Le prêtre Le doctrinarisme a Ypres. Protestation Bibiche. Incendie. Contre la démocratie chrétienne. mix écoles communales La graluité du transport par chemin de fer pour les produits agricoles d'Ypres. Dans son numéi'o du 9 Mai, le Jour nal J F'pres relevait un articulet paru dans nos colonnes au sujet de 1'eutrée du prêtre aux écoles communales d'Y- pres. Nous avions publié la formule offieielie a employer par les parents pour faire dispenser leurs enfants de l'enseignement religieux le Journal voyait dans cette publication une at- teinte a la liberté des parents. Dans l'article que nous visons, le Journal publiait les noms des deux seuls pères de familie qui, disait-il, avaient demandé pour leurs enfants la dispense de l'enseignement religieux. Nous avons trouvé passablement étrange que le Journal fut si bien ren- seigné le fait ne peut s'expliquer que si l'administration communale a com muniqué, en tout ou en partie, an Jour nal d? Ypres la liste des demandes de dispense. La publication des noms avait évi- demment pour but d'intimider ceux des parents qui voudraient faire dis penser leurs enfants de l'enseignement religieux, et qui, par leur position moins inclépendante que celle des pa rents que citait le Journal, pourraient se trouver exposés a la rancune et a la vengeance des cléricaux. Or, l'on sait si nos cléricaux ont la rancune tenace et la vengeance insatiable Si nous reveuons maintenant sur l'articulet du Journal, c'est qu'il a at taint son but des pères de familie se sont en efiet excusés auprès de certains de nos amis de ne pas faire dispenser leurs enfants d'un enseignement reli gieux qui, d'après eux, devrait se don- ner uniquement a l'église. S'ils ne con formant pas leur conduite a leurs opi nions, ont-ils dit, c'est par crainte de perdre leur gagne-pam. Nous signalons a l'opiuion publique, en les flétrissant, les procédés qu'em- ploient nos cléricaux et leur organe pour comprimerlalibertéde conscience des parents. Leur parti reste toujours celui oü l'on aflame ceux qui ne se courbent pas sous la tyrannie cléricale. Ph. de C. Sous ce titre, le Journal Y Ypres diva- fue le long d'une colonne et demie ans le but évident de créer des malen- tendus entre les libéraux Yprois, de les diviser irrémédiablement et d'en attirer une partie dans les rangs cléri caux. La tactique ne prendra pas. Le Journal détache d'un article sur les courses paru dans notre dernier numéro une phrase qui sert de thème a ses divagations. 11 trouve sans doute plus facile de créer une diversion que de justiüer l'attitude de notre admi nistration communale envers le Sport hippique. C'est le jeu habituel de ceux qui sont embarrassés. Nous avons écrit a plusieurs reprises que les doctrinaires n'existent plus dans le parti libéral d'Ypres. Qu'est-ce qu'un doctrinaire C'est celui qui, partisan irréductible des doctrines de l'économie politique man- chestérienne, n'admet a aucun degré 1'interventiondes pouvoirs publics dans le domaine économique. Lisez les programmes électoraux d'Octobre 1894 (pour la Chambre) et de Nov. 1895 (pour la Commune), adoptés par l'association libérale d'Ypres. Une large intervention des pouvoirs publics dans les rapports entre le capital et le travail y est franchement et nettement adrnise la seule inscription au pro gramme de la clause du minimum de sal aire dans les adjudications pnb'i- ques met a néant le principe manches ténen fondamental du libre jeu des forces économiques. Nous sommes done fondés a dire que dans le parti libéral Yprois il n'y a plus de doctrinaires. Le Journal YYpres trouve, lui, que le parti doctrinaire est devenu mino- rité dans ie parti libéral. Ce qui ne l'empêcbe pas d'écrire, quelques lignes plus loin qu'un relerendum (1) permet- trait de constater que les doctrinaires sont plus nombreux encore a Ypres que les progressistes. Tout cela démontre que l'auteur de l'article croit bien peu de chose de ce qu'il écrit et se moque cordialement de ceux qui lui ont mis la plume a la main. Le Journal voudrait savoir si, oui ou non, nous sommes socialistes. Nous le renvoyons au titre de notre journal. II nous parait sufiisamment clair pour ne pas exiger d'explications. Nous annongons les projets de loi des socialistes, comme nous annon<jons tous les projets de loinous insistons sur ceux qui émanent de la gauche libérale ou socialiste, paree qu'ils ont pour but de mettre en pratique notre programme. Nous rapportons les succès électo raux des socialistes, comme nous rap- portons les succès et les échecs impor tants de tous les partis les succès des démocrates avec plus de piaisir, natu- rellement. Nous ne nous arrêtons pas a ergoter pendant des mois sur des excès de langage, sur des paroles que nous au- nous peut-être dites autrement, paree que pour nous les actes et les principes sont autrement importants que les mots et les personnes. Quanta nous joindre aux socialistes pour appuyer leurs revendications, comme