IAVIE ECONOMIQUE L'ESPRIT DE NEUTRALITE LES MINES AU LITTORAL LA GUERRE AERIENNE Administration Rédaction 163, Chaussée de Ghistelles, St ANDRE-lez-BRUGES publicité 10, Rue St Georges, Bruges. Abonnement 30,Fr. l'an. C. C. P. 367.225 Le numéro 60 centimes. Téléph. 3 15.24 SAMEDI 2 DECEMBRE 1939 HEBDOMADAIRE 92me ANNEE No 47 par Louis HABRAN Pour acquérir cet esprit, le Belge doit ie libérer des virulences de l'esprit ra ciste, de l'esprit démocratique, de l'esprit de 1914-1918 et de l'esprit justicier et im périaliste de la Société des Nations, bref acquérir le véritable esprit d'indépendance et de mesure qui distingue le politique du politicien, ie citoyen du partisan, la raison de la passion, l'intérêt général, collectif et permanent des intérêts particuliers, bor nés et transitoires. Le principal ennemi de la Belgique est sans doute en Belgique même c'est le Bel ge. Par son racisme d'abord. Nos concitoyens aiment vitupérer le ra cisme constructif de notre grand voisin de l'Est. Gardons-nous du racisme. Mais l'es pèce de racisme diviseur et destructif qu'ils cultivent eux-mêmes qu'en pensent- ils donc L'imputation surprendra sans dcute. Et cependant comment faut-il juger la querelle des Flamands et des Wallons Quelle est sa source, son inspiration, son aliment Les uns se réclament de la cul ture germanique, les autres de la culture latine, française, et certains tirent entre les deux groupes la ligne de la frontière lin guistique. Sans doute les extrémistes seuls poussent-ils jusqu'à l'idéologie du racisme intégral, mais que de nuances dans les deux camps Et les conséquences, la chicane 1 intérieur, la dissonance l'extérieur, qui les niera Dernièrement, un journal catholique bruxellois d'expression flamande repro chait aux actualités cinématographiques françaises de servir la propagande étran gère en Belgique et de contrevenir notre politique de neutralité. Le reproche n'est pas sans fondement. Quel est 1e Belge in dépendant qui n'éprouve un malaise de vant ces images et surtout ces commentai res, quand une partie du public se laisse entraîner applaudir une figure, une scè ne, une tirade Les arguments par les quels un journal catholique du Hainaut, dans un article de fond, tenta de justifier h diffusion inconditionnée de ces informa- lions animées et parlées, dont l'influence sur le public est certaine, relevaient de la Plus indigente impersonnalité nationale et c la plus plate servitude culturelle, sœur complaisante de la servitude politique. Le Paquet belge, heureusement, ne s embar- mssa pas de sentiments de cet ordre pour imposer en Belgique, certains journaux lançais, le respet de notre neutralité. étalagé de l'esprit démocratique ne "^fert pas moins la sécurité du pays. ans doute, au dedans, cet esprit est-il tis °'|Un unificateur entre les par- et. 68 groupes ethniques. Il resserre ce au rtil Pass'on cuhurelle a disjoint. Mais ment 8' projette le pays dangereuse- d'un C°ntre celui des belligérants qui est .e autre observance politique et sociale, fedît ^°'s cependant n'a-t-on déjà dit et j> lue 1 idéologie n'est pas un article rportatiou et n'a pas contaminer les fions extérieures ou» a r.'.Va'ilés des régimes intérieurs, elles se développent l'extrême 'igus j6-11?'68 dont les territoires sont con- ,eugl^erent en batailles passionnelles 3* °ette ëuerre civile européenne est iUx aniorcée sous nos yeux. Malheur bairm aux petits surtout, qui met- fetnal ulconc'(iérément le doigt dans l'in- engrenage doigt (Voire suite page 2) Nous avons actuellement les données qui nous permettent de voir exactement où en était l'économie du pays fin août 1939. Les constatations portaient l'opti misme. En effet nos exportations étaient eu augmentation d'un milliard sur l'année précédente pour les huit premiers mois, et nous constations, une fois de plus, que ce n étaient pas les pays qui se préparaient le plus la guerre qui devenaient nos m'illeurs acheteurs. En effet la France et l'Allemagne étaient en fort recul l'Au triche et la Tchécoslovaquie ne nous com mandaient presque rien, et la Pologne elle-même marquait le pas. Toute notre avance était due aux pays neutres et les 300 millions de progrès vers le Royaume-Uni étaient surtout destinés aux colonies. Ainsi, avant que les hostili tés ne soient commencées, notre pays prou vait qu'il pouvait