CONSIDERATION
S
UR LA GUERRE
BRUGES - COURTRAI
MOUSCRON - YPRES
t
COMMUNISME
ET COMMUNISTES
BILLET
PARLEMENTAIRE
t
ADMINISTRATION - REDACTION
163, CHAUSSEE DE GHISTELLES, 163,
SAINT-ANDRE - lez - BRUGES
PUBLICITE 10, RUE St GEORGES, BRUGES
ABONNEMENT 30,— FRANCS L'AN
LE NUMERO: 0,60 CENTIMES
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M. Hubert Pierlot, Premier Ministre, et
M. Paul-Henri Spaak. Ministre des Affaires
Etrangères, ont admirablement parlé de la
politique extérieure de la Belgique et du de
voir des Belges, le premier l'Association
Catholique de Bruxelles, avec l'autorité du
chef, avec la mâle franchise d'un ancien
combattant et d'un rude Ardennais, le se
cond au Sénat, avec l'émotion persuasive et
la clarté qui le caractérisent. Tous deux ont
souligné la parfaite justification et loyauté
de la politique d'indépendance et de neu
tralité tous deux ont dit la force de notre
armée et l'inébranlable volonté nationale de
défendre la liberté et l'honneur, de tenir la
parole du pays. Tous deux ont célébré le
bienfait de la paix que cette politique, que
cette force, que cette volonté, que cette pa
role. sous l'inspiration et le commandement
du Roi, ont value déjà nos foyers et doi
vent leur conserver si la Belgique reste pru
dente, vigilante, ferme et unie. La leçon
'que M. Pierlot a vertement administrée
certains publicistes irresponsables, mais in
terventionnistes et bellicistes derrière une
confortable protection puis l'apostrophe
confiante et paternelle du vieux soldat
i armée mobilisée et aux parents de nos dé
fenseurs resteront mémorables. Elles annon
cent une politique de fermeté renforcée
1 intérieur. C'est sur l'armée, sur les élé
ments sains de la nation, dont l'armée est
l'essentiel, qu'elle s'appuiera. La nation
veut une autorité et le public de la salle Pa-
tria a ovationné et remercié, dans la person
ne de M. Pierlot, l'exécutif qui la lui assu
re.
Un grand journal catholique de Bruxel
les écrit, dans son commentaire du discours
du Premier Ministre, f qu'il y a certaines
divergences de vues au sujet des obligations
que la neutralité impose chaque citoyen».
Cela, c'est tout remettre en cause. On ac
cepte les mots «politique d'indépendance»,
neutralité mais on en discute aussitôt
le sens, l'esprit, l'application. Il est mani
feste qu'il n'y a en Belgique personne que
l'Exécutif qui puisse définir le système de
sécurité, puisque c'est lui qui l'a conçu
une heure où nul n'y pensait, et qui l'a ap
pliqué avec succès. Ceux qui ergotent en
marge de l'interprétation officielle s'appa
rentent aux interventionnistes que M. Pier
lot a fustigés. L'heure des situations nettes
est venue.
Notre gouvernemnt a vraiment de l'allu
re et il soutient avantageusement la com
paraison avec ceux du dehors. Soyons fiers
de lui et aidons-le, sans réticences, nous
sauver.
On peut voir dans le Danemark et la
Norvège les victimes de la crise dont l'al
liance anglo-française a souffert après le dé
nouement de la guerre de Finlande. En
France comme en Angleterre, on reprochait
au gouvernement son inaction militaire,
l'abandon de la Finlande, c'est-à-dire d'un
champ de bataille qui ne fut pas le béton
de la ligne Siegfried. En France, la crise de
l'opinion suscitait deux crises ministériel
les chute de M. Daladier, échec M. Rey-
naud, demandes d'interpellations. En An
gleterre, un remaniement du gouvernement
satisfaisait médiocrement le public. Entre les
deux pays associés s'amorçait en même
temps comme une crise de confiance. A
l'Angleterre qui avait en main, avec la rou
te de la mer, la décision, la France repro
chait la mollesse qu'elle avait témoignée
l'égard des Soviets et, peut-être, l'égard
des Scandinaves. Pour calmer les opinions
(Voir suite page 2)
por Léon MERKLEN
Aux yeux de l'Eglise catholique, qu'est-
ce que le communisme
Une théorie erronée, particulièrement
grave pour le salut éternel des individus
et pour 1^ tranquillité et la fécondité de
fordre social.
