LfittwËÏ 1 En France. Philippe de Comines. Au Congo. Chronique judiciaire. Ponts et chaussées. Conférence publique» sVis. État-Civil d'Ypres, plus réduite que le pays a fait plus de progrès daus la voie iudustrielle 5 i, PAYS. Italie Autriche Suisse Espagne France Russie Belgique Allemagne lies britanniques Etats-Unis G'est done aux Etats-Unis, ou Fou- tillage est le plus perfectionné, que le capital s'approprie la plus grande part de la production. Cependant si, malgré les progrès de la technique industrielle, les salaires sont demeurés assez élevés aux Etats- Unis, et s'ils sont, comparativement aux autres pays de l'Europe, moins déprimés en Angleterre, on le doit surtout aux organisations ouvrières, puissantes et nombreuses, qui ont lutté contre le capitalisme dans des condi tions exceptionnellement f'avorables. Si ces associations n'avaient pas existé, ou si les capitalistes pouvaient les bri- ser, il n'y a aucun doute que les salai res, dans ces deux pays, tomberaient peu a peu au niveau des salaires que regoivent les ouvriers partout oü ils ne sont que faiblement organisés. II est a craindre d'ailleurs que, par suite des progrès rapides du machinis- me et par suite des crises, les organi sations ouvrières ne puissent lutter avec avantage, pour éviter la dépres- sion des salaires, contre les Trusts et syndicats de capitalistes. (D'après VAlmanach de la Question sociale pour 1896) Le ministère Méline. En conüit avec le Sénat, qui lui refu- sait les crédits nécessaires pour rapa- trier les soldats qui ont fait la cam- Feuilleton du journalLa Lutte-De Strijd JEA CHALON. Prés des Lilas, dans une proprette maison d'ouvrier, était venu s'établir un forgeron des Laminoirs, marié depuis trois ou quatre ans. II arriva qu'une barre de fcr rougie l'atteignit au pied et qu'il dut pendant plusieurs semaines tester immobile, la jambe étendue sur une ebaise. Le temps sans travail est long. Hélène allait porter a I'ouvrier quelques douceurs, et des livres, I'eneourager souvent Georgette 1'accompagnait. La jeune femme du forgeron, tien same et vaillante, s'occupait du ménage qu'elle tenait propre et luisant en même temps, el le soignait ses enfants, une fil lette qui commeucait a marcher, un garcon qu'elle nourrissait encore. Comme Hélène lui deman- dait si elle était heureuse, si elle ne désirait "en, elle répondit en son patois qu'elle de- niandait seulement de voir le blessé guéri tout Ie reste était bien elle adorait ses bam- bins, et comme son homme avait le caractère le plus jovial, dame on ne mangeait pas de la viande tons les jours, mais on n'était pas Un jour sans rire, et la vie leur semblait bon ne. En s'expliquant, la jeune mère donnait le sein an petiotle lait mouillait les lèvres goulues de celui-ci, et sur la mamelle blanche cou- faient les arborescences azurées des veines- Hélène, doucement émue, regardait sa fille mais Georgette ne paraissait pas comprendre, détournait les yeux de ce tableau charmant Qu'elle jugeait plein d'indécence et de pêché, s absorbait, évoquait l'image du Christ nu et des Sacrés-Cceurs sanguinolents. pagne de Madagascar, le ministère Bourgeois a démissionné. II est remplacé par un ministère opportuniste, que préside M. Méline, le grand pontife du protectionnisme irangais, celui-la même qui, dans la discussion de l'impöt sur le revenu, a affirmé que eet impót peserait sur les petits cultivateurs or, le projet du ministère Bourgeois exemptait de 1'im- pot sur le revenu les revenus inférieurs a 2500 fr. ce qui donne a croire que M. Méline estime a plus de 2500 fr. les revenus des petits cultivateurs lran gais ce trait peint 1'homme. Dans sa déclaration, le cabinet