La liberté civile Sprietjes muziek. supprimée par le clergé. Les règleraents d'ateliers. provient des dépenses du gouvernement anglais, de la municipality de Londres et des locataires et les lords seront seuls a oncaisser les plus values créées par ces trois facteurs. i> Est-ce de la j ustice Comment les économistes, défen- seurs de ces prodigieuses iniquités, s'y pressent-ils pour justifier eet axiome, admis par eux tous, que la propriélé. le capital sont les fruits du travailet qu'ils nepeuvent appartenir a un autre qu'd celui- Id même qui a fait le travail. (Bas-tiat.) Cette statistique établit péremptoi- rement que trois families ayant fait une opération, il y a moins d'un siècle, sur des propriétés donnant un revenu de 8,750,000 francs, vont jouir mainte- nant, saDs avoir fait oeuvre depuis de leurs mains, sans avoir mis la moindre molécule cérébrale en mouvement pour obtenir ce résultat, ces quatre families, disons-nous, vont jouir maintenant d'un revenu de 92 millions 500,000 francs, sans compter les revenus de leurs propriétés rurales, qui sont trés étend u es. Le revenu nouveau va être dix fois égal aux loyers primitifs. Si le gouvernement avait opéré sur des domaines donnant alors un revenu de 300 millions, il disposerait actuelle- ment de 3 milliards, sans que le peuple anglais soit astreint au paiement d'au- cun impöt. a On nous dira Mais en France (1), ces choses-ia n'arrivent pas la pro- priété est trop divisée. Certainement, les cas analogues que nous pourrions trouver dans notre pays n'atteignent pas des proportions aussi flagrantes. Mais quiconque se donnera la peine de réfléchir et d'inven- torier l'origine des fortunes, dans le rayon qu'il connait, s'apercevra que la diflérence entre les possesseurs de la richesse publique en France et en An- gleterre consiste simplement en ceci que, chez nous, il y a quinze ou vingt nchard8 dans les cas oü il n'y en a qu'un en Angleterre. Les causes et la justice sont les meines dans les deux pays. Si, après l'expropriation de la no blesse et du clergé, la nation fran^aise avait conservé et fait exploiter selon la méthode des lords anglais des domaines nationaux, donnant alors 250,000,000 de francs de revenus, les ressources annuelies qui en proviendraient au- raient atteint depuis longtemps plus de 2 milliards et demi. Nous iie serions pas acculés a l'em- prunt a jet continu,et ala banqueroute au bout de tous ces emprunts. n L'Hérédité de l'Ftat nous donne le moyen de réparer ces fautes et d'appli- quer a la société, pour le bonheur de tous les citoyens, la méthode que les lords anglais pratiqnent pour la satis faction de leur égoïsme. (André Godin, La rèpublique du travail et la réforme parlementaire1886.) Nous avons eu dernièrement l'occa- sion de nous occuper de M. H. Planc- quaert,démocrate-chrétien qui fut can- didat pour la Chambre a Alost sur la liste de l'abbé Daens et qui mène en ce moment, dans l'arrondissement de Gand, une active propagande en faveur de ses idees. C'était, nos lecteurs s'en souviennent, a propos d'un meeting organisé a Somergem par les conserva- teurs gantois, et oü M. Planquaert aurait été pulvérisé mais oü on lui avait prudemment refusé la parole pour se défendre. La pulvérisation dont M. Planc- quaert aurait été victime ne l'a pas empêché de continuer sa propagande. II s'est rencontré a Lovendegem avec le curé de l'endroit, d'oü nouvelle pulvérisation a en croire le Bien Public. M. Plancquaert protests contre cette appreciation de l'organe gantois, et termine sa lettre par les constata- tions suivantes, que nous trouvons bon de reproduire pour l'édification de nos lecteurs Vons intitulez voire article bonne pro pagande. C'est le titre qui lui convient mais... reste a sa voir qui en cueillera les fruits. Qu'est-ce qui a été démontré par ces faits? 