NEUTRALITE quelque part... les finances communales Administration Rédaction 163, Chaussée de Ghistelies, St AN DR E-lez BRUGES Publicité 10, Rue St Georges, Bruges. Abonnement Le numéro 30,Fr. l'an. 60 centimes. C C. P. Téléph. 367.225 3 15.24 5AMEDI 28 OCTOBRE 1939 HEBDOMADAIRE 92me ANNEE No 42 Et voilà Après avoir écrit des articles «tir le sort des mobilisés, nous y voici notre tour. Mais de loin nous n'oublions pas les lecteurs de La Patrie Si par fois une rubrique faiblit, si parfois une i hroniquc manque, ils ne pourront nous eu vouloir. Nous sommes convaincus que nous retrouverons en 1940, tous les lecteurs de 1939. et que nous sentirons dans ce cas eette véritable solidarité si souvent appréciée par les bons citoyens. D'ailleurs pourquoi nous inquiéter. Les événements r.ous poussent dire dans l'ar ticle de tête ce que nous eussions exprimé une autre place du journal la vive re connaissance de La Patrie pour tous ses amis et ses annonciers, qui font que cans cette épreuve, noire journal présente une physionomie vivante, marche de l'a vant quand d'autres se lamentent et rédui- «ent le nombre de leurs parutions. Cordia lement merci et comme les affaires sont les affaires, nous insistons auprès de nos lecteurs, pour qu'ils accordent aux annon ciers fidèles de notre journal, leurs préfé rences. Ce vœu que nous exprimons bien franchement est, pour beaucoup déjà, une habitude bien ancrée. Quelque part... Et là nous apprécions I étonnante, l'admirable bonne volonté du helge le profond, le réel sens national de notre population. Comme elles paraissent lointaines les querelles politiques, quand on a devant soi une compagnie qu'il faut reprendre en mains. Comme on se soucie peu des opinions des hommes, et bien plus de leur moral, de leur ravitaillement et de leur confort. Quelle satisfaction de con- -tater que le soldat est content, qu il a apprécié l'effort magnifique fait par le pays pour donner aux mobilisés une nour riture comme peu de troupes en reçoivent dans le monde entier. ^ous ne le répéterons jamais assez quelle bonne volonté chez ces hommes, pè tes de famille arrachés leur foyer, hom- mes d affaires tirés de leur métier, cultiva teurs qui songent leurs travaux, ouvriers fui s inquiètent de la subsistance des leurs, tous avec bonne humeur dans la pluie le our, et malgré le froid la nuit, acceptent es 0I,bes et les consignes donnés par leurs "iperieurs et sentent que ces derniers s in- g^nient leur rendre la tâche moins dure, mniense fraternité sociale au-dessus de aquelle plane continuellement la sécurité <jUe tous éprouvent en leur chef, le chef e L nation le Roi. Avec quelle sincérité tes. Sommes du peuple vous disent, que ?race au Roi, ils ne sont obligés qu des Jnee- au lieu de devoir affronter les dan- de 1 absurde tuerie. Et avec quelle ^'ni pl ici té ils ne cachent pas que la durée saenfiee leur importe peu, puisqu'ils ave,it que le Roi a affirmé que ce sacrifi- "ait nécessaire. cb^p' °U'" est k'en bon llotre peuple qu UC' Ct nous voudrions que ceux que;''a prompte, v ivent quel- tir^ )"U'S dans un cantonnement pour en •ttili 'Une '1aute leçon d abnégation, d'hu ée et de patriotisme. C. V. R. \ous avons trouvé dans la presse ces deux appréciations sur la politique belge de neutralité, qui nous ont frappé Sans doute, il était nécessaire de 110- tifier la Nation la position d'absten- tion prise par l'Etat I M. Charles Tschoffen. dans le Vingtième Siècle du 12 septembre 19391. Un pays dont le Gouvernement s'est- imposé une politique de neutralité vis-à- vis des belligérants peut, si l'on n'y prend garde, s'agiter de façon funeste. l M. Emile Coulonvaux. la tribune libre du Soir du 11 octobre 19391 Cette distinction entre la Nation et l'Etat, entre le Pays et le Gouvernement propos de l'esprit et de l'acte de neutralité révèle un manque d'unité spirituelle et morale qui est un grave et constant danger public, La Belgique n'est pas un monstre deux fa ces. De la Nation et de l'Etat, du Pays et du Gouvernement il y en a un, en l'occur rence. qui se trompe et qui doit céder. C'est la presse souvent qui, au lieu d'éduquer l'opinion, la dévoie et prépare au Gouvernement des difficultés extérieu res. Donnons un exemple