ETAT CIVIL DE
BRUGES
TEL. 3 2 0.02
5. LA PATRIE DU 6-4-40.
TRAFIC AU BASSIN DU COMMERCE
VERLAINE EN FLANDRE
(suite)
CARLOS BLONDEEL
Pendant le mois de mars, il a été chargé
et déchargé 16571 tonnes de marchandises
sur les quais du Bassin et sur les canaux
intérieurs de Bruges.
Parmi ces marchandises il y avait
A l'importation 4133 tonnes de maté
riaux de construction, 3337 tonnes de
grains, 2878 tonnes de charbon, et 1242
tonnes d'huiles.
PUBLICATIONS
Du 30 mars. Julien Smessaert, employé
avec Mireille Hoenraet, s. pr. Emile De
Busscher, horticulteur avec Marie Daele, s. pr.
Marcel Jooris, horticulteur avec Angèle Bar-
biauw, s. pr. Daniel De Cloedt, imprimeur
avec Alice Minnebo, s. pr. Albert De Blaere,
ouvr. avec Jenny Vanden Broucke, ouvr.
Richard Gilbert, s. pr. avec Judith Schatte-
man, s. pr. André Adams, ouvr. avec Mar
celle Lantsoght, ouvr. Paul Menten. chemi
sier avec Simone Steyns, s. pr. Richard
Neyts, électricien avec Blanche Van Caster,
s. pr.
MARIAGES.
Du 30 mars. Camille De Craemer, in
specteur des Bât. militaires, Dudzeele avec
Alice Geers, s. pr. Chaussée de Dudzeele.
André Vanneste, électricien avec Erna Rom-
baut, s. pr. rue Xijnenburg. Walter Van
Vyve, menuisier, rue des Boulangers avec Geor-
gette Delcloo, ouvr. id. Emile De Rous, ni-
ckeleur, Ste-Croix avec Marie Martens, dem.
de magasin, rue du Panier. Joseph Legroe,
mécanicien, Quai de la Poterie avec Rose Char
les, s. pr. St Amand (France)
Du 2 avril. Henri Dewitte, voiturier, rue
Card. Mercier avec Adeline Grenelle, s. pr.
Quai de a France.
NAISSANCES.
Du 30 mors. Anaïs Peire, rue de la
Poulie. Estelle De Baets, rue Est du Marais.
Mariette Vap Ryckeghem, Nouvelle Pro
menade. André Van Rie, rue Est du Marais.
Sonia Anthierens, rue Est du Marais. Ro
ger De Coster, rue Est du Marais. Annie
Mot'hys, rue Est du Marais. Luc Depreeuw,
rue Est du Marais. Marcel Nollet, rue Est
du Marais.
Du I avril. Françoise Durein, rempart
du Bassin. Norbert De Busschere, rue Lon
gue. Simone Vrielynck, Petite rue du St
Esprit. Lionel Van de Walle, rue Est du Ma-
rais. - Julia Van den Driesschè, rue Est du
Marais. Jacqueline De Poorter, rue Est du
Marais. Annie De Seins, rue Est du Marais.
Lutgarde Maes, rue des Baudets. Magda
Stroo, Quai Ste Anne. Antoine Joos, Quai
Ste Anne. Georges Vanden Endé, Quai Ste
Anne.
Du 2 avril. Henri Slabbinck, rue Est
du Marais. Guido Beirlandt, rue Est du Ma
rais. Jeannine Claeys, rue Snaggaard.
Armand De Keuleneir, rue Longue de la Ra
me.
DECES.
Du 30 mars. Louis Vanden Broucke,
62 ans, fermier, ép. de Irma Calleeuw, rue
Notre Dame. - Marie Vanden Bussche, 41
ans, ép. de Antoine Maene, rue de la Cou
pe.
Du 1 avril. Julienne Dierickx, 84 ans,
veuve de Marc Perelle, Rempart des Casernes.
Emile De Brabander, 75 ans, veuve de
Lécntine De Busschere, rue Ste Catherine. -
Rose Vlietinck, 14 ans, rue Notre Dame.
Alphonse Westyn, 65 ans, ouvr. ép. de Céles-
tinem Ameele, rue des Vierges. - Jules Van-
simaeys, 2 ans, rue Notre Dame. Mathilde
Brands, 76 ans, veuve de Séraphin Vereecken.
Marie Claeys, 28 ons, ép. de Ernest Windels,
rempart du Bassin.
Du 2 avril. Florence Ghenin, 76 ans, veu
ve de Emile Tilly, Quai Ver'. Albert Ise-
baert, 67 ans, comm. ép. de Adeline Daugi-
mont, Place des Orientaux. Elise De Wal-
lens, 39 ans, veuve de Maurice Roggeman, rue
Notre Dame. Liliane Hemeryck, 5 ans, rue
Est du Marais.
FILM SUR THERESE MARTIN
A LA GILDE
Des galas cinématographiques auront
lieu du 5 au 11 avril la Gilde, rue du
Vieux Bourg.
Au programme
1 I Le peintre de la madone, Hans Mem-
ling
2) Le génie de l'Agneau mystique (Jean
Van Eyck).
