L'Economie Belge la semaine liturgique NEUTRALITE LE CŒUR DU PERE LE SAINT DU J0UF 2. LA PATRIE DU 10-11-39. iiii Léopold 1er, l'homme d'Etat couron né, 1 oracle politique de l'Europe comme le définissent ses historiens, le comte E. Gordi et le baron C. Buffin, a réellement fondé la Belgique que lui avait remise, inexperte et chancelante, le Congrès Natio nal. Il a pu maintenir la neutralité, l'in dépendance et l'intégrité du pays entre les préventions de l'Autriche et de la Prusse, la poussée révolutionnaire française de 18+8 et les appétis territoriaux de Napo léon I ri II a éduqué Léopold II, lui transmis ses ambitions et ses secrets, et 1 amée qu'il avait laissée son fils en 1865. ne fut pas jugée indigne, par les Aile mands ni par les Français, de couvrir la neutralité de la Belgique devent Sedan. Quand les calculs de la politique inté rieure en vinrent ébranler la solidité de la politique extérieure. Léopold II réagit vigoureusement. Il entend juxtaposer au statut de neutralité imposée et garantie, 1 impersonnalité politique qu'il suscite, la fausse sécurité désarmée qu'il engendre, I esprit d égoïsme et de surenchère qu'il développe dans les classes sociales et les partis, un statut de confiance, de responsa. bilité, de justice et de force nationale une armée nombreuse et collective, capable de sauver le pays d une défaillance extérieure du système de sécurité. Par la manière encore dont il s'y prend pour fonder son Etat Indépendant en Afri que, il est le précurseur de génie qui ai guille la Belgique sur la voie de l'indépen dance politique. Albert 1er continue la tâche dynastique. Dans les vicissitudes des opérations de 1914, 1 armée belge fait figure au moins aussi digne que l'armée française et l'an glaise. Sur 1 ser elle ne se laisse ni en foncer par l'adversaire puissant ni absor ber ni subordonner par les alliés, et quand elle revient chargée des lauriers de la vic toire, elle est plus forte que lorsqu elle est partie. La fidélité du Roi de l'Yser l'esprit et la discipline de la victoire fut notoi re on vit l'armée belge dans la Ruhr côté de l'armée française, malgré l'oppo sition britannique. Mais quand les affaires de 1 Europe prirent une tournure inquiétan te pour la sécurité de la Belgique, alors le Roi des Belges n'hésita pas: il fit dire par son Premier Ministre ce que le pays et les anciens alliés avaient savoir cet acte de courage et de bon sens politique, sans tarir les amitiés de la Belgique, améliora les sentiments de l'Allemagne son éga.d. Pendant les dernières années du règne, I armée que les illusions de Genève avaient laissé amoindrir, fut reprise par des mains fermes. Cette reconstitution de la force militaire du Pays en Europe et en Afrique ne ra lentit pas sous le règne de Léopold III, au contraire. Et parallèlement, après les sanc tions éthiopiennes qui provoquèrent l'ef fondrement du système de Locarno, la per sonnalité extérieure de la Belgique attei gnait son plein épanouissement, avec un sens des responsabilités et une autorité jus que là inconnues. La Belgique devenait en fin vraiment indépendante. Elle choisissait sa position diplomatique et militaire parmi les nations, la leur faisait approuver, se for geait une armure appropriée son rang nouveau et entreprenait de faire mentir le lieu commun qui la dit condamnée par la géographie entrer dans toute guerre que se livrent ses trois grands voisins. Tandis que 1 Angleterre et la France ont remis leur destin au sort des batailles, la Belgique garde sa victoire et la ré compense de ses sacrifices de 1914-1918. Aussi le Belge qui, pendant cette ex périence décisive et solennelle pour la ma turité politique et la sécurité de la Patrie, contribuerait d'une manière quelconque faire manquer le Gouvernement sa pa role envers le pays et envers l'étranger, trahirait-il. Je n'ai qu'une crainte c'est que le peuple, naturellement ignorant, orgueil leux et ingrat, ne fasse payer la dynas tie sa supériorité et ses bienfaits. Ce se rait le grand drame de la Belgique. Et