et devait vivre essen tiellement du commerce avec les pays neu tres. A tout seigneur, tout honneur, citons en tête les Etats-Unis qui s'adjugent une augmentation de 365 millions, et ne par viennent pas encore détrôner l'Allema gne, qui reste le quatrième client, après le Royaume-Uni, la France et les Pays- Bas. Après les Etats-Unis nous enrégistrons le grand progrès des Pays-Bas, avec 322 millions, ou 360 millions si nous ajoutons les Indes Néerlandaises. Mais faisons le tour des neutres d'Europe, d'abord chez les Scandinaves, la Suède a presque 50 de piogrès avec 250 MILLIONS, la Norvège 40 avec 66 millions le record du pro grès revient la Hongrie avec 200 La Finlande augmente de 68 millions, ou 50 l'Italie de 66 millions ou 40 le Portugal de 15 millions la Suisse de 81 millions et la Yougoslavie de 25 mil lions ou 50 Est-ce probant La Bel gique peut trouver Vessentiel de ses dé-> bouchés économiques dans les pays neu tres d'Europe, et les erreurs commises vis- à-vis de C Italie étant réparées, nous espé rons que les statistiques vis-à-vis de F Es pagne se redresseront également et feront disparaître le déficit actuel de 22 mil lions. Enfin nous insistons une nouvelle fois sur les succès remportés par la Belgique dans les pays vers lesquels une propagan de organisée a été faite. L'exemple type reste l'Iran où, avec 35 millions, nous sommes en progrès de 250 Au Cana da 23 millions d'augmentation; en Argen tine avance de 30 avec 132 millions au Brésil nous gagnons 35 millions en Colombie 50 avec 10 millions. Conclusion au 31 août 1939 l'écono mie belge était très bien orientée. Elle s assurait des places importantes sur les marchés des pays neutres, et nous atten dons les statistiques détaillées au 30 sep tembre pour suivre ces tendances in fluencées par les événements politiques. Dans le pays la vie économique est freinée par le manque de certaines matiè res premières. Le marché du charbon est très actif, et si le gouvernement accepte de mettre F intérêt du pays au-dessus des intrigues syndicales nous pouvons obtenir de sérieux avantages. En métallurgie et en textiles les ordres ne peuvent être tous suivis cause de la difficulté de se pro curer certaines matières. Il paraîtrait que des négociations utiles sont en cours. Beaucoup de petits ateliers ont retrouvé une activité nouvelle. La recherche de dé bouchés vers la Scandinavie, les Balkans et la Méditerranée nous permettent d'en visager l'avenir avec calme. D'autre part des voies nouvelles vont s'organiser pour le trafic vers l'Amérique du Sud, où nous devons tenter de prendre la place de F Al lemagne qui y triomphait en 1938. Elle y avait partout la seconde place tenant 20 25 des importations, tandis que les Etais-Unis et l'Angleterre reculaient. Un exemple significatif est celui de l'Uruguay où de 1936 1938 F Angleterre tient sa po sition, tandis que les Etats-Unis tom baient de 15 4 du commerce uru- gayen et que l'Allemagne passait de 11 23 Nous écrivions la semaine derniè re Lorsque Londres et New-York con statèrent les progrès foudroyants des ex portations allemandes vers l'Amérique du Sud, le sort de la paix européenne fut dé cidé Que la Belgique profite de la situation actuelle pour s'emparer de marchés sud- américains. Que des missions économiques belges y travaillent sur place, et qu'ainsi cette grande idée du règne du Roi Albert prenne corps l'avenir de F Europe latine est en Amérique latine. C. v. R. Notre pays fait pour le moment bien triste figure dans le domaine maritime. Tant pour le prestige du pays, que pour assurer la sécurité de notre littoral, les amis de la mer, qui sont assez nombreux chez nous, mais peu écoutés, ont demandé depuis longtemps que nous ayons au moins un semblant de marine de guerre. Deux ou trois bateaux auraient permis la Belgique de monter la garde le long du littoral, et de remédier la situation actuelle qui nous trouve impuis sants. Il est absurde de devoir constater que l'on ne prenne pas d'urgence les mesures qui s'imposent, et que l'on attende que les mi nes daignent se coucher doucement sur le sable de nos plages. Car cette bonne volonté ne les anime pas toujours. La digue de Wen- duyne en porte témoignage, et la rade de Zeebrugge était bien dangereuse la nuit de mardi mercredi dernier avec les quatre mi nes qui se balladaient dans ses