BRUGES- COU RTRAI MOUSCRON - YPRES LA PAIX A TOUT PRIX LE CONGRES-PELERINAGE DE LA K. S. A. POUR LA PAIX OPINIONS 93me ANNEE No 14 SAMEDI 6 AVRIL 1940 LE PERIL COMMUNISTE FEDERATION EUROPEENNE. HEBDOMADAIRE ADMINISTRATION - REDACTION 163, CHAUSSEE DE GHISTELLES, 163, SAINT-ANDRE - lez - BRUGES PUBLICITE 10, RUE St GEORGES, BRUGES ABONNEMENT 30,— FRANCS L'AN LE NUMERO: 0,60 CENTIMES COMPTE CHEQUE POSTAUX 367.225 TELEPHONE 315.24 Au moment où la prise en mains de la conduite de la guerre par M. Winston Churchill écarte toute espérance de paix blanche, de paix de compromis, nous li vrons la réflexion de nos lecteurs ces li gnes pleines de sagesse de notre grand histo rien national le Comte Louis de Lichtervel- de, dont la clairvoyance politique et l'ar dent patriotisme ont leur part dans l'adop tion par notre pays de la politique d'indé pendance. qui a fait, jusqu'ici, de la Belgi que. le Paradis de l'Europe. Voici ce qu'écrit le Comte de Lichter- velde dans La Revue Générale La paix tout prix ne serait pas un bien pour l'Europe, c'est entendu, mais il faut une paix juste le plus vite possible. Est-on certain que la continuation de la guerre soit le seul moyen de mettre fin aux affreux malheurs de la Pologne et au dur régime imposé aux Etats annexés La pro longation des hostilités ne donne-t-elle pas précisément l'Allemagne le moyen le plus efficace pour créer dans l'Est une situation de fait contre laquelle viendront se heurter inexorablement les négociateurs futurs D'autre part, combien ne faut-il pas déplo rer les actes de cruauté qui accompagnent ces transferts massifs de population, ces du retés qui frappent dans les camps de con centration des hommes, qui n'ont commis d'autre crime que d'aimer leur pays et d'être les guides spirituels de leur peuple Voilà ce qui attise les haines, voilà ce qui suscite l'esprit de vengeance et qui rend infiniment difficile l'oeuvre de ceux qui cherchent la réconciliation. Tant que l'irréparable ne sera pas accompli l'Ouest, il demeure ce pendant une lueur d'espoir de voir la rai son reprendre son empire. Mais les chances, hélas, en deviennent de plus en plus faibles. Il est craindre que les matériaux accumu lés par M. Summer Welles ne puissent ser vir que le jour où un événement militaire aura définitivement enlevé l'une des par ties la conviction qu'elle est en mesure d'imposer totalement sa volonté l'autre. Souhaitons ardemment que cette démon stration se dégage du potentiel de guerre et n'exige pas le sacrifice de plusieurs millions de vies humaines et la ruine de cette civili sation même que Ton veut défendre. On dit parfois qu'au lieu de consentir une paix de compromis, qui laisserait iné vitablement subsister certains fruits de l'a gression et de nombreux dangers pour l'ave nir, il vaut mieux que les Puissances alliées aillent jusqu'au bout et imposent l'Euro pe leur conception d'un nouvel ordre de chose. Les Belges de la génération qui ont vécu l'autre guerre ne peuvent^-s'empêcher de demeurer sceptiques devant ces projets téméraires. Qu'ont fait la France et l'An gleterre de la victoire du 11 novembre 1918, la plus complète que Ton puisse ima giner? Ils ont, de leurs mains, resserré l'uni té allemande par le lien néfaste des répara tions, et ils l'ont rendue indestructible ils ont consacré la disparition de l'Autriche impériale, seul fédérateur danubien connu, ils ont mis en république l'Autriche, la Tchéco-Slovaquie et la Pologne, leur refu sant ainsi le point d'appui dynastique qui aurait pu sauvegarder leur croissance plus tard ils ont, Tune et l'autre, pratiqué vis-à- La K. S. A. (Kath. Studen- ten-Actie) diocésaine, une dès plus jeunes sections d'action ca tholique, est un des mouvements dé jeunesse qui fait beaucouo parler de lui. En quelques années il a en thousiasmé la jeunesse estudian tine pour l'idéal du Christ-Roi, et a groupé le monde estudiantin soiis la direction de l'hiérarchie ecclésiastique. Il a mobilisé tou tes ces jeunes forces pour le re nouveau catholique. C'est l'expansion de la K. S. A. qui est l'origine de l'action catholique des universitaires et des adultes et ce même mouve ment peuple l'école supérieure d'action catholique, où les diri geants-professionnels d'action ca tholique sont formés. La méthode suivie par la K. S. A. explique son histoire et son évolution ce fut la méthode de la prière et de l'offrande la formation surnaturelle et totalitaire des jeunes dirigeants par les journées de récollection et de formation périodiques, points d'ac tion. loi. séjour Hernieuwenburg (home de la K. S. A.). La masse fut gagnée et éduquée par l'influence et la propagande des dirigeants, l'idéal concrétisé, les journées d'A. C., les congrès, les mots d'ordre, l'étude du mouvement, sans parler des manifes^ tations extérieures chants, marches, camps, danses et jeux. cette année ia K. S. A. tiendra-t-elle son Congrès, mais ni fanions ni banjo s sortiront. Car les 5.200 membres viendront tous Bruges Dimanche prochain, le cha pelet en maih, prier pour la paix. Car la K. S. A. a compris