I
I 1
SANS
VALEUR
I
LETTRE PASTORALE
MGR. CEREJEIRA
LE SAINT DU JOUR
LA SEMAINE
LITURGIQUE
LA PATRIE DU 18-1 1-1939 2
EXTRAITS DE LA
DE SON EMINENCE
CARDINAL PATRIARCHE DE
LISBONNE
(SUITE)
Méconnaître l'infangibilifé du droit
naturel n'est pas agir d'une façon
catholique
Réduire le droit et la morale la lutte
des égoïsmes individuels ou collectifs.
une concurrence vitale analogue celle qu'on
attribue la vie animale n'est pas seule
ment apostasier le Christ, mais nier l'hom
me. Il n'a pas manqué de gens pour anéan
tir les efforts généreux en vue de l'organisa
tion de la coopération internationale, pour
applaudir les deux coups donnés la solida
rité juridique des nations, pour célébrer avec
enthousiasme le retour de l'anarchie interna
tionale par la rupture des conventions et des
traités, mais en cela ils n'agissent pas d'une
façon catholique.
Comme Portugais, notre intérêt commun
est d'affirmer bien haut, en plus de la fidé
lité aux engagements de la nation, l'intangi-
bilité du droit naturel. Nous avons en Por
tugal une longue et profonde tradition de
christianisme, qui nous défend d'étayer seu
lement sur la force l'édifice du droit ou dans
le sang et la race la source entière de la vie
humaine entière jusqu'à la vie intellectuelle et
morale. Le droit, pour nous, comme pour
tout peuple civilisé, doit se traduire en rela
tions de justice. Plus haut que le rang et la
race, nous plaçons l'esprit, qui nous intro
duit dans un monde supérieur au monde
physique, dans celui de l'ordre moral.
La politique soi-disant réaliste de
l'équilibre n'a rien voir avec la poli
tique chrétienne de la coopération
L'Europe traverse, depuis longtemps
déjà, une crise grave, l'anarchie internatio
nale s'est substituée au sentiment de son uni
té morale. Le protestantisme, le premier, a
brisé cette unité. L'autorité du vicaire du
Christ a cessé d'être l'organe de l'unité spi
rituelle de l'Europe. Les nations ont perdu
le sentiment de la solidarité en se divisant
en camps ennemis. Depuis lors, la politique
de solidarité chrétienne a donné lieu la po
litique réaliste de l'équilibre.
On est arrivé au système de la paix armée,
qui est plutôt celui de la préparation la
guerre. De nos jours, on fait une course folle
aux armements, en dépensant improductive-
ment des richesseg nécessaires l'améliora
tion de la condition sociale des peuples.
Après la grande guerre, on tenta d'orga
niser la coopération internationale pour as
surer la paix par la création de la S. D. N.
C'était là une idée chrétienne mslçré Infil
tration maçonnique et laïque qu'il pouvait
y avoir au sein de ses organismes.
Mais elle présentait un vice fondamental:
l'absence d un idéal commun de civilisation.
Et l'on vit entrer la RussU, qui reniait les
principes sur lesquels était fondée la propre
civilisation européenne 1
Il manque l'Europe et au monde un
idéal spirituel commun le Christ
L'Europe et le monde souffrent d'un mal
profond leur division spirituelle. Il leur
manque un idéal moral qui s'impose toutes
les consciences une autorité suprême que
tous les peuples respectent un état com
mun sur lequel on puisse édifier un accord
solide des volontés, l'organisation efficace
de la paix.
Le Christ manque l'Europe et au mon
de. Et c'est vers lui que nous élevons nos
supplications, comme les apôtres bord de
l'embarcation sur le point de naufrager, et
-même au nom de ceux qui ne l'invo
quent pas nous crions vers lui Sau
vez-nous, Seigneur, car nous périssons
La civilisation de l'Europe a grandi sous
les ailes maternelles de l'Eglise. C'est elle
qu'elle doit son unité et ce sens de la dignité
humaine, qui est son titre de gloire.
Mais le protestantisme, la révolution libé
rale, le laïcisme et, maintenant, les idéolo
gies franchement païennes, ont successive
ment affaibli ou coupé les racines chrétien
nes qui la soutenaient.
