Journal libéral démocratique d'Ypres et de FArrondissement Vrijzinnig volksgezind weekblad van leperen en van het Arrondissement Samedi, 10 IVovembre 1894. 5 centimes le numéro. L'électorat communal. lre année. PRIX DE L'ABONNEMENT POUR LA YILLE, Par an 2 francs. POUR LA PROVINCE, Par an S5 fr. c. £*arais$imt Se SSavnedi. l'union fait la force. Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires: 1 fr. la ligne. On traite a forfait. Administration et Redaction rue an Bourrc, 20, Y-pres. Verschijnende des Zaterdags. EENDRACHT MAART MACHT. «ga® gn ter*1 mk Éi Que peut-il bien se passer dans les conseiis ministeriéls Nous sommes toujours sans nouveiles de la future loi electorale communale. Quelle oeu vre ténébreuse nous préparent MM. Deburlet et Ci0? Est-on en train de determiner les categories de citoyens que Ton privera du droit de suffrage, pour le plus grand profil de la reac tion, prète a marcher a l'assaut des liólels de Ville restés aux mains des liberaux et désireuse de se couvrir d une trituration du corps electoral Ou tout simplement le ministère au- rait-il fini par voir quels sont les vrais voeux du pays les paroles de M. Théodor, que nous avons reproduitcs dans notre premier numéro, lui au- raient-elles donnè a réfléchir et I'au- raient-elles force a modifier ses pro jets inavoués Nous ne nous bergons pas de cette illusion les hommes qui nous gou- vernent n'ont jamais fait preuve d un sens politique méme ordinaire, et M. Deburlet est assez léger et vaniteux, com me disait M. Woeste, pour ne pas s'apercevoir que les idees simples et justes s'implantent dans les masses si facilement et si profondément, que bien aveugle est celui qui croit les déraciner par des subtililès conserva trices ou des complications réaction- naires. Le silence embarrassé du mi nistère et des journaux cléricaux prouve sufïisamment que les désirs du pays sont pour une égalitc qui nest jamais entree dans les projets de nos maitres, mais a laquelle ils seront forcés de venir. Quoi de plus juste, que chaque ci- toyen ait le droit de pariiciper aux affaires publiques en élisant les ad ministrateurs qu'il juge les plus di- gnes, les plus capables de vedler aux intéréts de tous? Chacun a bien le devoir de payer les impöts étabiis; en revanche, chacun doit ètre mis a méme d'en contróler eiïicacement l'emploi, en ayant le pouvoir de dé- posséder les mandataires indignes ou incapables. Et e'est surtout pour les affaires communales, dont Ia bonne ou la mauvaise marche réagitsi vive- ment sur le commerce de toute une vilie (et qui ne sen apergoit aYpres?). eest surtout pour les affaires commu nales que chacun a intérét a dire son mot, a manifester sa volonté par l'or- gane de mandataires de son choix. Qu'on ne vienne pas nous parler de vote plural, de système prussien et autres casse-tête chinois destinès a comprimer l'élan démocratique qui, malgré les apparences faussées par le systeme majoritaire, entraine mani- festement tout le pays dans les voies du progrès et du bien-ètre social. Qu'on ne vienne pas nous parler de garanties conservatrices destinées a défendre ceux qui possèdent contre ceux qui n'ont rien On semble dire par la que tous les travailleurs, qui n'ont de richesse que leurs deux bras et leur vailiancea l'ouvrage, sont des voleurs n'attendant que Ie bulletin de vole pour semparer impunement des biens des bourgeois. Garanties conservatrices, sauve- gardes de i'ordre social, ce sont de grands mots avec lesquels les reac- tionnaires de tout temps ont essayé de frapper lespril d une partie de la nation, quand une autre réclamait sa place au soleil, el qui n'ont jamais effrayé que quelques esprits timorés ou égoïstes. Les geus de bon sens et de sangfroid n'ont jamais me que l'ouvrier vivant de son travail, que le pauvre souffrant des imperfections de notre organisation sociale, aient droit a une part d influence dans les affaires du pays, de la province ou de la com mune et a une part d'influence egale a celle du eommergant enrichi par l'ordre et l'économie, ou du noble fainéant éclaboussant de la boue de son carrosse le misérable en haillons qui le croit sorti d'une race supérieure et ne pense méme pas a l'envier. Nos mceurs, que l'esprit d'égalité n'a pas encore imprégnées, ne se chargent que trop de romp re iequilibre en fa veur de ces derniers, du bourgeois et du baron, sans parler du curé Nul ne peut ètre exclu du droit de vote paree quit ne possède rien. Au contraire, c'est a celui qui patit des vices ou des lacunes de notre état so cial, c'est a celui qui vit au jour le jour, ne sachant pas si le lendemain Ia faim ne sera pas une fois de plus sa lugubre convive, c'est a celui-la surtout que la loi doit garantir le droit de réclamer les reformes qui amélio- reront son état et celui de ses pareils, et le droit de les faire prévaloir par l'usage du bulletin de vote. Et elle peut Ie faire sans affaibür en rien les précautions quelle a prises, a juste tilre, pour garantir a ceux qui possèdent Ia légitime jouissance de leurs biens. Tous les démocrates de coeur seront avec nous pour pro tester contre