nous en somme le Journal après nous avoir reproché de l'avoir toujours lait, nous le ferons chaque fois que leurs revendications seront conformes aux nötres. Dut le Journal cP Ypres en gagner la jaunisse, cela arnvera souvent, paree que le pro- gramme des revendications immédia- tes, des réformes pratiques du socialis me est a peu prés identique au nötre. Nous sommes d'ailleurs prêts a appuyer aussi volontiers toutes les initiatives démocratiques, d'ou qu'elles émanent, si elles sont conformes a notre opinion. Le Journal tient absolument a ce que nous nous déclarions socialistes ou anti-socialistes, a ce que nous combat- tions les socialistes ou a ce que nous nous joignions a eux. Si vous êtes avec les socialistes, dites-le pour obtenir une candidature sur leur liste si vous êtes contre eux, soyez candidats progressistes tel est le dilemme du Journal. II ne nous embarrasse guère, paree que la politique, pour nous, ne se réduit pas a une question de candida tures et de mandats. Nous combattons pour des idéés, pour des rétormes dé mocratiques, et nous pensons aussi peu aux mandats et aux places... que M. Colaert a ne plus se cramponner a ses sièges. Cela étonnera peut-être le Journal Ypres, mais enfin c'est ainsi. Le Journal voudrait nous détourner de la lutte contre le cléricalisme, dan ger actuel, pour nous lancer dans une discussion métaphysique avec les socia listes au sujet de principes plus ou moins abstraits. Nousne donnerons pas dans le piège. Puisque le Journal aime les dilem- mes, en voici un Ou bien le collectivisme (puisqu'il faut l'appeler par son nom) est realisa ble et souhaitable, et il serait idiot de s'y opposerou bien il est irréali3able et nuisible, et on ne tentera jamais de le mettre en pratique Voila ce qui guidera notre attitude envers le parti socialiste ce qui ne nous empêchera pas de le combattre qnand nous ere irons être a même de réaliser mieux que lui les points qui sont commun a son programme et au nótre. Jusque la, nous le soutiendrons le cas échéant, non pour une misérable question de mandats, mais paree qu'il y va de l'intérêt supérieur, du bien- être moral et matériel de tout le peu- ple travailleur. Nous ne donnerons pas dans le piège du Journal Y Ypres, qui voudrait voir les partis anti-cléricaux se diviser de plus en plus, au profit de la perpétua- tion de la malfaisante domination clé ricale que nous subissons. Ph. de C. (1) Ce referendum est-il mis en avant pour esquiver celui que nous voudrious voir faire librement au corps des pompiers sur leur dou ble service le jour des courses La Chronique dit dans son compte- rendu de la Chambre M. Destrée profeste avec raison contre la platitude architecturale des gares de che- min de fer, qui, toutes, sont ignobles. Alors, un vieux d'Audenarde, nommé Iweins, s'écrie, rageur Pardon, mósieu, la gare d'Aude narde, elle est trèsjolie. La Chronique, dans son désir d'être agréable aux Yprois en général, en- voie M. Iweins a Audenarde 1 Elle a tort de vouloir nous ravir une des gloires les plus pures de notre arrondissement, une de ces intelligen ces qui ravonnent nos yeux éblouis au point de faire palir la lumière du St Esprit. Aussi, revendiquons haute- ment M. Iweins pour nous Protestons ónergiquement contre les lignes perfi des de la Chronique et contre les inten tions pernicieuses de sa complice la ville d'Audenarde qui nous a tout l'air d'être aux aguets en vue d'opérer un lamentable enlèvement Le Journal J Ypres publie un article signé Bibiche l'article l'est aussi. A propoo de l'Orphelinat l'auteur se livre a, des plaisanteries d'un gout dou- teux, dans un style qui se ressent fort de la fróquentation des couvents et des sociétés atteintes de religiosité mala- dive. D'ordinaire on n'est pas difficile dans ce milieu la. Nous reviendrons sur la question de POrphelinat en temps et lieu. Sous ce titre les journaux cléricaux d'Ypres reproduisent un articulet du Petit Beige qui constitue tout bon- nement un faux qu'un journal pro- gressiste fiétrit en ces ter mes Chantage électoral. Le Petit Beige reproduit presque com- plètement un ordre de serv ce de ^admi nistration des chemins de fer reiatif au transport gratuit des legumes, des fruits, du heurre, de la crème, des fromages, des oeufs, des animaux de basse-cour et du lait que les cultivateurs et les catnpagnards vont livrer en ville. I! termine comme suit Cette nouvelle faveur du gouverne ment pour I'agriculture sera accueillie avec joie et reconnaissance par le pays. Les me- sures que nous venons d'indiquer consti tuent pour les campagnes des avantages considerables et une protection édairée. Nous remercions, au nom des catholi- ques, et nous félicitons le gouvernement et M. Vandenpeereboom de sa sollicitude pour les campagnes. Comme cette mesure n'avait pas été pré- cédée de l'arrêté légal au Moniteur, nous avons voulu nous assurer de ce qu'elle présentait de réellement nouveau. Renseignements pris, il