BILLET PARLEMENTAIRE Les Rois 'Indépendance lolitique et la sécurité BRUGES- COU RTRAI MOUSCRON - YPRES LA BARONNE MANNERHEIM A BRUGES Le ANNEE No 11 HEBDOMADAIRE SAMEDI 16 MARS 1940 ADMINISTRATION - REDACTION 163, CHAUSSEE DE GHISTELLES, 163, S A I N T - A N D r'e - lez - B R U G E S PUBLICITE 10, RUE St GEORGES, BRUGES ABONNEMENT 30,— FRANCS L'AN LE NUMERO: 0,60 CENTIMES COMPTE CHEQUE POSTAUX 367.225 TELEPHONE 315.24 Oii a dit en août 1914, devant l'inva- Si le roi Léopold II était encore là, se serait passé, autrement On a dit en octobre 1936, des anciens attants ont dit, devant la nouvelle tique extérieure de la Belgique t Si le Roi Albert était encore là, cela se passerait pas ainsi Ce disant, l'on oppose des esprits qui sont, qui ne font qu'un dans la suite [astique et l'on témoigne d'une igno- ce profonde de la mission et de lœu- de la Dynastie dans la nation. Des révélations, les unes déjà assez an- nes, d'autres récentes, ont jeté sur la' jesonnalité du Roi Albert dans l'accom- sement de son devoir de chef d'Etat lumières qui confirment avec un ex- ionnel éclat ce que l'on savait déjà son sers profond de l'intérêt national. Nous retiendrons aujourd'hui le dis que le Roi de l'Yser adressa ses stres réunis en conseil sous sa prési- ce, La Panne, le 19 décembre 1916, iur répondre cette question Quel ac- il doit faire la Belgique la note que emp,res centraux viennent d'adresser Alliés pour leur demander d'entrer négociations en vue de discuter les con- ions de paix Le texte intégral de ce ours royal a été publié dans le Ving- e Siècle du 17 février 1940 par M. ul Segers, qui fut ministre du Roi pen- t la guerre mondiale. Nous rapprocherons les passages essen- ils de cette déclaration officielle de no- troisième Roi de celle que son fils et :ur fit non moins solennellement Conseil des ministres réuni sous sa ésidence Bruxelles, le 14 octobre 1936, ur instaurer la politique d'indépendance la Belgique et définir le statut militaire lequel le pays devait s'appuyer pour otéger son émancipation politique. Et >us nous serons frappés d'admiration et s reconnaissance devant la continuité, îvant 1 unité, devant la clarté des des sins de nos Rois touchant les intérêts su- éneurs et permanents du pays. Reportons-nous d abord ]fin 1936. est l'échec des sanctions éthiopiennes, défaite de la sécurité collective, le pas- *ge de l'Italie dans le camp de l'Allema- !ne. Notre situation géographique entre les Mandes puissances militaires occidentales, ^gravée encore par la nature physique la petitesse de territoire et par la fai blesse numérique de la population, nous l^fese déjà grandement. Mais la sécu- ttté diplomatique et militaire que nous 'on riait le L'acte Rhénan ou de Locarno été détruite depuis que le pacte a été âussé par la rentrée en Rhénanie occiden- de des forces d'un des contractants, l'Al- emagne, et par la dispute des deux ga- 'ants, l'Angleterre et l'Italie. A la suite de ces perturbations politi ses profondes, la Belgique se trouvait Sitre des grands voisins dont les relations étaient désorganisées, qui réarmaient et qui nourrissaient les uns l'égard des autres des sentiments hostiles, inquiétants pour sa sécurité. Elle se retrouvait mena cée du passage de troupes étrangères par son territoire. Le remède Politique d'indépendance, dit Léopold III ses ministres. De quoi s'agit-il Il s agit, dit le Roi, d'écarier la guerre de notre territoire Le moy en En détachant la Belgique de tout système d alliance et en lui donnant un système défensif personnel capable d'as surer la sécurité du pays et de concourir eiiicacement la sécurité de l'Europe oc cidentale. Absence d'alliance indépendance po litique et initiative diplomatique de la Belgique d'une part sécurité et paix pour la Belgique et 1 Occident d'autre paît, ter est le programme. Touchant l'indépendance politique et l'initiative diplomatique, le Roi Léopold III s'exprime en ces termes Notre politique militaire, comme no- tre politique extérieure, qui nécessaire- ment détermine la première, doit se «proposer, non de préparer une guerre plus ou moins victorieuse la suite d une coalition, mais d'écarter la guer- re de notre territoire... Une alliance, même purement défen- sive, ne conduit pas au but... C est pourquoi nous devons, comme Ta dit récemment le ministre des Affai- res Etrangères, poursuivre une politique «exclusivement et intégralement bel- ge Cette politique doit viser résolu- ment nous placer en dehors des con- flits de nos voisins... Que ceux qui douteraient de la possi- bilité d une pareille politique étrangè- re considèrent l'exemple fier et décidé de la Hollande et de la Suisse. Qu'ils se rappellent de quel poids décisif l'observation scrupuleuse par la Belgique de son statut de neutralité pesa en notre faveur et en faveur des Aillés «pendant toute la guerre et pendant le règlement des comptes subséquent. Notre situation morale eût été incom- parablement plus faible l'intérieur, et le monde ne nous eût pas voué la même sympathie, si l'envahisseur avait pu tirer argument d'une alliance de no- tre part avec un de ses adversaires Donc, en résumé, pas de coalition pré parant la victoire, c'est-à-dire pas d'al liance offensive. Pas même d'alliance pu rement défensive. Une politique exclusi vement et intégralement belge. Une poli tique résolument en dehors des conflits de nos voisins. Une situation morale inat taquable. Une indépendance diplomatique et militaire totale. Ce qu'un peuple faible et exposé com me le nôtre doit par dessus tout éviter, c'est d'être l'agresseur. Insistons sur cette règle