warnéton.
Société
des Anciens Pompiers
de la ville d'Ypres.
AVIS.
Gonseil communal.
Bien faire et laisser dire, telle est la
maxime de notre admirable clergé
(cliché n0...?).
Quel est l'homme sensé qui saurait
ergoter sur ces choses-la
La caisse diocésaine servir seule-
ment pour l'achat des voix en période
électorale et non pour la charité Al-
lons done
A ce compte-la les cures seraient
obligés de chercher a se créer chaque
jour des nouvelles ressources pour faire
face aux exigences de l'heure présen
te, ils devraient done les trouver dans
l'exercice même du culte en exploitant
plus habilement soit les saints, soit
l'enfer pas possible
II ne faut pas connaitre notre admi
rable clergé (cliché n0...?) pour croire
un seul instant qu'il reprendrait au
pauvre d'une main ce qu il lui donne
de l'autre. Nous soutenons que le cler
gé est vraiment charitable et vraiment
démocrate.
Voici d'ailleurs un exemple qui vient
confirmer nos dires
Le fait se passe a Ypres.
A l'église Sl Pierre, le curé, horame
trés inventif, tient le record de la cha
rité démocratique. II a fondé une oeu
vre le Bl Antoniusbrood G'est sim-
Ele et d'un bon rapport tant et si
ien que ses confrères en J. 0. ont
failli en avoir la jaunisse. Yoici la mise
en marche de 1'affaire
Le curé place un tronc aux pieds de
la statue de S' Antome; puis il annonce
en chaire que celui qui désire obtenir
du Saint une grace spéciale n'a qu'a
déposer dans le tronc un billet la men-
tionnautensuite, et ceci est l'essen-
tiel, le solliciteur doit aller verser dans
les mains d'une dame patronnesse
quelconque, une taxe d'un franc au
minimum. Le Dimanche suivant, au
pröne, le curé lit des suppliques, vante
et commente les faveurs déja, obte-
nues. Le pauvre croyant allèché par
un appat aussi sérieux se saigne béné-
volement aux quatre veines pour réu-
nir le quantum d'argent exigé.
Les sommes recueillies servent a
acheter du pain qui est ensuite distri-
bué a grands coups de grosse caisse
aux pauvres de la paroisse par les
blanches mains des gentilles zélatrices
de l'oeuvre.
Eh bien n'avons-nous pas raison de
prétendre que le clergé était devenu
sincèrement démocrate, qu'il payait
maintenant de sa propre bourse.
II serait done odieux de dire que le
clergé fait de la démocratie a bon mar-
ché aux dépens des miséreux eux-
mêmes.
Sainte, sublime charité
Un détail pour finir qui a en outre le
mérite de prouver surabondamment
1'effi.cacité de l'oeuvre du Sl Antonius
brood B dans les affaires de ce bas-
monde l'autre Dimanche un placet
lu en chaire demandait la suppression
des sept orgues que la magnanimité de
nos maitres a laissé subsister dans sept
salles de danse de la ville.
Ne riez pas, mécréants endurcis le
voeu est en bonne voie d'exécution
nos édiles se proposent de prendre pro-
chainement des mesures ad hoe Eau-
drait pas compromettre le prestige de
Sl Antoine
Lu coup le drainage évangélique des
écus s'en ressentirait et la charité tom-
berait a l'eau
t>
Par suite de la maladie de M. P. De-
liège, directeur, le Concert-Répétition
du Jeudi 31 de ce mois, n'aura pas
lieu.
A partir de la semaine prochaine,
les répétitions se feront le Mardi et
le Vendredi.
Les Goncerts-répétitions auront lieu
dorenavant le dernier Yendredi du
mois.
SÉANCE DU 11 JANYIER 1895.
Présents MM. Godtschalck, bourg-
mestre-présidentMarhem et Desimpel
échevinsBoedt, Bouquillon, Dele-
becque, Méauxsoone, Dumortier, Ere-
maut et Ghesquière, conseillers Del-
motte, secrétaire.
M. Véchevin Desimpel. Avant de
passer a la discussion du budget, la
majoritédu Conseil désire être iixée
sur lebien-fondé de l'accusation dirigée
par vous(M. le Bourgmestre) contre M.
le receveur communal et elle vous de-
mande Maintenez-vous cette accusa
tion? Je demande que cette question
soit inscrite au procés-verbal de la
séance.
