BRUGES-COURTRAI MOUSCRON - YPRES L'AGE DE LA FRANCE LE DEVOIR DES NEUTRES CONFIRMATION UN CRIME ET UNE GAFFE ADMINISTRATION - REDACTION 163, CHAUSSEE DE GHISTELLES, 163, SAINT-ANDRE - lez - BRUGES PUBLICITE 10, RUE St GEORGES, BRUGES ABONNEMENT 30,— FRANCS L'AN LE NUMERO: 0,60 CENTIMES COMPTE CHEQUE POSTAUX 367.225 TELEPHONE 315.24 Voilà quinze cents ans bientôt que la France a planté ses racines dans le sol de la Gaule et pendant les treize premiers siècles, la nation s'est identifiée avec la Royauté, institution d'Etat qui tint en trois dynasties, trois lignées de souverains hé réditaires, trois races de rois comme dit le Larousse, car les familles royales, avec leur filiation, leur éducation et leur rang, sont bien une race dans la nation. Voici les Mérovingiens, avec Clovis, vainqueur des Komains Soissons (486), des Alamans Tolbiac (4%), des Bour guignons près de Dijon (500), des Wi- sigoths Vouillé (507), Ciovis, l'époux de Clotilde, l'oint de saint Remi dans la cathédrale de Reims en 496, seul roi de toute la Gaule après l'extermination des chefs francs de Cologne, de Cambrai et de Thérouanne, patrice d'Occident, fon dateur véritable de la première monarchie franque, et qui fait déjà de Paris sa ca pitale. Comme Clovis, en se vouant l'Eglise, incoipora le peuple franc dans la lati nité gailo romaine, de même déjà Méro- vée, son ascendant, avait rangé ses guer riers avec les Romains d'Aétius contre At tila dans les Champs Catalauniques (451), et ainsi mérita-t-il de donner son nom ta dynastie que le peuple élu parmi les barbares donnait la civilisation de 1 Oc cident. La coutume franque fit que, la mort de Clovis, le royaume des Francs (Francia- Francie) fut partagé entre ses quatre fils. Ainsi apparaissent les royaumes de Neus- trie, d'Austrasie, de Bourgogne, qui s'é puisent dans des luttes sans merci dont les plus terribles furent celles que se livrè rent Brunehaut, reine d'Austrasie, et Fré- dégonde, reine de Neustrie, la fin du Vie sièjle. Dans ce chaos, la puissance des nobles, les leudes, ne fait que croître et leurs chefs, les maires du palais, peu peu relèguent les souverains au rang de rois fainéants Les maires du palais d'Austrasie, ori ginaires de notre Hesbaye comme les Mé rovingiens étaient sortis déjà du Tournai- sis, se détachent. Ils en sont dignes. Charles Martel écrase les Sarrasins Poitiers comme avec le marteau et sauve la Chrétienté (732). Son fils Pépin le Bref, duc de Neustrie, de Bourgogne et de Pro vence en 741, ceint le diadème de roi des FranCs en 751 avec la protection de Egli se et fonde la dynastie des Carolingiens qui tirent leur nom du second et du plus grand d'entre eux, Charlemagne, roi des Francs et empereur d'Occident de droit divin, conquérant et administrateur entre la mer du Nord, l'Elbe, les monts de Bo hême, le Garigliano au sud de Rome, l'Ebre, les Pyrénées et l'Atlantique. Le traité de Verdun de 843 partagea l'empire entre les fils de Louis le Débon naire. Louis le Germanique reçut la Ger manie, Lothaire la partie centrale ou Lo tharingie et l'Italie avec le titre d empe reur, et Charles le Chauve fut roi de France (Francia). La civilisation va subir les assauts des Normands (North-Man), redoutables pil lards qui descendent de Scandinavie par la mer et remontent fleuves et rivières. Ils mettent le siège devant Paris en 886. En 911. Charles le Simple cède leur chef Roi Ion la contrée de la Seine infé rieure ils reconnaissent le roi de France comme suzerain et ce convertissent. Les invasions cessent, mais 1 humeur aventu reuse et guerriere de la race entraîne les Normands de 1 rance dans deux entrepri ses extérieures fameuses la fondation du royaume des Deux-Sicites par Robert Guiscard et ses compagnons, et surtout ia conquête de 1 Angleterre en iUOO, exploit de Guillaume le Conquérant, que seul avant lui Jules César avait réussi et qui n eut plus de réédition, mais qui valut ta France les premières guerres avec l An- gleterre. A la fin du Xe siècle, la mort de Louis V, dernier Carolingien, les Capé tiens émergent du régime féodal et accè dent au trône dans la personne