Que sont les communistes
Des hommes égarés par leur faute ou
leur insu, nos frères par la nature hu
maine et par la vocation au bonheur du
ciel laquelle les prédestinent la Passion
et la mort de notre Sauveur.
L'attitude constante de l'Eglise en face
des hérésies et des hérétiques est connue
fermeté inébranlable envers les erreurs,
miséricorde et zèle apostolique l'égard
des dévoyés convertir.
Et maintenant, quel rôle appartient
l'Etat en face des aberrations communistes
et de leurs partisans
Tout en maintenant théoriquement le
faux principe de la liberté des opinions,
il s'insurge contre les thèses scandaleuses
qui constituent le communisme pacifiste
ou guerrier, mais antipatriote.
Mais surtout il poursuit les manifesta
tions des communistes, leurs groupements,
leurs journaux, leur activité syndicale ou
politique.
De ce bref exposé, il résulte qu'à pre
mière vue la société spirituelle s'occupe
surtout du communisme, l'autorité tempo
relle des communistes.
Elles ne se placent donc pas absolument
sur le même plan. Leur mission différente
explique cette diversité.
Il est pourtant excessif de dire que leur
rôle est cantonné, pour la première, dans
la condamnation des erreurs, et, pour la
seconde, dans la poursuite des délinquants.
Dans un état normal de la chrétienté,
l'Etat devrait interroger l'Eglise sur la
nocivité de théories qui ruinent l'ordre so
cial et l'Eglise recourir l'Etat pour l'ap
plication des châtiments mérités par les dé
molisseurs conscients de la société.
Quand l'Eglise a condamné une erreur
et qu'elle voit tel ou tel hérésiarque pré
parer, par ses doctrines incendiaires, des
bouleversements et des guerres, elle le
frappe, s'il refuse obstinément de se sou
mettre, de peines canoniques. N'est-ce point
le rôle du pouvoir civil, directement mena-
(Voir suite page 2
MARDI.
Appelons mardi, la journée des dames.
]e lis en effet Lordre du jour lj
interpellation de Mme Blume-Grégoire
Monsieur le ministre des affaires ëconomi-
j ques des classes moyennes et du ravitaille-
1 ment et Monsieur le ministre de l'agri-
culture sur la hausse du prix des denrées
j alimentaires et sur les raisons qui ont ame-
I né une hausse rapide et extraordinaire du
prix du beurre, 2) interpellation de M.
Beauffort et de Mme Degeer-Adère Mon
sieur le ministre des Affaires économiques
des classes moyennes et du ravitaillement
et Monsieur le ministre de l'Agriculture
sur la hausse du coût de la vie et ses con
séquences pour le pays.
Les ménagères ont aujourd'hui les hon
neurs de la tribune. Elles ont convoqué
son banc le Comte d'Aspremont Lynden,
resplendissant comme un soleil, et Auguste
De Schryver, mince comme une asperge.
Il est vrai que le prix dit beurre, de la
viande et surtout du charbon a causé
beaucoup de mères de famille de gros sou
cis l'heure actuelle. Il n'est donc pas éton
nant que la Chambre s'en occupe.
Voici, Madame Blume-Grégoire, mem
bre du parti socialiste la tribune. Aujour
d'hui elle a pris ht silhouette d'une vierge
noire. Robe foncée sans aucun colifichet
blanc chevelure d'ébène avec coiffure
la vierge masque blanc, ton grave bref
le_ type d'un bas-bleu marxiste. Ce n'est
pas la petite jeune fille timide. D'abord
elle est d'âge mûr et puis elle a de l'al
lure, de l'expérience elle sait comment
il faut s'adresser un auditoire parlemen
taire et une assemblée de femmes du
peuple.
Elle a évidemment le thème facile. Le
vieillard, la mère de famille aux maigres
ressources... et puis cette hausse dangereu
se du coût de la vie la colère qui gronde
dans de nombreux ménages. Il ne lui ré
pugne pas F occasion de donner un coup
de corne au Comte (TAspremont Lynden,
en forme pour répondre de petites ros
series. Elle s'occupe de scories, d'engrais
azotés elle examine la spéculation du
beurre elle attaque le système des licen
ces elle analyse la hausse du prix du su
cre, du pain, de la houille.