M. le Bourgmestre. Voici ma ré-
ponse; elle sera, claire,nette et précise.
Elle est écrite (1) et sera annexée au
procés-verbal.
Messieurs, j'ai l'honneur de vous
donner un résumé de la situation de la
caisse communale établie par M. Mas-
quelier a la date du lr Mai 1894.
De 1883 a 1891, le Bureau de bien-
faisance, sauf une seule année, n'a ja
mais versé a la caisse communale la
redevance pour le fonds commun. Par
la, il est aisé de comprendre que le
Bureau de bientaisance avait trop d'ar
gent dans sa caisse et que c'était la l'o-
rigine du déficit de 36,000 fr. annoncé
par le rapport du 2 Mars 1894. (2) L'en-
caisse du Bureau de bienfaisance a per
mis de payer immédiatement la rede-
vanceau fonds commun pour les années
1888, 89, 90 et. 91. De ce chef, il rentra
a la caisse communale une somme de
fr. 15,176-40. Après ce paiement la si
tuation accusait un excédent de fr.
26,386-96 et au lieu de cette somme, la
caisse ne contenait que 7,495 fr. d'oü
un déficit de fr, 18,893-96 que le rece
veur fut invité a combler. (3)
Un simple rapprochement dechiffres
indiquait que le déficit a régulanser
était de 5,200 fr. (4) II devait en être
ainsi. La vérification des livres a prou-
vé que le receveur communal avait
omis d'inscrire 5,200 fr. en recettes.
Voila done le déficit incontestablement
établi.
Le manquant a la caisse peut revêtir
deux formes ou bien encore deux ca-
ractères différents il peut y avoir dé
ficit par omission ou bien déficit par
soustraction. Le premier représente
l'erreurle second Ia malversation.
Pour celui qui vérifie la caisse, il est
impossible de distinguer l'un de l'au
tre a moins de rencontrer des falsifica
tions d'écritures, ce qui n'était pas le
cas dans la situation présente. (5) Le
déficit constaté a la caisse communale
provient uniquement d'erreurs, (6) de
négligences graves et l'expérience, en
matière de comptabilité, démontre que
ces erreurs se présentent fréquemment
et qu'elles sont les plus nombreuses au
détriment des receveurs.
G'est ainsi que dans le cas actuel on
a relevé des omissions en recettes et
nombreuses en dépenses (7) et même
pour des sommes assez considérables
puisque cela se chiffrait par des mil-
liers de francs qui ont été payés sans
figurer en dépenses. G'est ainsi que les
sommes de 1,875 fr. et 120 fr. ont été
placées a la Caisse d'épargne sans avoir
été inscrites en dépenses ni au compte
ni au journal du receveur. (8) G'est
encore ainsi qu'une somme de fr.
2,927-71 aété remboursée a M. Marhem
(1) Heureusement qu'un autre l'a rédigée
pour vous.
(2) Le rapport du 2 Mars ne parle pas seu-
lement de déficit mais il annonce clairement
un détournement(Voir !e dernier numéro de
la Lutte.)
(3) Le déficit fond trés vite.
(4) Nous n'en sommes plus qu'ü 3200.
(5) Cette distinction ne nous parait pas si
difficile il nous semble qu'il faut être aveu-
gle pour ne pas voir les falsifications d'écritu-
re surtout lorsque comme bourgmestre l'on
est obligé de vérifier au moins une fois par
trimestre l'état de la caisse communale (art.
98 de la loi communale).
(6) Remarquez bien le mot erreurs, ce qui
ne signifie pas détournement.
(7) Au compte de fin d'année bien entendu.
(8) G'est une infame calomnie la somme
de 1873 francs est portee en toutes lettres au
journal du receveur la date du 11 Juin 1884
f° 109, celle de 120 francs est portée au jour
nal a la date du 28 Février 1883 f° 112.
sans avoir été inscrite en dépenses. (9)
Quel est U-administrateur le plus capa
ble (10) qui aurait pu découvrir, par
exemple, que cette sommede 1,925 fr.