de Hugues Capet, duc de France ou lie de France, capitale Paris. Capétiens directs, de Hu gues Capet Charles IV, le Bel (1er juil let 9$7 1328), Capétiens Valois, de Philippe VI Henri 111 (1328 1589), Capétiens Bourbons, de Henri IV Louis XVI (1589 22 septembre 1792) et de Louis XVIII Louis-Philippe (1814 1848) vont, pendant plus de neuf siècles, taçonner et conduire la France et lui don ner la plus prestigieuse suite de monar ques. Quarante rois de France, de droit tnviri hormis Louts-fhi lippe, roi des Français, assujetti par le serment la con stitution de la Révolution de 1830. Les Capétiens témoignèrent d'un réa lisme politique dont le fruit fut la France de Louis XIV. Les premiers ne sont que des souve rains féodaux, peu écoutés. De quoi s'a git-il pour eux D'amener les seigneurs l'obéissance. De réduire la féodalités De donner au suzerain qu'ils sont la supré matie sur les vassaux. D'étendre leur do maine familial et de consolider le pou voir monarchique. Leurs alliés sont 1 Egli se et les communes. Entre les grands vas saux, l'empereur d'Allemagne et le roi d'Angleterre, ils pratiquent la politique de leurs possibilités, réglant leur action sur leurs moyens et développant patiemment ceux-ci pour pouvoir développer celle-là. Ils créent les rouages d'une administration dévouée. Ils mettent une certaine mesure dans leur contribution aux croisades, s'oc- cupant avant tout de l'ordre et de l'unité dans leurs domaines. Le même esprit, le même calcul politi que, si l'on peut dire, se remarquera d'ail leurs chez les Capétiens de la grande épo que du pouvoir royal. S'ils combattent le protestantisme l'intérieur pour assurer l'unité de l'Etat, ils s'en serviront l'ex térieur pour réduire la puissance de leurs rivaux allemands et espagnols. L'Ottoman aussi sera leur auxiliaire. Il faut toute fois leur rendre cette justice qu'aux co lonies ils furent de zélés propagateurs de la religion de la France et les protecteurs des aborigènes. L'Amérique du Nord vit les Français l'œuvre. Autant leurs ri vaux les Anglais refoulèrent et détruisi rent les Peaux-Rouges pour s'emparer du territoire et des richesses et fonder une société de race blanche sans mélange de sang ni d'autorité, autant les missionnai res français, les Jésuites notamment, dans les bassins du Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississipi s'efforcèrent-ils de jeter les bases d'une société indigène gag née au Christianisme et vivant dans le voisinage pacifique des Visages Pâles. (A suivre). Louis HABRAN. Le ointe Dalùa Torre, directeur de Y Osservatore Romano dans un article in titulé L'embargo moral rappelle le devoir qu'ont les pays neutres d appli quer le boycottage spirituel aux procédés contraires au droit, la justice et la mora;e, auxquels recourent certains belli gérants. Se référant l'attitude prise par M. Cordell Hull l'égard de l'ambassadeur des Soviets Washington qui lui demandait audience et auquel il fut répondu que les Etats-Unis entendaient appliquer l'embar go moral contre d'U. R. S. S., en raison de l'agression contre la Finlande, l'organe du Vatican relève que le comportement de tous les Etats neutres devrait s'inspirer des principes qui ont dicté l'attitude des Etats- Unis. L'embargo moral, écrit V Osservatore Romano est l'épée des non-belligérants, brandie pour des raisons morales, pour des fins morales, partout où il y a une notion, une loi morale affirmer et défendre. L'embargo moral s'applique toutes les violations des règles qui régissent l'huma nité, toutes les offenses contre la civili sation. Et le journal du Saint-Siège de rappe ler que Pie XII avait mis l'accent sur cet UN CONSEIL DE CABINET REAFFIRME L'INDEPENDANCE ET LA NEUTRALITE DE LA BELGIQUE Les ministres ont été convoqués, mercre di matin, en Conseil de Cabinet, sous la présidence de M. Pierlot, Premier Minis tre. Il était assez naturel que les membre; du gouvernement fussent informés très exactement du développement des événe ments dans le Nord de l'Europe, et consul tés quant l'opportunité d'aviser des mesures nouvelles qui ne signifieraient d'ailleurs