agriculture ?e- Il faut. Sans hésiter, renvoyer les Ihculteurs leurs travaux, si nous vou- >,ls éviter les pires restrictions. N'est-il logique de remplacer ces agriculteurs r des chômeurs, êt ceux-ci oseraient-ils ser, en conscience, de servir ainsi leur js, au lieu de lui rester charge et iel° C0"^u're> peut-être, la famine. Et seraient les politiciens du mouvement lealiste qui oseraient s'opposer pa- mesure de salut public ons avons pris cet exemple d'ordre e'a'- Nous pourrions citer de nombreux es (-aS d'espèces. 11 faut agir, et vite, lie jour voit inutilement gaspiller des 8 Précieuses. Nou» estimons, d'après nt,." "-le<'s slatistiques, que trente qua- mi||e chômeurs pourraient immédia- fnte f'n^osser l'uniforme et remplacer a quarante mille concitoyens qui U|i rôie immédiat remplir dans la L'ENNEMI NUMERO I. Nous avons demandé dans notre numéro précédent ce qu'attendait le gouvernement belge avant de déclarer le parti communiste hors la loi et de le dissoudre. Le gouverne ment français a pris les devants en décidant la dissolution du parti bolchévique en Fran ce et en étouffant sa propagande révolution naire en faveur de la Russie soviétique et de l'Allemagne hitlérienne. C'est un bien rude coup pour les moscoutaires français, qui ont formé l'aile marchante du front populaire de lamentable mémoire. Non seulement les communistes forment un groupe compact et nombreux la Chambre des députés, mais ils dominent également les socialistes et radi caux socialistes qui souvent leur devaient leur élection dans le scrutin de ballotage. Il faut féliciter le gouvernement de la Ré publique de ce nouveau redressement en es pérant que les monarchies européennes pren dront la même mesure. Que la Belgique agisse. Mgr Schrameck. un des chefs du parti catholique tchèque, qui a pu se sauver de Prague, l'a encore déclaré hier l'Hitlé risme et le bolchévisme sont les ennemis du Christianisme et de la civilisation. C'est une croisade, dit-il. que la France, l'Angleterre et la Pologne mènent contre ces puissances. Bolchcvistes et nazis sont tous les deux bruns l'extérieur, mais rouges l'intérieur. REACTION SALUTAIRE. La mise hors la loi du parti communiste par le gouvernement Daladier a causé Bru xelles la plus vive satisfaction dans tous les milieux. Cette action énergique a rendu la France toutes les sympathies et amitiés qu'elle avait perdues par le Front populaire dominé par Moscou. La situation est main tenant claire et nette. Cette réaction se fera également sentir dans tous les autres pays qui sont hostiles au communisme. Notons entre autres outre la Belgique, le Saint Siège, les Pays-Bas, la Suisse, la Hon- vie économique du pays. L'opinion publique toute entière se de mande avec anxiété si le gouvernement va agir dans ce sens. Redisons-le c est indis pensable et urgent et nous croyons qu il ne peut exister un homme de bonne foi et conscient des difficultés actuelles qui s'oppose pareille mesure. C. v. R. P. S. Il nous revient que dans les pa quets envoyés aux rappelés par l'œuvre centrale du Colis du soldat Bruxel les, se seraient glissés des magazines peu susceptibles de soutenir la morale du sol dat. Nous croyons volontiers une erreur provoquée par le coup de feu des pre mières expéditions. Mais nous y voyons 1 inconvénient des œuvres par trop centra lisées. L'Etat doit laisser le plus de place possible l'initiative privée. Sa mission est supplétive. Il a le droit de contrôler, et d'ailleurs nous assure-t-on, n'a pas l'intention d'entraver les initiatives nom breuses qui se font jour. Les habi tants de notre province ont 1 occasion de participer 1 œuvre du Colis du Soldat Bruges, et partout ailleurs aux sections lo cales. d'aide aux familles des mobilisés en voie de création. Ainsi l'organisme cen tral pourra, avec beaucoup de satisfaction, se voir déchargé d'un tâche par trop écra sante. grie, la Roumanie, la Yougoslavie. l'Espa gne, le Portugal, les pays du Nord, la Grèce, le Japon, la plupart des républiques améri caines et le commonwealth britannique. PROPAGANDE INSIDIEUSE Notre pays est actuellement le théâtre d'une propagande insidieuse signaler. D'une part les communistes répandent par tout des bobards invraisemblables. Des obs curs propagandistes payés parcourent ainsi les campagnes brabançonnes et flamandes sous prétexte d'y acheter des œufs, du beur re. de la volaille, des fruits, etc. C'est ainsi que ces intermédiaires pape lards s'efforcent d'exciter le mécontentement des paysans. Les propagandistes bolchévi- ques ne manquent pas dans les cabarets po pulaires de la capitale et des grandes villes de l'intérieur mais jusqu'ici ces moscoutaires larvés prêchent dans le désert. Il était temps que les socialistes liégeois se séparassent de ces couleurs. On note cependant que la en France, mais toujours lu en Belgique. Cette propagande rejoint celle des nazis. Ceux-ci ont perdu comme nous l'avons dit plus haut dans la bourgeoisie conservatrice et le peuple les sympathies dont ils jouis saient en s'affichant comme les croisés con tre le communisme. Personne n'avale plus ces