parce qu'il faut remarquer que Léo pold III en 1936 souligne, comme son père en 1916 déjà, l'importance parti culière, la priorité de l'élément moral dans les relations, dans la conduite exté rieures de la Belgique. Le 27 octobre 1939, dans sa déclaration radiophonique au peuple américain, notre quatrième Roi précisait en ces termes la situation En 1937, la Belgique proclamé sa position d'indépendance, et chacun de ses trois grands voisins en a pris acte. Ils sont allés plus loin, en nous donnant spontanément les assurances formelles qu'ils respecteraient notre territoire et garantiraient l'indépendance de la Bel- gique. La déclaration de neutralité du gouvernement belge, faite au début de la guerre a été l'aboutissement logique de cette politique (A suivre). Louis HABRAN. P. S. L'agence Havas a publié le 11 mars, Paris, une note officieuse qui fut considérée dans les milieux informés français comme indiquant que, en rai son de la neutralité bienveillante pour l'Allemagne observée par la Suède et la Norvège les Alliés, encas d appel de la Finlande, résoudraient en leur faveur la question du droit de passage. Dans le Populaire du 11 mars, M. Léon Blum sug gérait aux Alliés de se passer de l'assen timent des Scandinaves. Ainsi renaissait la menace du droit de passage en ap plication de l'article 16 du Pacte de la Société des Nations. La Finlande a décidé de ne pas faire appel aux Anglol-Français et de conclu re la paix avec TU. R. S. S. D'autre part, ce n'était pas notre territoire qui, dans le cas présent, était visé au nom du Pacte et notre peuple, de son côté, n'a pas dissimulé son ardente sympathie pour la cause de la Finlande. Mais les prétentions émises dans les grandes capitales occiden tales méconnaissaient un principe fonda mental de souveraineté que la Belgique, avec la plupart des petites nations, a dé claré mettre au-dessus du Pacte interpré té comme il vient de l'être. La thèse des. Alliés nous exposesubir un jour soit leur pression militaire, soit une offensive préventive allemande, et une surveillance redoublée de notre horizon. Les Belges doivent résolument et sans réserve réprou ver et repousser une manœuvre dont toure apologie, devenue insoutenable en droit comme en fait Genève, ne serait qu'une argutie intéressée, et que la situation géo graphique de notre territoire doit faire considérer comme un danger permanent suspendu sur nous tous. L. H. Les grands quotidiens ont consacré déjà des articles fort émouvants sur la conféren ce donnée samedi Bruxelles, par la fille du Héros National Finlandais, Nous extrayons de la Presse Bruxelloise ces quelques lignes qui nous semblent tra duire le. plus fidèlement l'impression in oubliable, ressentie par ceux qui eurent le privilège d'entendre Mademoiselle Manner- heim La salle était tendue, boulversée par l'émotion. Cette grande et simple femme qui apparaissait devant elle, les traits si graves, les yeux si pensifs, avait d'em- blée envoûté son auditoire Celui-ci se sentait brusquement confronté avec quel- que chose qui le dépassait Ce rare privilège, car la Baronne de Mannerheim est la veille de quitter no tre Pays, ce privilège de l'entendre sera bientôt donné nos concitoyens, qui vou dront tous assister, nous en sommes sûrs, la conférence que la fille de l'illustre Ma réchal, donnera lundi 18 mars 18 h. dan* la grande salle du Vieux-Bruges Leç cartes d'entrée, au prix respectifs de 20, 10 et 5 francs sont en vente au gui chet du Vieux-Bruges ou au local, rue Fossé aux Loups, 19. Ces cartes ne devront pas être numérotées, ainsi qu'il avait été dit précédemment. L'aide la Finlande s'impose plus que jamais 50.000 tués ou gravement bles sés 400.000 personnes qui ont perdu leur foyer ces chiffres se passent de com mentaires, ils doivent assurément soulever dans tous les coeurs un irrésistible élan de pitié. MARDI La Chambre examine en soconde lecture le projet de loi relatif la défense des insti tutions nationales, dont elle avait achevé l'examen en première lecture vendredi soir muf heures et demi. Le rapporteur Deschrijver développe en quelques mots les amendements admis par la commission. Parmi les députés de quarante ans qui sont appelés renouveler le personnel gou vernemental, il est un des plus influents. Taille moyenne, allure sportive, visage fine ment taillé qu'illumine un regard intelli gent l'abord facile et le sourire accueil lant, il jette le voile de l'amabilité sur le caractère, qui l'occasion peut s'affirmer. Il a déjà fait ses preuves comme ministre de l'Intérieur, et si le calcul des probabilités s'applique en politique, il a beaucoup de chance de revêtir encore le frac ministériel, i Une discussion en deuxième lecture don ne rarement lieu des débats passionnés. Après quelques échanges de vues par ques tions et réponses, la Chambre adopte une grande majorité le projet de loi. Lorsqu'à 3 heures, le président annonce la reprise de la discussion du budget du Travail et de la Prévoyance sociale, un grand nombre de députés prennent leur ser viette et se répandent dans les couloirs. Voici Coussens, propagandiste first class de l'arrondissement de Courtrai. Il est tout nerf chaque instant il doit être prêt prendre la parole devant les ouvriers de son arrondissement. Il parcourt comme un lévrier les différentes communes du Courtraisis et faut-il dès lors s'étonner qu'il ait le geste vif, la figure congestionnée, les traits fatigués, la voix cassée. Pour do miner les masses ouvrières, il faut un tra vail de tous les instants dans un pays de

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