Quoi d'étonnant ce que, les racines étant
blessées, la plante se dessèche A la solida
rité chrétienne des nations blessées succède
l'arrangement d équilibres instables 1 au
torité de la loi morale, la force des instincts
raciaux et les appétits impérialistes au con
cept de la dignité, le destin personnel de
l'homme, son absorption par l'Etat divinisé,
hors duquel il n'y a pas de vie morale et re
ligieuse la notion paternelle du pouvoir
le culte idolâtre du chef au sentiment de
compassion pour la douleur et la souffrance
d'autrui, la justification de la dureté et de la
suppression des faibles.
Dès qu'on s'éloigne du Christ on tombe
forcément dans le paganisme.
Travailler la restauration des
principes chrétiens, c'est travailler
la paix
La mission du Portugal, en face de la
crise contemporaine, se trouve officiellement
définie défense de la civilisation chrétien-
ne.
Le Portugal veut établir l'édifice politico-
social sur la base des principes chrétiens le
sens de l'autorité, la reconnaissance de la
personne humaine, la défense de la famille,
le respect de l'Eglise, la primauté du droit
sur la force, la coopération des classes, la
justice sociale, la collaboration internatio
nale.
Dans la mesure où il sera fidèle son pro
gramme. le Portugal travaillera en faveur
de la paix. Celle-ci n exclut pas la force,
tant que la force se trouve au service de la
justice et du droit mais c est principale
ment l'œuvre de l'esprit qui met en réalisa
tion l'ordre intérieur dans les âmes.
18 NOVEMBRE
DEDICACE DES BASILIQUES DES
SS. APOTRES PIERRE ET PAUL
Parmi les lieux sacrés qui attirèrent
autrefois la vénération des chrétiens, les
plus célèbres et les plus fréquentés fu
rent ceux où l'on gardait les corps des
saints, ou quelque reste ou mémoire des
martyrs. Au nombre et en tête de ces
saints lieux fut toujours cette partie glo-
rieuse du Vatican qu'on appelait la con
fession de suint Pierre. Là en effet, de
toutes les parties du monde affluaient les
chrétiens la était pour eux la pierre de
la foi, le fondement de l'Eglise leur vé
nération pour le lieu consacré par le tom
beau du prince des Apôtres se traduisait,
jxtr les plus religieuses et les plus pieu
ses démonstrations.
JEU DANGEREUX
(suite,)
cantonnés quelque part en Belgique
sont prêts le prouver tout aussi bien, que
les Messieurs qui discutent de stratégie au
Café du Commerce. Si l'envahisseur se pré
sente, il constatera que nous sommes au
poste, même sans les conseils de la presse
française.
Ce qui doit être évité avant tout, dans
l'intérêt de la France, c'est que s'ancre dans
notre pays l'idée que les vagues de fausses
nouvelles de provenance franco-anglaise
pourraient finalement provoquer, par réac
tion, une attaque allemande. Or nous con
statons avec une inquiétude que nous ne
pouvons cacher, que cette idée prend corps,
et que si elle n'était encore qu'imprécise au
mois d'octobre, elle devenait obsédante ces
jours-ci. Il ne faudrait pas beaucoup pour
que les meilleurs amis de la France se re
tournent contre elle, si cette fausse manœu
vre de la guerre des nerfs se représentait en
core plusieurs fois.
Mais ce qui est encore plus grave, c'est
qu'à force de crier au loup, on ne croit plus
au loup
Pour être vraiment prêt riposter une
attaque, il est inutile de faire croire tous les
mois que cette attaque se produira. Car, fi
nalement, l'avertissement ne serait plus pris
en considération, quand, cette fois, le dan
ger réel existerait vraiment.
Pour maintenir les amitiés solides que la
France possède en Belgique, et surtout pour
que notre armée soit prête le jour où elle
devrait effectivement intervenir, nous con
seillons, avec insistance, la presse française
de supprimer les titres sensationnels en ca
ractères d'affiches qui annoncent périodi
quement l'invasion de la Belgique et de la
Hollande. Cet avertissement est un service
que nous lui rendons, car dans l'intérêt mê
me de nos deux pays il faut que cesse le jeu
dangereux et inutile de la guerre des nerfs.