caractéristique entre cent. Le 26 août dernier, l'agence Belga en voyait ce communiqué Sa Majesté le Roi a donné audience ce jour l'ambassadeur d Allemagne. M. von Bulow-Schwante, qui a précisé Sa Majesté l'attitude de l'Allemagne envers la Belgique dans le cas où un conflit en Europe 11e pourrait plus être évité. Exprimant le désir du Reich de con- tinuer les bonnes relations qui existent entre les deux pays, il a renouvelé Sa Majesté, d'une façon solennelle, les en- gagements pris par l'Allemagne envers la Belgique par sa note du 13 octobre 1937 et a réaffirmé que le Reich ne por- tera d'aucune façon atteinte l'intégrité de la Belgique et respectera ses frontiè- res, pour autant que la Belgique observe une attitude de stricte neutralité La Gazette se permettait de faire cette répartie la finale de la déclaration officielle du Gouvernement allemand Il paraît d'une impertinence rare de voir l'Allemagne conditionner sa garan- tie l'observance d'une stricte neu- tralité La Belgique s'est affirmé indé- pendante ses déclarations de neuti alité ont été formelles et elfe n'a point, elle. l'habitude de renier ses engagements Il était donc parfaitement maladroit d'in- sister sur ce point. Enfin, ne peut-on voir dans une telle réserve une porte ouverte tous les pré- textes Les plus de quarante ans se souviennent encore du Man hat ge- »schossen... La Libre Belgique reproduisait ce commentaire impoli en le faisant précéder de ces lignes Dans ses démarches solennelles de sa- medi, le Reich a introduit une subtile j-ggerve qui 11 a pas échappé aux espiits avertis. Cest ainsi qu Bruxelles 1 am- bassadeur d'Allemagne a fait connaître (iue le Reich ne portera aucune attein- te l'intégrité de la Belgique et respec- tera ses frontières pour autant que la Belgique observe une attitude de stricte neutralité La Gazette réplique... Ge furent l'Angleterre et la France qui répliquèrent la Gazette et la Li bre Belgique pur la déclaration qu cl le» jiesentèrent leur tour au Ghet de 1 mat. le 28 août, et que le communiqué suivant fit connaître Le Roi Léopold a donné audience l'ambassadeur d'Angleterre et l'ani- bassadeur de France, qui ont précisé Sa Majesté l'attitude respective de l'An- gleterre et de la France envers la Belgi- que, dans le cas où un conflit en Euro- pe ne pourrait être évité. Les ambassadeurs ont déclaré solen- nellement que si la Belgique, en sernbla- ble éventualité, maintient sa neutralité. le gouvernement britannique et le gou- vernement français sont fermement ré- solus, conformément leur politique traditionnelle, la respec ter. Ces déclarations supposent que la neu- tralité de la Belgique sera respectée par toutes autres puissances, la France et l'Angleterre restant naturellement fidè- les leurs engagements de garantie En suite de quoi M. W. U. pouvait no ter pertinemment dans le Vingtième Siè cle Les quelques va-t-en guerre de la pres- se belge qui se sont offusqués de ce que le mot neutralité fût employé par le diplomate allemand, le retrouveront dans la solennelle répétition de la ga- rantie franco-britannique Qu'il s agisse de la neutralité impo sée d'a\ant 1914, issue de notre dépen dance politique, ou de la neutralité vo lontaire de 1936. inspirée de notre indé pendance politique, neutralité de la Belgi que il y a, et la lqyauté ordonne d'y être fidèle. Sans loyauté, pas de garantie sans garantie, pas de sécurité. La nation, le pays, pour reprendre la distinction subtile et coupable qui est de mode, 11e peut faire mentir l'Etat, le Gou vernement la face du inonde, dans une atmosphère de discorde civile. Le devoir qui nous incombe tous, maintenant, de tenir la parole que nous avons nous-mêmes arrêtée et décidée, est plus impérieux en core que 11e l'était, en 1914, le devoir de tenir une parole qui nous avait été dictée. Sortir volontairement d'une neutralité que nous avons conçue, que nous avons propo sée l'assentiment et la garantie de nos puissants voisins, et sur laquelle repose pour une grande part l'ordre occidental, ce serait non seulement commettre un ex ceptionnel manquement l'honneur, mais ce serait encore porter un coup mortel la sécurité future, peut-être l'existence même du pays. Le peuple contre lequel nous opérerions cette surprise, n'oublierait jamais, et nous aurions nous-mêmes scellé notre subordination la politique et la protection des autres puissances voisines. Nous retomberions dans le système du Traité de la Barrière. La Hollande elle- même ne nous pardonnerait pas d'avoir entraîné sa frontière méridionale dans la zone de guerre, contre son attente. 