s'agit d'une fa veur existant depuis de longubs an- nees. La seule nouveauté consiste dans l'adtnission du lait a un train de l'après- midi, concurremment avec un train du matin. C'est absolument tout. Si le Petit Beige avait reproduit in ex- tenso l'ordre de service, tout le monde au- rait été édifié, paree que cette publication faisait mention de cette circonstanee. II s'est arrêté exaetement au point nécessaire pour laisser croire au public qu'il s'agissait d'une innovation et entamer un dithyrambe en faveur du gouvernement. C'est du chan tage électoral, mais en matière de compta- bilité, cela s'appelle un faux par omission, ce qui est original, précisément dans le nu méro oü un autre journal clerical est accuse de faux effectif. Un incendie s'est declare, Samedi soir, vers huit heures, dans la demeure de MM. Coflyn, artistes-peintres, rue d Elverdmghe. Comme il y avait au grenier un dé pot d'essences et d'huiles, le "<-n s'est rapidemsnt propagé et bientot, tout le toit ne fut qu'un immense brasier. Les pompiers se sont rendus maitres du feu au boat d'une bonne heure do travail. Les dégatssont fort sérieux mais cou verts par les assurances. A propos de cet incendie, le Journal YYpres se lance un panégyrique dé- bordant d'enfbousiasme du corps des Pompiers et de son matériel quiet de son matériel que...... au point d'ou- blier de parler des dégats causés par le feu Un peu plus et il se mettrait en adoration devant une pompe et tout cela pour justifier lesgaspillages(65,000 fr.) de ces derniers temps. Nous sommes les premiers a recon- naitre le zèle dont les Pompiers ont fait preove en cette occurrence, aussi bien que nous avons constaté le parfait désarroi qui a règné pendant tout le temps des manoeuvres. Zélés, ouiMais inexpérimentés aus si, nos Pompiers Ainsi au lieu de diriger du haut de I'échelle un jet plongeant dans le foyer de l'incendie, le jet de la lance était projeté de bas en haut, de sorte qu'il ne produisait aucun effet utile. Même remarque pour les autres lan ces dont l'eau n'atteignait le feu qu9 par interval les et se perdait assez au loin pour nous permettre de croire que ce n'était pas pour préserver les maisons voisines. Dans la petite rue qui longe la mai- son incendiée on pouvait trés bien s'en rendre compte. Une critique encore Dès qu'on eüt fait manoeuvrer une pompe dans la pe tite rue, le feu attaqué des deux cótós a la fois fut promptement éteint. Dom- mage qu'on n'ait pas eu l'esprit de fai re cela ïwmédiatewent. On se serait rendu maitre de l'incendie au moins vingt minutes plus tót. 11 faudra quelques legons encore a nos Pompiers pour acquérir l'expérien- ce requise. La bonne volonté ne suffit pas. II faut croire qu'elle menace de de- venir dangereuse pour MM. les conser- vateurs cléricaux, qu'elle menace de détruire en deux temps et trois mou vement;! leur domination sur les cam pagnes car voici que les réactionnai- res cléricaux font donner leur grosse artillerie,qu'il8 appellent a la rescousse pour leurs coflres-forts nos seigneurs les évêques. Et les évêques répondent a l'appel, ils rangent leur crosse du cöté des privilégiés et en donnent sur les ongles a ceux qui se permettent de faire comprendre au peuple qu'on lui escamote ses droits, de lui dire quelles sont les réformes qu'il doit réclamer pour Faméiioration de son sort. Le libéralisme et le socialisme sont condamnés depuis longtemps par les autorités religieuses le pape même s'y est mis. Voici le tour des démocra- tes-chrótiens, des vrais, de ceux qui ont refusé de s'orner de la muselière de M. Woeste, de ceux enfin qui ta- chent de réveil Ier dans les Flandres les sentiments démocratiques endormis sous plusieurs siècles de domination seigneuriale et cléricale. L'évêque de Bruges a fait lire dans les églises de son diocèse, Dimanche dernier, une note ainsi rédigée par ses secrétaires-généraux Selon l'ordonnance de Monseigneur l'E^êque, Nous venons vous prétnunir con tre les agissements trompeurs d'hommes égarés, qui sous le nom de représentants de la démocratie chrétienne ou parti ouvrier, tachent, dans leurs meetings et dans leurs reunions, de séduire le peuple par des pro messes fallacieuses et de fomenter la discor- de et la uésunion parmi les chrétiens. Que les fidèles, soumis aux enseigne- ments de la sainte Eglise, se défient d'hom mes en révolte contre l'autorité ecclésiasti- qne et s'abstiennent de fréquenter des reunions ou de lire des écrits, queis qu'ils soient, désapprouvés par leurs pasteurs lé- gitiroes. Le coup de crosse est-il assez forte- ment asséné pour assommer les démo- crates-chrétiens qui comptaient s'o^- poser a la réélection des députés sortants Nous verrons bien comment l'auront regu les dérnocrates-chretiens d'Ypres, do Bruges, de Courtrai qui, parait-il, sontdéfidés a la lutte. Quoi qu'il en soit, le journal Klokke Roelandt apprécie comme suit l'inter- ïK

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 2