C- v. R.
A demi voilée d'ombre compatissante,
placée par la bise, debout, muette, hagar
de en un coin de la grande place, elle les
regarde encore une fois... de loin.
Ils sont là sur les durs pavés, blottis les
uns contre les autres, irrespectueusement
exposés aux caprises des nuages comme
au dédain du passant.
Ils sont là. gisant presque dans la rigole,
attendant honteusement les enchères, eux
dont elle prenait tant de soin, eux qu elie
rangeait avec tant d amour, avec une fierté
touchante, dans la maison basse, dans les
trois chambres infimes, dans la maison im
pitoyable.
Ils sont là...
Le poêle émaillé rose, acheté un matin
où la vie, d'un court geste clément, jeta
quelques pièces blanches dans 1 indigence
habituelle le poêle allumé seulement aux
jours de grandes fêtes et dont la chaleur
semblait plus douce, parce qu'émanant de
quelque chose de rose, de quelque chose de
oli, de bien humble, cru luxueux.
L'armoire aux rayons de sapin, 1 uni
que sculpture deux fleurs, quelques feuil
les l'une pendante, brisée au cours de
l'expulsion hâtée.
La table ovale n'ayant que sa propreté
pour fortune la table égratignée par le
petit innocent, qui joue, là-bas, chez sa
Grand" Mère, ignorant tout de 1 heure tra-
gique.
Un buste de femme un plâtre travesti
en terre cuite un présent de noce le
seul
Une image de Jésus, une de Marie, trop
colorée rouge, trop colorée bleue, sises dans
des cadres blancs, peints de mains inex
périmentées deux images chéries.
Et quelques meubles et quelques riens,
tous frères de misère.
Ils sont là...
On va les vendre, de même que de vils
rebuts, eux qu'elle aimait tant
Elle les regarde encore, encore une fois,
une dernière fois
Et le Christ.Mon Dieu Te vendront-
ils aussi
Chancelante, plus pâle que la mort, elle
s'engage dans la rue la plus proche
qu'importe laquelle... pour ne plus voir...
pour ne pas les voir partir... pour ne pas
voir son pauvre mobilier s'en aller en lam
beaux.
Il était temps
Déjà, l'armoire de sapin, la table, le
buste, le poêle qui chauffait si bien, sont
exilés en des doigts étrangers.
Déjà, les parcelles du home déchiré de
viennent la proie de l'indifférence, sont
lancées dans l'inconnu.
Déjà, les chers petits meubles, un un,
s'en vont tout seuls tout seuls par le
monde...
Tandis que chez la grand' mère, un hom
me, tête basse, pleure, une jeune femme
sanglote.
Tandis qu'un huissier compte, un peu,
très peu d argent.Pas même le prix d'un
souvenir sans valeur.
Francine Forges.
POLITIQUE BELGE
f suite)
les origines de la guerre et n'est point
responsable des causes lointaines ou
immédiates qui ont amené la sanglante
mêlée.
Par ailleurs, il est manifeste que le
bien suprême du pays demande la paix,
aussi longtemps qu'il est possible de la
conserver. Or, le devoir de l'Etat con-
siste procurer et promouvoir le bien
de la communauté nationale c'est son
devoir unique, son devoir suprême il
n en est pas qui aille au-delà et au-
dessus du bien commun des citoyens.
11 lie est la règle de la morale chrétien-
ne, pleinement conforme aux principes
du droit naturel
Notre position de paix est solide, pou
vait conclure 1 eminent et ferme Prélat.
Fidèle aux leçons de son Roi, autorité
politique et militaire suprême, celles du
Frimât de Belgique parlant du sommet de
1 rutorité morale, et celles du Gouver
nement rangé derrière le Chef de l'Etat,
I oir fin, au bas de la colonne
suivante)
Vous qui des deux soutenez les
regardez les abines, Seigneur, roi des
pesez les montagnes, vous tenez la
votre main
"■ânes a
r°ù, ton,
'erre dm,
nous, Seigneur, dans
gémissements (Ant. de Magnificat d i
Vêpres). 65 lres
Les textes liturgiques de ce 4e Dim
de Novembre (6e après l'Epiphaniei
remettent en mémoire la toufe-puissanç^*8
Dieu. Ceci non pas dans le but de nous
frayer mais tout au contraire pour nous for"
cer, en quelque sorte, repousser, toute
quiétude, même en face des plus graves
jonctures, la seule pensée que ce Dieu tout
puissant est notre Père, un Père dont la ten
dresse envers chacun de nous est aussi grande
que sa puissante.