11 est bon. il est nécessaire d'avertir le public en ces moments où la consomma tion du partage de la Pologne et la pers pective de grands combats de masses sur le front occidental avivent les passions. Qui desservirait le Gouvernement dans ce passage difficultueux qui en annonce de plus retoutables encore, ferait œuvre de très mauvais Belge. L'Etat, aujourd'hui gardien de la parole et de la sécurité col lectives, "passe avant tout. (A suivre). Louis HABRAN. Les Commissions de la Chambre et du Sénat ont examiné cette semaine le problè me des finances communales. Si le problème ne consistait qu'à décrire la situation actuelle, il ne faudrait guère de grands efforts d'imagination pour résumer les différents aspects de la question. Il y a d'abord un problème de trésorerie. La guerre qui sévit nos frontières a imposé nos communes de multiples dépenses liées la défense passive et au ravitaillement. D'autre part le recouvrement des taxes er des impôts s'avère plus difficile. Les communes seront-elles donc obligées de suspendre leurs paiements, faute de res sources suffisantes Pour aller au plus pres sé. le gouvernement a chargé le crédit com munal d'accorder des ouvertures de crédit aux communes qui en font la demande. Cel les-ci ont un double caractère d'abord elles permettent la caisse communale de tou cher anticipativement les impôts dûs par les contribuables. Ensuite elles mettent la dis position des communes les fonds indispen sables. pour exécuter les travaux urgents des tinés mettre la population l'abri d'atta ques aériennes éventuelles. Mais le problème budgétaire, l'heure où les échevins des finances préparent le bud get de 1940 reste aigu. La situation tragique qui nous est faite rend les moins values, lors du recouvrement des impôts, certaines. D'autre part les dé penses imposées par les événements ne fe ront que ctoître. Il nous suffira de rappeler les dépenses d'assistance charge des com missions d'assistance publique et le recrute ment d'un personnel nouveau pour les ser vices du ravitaillement et de la défense pas sive. Suffira-t-il. pour assurer l'équilibre bud gétaire de recourir aux remèdes que nous en seigne l'orthodoxie financière La compression des dépenses, une politi que de stricte économie. Certes la situation actuelle est telle, que chaque administration communale a l'obligation de revoir chaque article de son budget. Il y a des communes, et on aurait mauvaise grâce de le taire, qui ont pratiqué une politique de gaspillage et qui ne se sont-guère souciées des sacrifices imposés aux contribuables. Mais il faut ce pendant reconnaître que les compressions ont leurs limites et que les grandes villes ne peuvent compromettre le patrimoine d'en seignement et d'art qu'elles ont péniblement échafaudé. Il y a le recours aux impôts nouveaux. Mais est ce bien le moment pour le pouvoir communal de voter de nouvelles taxes, alors que pour beaucoup de contribuables les res sources ont diminué et que le souci du len demain les ronge Il y a des communes qui connaissent le déficit chronique. N'a-t-on pas affirmé la commission que pour l'ensemble des com munes belges le déficit annuel s'élève un demi milliard Un remède provisoire consiste dans la permission donnée aux communes de cou vrir par l'emprunt le déficit ordinaire du budget ordinaire de 1940. Mais il faudra chercher une solution définitive, car les communes ne peuvent s'installer dans le dé ficit chronique. Les communes reprochent l'Etat d'avoir lerrs de la suppression des octrois brisé la proportion entre le pourcentage que celui-ci représentait dans l'échelle des ressources com munales et celui auquel se monte la part actuelle abandonnée par l'Etat aux com munes. Pour réparer quelque peu le préjudice subi, il faudra augmenter les sommes versées

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 1