1° Que le Recht n'a pas tellement exagéré quand il a écrit un jour, qu'en généra! (il y a des exceptions), le haut clergé est un ad- rersaire du peuple. De tous les cótés les membres du clergé peuvent parler contre les démocrates et sont récompensés par de l'a- vancement. Les prêtres connus pour leurs convictions démocratiques sont persécutés on leur inilige toutes les vilenies et on leur fait souffrir un véritable martyre moral. 2° Qu'il devient temps que tout ce qui a encore un peu de dignité leve la tête. La liberté civile n'existe pour ainsi dire plus a la campagne. II n'est plus permis d'atta- quer un abusde défendre une opinion pu- rement politiqued'etre partisan I une réforme èconomiquepas méme des pensions ouvrièresou méme d'atlaquer un membre de Vadministration communale qui aurait mis la caisse au pillage ou joué au petit ty- ran. sans être jeté immèdiatemenl au ban d'etre traité du haut de la chaire de schis- matiqued'hérétique et de socialiste. La li- berte civile est morte dans ces parages et Vinfluence de la religion est entièrement mise d la disposition des ambitieux qui munis d'une èchine souplese résignenta abdiquer tout pouvoir entre les mains de personnes qui devraient se réserver pour de plus nobles devoirs. 3° Que notre peuple est en beaucoup d'en- droits fort peu développé au point de vue politique. On l'a tenu ignorant a dessein pour en faire un instrument docile et incon- scient. En beaucoup de communes cela a réussi. Par conséquent, il est de toute né- cessité qu'une campagne active et acharnée soit menée pour l'instruire. Les feuilles a demi didactiques comme celles des démocra tes chrétiens, ainsi que les meetings, sont done ici une véritable nécessité. Ce sont ces vérités qu'une foule de per sonnes comprennent déja. C'est une des causes de notre succes et de nos merveilleux progrès, nonobstant la pression et la persé- cution la plus éhontée. Des triomphea éphé- mères comme ceux de Lovendegem n'arrê- teront pas notre marche en avant, bien au contraire. Aussi, pour prouver combien peu nous craignons de telles défaites, nous pro- mettons de retourner le second jour de Pa- ques. Nous aurons soin d'avertir et d'inviter notre contradicteur. II ne nous déplait pas de voir un ca- tholique convaincu, quoique démocra- te,se trouver d'accord avec leslibéraux de toute nuance pour se plaindre des empiètements du clergé sur les droits de la société civile, et pour constater que le clergé n'admet la liberté de pen- ser que pour autant que l'on pense comme lui. M. Plancquaert sera-t-il logiquejus- qu'au bout et réclamera-t-il avec nous des mesures destinées a empêcher l'a- busive ingérence du clergé dans les affaires politiques Qui sait Quand les catholiques eux- mêmes sont victimes de la tyrannie sacerdotale, il ne faudrait pas s'éton- ner de les voir demander l'absolue sé- paration des affaires politiques d'avec les affaires religieuses, ce que le parti libéral a toujours demandé depuis sa création. Le Progrès du 9 Avril 1896 publie dans son article de fond des idéés qui ne nous semblent nullement en rapport avec le titre que s'était attribué'notre confrère d'être 1'orgaDe ofliciel de no tre Association libérale. Nous lui demandons de s'expliquer et notamment sur la phrase oü il décla- re que le libéralisme est une intolé- rance. L'abondance de nos matières ne nous permet pas d'insister. Nous y revien- arons dans notre prochain numéro. (1) Et en Belgique. (N. D. L. R.) Au moment de mettre sous presse nous apprenons que Henritje vient de faire de brillantes propositions d'enga- gement aux quatre musiciens ambu lants, qui régalent en ce moment les Yprois d'airs vanés, dans l'espoir de relever le Sprietjes muziek. Aucun accord n'est encore conclu. II parait que les quatre artistes hési- tentdevant l'énormité de la tache. Es- pérons qu'une heureuse solution inter- viendra a ia satisfaction de tous les Yprois. Les amendes, C'est le point relatif aux amendes qui a été le premier objet d'une dis cussion approfondie a la Chambre. Les orateurs socialistes (MM. Malempré, Bertrand, Maroille) ont critiqué le système des amendes, inique,vexatoire et inutile