Pour alimenter cette confiance, l'Epitre
nous rappelle par la plume de St Paul i»s
merveilles de grâce opérées par la toute-pu.s-
sance divine chez les chrétiens de Thessalom-
que. Le grand Apôtre des Gentils nous rop.
pelle que par la vocation chrétienne reçue ou
Baptême nous sommes convertis Dieu
pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour at
tendre des deux son Fils qu'il a ressuscité iles
morts, Jésus, qui nous a délivrés de la colère
venir
Dans l'Evangile, le Christ compare I,
royaume des deux une minuscule graine
très commune le sénevé, ou moutarde noire;
le Sauveur compare également ce royaume
qu'il veut nous donner un petit morceau de
levure qu'une femme mélange de la farine
pour faire lever toute la pâte. Que devons-
nous conclure de ces comparaisons sinon que le
royaume des cieux est notre portée, comme
ces humbles de tâches de chaque jour Le
royaume des cieux est au-dedans de vous
dira plus tard le Christ. Oui, au-dedans de
nous, comme une toute petite graine, comme
un peu de levain, et c'est son humble aspect
qui nous le fait méconnaître le royaume des
cieux, ici-bas, n'est pas autre chose que l'oc-
complissement fidèle de nos devoirs d'état
quotidiens parce qu'ils sont pour chacun de
nous l'expression de la volonté de Dieu. 0
avait coutume de dire Dom Columba Marmicn
la Volonté de Dieu, c'est Dieu même
Le désir surnaturel de foire uniquement la vo
lonté de Dieu est le levain qui fera lever taule
la pâte de notre humble tâche, si lourde et
si fastidieuse qu'elle puisse nous paraître
C'est cet unique désir de plaire Dieu
que nous fait solliciter la Collecte Faites,
s'il vous plait, Dieu tout-puissant, que toujours
occupés de saintes pensées nous ne cherchions
qu'à vous plaire par nos paroles et par nos ac
tes
Cette semaine se lisent trois Livres F r op
tiques le Livre d'Osée, le Livre de Joël et Is
Livre d'Amos.
Osée et Amos vécurent la même époque
(vers 750 av. J.-C.). Leurs prophéties prédi
sent que Dieu châtiera son peuple, aussi bien
le royaume de Juda que celui d'Israël, par-f
que tous sont coupables, mais qu'après 16
jours d'épreuve le schisme sera aboli et que -
royaume de Juda naîtra le Messie.
Le Livre de Joël, très court, est un appe'
repentir avant le Jugement. C'est lui qui njUS
apprend que le Jugement dernier aura i£u
dans la vallée de Josaphat J'assemlltt*
toutes les nations, et je les ferai descendre
la vallée de Josaphat et là, f entrerai en If1'
ment avec elles (ch. IV, 2). Mois ce du
oublie trop, ce sont les encouragements a
confiance et la joie du triomphe i"
de Dieu que cette même prophétie rie cess^_
répéter Terre, ne crains pas, sois do*5
légresse et réjouis-toi (Il, 21
conque invoquera le nom de Yhoweh sero
vé (Ml 5) a Yhoweh sera un f6"3*
pour son peuple (IV, 16).
F.t
lîtf
la nation observera la loi de 1hU"^
qu'elle s'est imposée et que ses
grands voisins ont reconnue. ausS'
temps que sa sécurité et son honn
ronl saufs, et elle montrera au*,P j(
plongés dans la sanglante me
chemin de la paix chaque fois (lUt
casion lui paraîtra propice ou
nécessaire pour épargner les ton
de la civilisation. tudrïN.
Louis HABITA
P. S. Les journaux fran«^r"qur
Soir L'Intransigeant t[aiiip1'
viennent de voir suspendre km
par poste et chemin de fer en .]jt:
pour leur attitude l'égard
que extérieure de notre Pays v
blement. .-''I