La peur du socialisme
Association libérale.
L'enseignement
moderne. O
Fl. bartier,
UN MONSIEUR
Un drame du Braconnage
Boterstraat, 19, Ieperen.
Ce qu'on a tenté de l'exploiter pen
dant la présente période électorale
Q'a été le tond de toute la polémique
cléricale pendant la dernière période
électorale faire peur au bourgeois.
On a publié des caricatures représen
tant les hommes marquants du parti
socialiste comme des guillotineurs, des
pétroleurs, des assassins. La plupart
des bourgeois ont ri, puis ont haussé
les épaules le résultat l'a prouvé
Mais <j'a été surtout la guerre auxpetits
papiers.
On a détaché des écrits socialistes des
phrases qui, séparées de leur contexte,
prenaient un sens absolument contraire
a celui qu'y donnait l'auteur.
On a rendu le parti socialiste respon-
sable de paroles de gens qui n'en ont
jamais fait partie, ou de paroles que le
parti n'a jamais approuvées.
Enfin, on a attribué a des écrivains
et orateurs socialistes des paroles for-
gées de toutes pièces.
Kt du tout on a tiré les conclusions
les plus eifroyables, pour faire peur au
bourgeois et lui arracher ses trois votes
au profit des cléricaux.
Le système a abouti au ridicule pour
ceux qui l'ont employé,... et au renfor-
cement considérable dans le pays du
nombre des votes socialistes.
Les socialistes ont eu d'ailleurs facile
a déjouer la tactique il leur a suffi
d'exposer et de développer leur pro-
gramme on n'y a rien vu de ce qu'y
trouvaient, pour les besoins de la cau
se, le Patriote, le Petit Beige, et tutti
quanti, et on a voté pour les socialis
tes.
Maintenant le sort du ministère
dépend de l'élection, Dimanche pro-
chain, de 21 libéraux (9 a Bruxelles, 11
a Anvers, 1 a Philippeville) et de 14
socialistes (9 a Bruxelles, 4 a Nivelles,
1 a Philippeville).
On va tenter a, nouveau le coup de la
peur, pour entrainer dans un même
échec les libéraux et les socialistes, et
pour consolider le gouvernement qui
nous opprime.
Nos lecteurs ne sont pas de ceux qui
tiennent en mains le sort du pays
mais nous voulons qu'ils n'admettent
aucune défaillance, qu'ils n'excusent
aucune trahison. C'est pourquoi nous
allons leur mettre sous les yeux l'avis
d'un conservateur impartial sur le col
lectivisme.
lis sauront jusqu'a quel point se-
raient inexcusables ceux qui se laisse-
raient terrifier par les monstres en bau-
druche gonflés par la presse cléricale.
Les conclusions de
M. Schaflle.
M. Schaffle, ex-ministre de l'Antri-
che, (la monarchie la plus cléricale
d'Europe, avec la Belgique) a fait un
exposé clair et impartial du socialisme.
Voici a quelles conclusions il est arrivé.
Nous citons la Quintessence du socialisme,
(trad. B. Malon Bruxelles, 1895 pp.
133 et suiv.)
Nous avons examiné (chap. III-
VIII) le principe collectiviste en regard
des catégories principales de l'écono-
mie politique. II nous reste résumer
les données auxquelles nous sommes
arrivés.
On a vu d'abord que les réfutations
habituelles ne sont pas suffi sant es contre le
socialisme.
II n'est pas vrai que le socialisme
repousse la propriété en général.
II n'est pas vrai qu'il veut l'aboli-
tion absolue de la propriété privée.
n II n'est pas vrai qu'il veuille tra-
vailler sans moyens de production,
qu'il doive annuler le capital dans le
sens technique du mot.
II n'est pas vrai qu'il exclue la
grande production.
II n'est pas vrai qu'il soit nécessai-
rement matérialiste et indisciplinable
dans le fond.
II n'est pas vrai qu'il repousse en
principe la familie et le droit d'héri-
tage.
II n'est pas vrai qu'il dénie absolu
ment le droit de changer de domicile
et le libre choix des professions qu'il
repousse en principe la libre détermi-
uation des besoins individuels,la liberté
du ménage et la liberté d'association
eQ général.