quelle que soit la décision de la Chambre quant a l'amendement socialiste proposant la suppression des amendes, le système est condamne de- vant i'opmion publique. On aurait tort de croire que les ou vriers seuls condamnent le système des amendes, la juridiction pénale exer- cée par les patrons suivant. l'expres sion de M. Vandervelde. M. Maroille, dans la séance du 31 Mars, a cité quelques passages d'une brochure récente publiée par M Lewy, ancien président du conseil d'adminis- tration du charbonnage de Paturages et Wasmes, dont il fut directeur-gérant pendant deux ans. Nous reproduisons volontiers ces passages, pour faire con naitre a nos lecteurs l'opinion d'un homme que ses fonctions ne prédispo- saient certes pas a trop d'entliousiasme pour les Kevendications ouvrières. Parmi les revendications des ou vriers, écrit M. Lewy, figure, de temps en temps, l'abolition des amendes. Cela 8'explique, car il est évident que, de toutes les vexations dont ils sont l'ob- jet, la plus pénible est celle provenant des amendes qui leur sont infiigées tort et a travers. J1 est néanmoins bien rare qu'ils osent se plaindre et récla- mer auprès de la direction, non seule ment paree qu'ils savent que c'est inu tile, les directeurs ayant générale- ment bien d'autres préoccupations que de vei lier a ce que les ou vriers soient traités avec justice qu'est-ce que cela peut bien leur faire, s'ils sont contents eux-mêmes, mais ils ne réclament pas, paree qu'ils craignent les repré sailles sous forme de nouvelles amen des répétées qui ne leur laisseraient d'autre alternative que de s'en aller mourirde faim, car partout, dansles pays miniers, il existe une entente entre les ingénieurs en vertu de laquel- le un ouvrier renvoyé est signaló de faQon qu'il ne trouve plus de travail nulle part. Et, parfois, on pousse la cruauté, lorsque, pour un motif quelconque, motif souvent complètement étranger au travail (1), on veut se débarrasser d'un ouvrier, jusqu'au point de faire commettre une faute par une tierce personne et d'en rejeter la responsa- bilité sur l'ouvrier qu'on veut attein- dre. C'est un fait que j'ai eu l'occasion de constater plus d'une fois. Remarquez bien que c'est un ex-ad- ministrateur de charbonnages qui parle. M. Lewy, parlant d'un système qu'il avait établi au charbonnage de Patu rages et Wasmes, ajoute ceci Pourquoi pas d'amendes Paree que le personnel surveillant et les po- rions avaient compns que c'était peine perdue d'infliger des amendes a tort et a travers, que les enquêtes auxquelles il était procédé faisaient ressortir que souvent les amendes n'étaient infiigées que pour masquer les fautes commises par eux ou dues a leur négligence, par fois méme par simple vengeance ou pour dégoüter un ouvrier dont la place était convoitée par un protégé. On favorise toujours, par exemple, les ouvriers qui achètent leurs provi sions chez certains marchands, les ou vriers braconniers qui apportent des lapins et ceux qui prêtent leur femme ou leur fille a un surveillant désireux de ne pas grossir le nombre de ses pro- pres enfants. Sans commentaires au sujet de la jolie morale que ré véle ce dernier alinéa. Zola, dans Germinaln'aurait done pas exagéré comme on l'a dit Remarquez, encore une fois, que nous citons, après M. Maroille, les pa roles d'un ancien directeur-gérant de charbonnages, et dites si ces paroles ne suffisent pas a condamner le système des amendes. Hie préavis obligatoire Autre point intéressant. L'art. 3 du projet soumis a la Cham bre present que le règlement doit in- diquer 3° Si un préavis de congé est exigé, le délai du congé ainsi que les cas ou le contrat peut être rompu sans preavis par l'une ou l'autre des par ties. Un amendement de la gauche socia liste, que M. Bertrand a défendu, a pour objet de rendre le préavis obliga toire tant pour l'ouvrier que pour le patron. 