Position et Moyens de la France OPINIONS BRUGES- COU RTRAI MOUSCRON - YPRES LE TOURISME 93me ANNEE No 13 HEBDOMADAIRE SAMEDI 30 MARS 1940 VERS LA PAIX CE QUE PENSAIT MUSSOLINI. REDRESSEMENT SPIRITUEL. ADMINISTRATION -'REDACTION 163, CHAUSSEE DE GHISTELLES, 163, SAINT-ANDRE - lez - BRUGES PUBLICITE 10, RUE St GEORGES, BRUGES ABONNEMENT 30,FRANCS L'AN LE NUMERO: 0,60 CENTIMES COMPTE CHEQUE POSTAUX 367.225 TELEPHONE 315.24 Nous avons interrompu pendant quinze jours l'examen des positions et moyens des belligérants et des principaux neutres. 11 fallut en effet courir au plus pressé, collaborer refouler la fièvre belliciste que les événements de Finlande, poussés leur paroxysme d'exploitation et d'excita tion, et un nouvel incident d'aviation ger mano-belge infligeaient une partie de l'opinion, exercer une influence modératri ce, dans l'intérêt d la collectivité. Voilà pourquoi nous reprîmes la méditation de la politique d'indépendance et de neutralité, dans la très haute et très sûre compagnie de nos Rois, qui l'ont conçue et qui l'appli quent. Dans un article un peu l'eau de rose sur la cfise parlementaire française, qui est la crise française tout court, un publi- ciste belge écrit, le 24 mars Il n'en reste pas moins que le specta- «cle de dirigeants forcés de lutter sur deux c fronts, obligés de se défendre la fois contre les entreprises de l'ennemi et con- tre celles des factions parlementaires, n'a rien de particulièrement exemplaire. Bel- ges, sachons tirer la leçon de ce contras- te, d'autant plus significatif en ce qui nous concerne que nous ne disposons pas, beaucoup près, des puissances de récu- pération et de réaction auxquelles la plus chère de nos voisines doit de résister si vigoureusement aux défectuosités de no- tre commun régime Cette assimilation fitiale est inexacte. En France, la démocratie, principe de fai blesse est absolue. C'est la république des clans, sans contrôle ni limites. Les di rigeants, l'exécutif lui-même sont l'émana tion et la chose du parlementarisme déma gogique, aveugle et tyrannique. En Belgi que au contraire, comme nous l'avons écrit, le Roi est l'arbitre et le chef national indépendant des factions par ses origines comme par ses pouvoirs constitutionnels d'hérédité et de permanence, source d'expé rience et d'autorité. La France veut un arbitre... Pour que la France ait demain les chefs quelle mérite, il faut que, dès au jourd'hui, un arbitre qualifié mette un ter me Faffreux conflit parlementaire qui menace de la déchirer écrit dans le Jour- Echo de Paris du 23 mars M. Fernand- Laurent, député de Paris. Si l'arbitre man que au parlementarisme français, en Belgi que il existe de par la constitution et c'est lui qui, aujourd'hui, préserve le pays de la guerre où l'idéologie et les passions des partis le conduisaient. Que chez nous le Roi consume une partie de son temps et de sa valeur arbitrer les rivalités, les impul sivités et les ignorances du forum, au lieu de se consacrer uniquement édifier, réaliser un plan politique, c'est la loi re grettable du régime parlementaire. Il ad vint même que l'arbitre, malgré sa clair voyance et son opiniâtreté, ne fut pas écou té. Cela se vit avant 1914. L'invasion s'en suivit et la leçon a porté. L'arbitrage main tenant fonctionne aux heures essentielles, et la Royauté belge n'est pas, quoi qu'en ait dit Emile Vandervelde, une républi- 3ue couronnée L'arbre généalogique e la Dynastie constitutionnelle, réalité vi vante et fécondante, porte dans sa ramure et dans sa sève la continuité et l'indépen dance politique de l'Exécutif au service de la nation perpétuellement menacé au de dans et au dehors, et dont le perpétuel de venir requiert une création politique in cessante qui est impossible si l'autorité et l'indépendance ne régnent pas au sommet. C'est parce que l'arbitre fait défaut en France que M. Paul Reynaud a constitué, devant l'ennemi, non un cabinet d'union nationale, mais une concentration gauche sous le contrôle de la faction socialiste, reste