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Hygiène.
Comment nos cléricaux
exécutent les testaments.
La Commune de Paris.
Les élections de Malines
a la Chambre.
Yoici les considérants principaux de
l'arrêté royal du 19 Mars qui met a
néant le coup de parti de la Députation
permanente
Attendu que la resolution de la Députa
tion permanente se fonde sur ce qu'il résulte
de l'ensemble des depositions recueillies a
l'enquête que des actes noinbreux de pres-
sion, d'intimidation et de corruption ont été
exercés sur une fraction notable du corps
electoral et sur ce que ces actes de pres-
sion et d'intimidation sont d'autant plus
blamables dans l'espèce qu'ils ont été exercés
par des administrations publiques sur cette
partie du corps electoral, que le législateur a
tout récemmentadmis aux droitspolitiques».
Attendu qu'il résulte des explications
données par l'administration communale
d'Ostende et des documents produits posté-
rieurement a l'enquête que les faits repro-
ches a cette administration ou a ses agents
n'ont pas le caractère de manoeuvres illicites
ou d'actes de pression illégitime que leur at-
tachaient les réclamants
Attendu qu'en eti'et, l'allégation, produite
par plusieurs témoins, que l'administration
communale ou ses delégués n'auraient admis
aux travaux extraordinaires effectués au
pare Leopold, vers l'époque des élections,
que les seuls ouvriers qui justifiaient de leur
qualité d'éiecteurs et qui promettaient de
voter pour la li-te 2, se trouve infirmée par
la production de la liste nominative des ou
vriers employés a ces travaux, liste dans la-
quelle les ouvriers NON électeurs figurent
en plus grand nombre que les ouvriers élec
teurs
Attendu qu'au sujet des promesses d'aug-
mentation de traitement qui auraient été
faites aux agents de la police locale sous la
condition de voter conformément a des in
structions données, les allegations produites
par plusieurs témoins semblaient confirmées
par le fait qu'aucun agent ou employé de la
police ne s'était présenté a l'enquête pour les
démentir ou pour y interdire mais qu'au-
jourd'hui ces allegations se trouvent infir-
mées PAR UNE PROTESTATION formelle
signée par le commissaire, les adjoints com-
missaires, brigadiers et agents de police
d'Ostende; attendu qu'en presence de ces
dénégations, les faits incriminés ne peuvent
être considerés corrime établis; ils le peuvent
d'autant moins que les depositions y relati
ves émanaient de TÉMOINS QUI SE ROR-
NAIENT A RÉPÉTER DES PROPOS
ENTENDUS SANS EN CITER LES AU
TEURS
Attendu que s'il est établi que le bureau
de bienfaisance d'Ostende a fait, l'avant-
veille de Detection, une distribution de 2,500
pains aux enfants pauvres des écoles com-
munales, et qu'a bon droit le choix de cette
époque devait sembler suspect, il résulte
d'un recu extrait d'un livre a souche et
communiquépar l'administration communale
que LA SOMME DE 1000 FRANCS affectie
a cette distribution provenait de la succs-
sion de M. Yerstraete, ancien juge de paix
a Ostende, et n'a été remise, par Te frère du
défunt, que le 11 Novembre 1895 au bureau
de bienfaisance qui lui a donné l'emploi
prescrit par le donateur
Attendu qu'il n'est pas prouvé que les
distributions de seconrs faites par cette
administration aient été plus considérables
au commencement de Novembre 1895 que
les autres années a pareilie époque
Attendu que les faits de pression et d'in
timidation qui peuvent être tenus pour
établis a la suite de l'enquête a laqueile il a
été procédé ne sont pas suffisamment nom-
breux ou pertinents pour que Ton puisse leur
attribuer une influence decisive sur le résul-
tat définitif des élections
Attendu qu'en effet, les candidats de la
liste 2 ont obtenu un nombre de voix dépas-
sant en moyenne de 550 celui que les candi
dats de la liste 1 ont obtenu, et dépassant de
plus de 150 le ehiffre de la majorité ab-
solue
Attendu que, dans ces conditions, on doit
reconnaitre que le résultat proclamé est
bien Texpression des voeux de la majorité
du corps électoral
Les élections communales d'Ostende,
du 17 Novembre 1895, sont validées.