était déposée a la caisse d'épargne sans
que sa sortie de caisse fut renseignée
au journal,ni dans le compte.Pour que
M. Fraipont l'ait découvert il faut que
quelqu'un lui ait renseigné ce place
ment. (11)
Maintes fois, j'avais demandé a M.
le receveur, avant la vérification, s'il
croyait n'avoir rien omis en dépenses
et en recettes. II m'a toujours répondu
non. En procédant de cette manière il
fallait aboutir a un déficit (12) par
omission au préjudice du receveur.
Ghose éminemment regrettable, le
receveur, par sa propre négligence, se
compromettaitgravementcar un comp-
table en déficit est toujours suspect.
La gestion deM. Thevelin avait laissé
en caisse une somme de fr.
celle, au contraire, de la gestion M.
Van Windekens ne s'y trouvait pas.
La situation s'est faite par omission en
dépense. Ge n'est pas tout.
Au moment d'abandonner la gestion
du Bureau de bienfaisance, le Rece
veur, pour la première fois, paye la
redevance au fonds commun qui n'a-
vait jamais été payée. Le Receveur de
vait nécessairement appeler mon atten
tion. Or, cette découverte démontre
que le fonctionnement du fonds com
mun ne lui était pas familier (13)na-
turellement je demandai pourquoi une
année entière de la redevance n'était
pas payée.
Après bien des recherches le comp-
table du Receveur n'était pas parvenu
a justifier la gestion de son cliënt et ce
qui le prouve e'est que la Députation
permanente avait rejeté le premier tra
vail de M. Fraipont (14). Je n'étais
done pas seul de mon avis et en admet-
tant même que je le fusse, il fallait
que je m'inclinasse devant la Députa
tion permanente. Ge n'est que plus
tard que la vérité s'est fait jour c est-
a-dire les omissions en dépense, les
erreurs du compte de clerc-a-maitre.
II y avait une somme de 5000 fr.un
déficit du Bureau de bienfaisance dont
il a fallu rechercher l'origine.Les diffé
rents postes réunis comblèrent a peu
prés le déficit de fr. 18,893-96 de la
caisse communale, après le rembourse-
ment opéré par le Bureau de bienfai
sance de 6,183 fr.
II appartiendra au Conseil commu
nal d'abord et a la Députation perma
nente ensuite de statuer en dernier
ressort sur to us ces points litigieux.
Parmi ces derniers, il en est un qui
mérite toute notre attention.^
Pendant la gestion de M. Van Win
dekens, un titre de rente de la Dette
beige de 600 fr. a été acquis par la
caisse communale. Le journal du Rece
veur ne renseigne aucune recette, ni
aucune dépense, ni aucun excédent
pour couvrir eet achat. Le titre est ce-
pendant. dans le domaine communal
sans y laisser de trace. Nous nous trou-
vons en présence de deux hypothèses.
L'achat peut provenir d'une recette et
d'une dépense extraordinaire et il se
peut que la commune soit devenue pro-
priétaire du titre sans compensation
pour le Receveur. Dans la seconde hy-
pothèse il peut avoir prélevé les fonds
dans la caisse communale en omettant
d'inscrire la somme en dépense. Dans ce
dernier cas, la commune doit les 600
fr. au Receveur. Quelle solution faut-
il adopter J'estime, d'accord avec
M. Masquelier, que dans ce cas le point
doit être tranche en faveur du Rece
veur.
Je regrette de me trouver en désac-
cord avec le Receveur au sujet des
paiements aux indigents. Le Receveur
demande que nous admettions un cer-
(9) Au compte, mais elle est bien inscrite
au journal le 26 Septembre 1889.
(10) Ce n'est pas le bourgmestre de War-
nêton.
(11) M. Fraipont a eu som de voir d'oü pro-
venaient les rentes portées en recettes et c'est
en voyant les inscriptions au livret de la caisse
d'épargne qu'il a pu retrouver les sommes
omises au compte mais bien inscrites au jour
nal. Avouonsque ce n'était pas bien difficile
le bourgmestre ne l'a cependant pas trouvé.
(12) Et dire que c'est le bourgmestre qui
est chargé de la direction de la comptabilité
communale.
(13) Pas plus qu'au bourgmestre, en lequel
le receveur avait pleine et entière confiance.