déconsidéré du front populaire. Nous sommes heureusement loin de ce compte en Belgique nous avons l'union nationale. Est-ce aux partis égoïstes et téméraires ou l'action discrète de l'arbitre vigilant et ferme que nous la devons Parlementaires et journalistes belges ont trop tendance confondre les organisations constitutionnel les comme les destinées politiques de la Belgique et de la France, pour que la dis tinction nécessaire ne soit pas faite en ces heures historiques que vit notre patrie. L'édifice politique belge a une clé de voûte bien ancrée l'édifice politique français en est démuni. On verra bien, n'en déplaise d'aucuns, lequel tiendra dans la tour mente vers laquelle vogue l'Europe. En. tout cas, notons-le dès maintenant quant aux depuis cent ans, tandis que révolutions et changements de régime ont rempli l'arène politique française. LE PROBLEME FRANÇAIS, PRO BLEME EUROPEEN. Le destin de la France n'est pas un des tin qui puisse laisser l'Europe occidentale indifférente. Forte, la France tend l'hégé monie. Affaiblie, elle engendre l'hégémonie d'autres nations. Une force française hono rable est nécessaire l'équilibre et la sé curité politique du continent. C'est sa position géographique qui dicte la France ses devoirs vis-à-vis de l'ordre européen. C'est son affaiblissement et ses fautes qu'est imputable l'orientation que prend sous nos yeux la politique du vieux monde. La France est le nœud géographique de l'Europe occidentale. Tirons, sur la carte, une ligne de Lon dres Rome et une autre de Madrid Berlin. Les deux traits se coupent angle droit et c'est en France, vers le plateau de Langres, d'où s'épanchent les sources de la Seine, de l'Aube, de la Marne, de la Meuse et de la Saône. Une croix dont le pied serait dans le golfe de Finlande, non loin de Léningrad, la tête Madrid, les bras Londres et Rome, et l'intersection et le centre de gravité physique et morale près de Dijon, couvre et articule 1 Europe. La France est encore le centre de gra- deux mers. Entre l'Océan Atlantique, mer illimitée et libre, et la Mer Méditerranée, mer limi tée et fermée, elle jouit des bénéfices com binés de la position maritime et de la po sition continentale. (Suite page 2). Les tentatives de paix, les ballons d es sais lancés de différents cotés font naître dans les masses des espoirs aussitôt déçus par les discours des dirigeants. En France le gouvernement actuel parait plus décidé encore que le gouvernement Daladier, et la presse française répond aux avances al lemandes par un texte tiré de Télémaqua. Il faut reconnaître que ce passage donne Fénelon une allure de prophète Quels sont donc les moyens que vous avez pour finir cette guerre Idoménée nous a contraints de l'attaquer. Nous ne demandions que la paix chacun de nous avait un intérêt pressant de la désirer mais nous ne pouvions plus trouver au cune sûreté avec lui. lia violé toutes ses promesses l'égard de ses plus proches voisins. La paix avec lui ne serait point une paix elle lui servirait seulement dissiper notre ligue, qui est notre unique ressource. Il a montré tous les peuples son dessein ambitieux de les mettre dans Vesclavage, et il ne nous a laissé aucun moyen de défendre notre liberté, qu'en tâchant de renverser son nouveau royaume. Par sa mauvaise foi, nous sommes réduits le faire périr, ou recevoir de lui le joug de la servitude. Si vous trouvez quel que expédient pour faire en sorte qu'on puisse se confier lui, et s'assurer d'une bonne paix, tous les peuples que vous voyez ici quitteront volontiers les armes, et nous avouerons avec joie que vous nous surpassez en sagesse M. Mussolini déclarait en janvier 1927 L'Italie ne peut pas nourrir tout son peuple. Nous devons nous étendre ou ex ploser. Je ne me sens pas autorisé croire aux idéalismes humanitaires et pacifistes... Je ne veux pas dire que F Italie attaquera quelqu'un de ses voisins. L'Italie s'étendra par la force latente et logique de l'His toire Les journées de Pâques ont témoigné de l'optimisme foncier, de