II n'est pas vrai que le socialisme
doive être antinational et purement cos-
fmï'olite, car une organisation interna
tionale du travail sans organisation
préalable du travail national dans tou
tes ses branches, serait impossible. II
y aurait plutöt a craindre un trop
grand isolement national. La tendance
bourgeoise actuelle du libre-échange
est cosmopolite a un haut degré.
7i En outre, il n'est pas vrai que le
socialisme annule la spontanéité de l'in-
dividu, et qu'il soit par conséquent
contraire a la civilisation et a la liberté.
Au contraire, c'est plutöt lui qui le
premier donnerait a tous la possibilité
de déterminer librement leurs besoins
comme il donnerait le self-gouverne-
ment constitutionnel dans la sphère la
plus proche du travail professionnel,
car par lui tous seraient des travail-
leurs professionnels et non plus des
serviteurs privés.
II est également injuste de dire
que le socialisme est destiné a réaliser
le despotisme de VEtat centralise
Enfin, il est faux de dire que l'a-
narchisme politique découle en prin
cipe de l'Etat socialiste.
Et la conclusion finale de Schaffle
Qu'on s'habitue done enfin a pen-
ser a en juger d'une manière concrete
dans cette grande question qu'on la
dérobe a l'infiuence déréglée des mots
d'ordre, des mensonges, des préjugés
des passions, des illusions et des dénon-
ciations sans quoi toutes les classes
périront et avec elles la civilisation.
Pour la démonstration de Schaffle,
voir son ouvrage Quintessence du socia
lisme il ne coüte que 25 centimes, et
pour ce prix modique, on aura l'exposé
impartial du socialisme par un conser
vateur, et on pourra le combattre avec
quelque connaissance de la cause, sans
se laisser toucher par les calomnies in
teres sèes des soutiens du ministère.
A la demande de plus de vingt de
ses membres. l'Association libérale
d'Ypres s'est réunie Mardi dernier,
elle a voté le voeu suivant
L'Association libérale d'Ypres, réunie en
assemblee générale Mardi soir, a voté a l'u-
nanimité le voeu de voir partout s'accomplir
le ralliement pour soutenir les listes anticlé-
ricales. Les libéraux yprois font un appel
pressant dans ce sens a la Ligue liberale de
Bruxelles.
Dans la nuit du 3 au 4 -J ail let, aux
environs de l'étang de la Ilooghe s'est
passée une scèneterribledeuxpaysans
le nommé Muylie et son beau frère,
profitant du mauvais temps pour aller
braconner,ont été atteints des coups de
feu tirés par le3 gardes-chasse du
baron de Vinck, Aloïs Bourgeois et son
fils.
Les blessures des deux malheureux
sont d'une gravité exceptionnelle. Plu-
sieurs ballettes n'ont pu être extraites
de crainte de provoquer des hémorra-
gies entrainant la mort.
Si la fièvre trés intense dont ils sont
atteints venait a tomber, il y aurait
encore espoir de les sauver.
Nous n'avons pas a préjuger de l'in-
struction faite, ni a établir des respon-
sabilités.
ïoutefois constatons que les deux
paysans ont été atteints dans le dos.
Les gardes prétendent qu'ils étaient
en cas de légitime défense, que les bra-
conniers avaient d'abord tiré sur eux.
Ceux-ci affirment énergiquement le
contraire. L'un d'eux, Muylie,dit qu'ils
ont été atteints tous les deux a l'impro-
viste par les coups de feu des gardes,
qu'ils sont tombés en avant la face
contre terre et que lui devinant par qui
ils étaient blessés a crié Aloïs, Aloïs,
pour l'amour de Dieu transportez-moi
chez moi, faites-moi punir autant que
vous voulez mais laissez-moi encore me
confes8er avant ma mort. II prétend
que les gardes auraient fait la sourde
oreille et les auraient abandonnés.
Muylie a pu se trainer sur les pieds
et les mains jusque chez lui mais son
compagnon a dü rester oüilétaittombé.
Les gardes-chasse ont été confron-
té avec les blessés et Bourgeois, etceci
sous toutes réservesaurait avoué au
parquet qu'il n'était pas certain si les
braconniers avaient tirés sur eux ou
sur du gibier.
Nous reviendrons sur cette triste
affaire dans notre prochain numéro.
Espérons que les deux malheureux
réchapperont de leurs blessures.