qu'un redoublement de vigilan ce. Disons tout de suite, qu'aucune nouvelle mesure n'a paru utile, mais le gouverne ment, après l'exposé de M. Spaak, ministre des Affaires étrangères, a saisi l'occasion de réaffirmer la politique adoptée par la Belgique. Le bref communiqué suivant a été donné la Presse l'issue du Conseil qui n'a pas duré plus d'une heure Le Conseil a entendu l'exposé fait par le ministre des Affaires étrangères sur la situation extérieure. Le gouvernement a, une fois de plus, été unanime dans sa volonté de persévérer fermement dans la politique d?indépendan ce et de neutralité qu'il a suivie depuis le début du conflit européen Pareilles suggestions ne peuvent intéresser la Belgique. L'agence Belga communique la note sui vante, le 10 Dans les milieux politiques de Bruxelles, on n'a pas manqué de commenter les sug gestions répétées faites aujourd'hui du côté allié l'adresse des neutres, les engageant faire appel l'assistance préventive de la France et de la Grande-Bretagne. Pareil- aspect moral du conflit dans son homélie de Pâques. Le Pape a dit qu'il faut moraliser la guerre, écrit-il, telle est la tâche laquelle sont tenus belligérants et non-belligérants. Il est permis, en effet, d'être neutre sur le terrain politique, mais non sur le terrain moral. En face des blessures infligées l'humanité et la civilisation, il n'est pas permis de regarder et passer outre com me le prêtre et le lévite sur le chemin de Jéricho, devant le blessé gisant sur la rou te. Cesl là, au contraire, que s'impose la bonne, la sainte guerre de ceux qui sont en dehors de la tourmente, une guerre laquelle s'applique la perfection la de vise de UEvangile Je n'ai point appor té la paix, mais l'épée. Et l'Osservatore Romano d'ajouter que ce n'est qu'en défendant et en préservant Ta loi morale qu'un pays acquiert le droit de travailler la paix de demain. Le jour de la paix, écrit-il, chacun riva lisera de sollicitude et de zèle, personne ne sera absent, chacun, au contraire, vou dra être le premier. Tâchons de ne pas être les héros de cette nouvelle sixième jour née. Si ce n'est avec les armes que Ton pré pare la paix politique, c'est avec la fidéli té aux. principes moraux, avec le soin que Ton met les appliquer que Ton défend, que l'on hâte, que Ton décide peut-être de la paix morale et que T on acquiert le droit de coopérer sa reconstruction. les suggestions, dit-on, ne peuvent intéres ser la Belgique, dont la position a été main tes fois définie par le gouvernement et re connue par les belligérants actuels et qui s'appuie, au surplus, sur une armée forte, alertée et décidée défendre avec acharne ment le territoire national. La Belgique a déclaré solennellement qu'elle entendait rester neutre dans le pré sent conflit. Dès l'instant qu'elle ferait appel une Puissance étrangère, elle aban donnerait cette position et se jetterait de son propre fait dans la guerre. Le commu niqué publié ce matin, après lr Conseil d» Cabinet, indique suffisamment que la ligne de conduite du gouvernement l«»lge n'est pas et ne sera pas modifiée. L'nvasion par l'Allemagne de son voisin, le Danemark et des côtes de Norvège n'est pas seulement un crime, c'est en même temps une gaffe. Si le crime nous attriste, la gaffe nous réjouit. La pose des mines par les Anglais dans les eaux norvégiennes ne constituait pas une action bien reluisante. Et si le Reich avait soutenu les protestations norvégien nes, il aurait continué tirer avantage de sa position tactique. Cette pose de mines était, en quelque sorte, l'aveu de l'ineffi cacité du blocus. Le Reich avait tout inté rêt souligner ce fait, et maintenir la situation si déprimante pour les Alliés, du monotone et démoralisant chapelet des communiqués rien signaler. La diversion nordique retourne la si tuation. D'abord les prétextes raciques ou politiques font défaut pour tenter la moin dre justification de cette opération militai re. Le traité germano-danois rejoint la lon gue théorie des documents diplomatiques dont le respect temporaire ne résiste pas

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 1