Méli ne a annoncé qu'il reprendrait la poli tique que la France a suivie pendant 20 ans et que le ministère radical avait abandonnéece qui signifie claire- mentpas de réformes démocratiques. Ce qu'il y a de plus inquiétant pour nous dans le changement qui vient de se faire en France, e'est le sort de nos relations commerciales avec la France. Un ministère opportuniste ultra- protectionniste k Paris, un ministère protectionniste qui se dit opportuniste en matière de protection a Bruxelles les relations commerciales entre la Belgique et la France sont en bonnes mams Les elections mimici- pales. Les élections pour le renouvellement des conseils municipaux ont eu lieu le 8 Mai. Les résultats de Roubaix nous inté- ressent particulièrement, a cause de la proximité de cette ville pour nous, puis parce que la lutte y a été particu lièrement caractéristique. On sait que Roubaix possédait une administration municipale socialiste, qui avait été élue au ballottage, en 1892, avec 400 voix de majorité. Cette année, tous les autres partis s'étaient coalisés contre les socialistes, qui ne l'ont pas moins emporté au pre mier tour, avec 1500 voix de majorité. Cependant l'administration socialiste de Roubaix avait été attaquée de tou- tes manières, vilipendée, calomniée par la presse réactionnaire de France et de l'ótranger. Les élections de Di- manche prouvent que si ces attaques ont eu quelque crédit, notamment en Belgique, elles n'en ont eu aucun a Roubaix même, chez les intéressés. Ce qui démontre une fois de plus que ce n'est pas par l'mjure et la ca- lomnie qu'on peut combattre efficace- ment les socialistes. La persuasion seule peut les empêcher de faire des Georgette, as-tu remarqué, lui disait sa mère en rentrant au logis, le bonheur de cette familie rustique La familie, voila la vraie vo cation de la femme le couvent n'abrite que l'impuissance ou Ia folie. Cmis-tu que je suis, moi, malhonnête et impie, un suppót de Satan, pour temr ce langage Oil 1 Georgette et ainsi parlant, sa mère l'embrassait bien fort sije te voyais un jour, a toi aussi, un petit enfantelet tout rose sur les bras, alors je mour- rais contente. Ce devoir que j'ai accompli, moi, non sans fierté et non sans danger, tu vcux t'y dérober. En te donnant la vie, j'ai failli perdre la mienne la matermté, c'est notre patriotis- rae et notre héroïsme, a nous autres, femmes. Ces soms que depuis vingt ans nous avons eu pour toi, les longues nuits passées sans som- meil, les inquiétudes des accidents et des ma ladies, notre amour en continuel éveil, tu veux, égoïste, garder toutmais ce patrimoine, on te l'a prêté, et tu dois en rendre comple a tes enfants, si tu en as, a tes sceurs, ces fem mes que tu vois autour de toi et que tu peux aider,encourager, instruirea nous-mêmes, a tes parents, que tu pourrais aimer et soigner dans leurs vieux jours... bientót... Hélène crut remarquer que sa fille se lais- sait, passive, embrasser et qu'elle ne répon- dait pas a ses étreintes. Cependant madame Delmas montrait une énergie de sentiments, une rectitude de logi- que supérieures a ce qu'elle avait laissé voir jusqu'ici ie péril qui la menagait et l'amour maternel lui inspiraient un langage qu'elle n'aurait pas tenu buit ans auparavant. Et puis, en elle s'était opéré un travail secret, mais sur, la ruine de ses croyances sur son esprit, l'intluence de Jacques s'était empreinte... Une autre fois, le père essaya d'éveiller en elle les sentiments généreux que tout être hu- main non perverti garde au fond de son ame. 11 lui paria des humbles sacrifices accomplis paramour de l'humanité, et de la fierté qu'on peut en ressenlir. progrès que les attaques ÏDjustes