Quelques soient les responsabilités
des acteurs de ce drame, la grande
coupable est la loi, cette loi inique et
sanglante sur la chasse qui met la vie
d'un lapin au-dessus du respect sacré
de la vie humaine.
Que d'efiusions dê sang provoquées
par elle
Plutöt l'extermination compléte des
lapins et des lièvres que le maintien
de l'état actuel des choses.
II est plus que temps qu'on revise la
loi sur la chasse, ce privilège d'un
autre age.
Les réformes de l'enseignement
moyen n'ont guère porté que sur des
régimes plus perturbants qu'utiles;
les méthodes et les programmes sont
restés classiques, sagement classiques, de
nature a élever Vidèal, a perfectionner
Vesthètique, a performer les classes diri-
geantes.
Cette conception en harmonie avec
les moeurs du temps a pu faire de nos
pères des hommes virils, des forces so-
ciales incontestables, mais, a vouloir
en poursuivre l'ordonnance lassante et
vieülotte, on n'a réussi qu'a créer une
génération veule et sceptique, a l'origi-
nalité éteinte, l'égoïsme froid et démo-
ralisant.
Et, dans l'anxiété que ci'ée chez les
parents le souci d'un avenir difficile
pour leurs enfants, ils en sont a se de-
mander pourquoi leurs sacrifices sont
si mal récompensés.
Faut-il être profond penseur pour
comprendre que les langues mortes
n'appartiennent qu'aux choses mortes
(archéologie, étymologies, etc. que
les langues vivantes s'apprennent par
la pratique et non par la théorie et son
essence littéraire que, en dehors des
sciences professionnelles (astronomie,
géodésie, etc.), le cours des mathéma-
tiques est d'une extension abusive et
que la prétendue gymnastique céré
brale qu'on lui devrait n'empêche pas
la foule des médiocrités de grandir a
chaque fournée de diplömes
On a saisi plus promptement le ridi
cule d'un enseignement de l'histoire
et de la géographie borné aux sèches
nomenclatures, et pourtant on s'obs-
tine aux mêmes errements dans la con
naissance autrement importante du
milieu vital. La plante et l'animal don-
nent lieu a une stnpéfiante énuméra-
tion de noms baroques et d'études ana-
tomiques sans attraits nos classifica
tions, que la nature répudie, sont
l'objet d'un culte. Mais le mode d'exis-
tence de la plante ou de l'animal, son
röle dans la nature, son utilité sociale,
les entreprises humaines qu'elle peut
féconder, restent dans l'ombre ou sont
méconnus des maitres eux-mêmes. Le
minéral sera examiné dans sa nature
chimique, difficile a déceler pour d'au-
tres que des professionnels, mais son
histoire intimement liée a celle de la
terre, n'est pas même esquissée. La
physique, science des phénomènes in-
cessants qui nous entoure,qui explique
notre existence, est morcelée en de-
hors de quelques expériences de labo-
ratoire, cette science, toute d'observa-
tion, se cantonne dans le domaine ma-
thématique. qui lui est étranger, qui
résulte de notre déviation vers l'ab-
straction. Notre attention se porte
d'une fagon tenace sur nos unités,
créations humaines conventionnelles,
mais nous ignorons l'essence même de
la force nous saurons lire les indica
tions toujours conventionnelles
des instruments de météorologie, mais
nous ne savons guère ce que sont les
météores.
Nous poussons l'inconscience et l'in-
gratitude plus loin encore. L'incon
science, paree que nous considérons
l'hygiène, le premier des cours d enseigner,
comme bien inférieure a l'insauité des
régies lexicographiques ou a la presti
digitation des chiffres il s'agit pour
tant de l'intérêt primordial de notre
organisme, physique et mental, de son
influence héréditaire, de son influence
sociale sur nos actes administratifs, sur
les constructions isolées ou urbaines,
sur la pollution de l'air, des eaux et
du sol, sur notre législation nationale
et la légitimation d'une douane sani
taire, la seule admissible. Nous som
mes ingrats en méconnaissant l'agri-
culture, son influence sur le climat,
l'hygiène, le commerce, même les arts
et la science, car c'est la nature seule
(1) L'abondance des matières nous a forcés
a ajourner eet article, qui fait suite a celui
paru dans notre avant-dernier numéro.
