Les règlements d'ateliers. Philippe he Comines. A Messines. UN MONSIEUR S Wwe DESIYIARETZ-JQQS, A. JQQS-BREYNE. De ondergeteekende, WweDesmaretz-Joos, beschuitbakster, Dix- mudestraat, nr 77, te Ieperen, en A. Joos- Breyne, beschuitbak ker, Boterstraat, nr3, te Ieperen, maken het publiek kenbaar dat zij alleen, als eenige opvol gers van den overledenen Gérard «Soos, het recht hebben den handel der lepersche beschuiten onder de firma Gérard Joos, uit te oefenen. Wie gebruik zoude maken van deze firma zou zich bloot stellen tot rechterlijke ver volgingen. La Chambre discute en ce moment un projet de loi relatif aux règlements d'ateliers, déposé par le ministre du travail en Juillet dernier. Le projet ne modilie en rien les con ditions actuelles du travail. II se borne a rendre obligatoire le règlement écrit. Voici comment, dans l'exposé des motifs, le gouvernement lui-même en a déterminé la portée II est évi'lemment de l'intérêt du patron et, de l'ouvrier que les termes de leurs enga gements réciproques soient nettement actés et que chacun connaisse la nature et la por tée de ses devoirs. La paix sociale y est grandement intéressée. Le présent projet de loi a pour but de généraliser l'usage du regit ment écrit en le rendant obligatoire. Cette obligation peut être établie sans qu'il soit porté atteinte a la liberté des parties contractaiites. Dans ce sy?tème qui est celui du proj-f. le chef d'industrie reste libre, comme auparavant, de proposer et l'ouvrier d'accepter telle durée du travail journalier, tel mode de rémunération du travail qu'ils jugent convenables. Le règlement écrit est obligatoire, mais la teneur en est facultative. L'obligation du reglement écrit implique l'obligation d'y insérer les principales dispo sitions essentielles qui sont inhérentes a tout contrat de travail. La loi sera applicable a toutes les entreprises occupant au moins dix ouvriers. Or. les abus sont bien plus nombreux dans la petite industrie que dans la grande les ouvriers des petits ateliers se rendent moins bien compte de leurs droits et n'ont qu'une cons cience beaucoup plus vague de la fagon dont ils peuvent les faire reconnaitre, paree qu'ils vivent plus isolés de la masse des travailleurs. Beaucoup d'em- ployeurs en profitent pour laisser les abus sévir dans leurs ateliers II serait a souhaiter que le minimum de dix fut considérablement abaissé. Le projet du gouvernement stipule les principales indications que doit énoncer le règlement d'atelier (art. 2) 1°) le commencement et la fin de la journée de travail régulière et des intervalles de repos les jours de chö- mage réguliers 2°) la manière dont le salaire est déterminé et notamment si l'ouvrier est rétribué a l'heure, a la journée ou a la tache 8°) lorsque l'ouvrier est rétribué a la tache, le mode de mesurage et de con trole 4°) les époques de paiement des sa laries. - Un amendement de M. Hector Denis propose de dire que le règlement doit indiquer en outre les prescriptions en vue d'assurer l'hygiène, la sécurité, la moralité et les convenances. Rien de plus légitime, nous semble-t-il. Le projet du gouvernement prévoit un règlement spécial a ce sujet. L'article 3 ajoute que le règlement doit encore indiquer 1°) les fournitnres qui sont faites a l'ouvrier a charge d'imputation sur le salaire 2°) si un préavis est exigé, le délai du congé ainsi que les cas oü le contrat peut être rompu sans préavis par l'une ou l'autre des parties. Deux amendements de la gauche socialiste se rapportent a cet article. Le premier propose de rendre le préavis obligatoire. Le second dit que les fournitures qui sont faites a l'ouvrier, a charge d'imputation sur son salaire, ne pour- ront, en aucun cas, être faites a un taux supérieur au prix coütant. Cet amendement constitue évidemment une mesure de défiance a l'égard des Eatrons mais cette menace ne pourra lesser que ceux qui font, sur le salaire de leurs ouvriers, des bénéfices illicites en leur facturant trop cher les lourni- tures nécessaires a, leur travail. Plu- sieurs grèves récent es (celle des cor- donniera de Péruwelz l'an dernier, notamment) avaient pour but d'obtenir nu prix coutant les fournitures impu- tées sur le salaire. Les abus constatés justifient pleinement l'amendement socialiste, que nous espérons bien voir adopter. Le projet du gouvernement main- tient le système des amendes. La classe ouvrière tout entière pro- teste cependant contre le système des amendes, qui sont, 99 fois sur 100, appliquées pour des vétilles ou injus- ternent par des contremaitres trop zélés. Pas une grève, pour ainsi drie, ou parmi les désiderata des ouvriers ne figure la suppression des amendes. On a cité des cas oü des ouvriers rece- vaient quelques francs pour une quin- zaine de travail, le reste étant passé aux amendes des cas même oü les ouvriers étaient redevables au patron après la quinzaine Voici, d'après les Annales