la propagande de l'étranger s'y emploie ra. P. S. Je m'excuse près des lecteurs d'une coquille survenue dans la compo sition de mon article du 4 novembre, Au 5e alinéa de la première colonne, j'avais écrit grands électeurs BOURGEOIS ei non brugeois Lire aussi, au dernier alinéa la rovauté héréditaire sait, voit et SERT Louis HABRAN. Pourquoi médire de son pays C'est un défaut caractéristique du beige, et qui peut devenir une véritable nuisance. Ainsi actuellement, le pessimisme chagrin est il une forme évidente du défaiti«m-\ Non pas qu'il faille se contenter d un optimisme béat mais que du moins Ton raisonne des problèmes belges en tant que belges. Une étude approfondie de notre économie nationale nous porte envisager l'avenir comme difficile, certes, mais non pas com me fatalement catastrophique. Et selon la forte expression utilisée par le R. P. Hé- nusse nous vivons l'heure de l'optimis te Voulez vous classer parmi vos relations celles qui appartiennent au clan des pes simistes Songez tout ce qui se disait et se racontait au sujet de l'économie bel ge au début de cette année. A entendre les grognons professionnels les sept premiers mois de l'année marquaient une crise éco nomique intense. Quand on avait le mal heur de prétendre que dans de nombreux secteurs l'activité était normale, ce n'étaient que vociférations indignées et haussements d'épaule. Or pendant les sept premiers mois de Tannée 1939, l'Union Economique belgo- luxembourgeoise a exporté pour plus de 13 milliards 100 millions de francs de marchandises, contre 12 milliards 270 mil lions en 1938, soit une augmentation de près de 7 Ce qui est plus intéressant, c'est que la balance commerciale qui était défavora ble en 1938 de Tordre d'environ lli mil liard 350 millions, était devenue favorable sn 1939, pour plus de 200 millions. Nous entendons déjà l'objection ces exportations ont été artificiellement enflées par les achats des pays qui se préparaient la guerre et prévoyaient le blocus. Et nous voyons tout au contraire que l'Alle magne recule de près de 20 soit 286 millions que l'ex Autriche recule de 50 que l'ex Tchéco-Slovaquie recule également de plus de 50 Mais ce sont les pays neutres qui devien nent nos grands acheteurs. D'abord les états Nordiques où nous profitons de la propagande intelligente faite par la Belgi que. En tète la Suède, où malgré les pro grès réalisés 1 an dernier, nous avançons pas de géants passant 478 millions en augmentation de plus 200 millions. Et puis c est la Norvège où nous gagnons presque 50 65 millions. Continuons l'analyse. Nous devons aux erreurs de la politique gouvernementale d'avoir négligé l'Espagne d'où perte de cette année de 26 millions. D'autre part. grâce de nombreux efforts, dûs I initia tive privée nous avons remédié aux fantai sies jusqu au boutistes de la politique des sanctions contre l'Italie. D où. progrès de 56 millions. La liste de nos bons clients des pays neutres, ne fait que s'allonger la Finlan de. 57 millions soit près de 50 d aug mentation la Hongrie, 11 millions, ou 130 Au Portugal, nous atteignons les 125 millions d'exportations, en Suisse 385 millions. Et en Yougoslavie, où nous ne livrions que 4 millions de marchandises, nous passons 26 millions. Enfin pour achever ce tour des neutres d'Europe, soulignons en y insistant, les 300 millions d'augmentation vers les Pays-Bas. qui deviennent notre troisième client avec 1 milliard 726 millions, le Royaume Uni et la France, étant quasi ex-aequo avec un peu plus d'un milliard 900 millions. Ce qui doit également retenir notre at tention cest l'Amérique du Sud. En Ar gentine un beau record est signaler 94 millions de plus. Au Brésil 23 millions Or quel est le but du conflit qui met aux prises, l'Angleterre et l'Allemagne, si ce n'est la conquête de marchés com merciaux. Le blocus de 1 Allemagne fata lement imparfait, cause de la pléiade de pays neutres qui entourent l'Allemagne, a comme objet d'enrayer les progrès énor mes que l'économie du Reich enrégistrait dans