et haineuses ne font qu'accentuer. Le procés Le procés intenté par l'Etat du Con go au commandant Lothaire en pré- sence des reclamations de l'Angleterre contre l'exécution du missionnaire- marchand Stokes, a été jugé a Boma a la fin d'Avril. Le défenseur a plaidé la culpabilité de Stokes dans l'affaire de la vente d'armes et de munitions qui a motive son exécution. Le ministère public a abandonné l'accusation. Le commandant Lothaire a été ac- quitté. La presse anglaise se montre peu satisfaite de ce résultat. Le Daily Telegraph (conservateur) de- mande pourquoi, Lothaire étant inno cent, on a payé une indemnité a la fa milie Stokes. Nous n'avons pas en core, ajoute-t-il, entendu le dernier mot de cette affaire les compatriotes de Stokes n'acceptent pas ce jugement ou plutöt ce fiasco judiciaire. Quant au Times, dont les attaches officieuses sont bien connues, il écrit Nous ne pouvons en rester la soit en interjetant appel, soit en agissant par la voie diplomatique, nous devons veiller a ce que justice soit faite a la mémoire de Stokes, même s'il est prouvé que, comme homme, il n'était pas sans tache. Allons-nous assister a une nouvelle campagne de la presse anglaise pour forcer le gouvernement conservateur anglais a poursuivre l'affaire 11 est regrettable que certains jour- naux beiges, congolatres, semblent donner au jugement de Boma le ca ractère d'un jugement de complaisan ce comme la Chroniquequi écrit que si le commandant Lothaire n'avait pas été acquitté, aucun officier beige n'au rait plus consenti a servir l'Etat du Congo. Que va faire ce même Etat du Con go, qui avait moralement condamné M. Lothaire, avant tout jugement, en payant une indemnité de 150,000 fr. a la familie Stokes. Se donnera-t-il la peine d'en réclamer le rembourse- ment Ph. de C. L'abondance des matières nous obli ge a remettre a notre prochain numéro, Devenir utile a ses semblables, disait- il, voila le saint devoir. Laches sont ceux qui s'y dérobent. Crois-tu que la maitresse d'école, qui reste fille au milieu de ses marmots, ne prouve pas un admirable dévouement Elle seule vieillitl'école ne change point, et sans cesse de nouvelles classes d'élèves lui arrivent, grossières, ignorantes elle les polit, les fa- qonne, et alors ils s'échappent, ingrats, sans plus se souvenir d'elle. Mais l'institutrice est fiére du devoir accompli obscure, elle a rendu a son village des services qui ne se pourraient payer. Bien sur, je ne parle pas de ces dévotes encroütées, comme les demoiselles de B., pré- parant dans leurs tristes classes des générations de crétins j'ai en vue un idéal, des person- nes instruites, intelligentes, affranclues des dogmes, travaillant k faire de leurs élèves des hommes et des femmes libres, un jour utiles k la société, fondateurs de families prospères, travail leurs, honnêtes, probes... L'école ne t'attire point Oh nous avons le choix au- jourd'hui la médecine est ouverte aux femmes tu seras assez riche pour ne pas réclamer l'ar- gent des pauvres quelle existence sublime, parcourtr les villes et les campagnes, consoler, guérirBien ne saurait être plus beau. Georgette se taisait, indifférente a l'ensei- gnement, a la maternité, a tout ce qui n'était pas la mort du cloitre. Aucun muscle de son visage ne tressaillait. Et Antoinette, k qui la jeune fille avait conté ses projets, souvent, pendant ie trajet de la maison jusqu'k l'église de B., ne se gênait pour ex primer sa pensée Oh bien, disait la vieille servante, quand Madame Delmas venait a la cuisine, si j'avais une fille qui me jouat de pareils tours, je la battrais Oui. Cela me retourne les sangs, savez-vous, madame, et j'admire votre patience. Vers