l'étonnante vitalité de notre population. Malgré les appréhen sions des Docteurs Tant-Pis, ce fut la fou le au littoral. Non pas la clientèle des trains de plaisir, mais une clientèle d'élite qui a amplement fourni aux hôtels et aux bons restaurants du littoral l'occasion de faire de belles recettes. Ainsi toute la saison 1940 peut être ex cellente, condition que les hôteliers s'ab stiennent du coup de fusil, et que le Gou vernement mette tout en œuvre pour facili ter les formalités qui engagent Français et Hollandais franchir notre frontière. La Westflandre est une province de tourisme. Les démarches tentées par la Ville de Bru ges doivent aboutir, si nous voulons que notre région résiste aux difficultés de l'heure. Et il n'y a pas que le littoral et Bruges il y a le sud de la province Ypres, les Monts, la vieille Flandre et tous les souve nirs de 1914-1918. Nous avons eu sou vent l'occasion d'insister sur la nécessité pour Ypres de faire une intense propagan- En ce qui concerne le rattachement de l'Autriche l'Allemagne, M. Mussolini a déclaré Le rattachement viendra peut-être un jour mais comme je F ai déjà déclaré, la croissance des empires est une affaire de temps. Beaucoup de gens pensent que, dans un siècle, les petits Etats auront dis paru A la question de savoir si les Al liés permettront ce rattachement, M. Mus solini a répondu que la politique des Al liés, depuis la signature du Traité de Ver sailles, est inconstante, inconséquente et contradictoire, et le sera probablement en core davantage dans l'avenir La solution aux problèmes de notre épo que n'est ni politique, ni économique. Elle est d'ordre spirituel. Le Roi Albert l'avait déclaré. La majoritlé des intellectuels le re connaissent. Et il y a huit jours la Reine de Hollande insistait en ces termes Puisqu'il m'a aussi été demandé de don ner mon opinion sur la nécessité et sur la valeur, l'époque actuelle, d'une con tribution spirituelle plus large dans un monde en grande détresse, je voudrais ex primer ma profonde conviction qu'à notre époque la nécessité la plus immédiate est un renouvellement radical dans la vie mê me de chaque individu. Cela seul peut être la source fructueuse d'où naissent les forces nécessaires la réalisation d'une œuvre pratique et constructive, sans laquel le notre monde est voué la ruine. Je saisis en même temps cette occasion pour exprimer mon opinion sincère qu'un tel renouvellement radical ne pourra être opéré que si nous revenons directement la source même du christianisme, au Nou veau Testament, qui invite et qui appelle chacun sans exception, pour y trouver la vérité laquelle nous aspirons. Puisse l'homme apprendre voir travers les yeux du Christ et surmonter ainsi toutes idées, tous sentiments et toutes conditions qui, présent, séparent les hommes et qui. exposés la lumière de l'esprit du Christ, perdent leur raison d'être des causes de dissentiments. de en Belgique même. Cette propagande eut porté cette année ses fruits. Mais au mo ment où cet effort s'impose nous ne pouvons que constater la plus lamentable des inerties de la part des animateurs du tourisme yprois. Au sujet de la question primordiale des passeports La Métropole a interviewé M. J.-A. Goris qui dirige le Commissariat- Général du Tourisme. Il a déclaré notam ment Les autorités des Pays-Bas seraient dis posées rapporter leur décision condition que le gouvernement belge en fasse autant. La Belgique aurait tout y gagner. Du 23 décembre 1939 au 2 janvier de l'année en cours, le littoral, Anvers' et Bruxelles ont connu un afflux considérable de Hollan dais, au point que leur nombre a considéra blement dépassé celui qui avait été enre gistré pendant la période correspondante de l'année précédente. Il avait suffi d'abroger temporairement la mesure prise pour attein dre ce résultat réjouissant Les autorités belges n'entendent- elles pas amender un régime dont l'excessi ve sévérité risque de compromettre le succès

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 1