parlemen- taires (discours de M. Malempré, séance du 27 Mars) un moyen qui serait. em ployé dans une fabnque de Dison pour multiplier les amendes Le Lundi, les amendes sont dou- bléesles ouvriers constatent que, le matin, on avance l'aiguille de l'horloge de cinq a six minutes, a midi on la retarde a une heure et demie on l'a- vance a nouveau, ce qui fait que tou- jours le patron impose des amendes... Si l'ouvrier réclame, on le menace de renom. II est arrivé une fois que, en un seul jour, un Lundi, on avait imposé 160 amendes de 20 centimes mais, par suite des protestations unanimes, elles ne furent pas payéesles ouvriers prouvèrent qu'on avait avancé l'hor loge Les faits sont cités par le syndicat des cordonniers de Verviers, et nous avons toute raison de les croire exacts, surtout depuis qu'une enquête officielle a démontré 19 bien fondé des accusa tions formulées l'an dernier par le même M. Malempré contre les patrons qui volaient les ouvriers dans l'évalua- tion de leurs salaries. De pareils faits ne sont pas isolés d'ailleurs, et suffiraient a faire suppri- mer radicalement les amendes. On devrait renoncer a ces pénalités pécu- niaires qui frappent la familie de l'ou vrier autant que l'ouvrier lui-même. Les pénalités morales doivent suffire. Le gouvernement a senti la nécessité de faire un pas vers la suppression des amendes et des abus qu'elles engen- drentil propose de fixer a la moitié du salaire journalier le maximum des amendes infiigées par jour. Plusieurs sections de la Chambre ont trouvé cette quotité exagérée et ont proposé de la réduire au cinquième, partie déolarée saisissable par la loi sur le paiement des salaries. La section centrale a tran- sigé, et pour ne pas trop rnéconnaitre l'autorité des patrons, propose de rem- placer la moitié par le tiers. Un amendement de la gauche socia liste propose la suppression radicale des amendes. Comme il a peu de chan ces d'être adopté par la Chambre ac- tuelle, M. H. Denis a déposé un amen dement subsidiaire, stipulant que la destination des amendes ne sera fixée que sur l'avis du conseil d'usine ou d'une institution conciliatrice analo gue. L'article 5 stipule des amendes va riant entre 26 et 1000 francs pour les infractions a la loi. Outre les amendements dont nous avons dit quelques mots, il convient d'eu signaler deux encore, et non des moindres. Un amendement de la gauche socia liste propose d'étendre l'obligation du règlement aux ateliers de l'État, des provinces et des communes. En eflet. l'Etat, de par son administration des chemins de fer principalement, est l'un des premiers industrie!s du pays, et il serait juste qu'il donnat l'exemple en se soumettant lui-même a la loi propo- sée. Mais il est douteux que l'amende ment socialiste soit bien accueilii par le R. P. Boom, qui prétend être maitre dans son administration comme le Tsar en Russie, et qui voudra continuer a être libre d'y faire ce qui sera interdit aux autres industriels dans leurs usi- nes. En quelle posture se trouvera le gouvernement, pour imposer les indus triels une loi qu'il trouve sans doute mauvaise pour lui, puisqu'il ne veut pas s'y soumettre Enfin, un autre amendement, éma- nant de M. H. Denis, stipule que, dans l'année qui suivra la promulgation de la loi, les sections des conseils de l'in- dustrie et du travail rédigerout des règlemente types. A cet efiet, l'instruc- tion des conseils de l'industrie serait étendue les femmes, dansles mêmes conditions que les hommes, y seraient admises a l'électorat et a l'éligibilité. Les règlements-types seraient trans mis aux chefs d'exploitation par les inspecteurs du travail, aux ouvriers par voie d'affiches. L'adoption de Pamendement de M. Denis aurait l'avantage de donner aux ouvriers une part, indirecte il est vrai, dans l'élaboration des règlements d'a telier. Le proj et du gouvernement laisse au patron seul le soin d'élaborer les règlements si les stipulations n'en conviennent pas a l'ouvrier, il reste libre... de crever de faim. Comme on le voit, le projet que la Chambre discute actuellement est ab- solument anodin, ne changera rien ab- solument rien aux conditions du tra vail ni a la situation respective de l'ouvrier et du patron. Tout au plus évitera-t-il quelques petits confiits. Et cependant, il a rencontré dans les milieux industriels (cbez les patrons naturellement) une opposition que le rapport de la section centrale qualifie lui-même de violente. Pour l'Union des charbonnages, mi nes et usines métallurgiques de la pro vince de Liège, le projet de loi est l'abomination de la désolation chose plus exorbitante encore, les ouvriers auront le droit de collabo- rer au règlement édicté par le patron. Nous savous que le patron ne sera pas tenu de faire droita leurs observations, et, a ce point de vue, cet appel a la consultation ouvrière est illusoire. Mais,ce qui n'est pas illusoire, c'est l'atteinte que