couleuvres. On note cependant que la propagande combinée des nazis et des bol- chévistes tâche de pénétrer dans l'armée en exploitant des griefs. Quoiqu'il en soit, les parquets militaires et civils feront œuvre utile en surveillant de près les intrigues des communistes et des nazis. DOLEANCES D'UN ETRANGER. Je m'étais rendu Bruges, dimanche der nier, pour y visiter une dernière fois l'inou bliable exposition Memling. J'ai voulu pro fiter de quelques heures de liberté pour faire un petit tour dans cette ville bourguignon ne. ancienne capitale du Grand duché d'Qc- cident. C'est en flânant dans les quartiers de l'ouest que les touristes visitent rarement, que cette impression a été fortifiée en moi. malgré le badigeon qui couvre tant d'anciens hôtels ou palais du XVe dont on voudrait voir l'intérieur. N'est-ce pas indiscret Je m'étais acheminé entre autres par le quartier espagnol si caractéristique la dé couverte de la statue de Memling et de la délicieuse petite église de Jérusalem. La statue n'est certes pas un chef d'œuvre et le grand peintre se trouve bien seul au milieu d'une place carrée que j'ai trouvée dé serte. Pas une fleur, pas une gerbe, pas mê me les restes d'une couronne se trouvaient aux pieds de la statue. Arrivé devant l'église de Jérusalem, j'y ai trouvé porte de bois. Les enfants qui jouaient la rue me regardaient comme des petits villageois et riaient de ma déconvenue. Il était alors 15 heures, toutes les clochers de Bruges chantaient dans le ciel et comme je n'ai pas trouvé Jérusalem un mur de la mentation. j'ai continué ma promenade. Michelet et Schayer avaient décrit la pe tite église il y a un siècle, fondée par le brave Adornes dont la famille a eu des biens Ronsele. Il m'a semblé que la tour massive écrase le sanctuaire. Il existe tout de même une règle des proportions. Enfin j'ai parcouru les régions dévastées de la nouvelle gare, construite au diable vauvert. Cette gare est cachée derrière les arbres. Espérons que les travaux seront terminés avant la saison des pluies, de la neige, du verglas et de la boue. La Reine Elisabeth est le symbole de l'infirmière idéale a dit le Dr Sebrechts en recevant mercredi la Reine au local de la Croix-Rouge Bruges. Ce n'est pas sans émotion que l'armée belge, vingt-cinq ans après la grande guerre revoit, toujours dévouée et vigilante, S. M. la Reine s'in quiéter avant tout des services de santé de l'armée. M. le Gouverneur Baels s'était rendu la rencontre de la Reine Sysseele. Elle était accompagnée de la Comtesse de Caraman- Chimay et de la Baronne Carton de Wiart. ses dames d'honneur, ainsi que du Profes seur Nolf. du lieutenant-général médecin Luyssen, inspecteur général du Service de Santé de l'Armée, et de M. Dronssact, direc teur général de la Croix-Rouge de Belgique. L? but de la visite de la Reine était de voir le système de transfusion du sang dont le centre est l'Hôpital Saint-Jean Bruges. Sa Majesté son arrivée au local de ta Croix-Rouge reçut des superbes fleurs qui lui furent offertes par les enfants du Dr D: Poorter et Mlle Boedt. La Reine visita les locaux de la Croix-Rouqe de Bruges dont le Dr Mesotten est président et le Dr De Win- ter, vice-président. Le Dr Sebrechts lui ex posa le programme de mobilisation de ta Flandre Occidentale, assisté du Dr De Schep- per. La Reine se rendit ensuite l'Hôpital Saint Jean où la petite fille du Dr Sebrechts, habillée en infirmière lui souhaita la bien venue. Elle y fut reçue par la Supérieure de l'Hôpital, M. le Bourgmestre de Bruges. M. l'Echevin Ryelandt, président de la Commission d'Assistance Publique et M. Dautricourt, secrétaire. Toutes les religieu ses, les infirmières, les docteurs étaient en costume de travail. La Reine se rendit la salle d opération où le Dr Sebrechts et le Dr Helleputte ex posèrent les méthodes nouvelles de prise de sang et de conservation permettant de créer une véritable bibliothèque de sangs dif férents. Sa Majesté passa ensuite au laboratoire où elle fut reçue par le Dr Peeters, inventeur d'un appareil spécial pour la transfusion du sang. Elle se rendit de là dans la salle d'opé ration où deux malades Venaient de recevoir une transfusion du sang, et s'entretint fort affectueusement avec celles-ci. D'ailleurs au cours de toute la visite la Reine eut pour chacun un mot gracieux, une parole aima ble, un de ces gestes ou de ces sourires de Reine qui vont droit au cœur. La visite de l'Hôpttal se termina par la cuisine, la pharmacie et la légendaire cham bre de Memling. De l'Hôpital la Reine se rendit la rue du Persil l'Hôpital mili taire. Sa Majesté termina sa longue visite Bruges en se rendant au Palais du Gouver nement provincial avec sa suite. De nom breux brugeois ayant appris la présence de la royale visiteuse s'y étaient rendus pour ■l'acclamer. Et ce ne fut pas sans émotion que la Reine répondit ce chaleureux ac cueil, qui d'ailleurs traduisait l'affection res pectueuse que tous les belges vouent celle qui aux côtés du Roi Albert a conquis le ti tre de Mère des Soldats

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