ce qu'une mobilisation et menace de guerre causent dans la vie d'un peuple mais elle a surtout compris que la paix est un don du ciel, qu'il faut mériter par la foi et la prière. C'est pourquoi la K. S. A. vous invite tous faire le pélérinage du St Sang avec elle (Bourg 2 h.) et suivre sa manifestation pour la paix (Bourg 3 h.). vis de l'Allemagne une politique contradic toire ils n'ont su ni faire la paix avec le Fuhrer qui montait, ni arrêter son ascen sion, ils ont rompu eux-mêmes le front de Strésa en voulant empêcher l'Italie de s'é tendre en Ethiopie, ils ont encaissé avec un bruit de vaines paroles, la violation du traité de Locarno, ils ont conclu un pacte avec la Russie et soutenu les rouges d'Es pagne. Ce chapelet d'erreurs passées ne fait pas bien augurer de l'avenir. Certaines fau tes ne peuvent même plus être réparées tant l'évolution sociale et politique a été rapide au cours des années décisives que nous avons vécues d'autres ne pourraient l'être que moyennant un prix exorbitant. Pour redresser la troisième part de ces fautes, la plus gtosse, les vainqueurs éventuels de vraient être délivrés eux-mêmes des erreurs de jugement et d'optique qui les ont jadis égarés. Rien ne permet de croire qu'ils le sont. On reparle de M. Benès, on n'a pas rompu avec les Soviets, M. Eden fait des discours enflammés la situation en Médi terranée n'est toujours pas réglée en harmo nie avec les intérêts essentiels de l'Italie. Bref, il vaut mieux renoncer instaurer dès demain l'âge d'or car, visiblement, les intel ligences ne sont pas suffisamment guéries de la grave maladie du siècle. La paix, quelle qu'elle soit, ne pourra donner d'ailleurs, elle seule, cette sécurité absolue dont on rêve, mais qui paraît illusoire dans notre vieux monde divisé. La sécurité relative, qu'il sera possible de donner l'Europe, se ra avant tout le fruit de la politique Les événements diplomatiques de ces der nières semaines revêtent une telle activité qu'il est possible de citer dans un hebdoma daire des articles d'actualité, c'est-à-dire de la semaine écoulée et qui, déjà, sont pé rimés. Ainsi ce remarquable article du Temps qui nous laissait espérer une attitude énergique l'égard des Soviets, se trouve, hélas dépassé par les fluctuations de la guerre diplomatique La situation est d'une parfaite simplicité Nous sommes en guerre avec l'Allemagne, dont la Russie est l'alliée de fait. Personne ne saurait douter de l'étroite solidarité exis tant entre le régime stalinien et le régime hitlérien, maintenant associés la vie, la mort dans leur commune entreprise d'asservissement de l'Europe par le fer et par le sang. Dans toutes ses tentatives desti nées maîtriser l'Entente, M. Hitler aura la Russie ses côtés dans toutes ses entre prises destinées briser le Reich, l'Entente verra M. Staline se dresser contre elle. Amie de nos ennemis, la Russie est, qu'on le veuil le ou non, notre ennemie. Il faut la traiter comme telle. Pourquoi nous accommode rions-nous plus longtemps d'une fiction que tout dément et contredit Que n'arra chons-nous enfin le voile dérisoire que cha que semaine, chaque jour qui passe vient déchirer un peu plus Quelle utilité y a-t- il pour nous ne point tirer les conséquen ces d'un état de choses qui est ce qu'il est. que nous ne pouvons modifier, et qui joue plein contre nous On a bien vu dans l'affaire de Finlande que ne point agir contre la Russie équivaut agir pour M. Hitler que tout ce que les Soviets gagnent profite directement M. Hitler. A voir, au lendemain même de la paix russo-finlandaise, le Reich se retourner sans perdre une minute vers l'Europe orien tale, on mesure l'immense intérêt qu'il y aurait eu pour l'Entente utiliser contre la Russie, en Europe septentrionale, le champ de bataille que l'agression soviétique mettait notre disposition. Pourquoi ne Ta-t-on pas fait? C'était techniquement et stratégi- quement possible, puisque l'Entente, ds l'aveu des chefs de ses deux gouvernements, était disposée le faire sous certaines con ditions. Sans revenir sur les causes de l'ab stention qui, par malheur, a finalement pré valu, on peut, hélas penser que le souci de ménager tout prix la Russie n'y a pas été étranger. Et plus loin nous lisons Il faut en finir. Envisager enfin les rela tions franco-russes et anglo-russes comme la Russie les envisage elle-même, ce ne sera pas donner l'Entente une ennemie que l'Entente a déjà ce sera, tout simplement, combattre cette ennemie, c'est-à-dire faire la guerre M. Hitler, et, plus simplement en core, faire la guerre tout court. Qu'on s'y décide, et qu'on s'y décide vite on n'y peut plus rien perdre, et Ton y peut tout gagner. Le seul bénéfice de la guerre actueli doit résider dans l'organisation de la Paix. Cette paix est-elle pratiquement réalisable par une quelconque formule de Fédération Européenne. Voici ce qu'en pense M. Gay- da, un porte-parole autorisé du gouverne ment faciste L'Union fédérative européenne de M. Briand, n'aurait été qu'une nouvelle édi-

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