portera a l'autorité du patron ce droit nouveau attribué a l'ou vrier, droit qui décèle, a l'évidence, l'infiltratiou des idéés collectivistes. II semblera que le patron n'est plus le seul propnétaire de son usine, puis- qu'on donnera a ses ouvriers un droit qui, jusqu'a ce jour, a été un attnbut incontesté de la propriété des indus triels. n Peut-on mieux. laisser voir que l'on considère les ouvriers comme des êtres avec lesquels on ne discute pas, mais auxquels on impose des conditions Si tu n'en veux pas, crève de faim Citons encore quelques lignes d'une protestation de la Société commerciale du pays de Waes, dont M. Nyssens lui- même a dit qu'elle ne vaut pas la peine d'une lecture, mais qui est symptöma- tique de l'état d'esprit de certains in dustriels L'article 5 prévoit la nécessité d'un règlement prescrivant des régies spé- ciales en vue d'assurer la salubnté, la sécurité, la moralité et les convenan ces. Nous pensons que pareilles pres criptions seront toujours plus faciles a éviter qu'a mettre en pratique, et que VinconscienceVincurie et le mauvais vou- loir des ouvriers les rendront vaines. Quant au 2 de l'article 5, prescri vant l'insertion dans un règlement des premiers soins qui seront donnés aux ouvriers en cas d'accident ce para- graphe constitue une injure gratuite a l'adresse des industriels qui, par leur intelligenceleur travailleur esprit d'ini tiative, leurs capitaux, font vivre la classe ouvrière et enrichissent le pays, sans tou jours enrichir eux-mémes. Trois points d'exclamation ne sont pas de trop pour souligner pareilles théories, qu'on peut encore imprimer dans un vaudeville, mais non dans une pétition a la Chambre. Quant aux ouvriers, habitués a se contenter de peu, comme l'a dit M. Malempré, ils ont assez bien accueilii le projet de loi. Non qu'il doive rien changer a leur situation mais il est un indice de l'importance croissante que Ton accorde a la classe ouvrière, un commencement de reconnaissance de ses droits, une première tentative (oh combien timide pour limiter l'arbitraire patronal. A ce titre, les ouvriers ont raison de l'accueiliri avec contentement. LA SOCIÉTÉ DE GYMNASTIQUE. Au mois de Décembre dernier, nous avons signalé ici les actes d'intolérance par lesquels on cherchait a culbuter la Société de Gymnastique, coupable d'a- voir fait honneur aux autortés commu- nales nouvellement élues. Le parti de l'opposition tyrannique vient de voir a quoi il a abouti en pri- vant les uns de leur travail et en obli- geant les autres a quitter cette société aussi belle qu'ntiie. Les quelques vides qu'on était parvenu a y faire se sont comblés aussitót, et, en outre, line nou velle section vient de s'y aj outer, de sorte que la Société do Gymuastique comprend actuellement Une section de la jeunesse Et une section de l'age viril. En outre a la section des trompettes qu'eile avait déja vient de s'aj outer tout un corps de musique. C'est Dimanche dernier, 29 Mars, que les nouveaux gymnastes reconnais- saient leur drapeau. La cérémonie fut imposante Les Gymnastes arrivèrentaiaGrand'- Place avec trompettes et musique et vinrent se placer sur deux rangsdevant la maison du Directeur oü le drapeau se trouve déposé. Quand celui-ci apparut, les trom pettes sonnèrent tandis que tous les Gymnastes lui faisaient le salut. Alors le Directeur adressa a ses hom mes une vigoureuse harangue oü il expliqua en termes vibrants la signifi cation du drapeau et de la cérémonie a laquelle on assistait. Ses paroles fu rent vivement acclamées par la foule nombreuse qui était accourne et qui environnait de toutes parts la Société. La musique joua, et aux sons d'une marche entrainante,tous les Gymnastes défilèrentsous Ie drapeau etie saluèrent en lui faisant front. La cérémonie se clótura par une Bra- bangonne. Puis la Société fit en cortège le tour de la ville, recev'ant partont du public des marques de la plus vive sympathie. Messines nous montre une fois de plus que par l'union on parvient faci- lement a annihiler les eflorts de ceux qui ne cherchent qu'a établir partout leur domination tyrannique dans le but d'exploiter la population et de main- tenir la classe ouvrière dans la servi tude. Un Messinois.) connaitre a tous ceux qui sont atteints d'une maladie de peau, dartres, ec- zomas, boutons, démangeaisons, bron- chites chroniques, maladies de la poi- trine et de l'estomac, de rhumatismes et de hernies, un moyen infaillible de se guérir promptement ainsi qu'il l'a été radicalement lui-même après avoir souffert et essayé en vain tous les re- mèdes préconisés. Cette ofl're, dont on appréciera le but humanitaire, est la conséquence d'un voeu. Ecrire par lettre ou carte postale a M. Vincent, 8, place Victor Hugo, a Grenoble, qui répondra gratis et fran co par courrier, et enverra les indica tions demandées. IH re la suite a la 4' page.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 3