le monde entier, et surtout en Améri que du Sud. Fatalement l'Allemagne perdra pied sur de nombreux marchés. La premier devoir national du Gouvernement belge, est de veiller ce que l'économie belge tire le plus de profits de cette situation. Au lieu de décréter naïvement des taxes sur des bénéfices non encore réalisés, le gouver nement devrait au contraire encourager les capitaux s'investir dans des entrepri ses nouvelles, afin de conquérir des mar chés nouveaux. Il faut que Ton se dise que la Belgi que est maîtresse de ses destinées. Que dans la guerre économique que se livrent les grandes puissances, sous le camou flage d opérations militaires limitées, no tre pays une magnifique carte jouer. Que tous les beaux discours, et la logo machie idéologique ne sont que piperies pour naïfs. L avenir appartiendra aux petits pays réalistes et réfléchis qui tireront des con flits actuels toutes les conséquences éco nomiques qui s offrent leur esprit d'ini tiative et leur sens pratique. C.V. A. Voici quelques extraits d'une allocution prononcée par notre Saint Père Pie XII dans l'audience accordée le 30 Septembre des pèlerins Polonais Vous êtes venus ici implorer Notre bé nédiction, en un moment particulièrement douloureux pour votre Patrie, une heure tragique de votre vie nationale. Aussi avons-Nous bien rarement senti en Nous intime et ardent autant qu'aujour- d hui, le désir de Nous montrer en fait et en paroles ce que, par un choix mystérieux de la Providence, Nous sommes appelé être ici-bas le Vicaire et le représentant de Jésus-Christ, l'image vivante de ce Dieu incarné, dont S. Paul a pu dire Appa- ruit benignitas-et humanitas (Tit. III, 4). Oui, c'est la compassion infiniment tendre du Cœur divin lui-même que Nous vou drions en ce moment vous faire voir, en tendre, sentir, vous tous, enfants de la Pologne catholique Le Saint Père évoque ensuite la vision des horreurs de la guerre, surtout en Po logne Il y a des milliers déjà, des cen taines de milliers de pauvres êtres humains qui souffrent, victimes atteintes dans leur chair ou dans leur âme par cette guerre, dont tous Nos efforts, vous le savez, ont si obstinément, si ardemment, mais si vainement, hélas tâché de préserver 1 Europe et le monde. Devant Nos yeux passe maintenant, vision d'épouvante affo lée ou de morne désespoir, la multitude des fugitifs et des errants, tous ceux qui n'ont plus de patrie, plus de foyer. Jusqu'à Nous ni', ntent déchirants les sanglots des mères, et des épouses, pleurant les êtres chers qui sont tombés sur le champ de bataille Nous entendons la plainte désolée de tant de vieillards et d'infirmes, qui restent trop souvent sans doute privés de toute assistan ce, de tout secours les vagissements et les pleurs des tout-petits qui n'ont plus de parents les cris des blessés et le râle des moribonds, qui n'étaient pas tous des com battants. Nous faisons Nôtres toutes leurs souffrances, toutes leurs misères, tous leurs deuils. Car l'amour du Pape envers les en fants de Dieu ne connaît pas de limites, pas plus qu'il ne connaît de frontières. Tous les fils de l'Eglise sont chez eux, quand ils se pressent autour de leur Père commun tous ont une place dans son cœur Encore cet extrait Nous ne vous di sons pas Séchez vos larmes Le Christ qui a pleuré sur la mort de Lazare et sur la ruine de sa patrie, recueille, pour les récompenser un jour, les larmes que vous répandez sur vos chers morts, et sur cette Pologne, qui ne veut pas mourir. Pour le chrétien, qui sait le prix surnaturel de ces perles, les larmes elles-mêmes peuvent donc avoir leur douceur. Et n'y a-t-il pas d'ailleurs, en chacun de vous, un peu de l'âme de votre immortel Chopin, dont la musique a réalisé ce prodige, de faire de la joie profonde et intarissable avec nos pauvres larmes humaines Si l'art d'un homme a pu aller jusque-là, où n'iront- elles pas, dans Fart de bercer nos douleurs intimes, la sagesse et la bouté de Dieu Que la paix du Christ, laquelle avez été appelés pour former un seu| 0l" règne