Voila un camouflet en regie pour la
décision de la députation permanente
de Bruges.
Naturellement les journaux cléri-
caux en général ragent paree que le
gouvernement n'a pas purement et
simplement laissé écouler les délais de
recours contre la décision de la députa
tion permanente.
Le Journal d'Ypres parait plus calme.
Nous n'avons pas, dit-il, a nous
occuper des arrêtés rendus par la Dé
putation de Bruges et par le Gouverne
ment.
Le juge d'appel ne partage pas
oujours l'opinion des magistrats de
première instance. C'est pour ce motif
qu'il y a divers degrés de juridiction.
Mais si le juge inférieur se trompe
quelques fois, le juge supérieur est
susceptible de se tromper aussi.
Faut croire que le Journal d'Ypres
est devenu plus sage depuis quatre se-
maines,car alors il approuvaitbruyam-
ment la décision de la Députation per
manente, de ce juge inférieur qui se
trompe quelques fois et qui s'était
fourré profondément le doigt dans
l'oeil en l'occurrence.
Mais le Journal d'Ypres parait repen
tant oublions son enthousiasme pré-
maturé pour n'avoir égard a sa con
trition, ne füt-elle qu'apparente.
Reproduisons, de notre vaillant con
frère le Carillon d'Ostende, cette lettre
ouverte a M. le Gouverneur de Bruges,
qui édifiera nos lecteurs sur le pour-
quoi de la décision de la Députation
permanente
Monsieur le Gouverneur
Nous venons vous présenter nos senti
ments de vive condoléance a l'occasion de la
perte cruelle que vous venez de faire de vos
plus chères espérances.
Votre douleur, si nons ne la partageons
pas, nous la comprenons et le coup que
vous avez ressenti, en apprenant la valida
tion de nos élections, a du êt.re d'autant plus
cruel qu'il était moins prévu.
Vous voila forcé de renoticer a votre rêve
de faire de notre belle Flandre une province
uniquement cléricale.
Qu'il y a loin, Monsieur le Gouverneur,
de la coupe aux lèvres
Rappelez-vous la soirée du 1 Aoüt 1895,
oü, oubliant les hautes fonctions dont vous
êtes revêtu, vous alliez, vous, le représen
tant du Roi, vous faire ovationner au Cercle
Catholique.
On y exprimait alors le voeu de vous voir
bientöt faire votre entrée dans nos murs
sous une administration catholiqueet vous
vous associiez, disiez-vous, de tout cceur aux
espérances du parti catholiquea Ostende.
Qu'elle est loin cette entrée triomphale,
mais qu'elle dit bien pourquoi le 21 Février
dernier, usant de votre haute influence,
vous faisiez casser nos élections.
Vous avez agi alors en homme politique,
Monsieur le Gouverneur, et si vous ne trou-
vez plus chez les Ostendais, si attachés a
la Royauté eet accueil respectueux qu'on
vous faisait en votre qualité de représentant
du Roi, c'est a vous seul que vous devrez
vous en prendre, car il nous est difficile
d'oublier, qu'uprès avoir vouiu entraver au
profit de Bruges les efforts que nous faisons
pour améliorer notre port, vous avez essayé
de nous imposer vos rêves politiques.
Veuiilez agréer, Monsieur le Gouverneur,
l'assurance de nos sentiments tres distin-
gnés. Le Carillon.
Allons-nous chanter un hymne (Tac
tion de graces a M. Schollaert pour la
décision juste qu'il a prise
Non, car nous sommes loin d'être
stirs que l'impartialité politique qui
éclate dans les considérants de l'arrêté,
soit le seul motif qui l'ait dicté.
ün a parlé d'une influence plus haute
qui, si elle laisse trop souvent faire,
aurait agi dans le cas actuel pour arrê-
ter les suites d'un coup de parti.
Et puis, M. Schollaert aura peut-être
trouvé l'occasion favorable pour se
donner un air d'impartialité la veille
du jour oü 1'on allait l'interpeller sur
les élections de Malines, dont il n'a
pas empêché la scandaleuse annula-
tion.
C'est d'autant plus probable qu'Os-
tende ne paraissait pas du tout porté a
procurer aux cléricaux la victoire
qu'ils rêvaient. Ph. de C.