ce qu'on pourrait tenter pour priver du droit de vote la partie de la population a laquelle il est aussi nécessaire que le pain. Nous voulons aussi que l age fixe pour fexercicedu droit de vote a la commune soit lage de 21 ans l'age de la majorite civile doit ètre aussi celui de la majorilé politique et ce lui que la loi juge capable de gerer les intéréts d'enfants mineurs ou de défen dre en justice ceux des particuiiers, est certes capable de faire un choix raisonne parmi des candidats pour un Conseil communal ou provincial, et également pour les Chambres. Nous savons que l'age de 25 ans pour I'elecLorat a la Ghambre, celui de 30 ans pour l'electorat au Sénat et, provisoirement, a la province, sont encore des garanties plus conserva trices lune que l'autre, des sauve- gardes nécessaires pour empêcher la sociéte de trembler sur ses bases. Mais pareiHes garanties et pareilles sauvegardes, nous n'en voulons pas, parce que ce ne sont que des garanties de dépendance vis-a-vis de tel ou tel personnage influent, curé ou chate- iain. Avant 25 ans, l'électeur, en géné- ral encore sous i'influence des idéés génereuses de la jeunesse, moins tou che par les considerations de person- neset d'intérèt, serait en pleine pos session de l'indépendance de son esprit et ne voterait jamais que selon sa conscience. Plus lard au contraire, ayant femme et enfants, ayant métier ou situation qu'il songe plus a conser- ver qu a améliorer parce qu'un tiens vaut mieux que deux lu l'auras, il est plus accessible aux raisonnements intéressés et aux terreurs que nos réactionnaires aiment a repandre pour regner plus facilement sur des esprits moins sains. Et qu'on ne nous dise pas que le jeune homme, ayant situation a créer ou a améliorer, serait une proie plus facile pour la corruption et la vénalité. Ce sont la raisonnements de gens qui n'ont jamais été jeunes de coeur, pour qui la conscience est chose a vendre et la corruption moyen de régneret si Is ne savaient que pared moyen ne réussit pas chez la jeunesse, nous au- rions pour les Chambres autre chose que le vote plural a 25 ans 1 lis ou- bliont d'ailleurs, ces bons apètres, que la représentation proportionnelle (dont ils ne veulent pas, et pour cause) supprimerait la vénalité des électeurs et le favoritisme des élus, en soumeltant tous les actes de ces derniers au controle constant de leurs ad versa ires politiques. Car la représentation proportion nelle, que M. Beernaert, «lemmistre de domain eüt pu réaliser si le bien du pays avait passé pour lui avant on ne sait quelles machiavéli- ques combinaisons, la R. P., nous la considérons comme Ie corollaire obli- gé et indispensable du suffrage uni- versel pur et simple. Elle seule pourra donner a la volonle populaire son ex pression exacte, en assuranl aux mi- norités fexercicedu droit de controle qui leur revient et sans lequel le ré gime representatif n'esl que Ia tyran- nie de la moitié plus un des électeurs, et l'écrasement du reste heureux encore quand la majorite des élus n'appartient pas a la minorité des électeurs 1 La R. P., disait M. Woeste, Ie sophisle et obstiné défenseur du sys tème majoritaire, amènera I'émietle- ment des partis, éliminera les chefs et rendra toute administration impos sible. Juste retour, Monsieur, des choses d'ici-bas 1 La première epreuve du vote plu ral aggravée par le système majori taire, élimine M. Woeste et tous les autres chefs des fractions politiques. Et quant a 1 emieLtement des partis, il y a la une situation de fait a laquelle le système de représentation ne peut rien, que nous avons vu dans toute sa splendeur aux élections majoritai- resdu 'li Octobre, et qui, sans R. P., conduit des situations inextricables. Aucun système de R. P., disaient encore ses ad versa ires (parmi les quels M. Colaert s'est dèclaré le plus resolu), n'est absolument juste. Et cela parce que l'un ou l'autre système arrivait, par exemple, a faire accor- der 1/2 siège en trop a tel parti et 1/i de siège trop peu a tel autre. - Quel les que soient les imperfections du système que l'on adoptera tötou tard, il n'aboutira jamais a la monstrueuse et inique conclusion du système ac- tuel une moitié des voix, plus une, emporte tous les sièges au détriment de l'autre partie il sera sufïisam ment juste pour diminuer fapreté des luttes politiques et pournous conduire sans secousse jusqu'au jour, prochain, espérons-le, ou les intéréts seront suffisamment organisés pour pouvoir être équitablement et pratiquement représentés. Que M. Jules Deburlet fasse effort pour cesser un instant de se laisser hypnotiser par les nombreux sièges de député et de senateur, que lui of- frent ses dévoués admirateurs, et qu'il fasse connaitre ses intentions. Plus tót la volonté populaire brisera les pro jets réactionnaires qu'on ne peut s'em- pêcher de prêler au gouvernement, mieux cela vaudra pour la propagan- de en faveur des autres réformes so- ciales. PHiLirpE de Comixes. mBxvaa&imamm ass» -ftrag«s3«g5ggB» COLAERT ÊLIMIKÈ GRACE A SUR10IT. iüir lliiiil

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1894 | | pagina 1