dans vos cœurs, et soyex rern °PS sants Epître COnn««- Ce Dimanche est le 24e après la Pent te cependant il n'est pas le dernier cette^n née, deux autres le suivront encore Ma,;0" Messe du dernier Dimanche après la p° côte devant toujours être celle du dernierT manche de l'année liturgique, on prend a le 23e Dimanche après la Pentecôte les Me^' des Dimanches après l'Epiphanie qui n'om être dites avant la Septuagésime. Voilà pou? quoi nous lisons aujourd'hui la Messe du 'C Dimcnche après l'Epiphanie. Les textes liturgiques nous remettent en mémoire la souveraineté du Christ-Roi Seigneur est roi que la terre exsuite et' la multitude des îles se réjouisse (|ntr0|i Alléluia) Dans l'Epitre, St Paul met en lumière l0 grande loi du Royaume du Christ la chant' Par-dessus tout, dit-il, ayez la charité qui est le lien de la perfection Et c'est précisément la charité qui nous pro curera la paix, objet de nos plus ardents de- sirs. Et cette paix, son tour, nous unit Sr fortement les uns aux autres qu'elle fait de nous un seul corps le Corps mystique du Christ, qui est l'Eglise. L'expression est de St Paul. Mais, c'est le Baptême, dira-t-on, qui nous fait enfants de Dieu et de l'Eglise Certainement Et c'est également le Bap- tême qui sème en nous, sans aucun ménte de notre part, le bon grain de la vertu théolo gale de charité. Ce grain a deux cotylédons la charité est une mais le précepte est dou ble dit St Augustin. Il y a le commandement envers Dieu et le commandement envers le prochain, et cependant la charité est une. Comment cela Parce que notre charité en vers le prochain est la preuve et la mesure même de notre amour de Dieu. Mais puisque ce bon grain de la charité o été semé dans mon âme, comment se fait-il que je produise si souvent, hélas, de la t zi zanie C'est l'ennemi qui a fait cela répond le Christ dans l'Evangile. Et quand l'ennemi a-t-il semé l'ivraie Pendant que les serviteurs dormaient Concluons donc que seule une vigilance continuelle sur nous-méme peut conserver et faire croître en nous la cha rité du Christ, source de paix et d'unité pour tout le Corps Mystique. En ce 3e Dimanche de Novembre commen ce le lecture du Livre de Daniel. Daniel est un des quatre grands prophètes il vécut au Vile siècle avant Jésus-Christ, au temps de la captivité de Babylone, sous le règne de No- buchodonosor et de son successeur Darius. C est Nabuchodonosor qui fit jeter dans lo fournaise les trois jeunes gens, compagnons de Daniel. Mais c'est Darius qui, pris au piege d'une loi que ses mages et devins lui avaient fait signer traitreusement, fit jeter Daniel dons la fosse aux lions. Le lendemain, Darius re trouvant Daniel en vie le combla d'honneur et fit dévorer par les lions ses persécuteurs Pendant que le prophète Daniel était dans lo fosse aux lions Babylone, le prophète Habo- cuc qui résidait en Palestine se préparait o prendre son repas. C'est alors qu'un ange le prit par les cheveux et le transporta prés de la fosse aux lions de Babylone où il donna a Daniel le repas qu'il avait préparé pour lui- même. Puis quand Daniel se fut restauré, lar ge transporta de nouveau Habacuc en Palesti ne. Voilà jusqu'où s'étend la sollicitude de Dieu pour ceux qui préfèrent s'exposer la mo" plutôt que de cesser de prier. Car Daniel o»o été jeté dans la fosse aux lions uniquemer' pour avoir prié Dieu aux heures officielles ae la prière. On voit jusqu'où allait la dévotion liturgique du prophète. Et la mienne, jusqu'où va-t-elle 12 NOVEMBRE S. MARTIN I, PAPE ET M. Martin succéda au Pape Théodore. Ay"1' convoqué Rome un Concile où furent co namnés les monothéhtes qui n admette''' en Jésus-Christ qu une volonté Divine 'ut saisi traîtreusement par ordre des hete" ques Hérachus et Constant, et ernmene Constantinople. Après bien des souffrances et des haaf hâtions, il fut exilé en Chersonèse, vu mourût de fatigue en 655. Son corfv transféré Rome, fut déposé dans 1 des Saints-Sylvestre et Martinapôtres J Gaules.

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 2