(N. D. L. R j
qui crée le capital, e'est-a-dire tout
le nécessaire, l'utile et le superfiu.
Est-ce a dire que la réforme de l'en
seignement moyen doive comporter la
substitution du surmenage par les faits
au surmenage par les mots, que les
arides énumérations des cours classi
ques pourraient être complétées par
une elirayante Ü3te de branches nou-
velles
L'esprit de cot article prouve sur-
abondamment le contraire. Nous esti-
mons que la réforme serait vaine si elle
ne comportait une réduction du temps
des études, plus d'exercices physiques,
d'excursions attrayantes, et une liberté
suffisante pour permettre a la jeunesse
de compléter ses connaissances selon
ses aptitudes et de se créer une origi-
nalité propre, même de fréquenter les
cours libres professionnels (du soir et
des jours fériés) en rapport avec ses
vocations. Et comme c'est en forgeant
qu'on devient forgeron, les insipid es
devoirs aussi abrutissants pour les cor-
recteurs que peu probants pour les
élèves, seraient utilement remplacés
par des travaux de rédaction et d'élo-
cution. Toute notre prétendue science
n'empêche pas cette doulonreuse con-
statation que nous ne savons ni écrire,
ni parler, et cela paree qu'on ne nous
a pas appris a voir et a penser.
Hygiène, zoologie, botanique, géolo-
gie, minéralogie, agriculture, géogra
phie, cosmographie, rentrent dans le
cadre d'un enseignement conferentie!,
a grandes envergures, mettent sans
cesse la nature en scène, montrant les
relations des êtres et du milieu, du
présent au passé, du passé a l'avenir,
enseignement synthètique qui élargit
Tintelligence. Nos méthodes analytiques
appartiennent a l'enseignement profes
sionnel, oü elles captivent leurs adep-
tes, oü elles élaborent les syntheses de
l'enseignement général qui seul con-
vient au degré moyen.
Mais il faut pour eet enseignement
un talent, un tact, la simplicitè de la
vraie sciencequi expliquent amplement
les résistances des organismes sociaux
que rien n'a préparé a cette mission.
II existe a Ypres une institution, le
College de VUnion, qui ne recule pas
devant cette tentative intéressante a
tous les titres. C'est le corps professoral
même rara avis qui propose une
réforme dont sa capacité lui a prouvé
1'utilité et I'urgéhce. Les populeuses
provinces flamandes, d'esprit posé,
souffrant plus qu'aucune autre de la
terrible concurrence pour la vie maté-
rielle, doivent leurappin a une oeuvre
d'émancipation sociale dont elles se-
ront les premières a tirer profit. L'idée
de la réforme surgit timidement de
partout, sa consécration dans un centre
intelligent et énergique sera d'un fruc-
tueux exemple pour le pays et pour les
nations étrangères toujours a l'affüt
des innovations qui prennent naissance
en Belgique et qui, mieux que nous,
trop souvent, s'entendent a en tirer
parti. Les adversaires loyaux de la ré
forme eux-mêmes sont intéressés a en-
courager une tentative qui, a leurs
yeux, doit procurer une solution déci-
sive. D. [Flandre libérale).
Voor uwe artikels van Pho-
tographie, Toestelsels, Voorwerpgla-
zen, Papier en alle Bijhoorigheden,
zich te begeven bij
Werkplaats ter beschikking der
kalanten.
Toestelsels van alle merk en van
alle prijzen.
In het zelfde huis vindt men ook
eene groote soortering Brillen,
Warmtemeters voor de boter, Fan
tasie, Kramerwaren, fijne Quincail-
lerie.
offre gratuite-
ment de faire
connaitre a, tous ceux qui sont atteints
d'une maladie de peau, dartres, ec-
zomas, boutons, démangeaisons, bron-
chites chroniques, maladies de la poi-
trine et de l'estomac, de rhumatismes
et de hernies, un moyen infaillible de
se guérir promptement ainsi qu'il l'a
été radicalement lui-même après avoir
souffert et essayé en vain tous les re-
mèdes préconisés. Cette offre, dont on
appréciera le but humanitaire, est la
conséquence d'un voeu.
Ecrire par lettre ou carte postale a
M. Wingent, 8, place Victor Hugo, a
Grenoble, qui répondra gratis et fran
co par courrier, et enverra les indica
tions demandées.