3) Thérèse Martin, film sur Sainte Thé
rèse de Lisieux.
4) Sérénade sur glace, film musical.
Les séances auront lieu tous les jours du
5 au 12 avril 2 h. 5 h. 8 h,
La séance inaugurale aura lieu le 5 avril
5 h. en "présence de Monsieur Baels, gou
verneur de la province.
Prix des places 5 4 3 et 2 frs.
Tous travaux d'ameublement.
Location de meubles - tapis -
sièges - tentures.
15, Boul. de la Toison d'Or
BRUGES
dérés de n'avoir point crié A bas la ca
lotte ce poète qui magnifiait la Foi
et le Repentir
De maigres applaudissements, dont quel
ques-uns sans doute étaient ironiques, sa
luèrent la fin de cette lecture. Tandis que
Verlaine, quelque peu décontenancé, ras
semblait en hâte ses papiers, le président
du cercle sortait, l'air offensé, brûlant sans
vergogne la politesse au conférencier (Fir-
min vanden Bosch).
Dans les lettres qu'il adressait, au cours
de son voyage, Vanier, son éditeur, et
Eugénie Krantz, son amie, le poète, plu
sieurs reprises, annonçait son retour Pa
ris pour le jeudi 9 ou le vendredi 10 mars
au plus tard. Il devait cependant, au mo
ment de boucler sa valise, décider de de
meurer quelques jours de plus en Belgique.
Sur le motif de cet ajournement, il s'est
lui-même expliqué dans une relation qu'il
intitule avec quelque inexactitude
Onze jours en Belgique
Mes huit conférences projetées, écrit-
il, se trouvant terminées juste la veille
de la mi-carême parisienne, et la mi-carê
me belge n'éclatant que le dimanche en
suite moi qui n'aime plus ces fêtes beau
coup, je résolus d'accomplir un des plus
chers et bien modestes, vous allez voir
vœux de ma pauvre vie, je résolus de
passer ce jour... et le suivant Bruges
Libéré du souci de devoir parler en pu
blic le cercle local avait, en effet, re
fusé de recevoir un inconnu il en
treprenait avec une joie particulière, une
joie presque enfantine, cette visite la cité
des cygnes et des canaux. Il avait pour
compagnon de voyage le jeune poète gan
tois Jean Casier, l'auteur plus sincère que
doué d'un recueil de Poèmes Eucharistiques
aujourd'hui bien oubliés. A Bruges, les
attendaient deux écrivains catholiques du
mouvement d'avant-garde le critique Mau
rice Dullaert et l'abbé Hector Hoornaert.
eux aussi enthousiastes du poète français.
A leur groupe se joignirent encore Gustave
Kahn et sa femme, alors en villégiature la
côte belge.
Escorté d'amis prévenants et connaisseurs
en art, Verlaine devait emporter de Bruges
un souvenir excellent. Choses et gens, dé-
clarera-t-il dans son récit des jours passés
en Belgique, paraissaient s'être concertés
pour lui rendre plus agréable le séjour.
Quel beau petit Amsterdam catholique
que ce Bruges s'écriait-il en écrivant,
peu après son retour, son ami. le pein
tre hollandais Philippe Zilcken.
M. Maurice Dullaert, qui, plus tard, al
lait se faire le consciencieux historiographe
de Y Affaire Verlainea bien voulu se rap
peler pour nous les faits déjà lointains dont
il fut, au cours de ces deux journées, le
témoin. Voici peu près son récit
Aussitôt réunie, la petite troupe d'amis
s'en va visiter les églises qui se succèdent,
nombreuses, au hasard de rues courbes de
la cité. Saint-Sauveur, Notre-Dame, Ste-
Walburge, la Chapelle du Saint-Sang, très
diverses d'atmosphère, les accueillent tour
tour. Après la rituelle génuflexion devant
le Saint-Sacrement, voici que Poor Lelian,
humble et recueilli, s'arrête et s'extasie
au pied d'une Madone flamande, toute roi-
de dans son lourd manteau de velours et de
brocart. Les ex-voto l'émerveillent, comme
tout ce qui est signe de piété, objet de véné
ration. Mais au sortir du saint-lieu, il re
tourne aussitôt au siècle, est repris par la
vie quotidienne.
Dans la rue principale au retour, il avise
un des nombreux magasins de dentelles qui
s'offrent comme l'étape obligatoire du tou
riste anglo-saxon. Il entre dans la boutique,
se fait montrer la marchandise et, après
dicussion, achète un plastron en point de
Bruges qu'il destine Eugénie.
A midi, déjeûner l'Hôtel du Sablon,
rue Nord du Sablon, où le poète passera la
nuit. L'après-midi, visite aux Memlinc de
l'Hôpital St-Jean. Puis la troupe se rend au
béguinage et au tout proche Lac d'Amour.
Verlaine est enchanté de la compagnie, ravi
des lieux fameux qu'il découvre. Il a par
fois des étonnements ou des joies d'enfants,
s'exclame et s'extasie naïvement. Sans qu'il
se contraigne ou se surveille du moins,
il n'y paraît pas il demeure aimable et
courtois et cette civilité du meilleur ton con
traste avec sa mise de vagabond. Une dame
de l'aristocratie brugeoise, rencontrée par
hasard, recule d'instinct, mal rassurée, lors
qu'on lui présente le poète Paul Verlaine,
qui s'incline profondément.