-
On sait que M. Ch. Godtschalck a
institué pour son légataire universel,
les Hospices civils d'Ypres, a charge
de fonder un établissement d'éducation
agricole pour enfants orphelms ou
abandonnés d'abord de la ville et en-
suite de l'arrondissementétablisse
ment qui, selon le voeu du testateur,
doit être construit sur sa propriété,
sise a Wytschaete, et porter son nom.
Or, il parait qu'on ne tiendra aucun
compte des dernières volontés du do
nateur. Ce qui nous autorise a le croire,
c'est un avis qu'on vient d'afficher a la
porte de l'Hospice Belle, par lequel on
informe le public qu'il sera procédé a
une enquête de commodo et incommodo
sur une demande faile par le bureau
charitable précité, pour être autorisé
a vendre tous les biens de leu M.
Godtschalck, situés a Wytschaete
Le Journal d'Ypres ne pourrait-il
nous dire oü ses amis érigeront alors
l'établissement en question, et si la
propriété qu'ils pourraient avoir en
vue en remplacement da celle désignëe
par le testateur, convient aussi bien
pour un institut agricole
II nous semble que, si on veut agir
ioyalement, des renseignements a eet
égard sont nécessaires avant l'ouver-
ture de l'enquête.
En voyant comment, dans toute
cette affaire, on respecte si peu les
volontés du testateur, les personnes
charitables hésiteront a l'avenir de
faire des libéralités en faveur des Hos
pices.
C'est done décidé on veut nous faire
succomber en nous inondant de micro
bes La ville a fait baisser les eaux du
Boterplas, les vases mises a nu répan-
dent une odeur malsaine.
L'autre jour, c'était le tour du fossé
de la porte de Dixmude et de celui de
la porte de Menin. II est vrai qu'en ce
moment, M. Colaert faisait fonction de
bourgme8tre. Et nos édiles sont a se
demander oü est la cause de la mora-
lité extraordinaire d'Ypres
Le "Journal <TY pres,,
touj ours bien rensei-
g-né, ne ponrrait-il pas
nons donner quelques
renseïgnements sur les
faits et gestes, cpii se
son t passés entre quel
ques ouvriers d'une fa-
brique clésignée par les
cléricaux comme un
foyer <ie grande mora-
lité
On prétoncl que c'est
dn propre.
Wijlen M. Ch. Godtschalck heeft bij
testament bevolen, op zijn landgoed te
Wytschaete, een gesticht te bouwen
voor arme weezen en verlatene kinde
ren van Ieperen.
Wij vernemen, niet zonder verwon
dering, dat het Godshuizenbestuur on
zer stad, eene aanvraag komt te doen
om dit goed te verkoopen
Le Journal d'Ypres cite une page de
Maxime Du Camp racontant l'exécu-
tion d'une partie des otages de la Com
mune. Comment j ustifiera-t-on ces
horreurs-la demande-t-il.
Personne ne songera a les justifier.
Mais pour en laisser la responsabilité
a ceux qui les ont commises, remar-
quons que l'exécution des otages eut
lieu le 24 Mai au soir, le quatrième
jour de l'entrée des Versaillais dans
Paris, alors qu'ils occupaient déja les
deux tiers de la ville et que le Conseil
de la Commune avait cessé d'exister
en effet, ses membres avaient décidé,
dès le début de la semaine sanglanteque
leur place était aux barricades, oü 22
d'entre eux (sur 60) furent tués ou faits
prisonniers.
Le gouvernement de la Commune
n'existant plus le 24 Mai au soir, com
ment le rendre responsable de ce qui
s'est fait alors Ph. de C.
M. Magnette, député progressiste de
Liège, a interpellé, Mercredi, le mi
nistre de l'intérieur au sujet de l'an-
nulation des élections de Malines du
17 Novembre.
M Magnette a reproché au ministre
de n avoir pas pris son recours contre
la decision partiale de la députation
permanente d'Anvers.
D abord, 1 annulation des élections
de Malines a été prononcée en viola
tion de la loi en effet, la loi doime
aux députations permanentes 60 jours
pour statuer sur la validité des élec
tions ce délai écoulé, les élections
doivent être tenues pour valables 0r
la députation permanente d'Anvers a
prononcé l'invalidation plus de 60
jours après l'éiection, done en viola
tion flagrante de la loi.