eaux. Que dire du môle de Zeebrugge, du Pier de Blankenberghe, des estacades d'Ostende et de Nieuport. Le mal est assez sérieux pour que l'on y porte rapidement remède, et celui- ci existe. Il suffit que l'on s'entende avec nos voisins du Nord, qui, ayant plus que nous le sens de la mer, le sens impérial d'un pays qui possède des colonies, parvien nent aisément débarrasser leurs eaux ter ritoriales des mines errantes. Tant pour la sauvegarde des construc tions qui bordent le littoral, que pour la protection de nos pêcheurs, et, ajoutons-le sans hésiter, pour le prestige du pays, il faut que toutes les mesures utiles soient pri ses et immédiatement. De divers côtés nous parviennent des plaintes, et il nous semble que le premier souçi du Ministère de la Dé fense Nationale devrait être d'assurer la sé curité du littoral. Les pêcheurs accomplissent leur devoir en signalant la présence des mi nes, mais ils ne sont que peu secondés par les moyens mis leur disposition par l'Etat. Il faut agir et vite, avant que de gros dégâts obligent, le mal étant accompli, improvi ser au lieu d'organiser. C'est avec plaisir que nos lecteurs re trouveront les articles documentés et si ac tuels de notre chroniqueur de F aviation Ph. V. L'hiver interdira sans doute les opéra tions militaires terrestres de grande enver gure. La guerre se bornerait alors des actions aériennes et maritimes d'importan ce plus ou moins grande. L'aviation a dé jà joué un rôle important, encore que les alliés se soient abstenus jusqu'ici de beau coup d'actions autonomes. Les attaques al lemandes contre le Firth of Forth, et contre la flotte britannique ne mirent en présence qu'un nombre relativement restreint d'ap pareils. Les prochaines opérations aérien nes se dérouleront vraisemblablement sur une plus grande échelle et mettront l'avia tion des belligérants au premier plan de l'actualité. Il peut être intéressant, dès lors, de donner quelques renseignements sur les matériels en présence des deux cô tés de la barrière. D'aucuns s'étonneront qu'il soit possi ble, en ces temps où Dame Anastasie exerce ses rigueurs tant chez les alliés qu'au delà du Rhin, de donner des précisions sur des armes en service. C'est que les matériels, en service actuellement, existaient dès a- vant les hostilités, ont été décrits dans toutes les revues spécialisées, exposés toutes les expositions, présentés aux mee tings etc. Bref tout le monde les con naît. Seul l'armement peut avoir été chan gé et les appareils peuvent avoir subi des modifications de détail ou avoir reçu des moteurs d'un autre type. Mais les caracté ristiques générales et les performances ne doivent pas avoir subi de modifications essentielles. Aussi peut-on en toute tran quillité se fier aux données qui furent ren dues publiques avant le début de la guer re. D'autre part, il semble qu'on n'ait pas CDcore introduit dans les escadrilles des avions nouveaux, qui forcément, mesu re que la technique progressera, vien dront remplacer les appareils détruits ou périmés. Nous nous bornerons présenter, en toute objectivité les seuls appareils de piemière ligne, l'exception de ceux qui ne doivent plus être employés qu'à de» missions de second ordre. Nous examinerons d'abord la flotte aé rienne du Reich, qui disposait avant la gurre d'une supériorité reconnue par tous. Nous examinerons par la suite les matériels français et anglais. LA FLOTTE AERIENNE ALLEMAN DE. Elle comptait avant le début des hosti lités 4 5000 appareils de première li gne. Cette flotte est essentiellement offen sive, c'est dire qu'elle est composée en majorité d'avions de bombardement. Deux types principaux de bombardiers: le Heinkel He-111 et le Dornier Do-17 constituent le gros des effectifs. Le Heinkel He-111 est un bimoteur 2x1000 cv., quadriplace, de 12 tonnes, vitesse max. 420 kmh. vit. de croisière 350 kmh. Le plafond atteint 7300 m. et l'autonomie 2000 km. Les derniers modè les sont munis de deux moteurs de 1200 cv et la vitesse max. doit être alors de l'ordre de 500 kmh. Cet appareil réalise donc des performances intéressantes, mais la visibilité semble laisser un peu dé sirer, de même que le défense arrière. Le Dornier No-17 est un triplace bi moteur 2x950 cv. Il fut utilisé en Espagne où on le surnomma crayon volant

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