(14) M. Fraipont a dü agir la bate et a eu
au début toutes les peines du monde a prendre
connaissance des pièces comptablesson pre
mier travail a été complètement remanié plus
tard. 1
tain nombre de postes non admis dans
les états trimestriels. Gette réclama-
tion n'est pas fondée. Toutes les dépen
ses dont on réclame le remboursement
feraient double emploi. Les livres de
bons et les états trimestriels en font foi
(14bis). 8i j'admettais cette demande,
les pauvres recevraient cinq trimestres
de secours au lieu de quatre, ce qui est
inadmissible. Gela se chiffre par envi
ron mille francs.
En compulsant tous les faits que je
viens de relater, il en ressort que la
tenue du journal iaissait a désirer,mal-
gré cela je devais m'appuyer sur les
comptes officiels pour établir la situa
tion du Receveur. Si le Receveur a été
victime de ces grands désordres il doit
en accuser sa mauvaise comptabilité.
J'espère que sa bonne foi lui vaudra
l'indulgence des autorités compétentes.
Quant a l'ancienne Administration
communale, cause du gachis, elle a en-
couru une grande responsabilité car
elle s'est rendue complice des erreurs
et par sa déplorable administration
elle a placé le Receveur dans une situa
tion pénible. G'est elle qui a mis la
comptabilité en désordre, en admettant
en recette une somme de fr. et
en dépense une somme de 3,000 fr. qui
avait été remboursée. (15)
Ces erreurs, sans excuses, ne sont pas
les seules que la Députation perma
nente pourrait lui reprocher en l'invi-
tant a répondre des actes.
M. Desimpel. Ge n'est pas une ré-
ponse cela. Je vous ai demandé de
déclarer s'il y a eu détournement oui ou
non.
M. le Bourgmestre. Ma réponse est,
claire et nette il n'y a pas eu de
détournement.
M. Desimpel. Vous avez dit qu'il y
a eu détournement et maintenant vous
dite qu'il n'y en a pas, cela n'est pas
sérieux.
M. le Bourgmestre. J'ai dit que les
fonds devaient se trouver dans la caisse
d'après les écritures et qu'ils ne s'y
trouvaient pas.
M. Desimpel. Vous avez dit qu'il y
avait détournement. Vous l'avez répété
au Procureur du Roi. Vous ne voulez
pas l'avouer.
M. le Bourgmestre. Vous vous êtes
trompé.
M. Vêchevin Marhem. Vous l'avez
dit. Vous avez accusé le Receveur.
M. le Bourgmestre. C'est le Rece
veur qui m'a trompé, par sa mauvaise
comptabilité.
MDesimpel. Et cependant, vous
préténdiez si bien connaitre la compta
bilité. Vous êtes un farceur
M. le Bourgmestre. J'ai une trop
petite idéé de moi-même pour tenir un
pareil langage. (16)
J'ai dit que les écritures accusaient
un boni qui ne se trouvait pas en
caisse.
M. Desimpel. II ne faut pas écrire
quatre pages pour répondre a ceci. II
fallait répondre simplement oui ou non
et vous nous répondez par quatre pages
d'écriture.
M. le Bourgmestre. J'ai dit qu'il
n'y a pas de détournement.
M. Desimpel. Si vous l'aviez dit de
suite, tout était fini.
M. le Bourgmestre. Je l'ai dit spon-
tanément.
M. Méauxsoone. Je demande la pa
role.
M. le Bourgmestre. Parlez.
M. Méauxsoone. Après que les deux
comptables qui ont examiné la compta
bilité, étaient d'accord sur toutes les
sommes faisant l'objet de vos contesta
tions, je troiive singulier M. le Bourg
mestre de venir contester la somme de
fr. 986-94 en disant qu'elle fait double
emploi avec d'autres sommes portées
en dépense (17).
M. le Bourgmestreprétendait avoir
trouvé un détournement de 36,000 fr.
au détriment de la caisse communale
or grace a la régularité dans les écri
tures.
M. le Bourgmestre (riant jaune).
Vous voulez rire.
(14bisj Voir rapport de M. Méauxsoone.
(13) Affirmation toute gratuite. Ce qu'il a
de certain, c'est qu'après quatre ans de ges
tion M. Godtschalck aboutit a la plus tnjusti-
fiable des légèretés.
(16) II vous serait bien difficile d'en avoir
une autre.
(17) Tomber de 36,000 fr. a 986 fr. 94
c'est raide.
Lire la suite ainsi que la correspondance
de Poperinghe a la 4me page.
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