M. Magnette a passé en revue les
griefs imputés aux libéraux malinois
griefs dont l'enquête de la députation
permanente a démontré l'inanité, ce
qui n'a pas empêché la députation
d'en faire la base de son injustifiable
décision.
Examinons-en quelques-uns
Un des faits abominables sur les-
quels la députation permanente pré-
tend fonder sa décision est celui-ci
six bulletins sur 28,000 ont disparu.
La députation d'Anvers en conclut a
la culpabilité des libéraux, alors que
leurs adversaires, disposant do l'admi
nistration, avaient bien plus de faci-
lités pour faire a Malines ce qu'ils ont
fait aüleurs escamoter des bulletins.
Remarquons aussi qu'a Ypres, le 17
Novembre dernier, 16 bulletins blancs,
sur moins de 5000, ont disparu fait,
insignifiant, résultat d'une erreur, dit
la députation permanente de Bruges
a Malines, 6 bulletins sur 28000 dispa-
raissentfait abominable dit la
députation d'Anvers. Deux poids et
deux mesuressuivant que les cléri
caux Temportent ou non, le même fait
est une vétille ou une horreur.
La députation d'Anvers reproche
aux libéraux malinois d'avoir payé a
boire et a manger a des électeurs, ce
qui a été reconnu faux - Or, dans le
débat sur l'éiection d'Alost, M. Schol
laert a (iéclaró ne pas voir un acte de
pression dans le fait de payer a man
ger et a boire a des électeurs. Tou-
jours deux poids et deux mesures a
moins que ie fait de ne pas payer a man
ger ou a boire soit un acte de corrup
tion.... Constatons encore qu'a
Ypres, on a retenu au Volkshuispen
dant la nuit qui précédait l'éiection,
des centaines d'éiecteurs en leur four-
nissant a boire et a manger la dépu
tation de Bruges interprête cela com
me un service de surveillance (des sur-
veillants se surveillant les uns les autres
alors et n'y vit rien d'illicite.
M. Magnette a fait ressortir la pres
sion exercée en faveur des cléricaux
par des fonctionnaires de l'administra
tion des chemins de fer (Malines pos-
sède un arsenal du chemin de fer occu
pant de nombreux ouvriers), par des
magistrats, etc. II a donné lecture d'un
article d'un journal clérical malinois,
promettant des augmentations de sa-
laires a la plupart des ouvriers de l'ar-
senal de l'Etat. Ge sont les gens qui
ont usé de pareils procédés qui accu
sent les libéraux de faits de pression
-*
M. Vandenpeereboom a, naturelle-
ment, protesté sans rien prouver con
tre le reproche fait a ses fonctionnaires
d'avoir usé de pression sur les ouvriers
placés sous leurs ordres. Mais il a re
connu avoir adressé a des candidats
cléricaux, a Charleroi, des lettres lues
dans des meetings et annongant des fa
veurs accordées.
M. Vandenpeereboom, avec un cy
nisme ou une inconscience incroyable,
s'est vanté de ne jamais répondre aux
députés socialistes. J'useraia-t-il dit,
de tout ce que j'aurai de force adminis
trative pour tutter contre le socialisme.
Voila done, de l'aveu du ministre,
l'administration des chemins de fer,
postes et télégraphes, transformée en
un instrument de guerre contre un
parti qui a trente reprósentanls a la
Chambre, et qui peut au moins se
vanter de ne les y avoir fait entrer par
la fraude, la corruption et l'orgie.
EtM. Vandenpeereboom se défend de
faire de la politique Que serait-ce,
bon Dien, s'il en faisait
M. Vandervelde, au nom de la gau
che socialiste, a exécuté de main de
maitre l'inqualifiable attitude du mi
nistre, attitude que nous trouvons
digne tout au plus d'un tsar en délire.
M. Vandervelde a déclaré que ses col-
lègues socialistes et lui cesseraient d'a
voir avec le ministre aucune relation
personnelle, même courtoise.
Vous aurez, a-t-il dit, par votre
conduite, excusé toutes les mesures
illégales que d'autres, devenant leS
maitres, pourraient un jour prendre
contre vous car vous aurez comm'Si
pendant votre passage au pouvoir, tous
les dénis de justice imaginables.
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