cette époque, l'ainée des demoiselles Berlin se maria, et la familie Delmas tut ïnvi- tée... Georgette refusa avec une énergie effa- pouchée craignait-elle les tentations Ia relation d'une affaire correctionnelle jugée parle Tribunal d'Ypres a l'au- dience du 5 Mai dernier, au sujet de certains faits qui se sont passés a Für- phelinat de notre ville. Monsieur Jansens, conducteur des ponts et chaussées, est promu conduc teur de 2e classe. Monsieur Emile Yinck, avocat et rédacteur du Peuple donnera Sa- medi 9, a 8 heures 1/2, une conférence publique, au local du Club socialiste A la Cloche rue de Lille, 182. Sujet La coopération et le Parti Ouvrier beige. Le conférencier est déja favorable- ment connu du public Yprois. Nul doute qu'il ait un auditoire nom- breux. Communiqué A ['occasion de l'Aseension, le Journal La Lntte-De Strij <1 ne paraltra pas, V*en- (lredi prochain. On sa bonne au Bureau du Journal a la Saison, journal illustré des da mes, 2 francs par trimestre, 6 francs par an du lr au 18 Mai 1896. Naissances: Sexe masculin, 4, id. féminin, 8. M'ariages Verbist, Constant, capitaine adju dant-major de bataillon au 6me régim1 de ligne et Dumord, Berthe, sans pro- fession. Coene, Polydore, journalier et Barben, Pkaraïlde, dentellière. Declercq, Henri, mécanicien et de Van- laere, Marie, servante. Décès Duplacie, Henri, 35 ans, cultivateur, célibataire, St-Jacques extra muros. Enfants au-dessous de. 7 ans Sexe masculin, 0; id. féminin, 2. Jacques et Hélène, trop abattus et désolés, s'excusèrent... De leurs fenêtres, ils virentle joyeux cortège passer dans la grand'rue de B., la toilette claire de ia mariée la désignait faci- lement, malgré Ia distance. La familie du docteur prospérait les fils étudiaient... ou bravement travaillaient de leurs mains car plusieurs avarint pns un mé tier, ne croyant point, boulanger, typographe ou forgeron, se déshonorer. Les filles emplis- saient la maison de vieet de fêle, s'occupaient du ménage, des vêtements, ehantaient, riaient du matin au soir le mariage de l'une d'elles n'éclaircissait pas trop les rangs, et Claude es- pérait que la seconde, et puis les autres, k leur tour, suivraient le bon exemple. II n'osait plus parler de ses enfants k Delmas, compre- nant quelle tristesse chacun de ses bonheurs mettait a fame de son amisurchargé de be sogne d'ailleurs, il venait rarement aux Lilas plus rarement encore, les Delmas descendaient a B. comme autrefois, le soir, jouer aux échecs, et causer en vidant une canette de bière. Et quand par aventure ils se trouvaient en semble, Jacques, Claude et madame Annie s'entretenaient du couvent tls échangeaient leurs idéés, l'esprit préoccupé de ce grave sujet, s'adressant indirectement a Georgette... Mais Georgette n'entendait rien son esprit errait en des infinis mystiques, roulait en des sphè- res paradisiaques parmi les bienheureux mra- bés d'or. Quelques jours auparavant, comme elle se plaignait a son confesseur des conversations impies qu'elle était a chaque instant obligee de subir, le cure lui avait conseillé de vouloir penser k des sujets pieux, et la jeune fille vou- lait et pensait, obéissante. L'état psychique que les prêtres et leurs vic- tiraes appellent vocation, les médecins le nom- meut aujourd'hui névrose. II fant piaindre et soigner les pauvres déséquilibrés. TITION 1 1 au Travail. O O t- O rH CO CO to ^COCOCOCOcOCO(M(Mh <c cz O 2 O O iO CO TfJ O CD CM lO S H Tji H iO<D<X>CDCDCDCDl^^OO 1 SALAIRE ANNUEL par OUVRIER. Dollars. HHHHHHHHCICQ Production 1 ANNUELLE par OUVRIER. Dollars. oqcqco^Go^^QQQ rH PAE, SUITE. w>ogc<5o- LA SUITE AU PBOCHAIN NUMÉRO.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 3