1 Le préavis inscrit obligatoirement dans la Ioi, a dit M. Bertrand, aura (i) Motif politique, sans doute (N. D. L. R.) pour résultat de permettre aux ou. vriers de chércher du travail pendant la durée du préavis et aux patrons de chercher des ouvriers s'ils en ont en- core besom. Mais a un autre point dè vue, le préavis est encore nécessaire - je veux parler du cas de grève. Nous passons, nous autres sociali tes, pour être des ^auteurs de grèves des fauteurs de désordre. A entendre vosjournaux, et même la plupart.de vos orateurs, il suffit d'être socialiste pour être un anti-patron, un adver- saire de tout industriel, et, en même temps, pour passer comme poussant a la haine contre les patrons et a faire des grèves d'une faqon inconsidérée. 11 n'en est rien, Messieurs Ceux qui parient ainsi ne nous connaissent pas je pourrais citer de nombreux cas oü je suis intervenu avec mes camarades pour éviter une grève ou pour concilier les ouvriers et les patrons la oü une grève s'était produite. Et a ce point de vue, l'inscription du préavis obliga toire dans la loi aura pour résultat de réduire le nombre des grèves dans notre pays les ouvriers qui ont a se plaindre de leur patron soit pour une mesure arbitraire, soit paree qu'ils veulent obtenir une augmentation de salaire ou pour toute autre cause, ces ouvriers auront pour devoir de préve- nir le patron que si, dans un délai de huit a quinze jours, il n'est pas donné satisfaction a leur demande, ils se met- tront en grève le patron aura ainsi le temps nécessaire pour négocier avec les ouvriers d'un autre cöté, les ouvriers, avant de subir une réduction de salaire et de subir telle ou telle mesure que voudraitleur imposer le patron, auront le droit de discuter avec lui pendant la huitaine ou la quinzaine que durera le préavis. Qu'arnve-t-il maintenant Trés souvent les ouvriers se mettent en grève sans que les patrons sachent pourquoi' Si les ouvriers, avant de se met tre en grève, étaient obligés de préve- nir les patrons a l'avance, il arnverait que patrons et ouvriers auraient le temps de se voir, de s'entendre et de se mettre d'accord mais cela est impos sible si la grève éclate du jour au len- demain et que les ouvriers quittent le patron sans donner un préavis quelcon que. n Les patrons et les ouvriers ne se voient plus, si ce n'est par l'intermé- diaire de délégués et, trés souvent même, les patrons déclarent qu'ils ne veulent recevoir ces délégués et qu'ils ne discuteront avec les ouvriers que lorsque coux-ci auront repris la beso gne. Je considère done que l'inscription de l'obligation du préavis serait une excellente chose et qu'elle contribue- rait pour une large part a diminuer le nombre des grèves. II était impossible de défendre par de meilleurs arguments une cause aussi raisonnable, et l'on ne peut que se ral lier a l'opinion de M. Bertrand. Mais que vont dire le Journal d'Ypres et le Nieuwsblad, qui ne manquent pas une occasion de représenter les socia listes comme des fomenteurs de grèves, dont ils vivent. Les importantes modifications de- mandées par les socialistes seront-elles admises par la Chambre II est permis d'en. douter tout ce qui émane des socialistes ne peut être que mauvais, n'est-ce-pas II est fort probable qu'on ne réfutera pas les discours de MM. Malempré, Bertrand et Maroille. On leur rópondra ce qu'on leur a dit dans des interrup tions ce que vous demandez, rentre dans la discussion du contrat de tra vail puis on passera outre. Cela prouvera simplement qu'une loi règlant les conditions du contrat de travail eüt du précéder la loi relative aux règlements d'ateliers. II est vrai qu'un avant-projet de loi relative au contrat de travail est soumis aux délibérations du conseil du travail et de l'industrieun rapport de M- Prins sur eet avant-proj et a été distri- bué aux membres de la Chambre le 31 Mars. Mais une fois de plus on a suivi la méthode de travail chère a notre g°u" vernement et on a mis la charrue avant les bceufs. Ph. de G. ■niiQl»JIJi,yitWi A/-.VJVUTJWVWv •Sfc- IATIA/WVWn*-»-.-*.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 2