Le lendemain matin, Maurice Dullaert.
retrouve l'écrivain qui erre, seul, sur la
grard'place. devant le Beffroi. Les deux
compagnons s'attablent dans un café tout
proche.
Verlaine aussitôt est porté la confes
sion. A cet ami d'un jour il avoue qu'il n'a
pas cessé de croire, mais qu'il ne fréquen
te plus les sacrements parce qu'il se juge
trop indigne. Tandis qu'il évoque ses er
rements passés ou récents, l'accent de sa
voix est ce point sincère, les mots si sim
ples et si naturels que le soupçon de quel
que pose n'effleure point l'esprit.
Puis il parle de son œuvre (celle-ci n'est-
eile pas comme la projection de sa vie?
explique ses préoccupations d écrivain. Il
songe nouveau un drame royaliste sur
Louis X.V H qui doit s'appeler Vive le Roy!
et auquel il veut se remettre dès son retour
Paris.
11 aborde enfin les questions de proso
die qui, déclare-t-il, n ont cessé de le pas
sionner. S'il est fier d'avoir contribué
l'assouplissement du vers français, en cher
chant des musiques nouvelles, il ne tient
cependant pas passer pour un révolu
tionnaire ou un destructeur. C'est avec pru
dence et après longue réflexion qu'il s'est
permis de toucher aux règles. Du rôle qu'il
a joué dans le mouvement poétique, il ne
paraît tirer aucune vanité. 11 en parle très
simplement, sans passion, avec clairvoyan
ce, comme s'il s'agissait de quelque autre.
11 donne, tout en devisant, l'impression
d'un esprit la fois très subtil, très mali
cieux et, certains égards, étonnamment
naïf la préscience du génie et le don d'en
fance.
L'ASSEMBLEE GENERALE DU
CENTRE D'ETUDE DES SOCIETES
Le Centre d'Etude des Sociétés a tenu,
en la salle de conférences de la Société
Royale Belge des Ingénieurs et Industriels,
sa troisième assemblée générale annuelle,
sous la présidence de M. H. Carton de
Tournai, son président, assisté de M. P.
Bonvoisin, secrétaire général.
Plus de 150 sociétés étaient représen
tées.
Dans l'assistance on remarquait de nom-
l breuses personnalités appartenant au mon-
de de l'Industrie, du Commerce, de la Ban
que, des Sociétés de transport, des Com
pagnies dTélectricité, des Entreprises co
loniales, des Assurances, parmi lesquelles
MM. Max-Léo Gérard et A. E. Janssens,
anciens ministres des Finances M. Cat-
teau, membre du Sénat, MM. Van Kan, de
Brabandere, Joassart, van der Straeten,
Vermeulen, Baron Vaxelaire, Smets, Isaat,
Martin, Nève, Baron de Browne, Delacroix
et Mouton.
Le Secrétaire général donne lecture du
rapport retraçant le développement de l'as
sociation qui, fondée en février 1937, grou
pe l'heure actuelle plus de 1.200 sociétés
représentant plus de 65 des fonds pro
pres détenus par l'ensemble des sociétés
anonymes belges et des sociétés coloniales
responsabilité limitée.
Il retrace l'évolution des sociétés ano
nymes durant les dernières années.
L'assemblée passe ensuite l'examen des
documents statutaires.
Puis, le président, M. H. Carton de Tour
nai, dans une allocution de haute portée,
insiste sur l'importance du rôle des sociétés
dans la vie économique, sociale et fiscale
du pays. Il rappelle que de la prospérité
économique dépendent non seulement la
vie matérielle des individus, mais aussi la
sauvegarde de la vie sociale.
Puis, passant l'examen du Cahier No 5
du Centre d'Etude des Sociétés récem
ment sorti de presse M. le Président ex
pose la génèse de ce travail sur le projet
de loi modifiant les lois sur les sociétés
commerciales déposé par le Gouvernement
sur le bureau de la Chambre le 7 juin
1939.
Associant la science de juristes avertis
l'expérience des chefs d'entreprises, le
Centre d'Etude, après une enquête large
ment menée dans tous les milieux d'affai
res du pays, a en effet décidé de publier
les conclusions auxquelles l'avait amené
l'étude objective de ce projet de loi.
Se ralliant un certain nombre de ré
formes, désapprouvant plusieurs modalités
du projet et suggérant lui-même de nom
breuses améliorations au régime des socié
tés, le Centre d'Etude a voulu faire œuvre
constructive et apporter la contribution des
milieux d'affaires au travail parlementai
re.
En conclusion, le Président met l'opinion
en garde contre toute innovation qui ris
querait d'amoindrir l'esprit d'entreprise de
nos sociétés et de porter ainsi préjudice
cette partie de l'épargne nationale investie
dans les actions de nos grandes entreprises
Comme dans celles des sociétés constituées
par des intérêts familiaux ou privés.