Lui succède, la communiste Degeer-
Adère. En la voyant je songe la repas
seuse de Degas. Elle a revêtu une blouse
blanche, qui n'a certainement pas été faite
par une couturière de la rue de la Paix.
Elle a le minois d'une petite midinette
de petites joues rosesune bouche sinueuse,
des yeux en amande et une chevelure
noire qui a subi la nuit dernière le sup
plice des bigoudis elle donne l'impres
sion d'une ouvrière de la rue haute, qui a
bien appris sa leçon, et qui d'une voix
monotone lit la nomenclature des prix
d'un magasin d'épicerie. Ce n'est pas Ma
dame Angot elle ne trouve pas les ac
cents vengeurs d'une furie communiste con
tre les requins du régime elle est très
douce en g... je lui aurais voulu plus de
saveur, plus de mordant bref une Pas
sionaria belge. Mous apprenons que cette
petite fille assiste aux assemblées des mi
neurs et que la guerre contre les socia
listes et les ministres est un de ses passe-
temps favoris. Et c'est le cortège des mobi
lisés, des chômeurs, des estropiés, qui dé
file dans sa harangue en demandant au
Gouvernement, messieurs les ministres
que faites vous... dormez vous
Me parlons pas aujourd'hui de nos mi
nistres qui ont très aimablement et très
habilement répondu la députation fé
minine et complété sa documentation.
C'est la journée des dames. Voulez-vous
la conclusion Le beurre est chez nous
20 jrs... Moscou 78 frs.
MERCREDI.
Mercredi la Chambre continue la dis
cussion du budget de l'Instruction Publi
que. Si tous les orateurs qui montèrent au
jourd'hui la tribune voulaient se soumet
tre l'épreuve photographique, ils seraient
aussi nombreux que les Ministres et Sous-
secrétaires d'Etat qui constituent le gouver
nement en France.
Il y a eu une escarmouche intéressante
entre le gouvernement et la gauche libéra
le, propos de la réorganisation du dépar
tement de l'Instruction Pubique. Les libé
raux croyaient avoir trouvé un joli tour
de passe-passe pour contourner la difficul
té en contentant leur clientèle politique et
leur désir, l'heure actuelle, d'éviter une
crise ministérielle.
Au cours de la séance, Mundeleer, dé
puté de Bruxelles, monte la tribune. Avec
la morgue qui convient un chef de grou
pe, et Vassurance que lui donne l'appui
de ses amis, il affirme les libéraux dé
plorent et comdamnent votre projet... mais
vu la situation internationale ils gardent
leur confiance au gouvernement et rejet
teront le budget de l'Instruction Publique.
Colère sur les bancs socialistes. Soudan
est leur homme il ne leur plait pas qu'une
partie de la majorité agisse vis-à-vis de lui
sa guise. Le Ministre de l'Instruction Pu
blique d'une façon très convaincante at
taque la décision libérale. Vous voterez
contre un budget en vous appuyant sur des
intentions qui jusqu'ici n'ont pas paru dans
un texte. Est-ce logique
Les libéraux sont très ennuyés. Ils se
concertent ils prennent toutes les poses
leur banc ils sont sombres ils sourient
ils vitupèrent ils cherchent la lumière. Voi-
ci le Premier Ministre qui monte la tribu
ne, et qui comme un capitaine de cavalerie,
sans phrases, mais nettement et avec auto
rité pose la question de confiance.
La nuit porte conseil. Les libéraux se
réuniront nouveau demain jeudi.
Quelques instantanés ne vous déplaisent
pas.
Harmignies, député socialiste, me fait
songer un chef de rayon de grande mai
son, qui a l'habitude de courber Véchine,
lorsqu'il entre dans le cabinet de son di
recteur. Pour écrire en style dadaïste
c'est une symphonie en gris, chevelure, cra
vate, costume, qui chante la tribune.
Comment décrire un ton gris Mi soprano,
ni basse, ni vivant, ni mort l'intonation
qui ne provoque aucune réaction chez l'au
diteur.
Lambrecht, nationaliste flamand. Si j'é
crivais en style romantique j'affirmerais
que l'orateur porte sur lui tous les stigma
tes du drame linguistique, de la passion
mystique et de la politique révolutionnai
re. 7 rès pâle, un corps qui a peine se
dresser un regard dans lequel passe des
éclairs une voix qui peut volonté être
haineuse ou caressante une apparition qui