Fl. bartier,
État-Civil d'Ypres,
Au Congo.
Boterstraat, 19, leperen.
nouvelle demande de crédita pour le
Congo, crédit que les députés cléricaux
ne manqueront pas de voter. lis ont
bien promis le contraire a leurs élec-
teurs, mais bah
Une
révolte a l'équateur.
Le numéro de Dimanche de l'Etoile
beige contenait les renseignements sui-
vants
1 II a été question, en ces derniers temps,
de troubles qui auraient delate dans le dis
trict de l'Equateur. Nous recevons a ce su
jet quelques informations compldmentaires
qu'il est utile de placer sous les yeux de nos
lecteurs.
Le premier incident qu'on ait eu a déplo-
rer est l'assassinat d'un agent de la Société
anonyme beige sur la rivière Momboyo, au
mois de Mars dernier. Les populations de
cette rivière sont tres farouches et il faudra
encore quelque temps avant que les relations
avec les blancs ne deviennent tres süres.
Quoi qu'il en soit, eet incident ayant
ébranlé quelque peu le prestige des blancs
dans le district, plusieurs villages du sud du
lac N'Tumba en ont profité pour se révolter
et ont massacre les sentinelles noires placdes
dans leurs villages.
MM. Deisser et Muller furent envoyés
avec un detachement du camp d'Irdbu, pour
chatier ces rebelles. Le sous-lieutenant Du-
rieux parti du camp d'Irdbu après eux devait
appuyer leur mouvement. Le 8 Avril, MM.
Deisser et Muller partirent du poste de Bi-
koro avec quatre-vingt-dix soldats pour
chatier les villages révoltés de Lohanga,
N'Korro, N'Gere-Bombwa, etc., situds au
sud du lac N'Tumba. Le 9, a trois heures et
demie de l'après-midi, quatre pirogues avec
une quarantaine de soldats rentraient au
poste et apportaient au sous-lieutenant Du-
rieux la triste nouvelle de la mort de MM.
Deisser et Muller.
Voici ce qui s'était passé
Le 8 Avril, MM. Deisser et Muller étaient
partis avec 90 soldats rdpartis dans 7 piro
gues. lis se rendirent a Loanga. Les indige
nes avaient bruid leur village et l'avaient
abandonnd. Ils ne virent aucun homme.
Tous les villages soulevés s'étaient réfugiés
a N'Korro. Le lendemain matin, 9 Avril, ils
s'y rendirent. M. Deisser et 20 hommes res-
tèrent a la garde des pirogues échoudes sur
la plage, a une centaine de metres du vil
lage, tandis que M. Muller partait a l'inté-
rieur avec 70 hommes.
A un moment donnd, M. Muller entendit
de nombreux coups de feu. Quelques hom
mes vinrent le prdvenir que les pirogues
étaient attaqudes. II revint avec ses hommes
i la rive et trouva M. Deisser cerné par des
centaines d'indigènes venus de droite et de
gauche, en pirogue ou en suivant la plage.
(Les eaux sont tres basses au lac a oertai-
nes places, on peut aller au large a une dis
tance de 2 a 3 kilometres et en n'ayant pas
plus d'uti mètre de profondeur d'eau). M.
Muller parvint a reprendre contact avec la
troupe de M. Deisser.
Au lieu de chercher a se degrger vers la
rive, ils donnèrent l'ordre a leurs hommes
de monter en pirogues et de prendre le large.
Ils tirèrent des coups de feu pour chercher a
se faire une troude, jusqu'a complet épuise-
ment des cartouches. Quatre pirogues s'éloig-
nèrent. L'embarcation oü se trouvaient MM.
Deisser et Muller, ainsi que deux autres
embarcations, furent entourdes.
Les deux blancs et une grande partie des
soldats tombèrent bientót frappés de flèches
et de sagaies.
En informant de ces incidents, le commis-
saire de district, M. Sarrazyn, signale que
ces soulèvements, circonscrits dans une
région peu dtendue, sont sans importance
et qu'il espère pouvoir faire cesser rapi-
dement.
Ne vous semble-t-il pas que les révol
tes et les scènes sanglantes sont assez
nombreuses au Congo depuis quelque
temps La cause devrait en être re-
cherchée.
ET ne niovt
M. De Saegher, qui défendit le com
mandant Lothaire devant le tribunal
de Boma, vient de mourir des suites
d'une maladie de foie contractée au
Congo. Ph. de C.
Voor uwe artikels van Pho-
tographie, Toestelsels, Voorwerpgla-
zen, Papier en alle Bijhoorigheden,
zich te begeven bij
Werkplaats ter beschikking der
kalanten.
Toestelsels van alle merk en van
alle prijzen.
In het zelfde huis vindt men ook
eene groote soorlering Brillen,
Warmtemeters voor de boter. Fan
tasie, Kramerwaren, fijne Quincail-
lerie.
du tO au 17 Juillel 1896.
Naissances: Sexe masculin, 1, id. féminin, 2.
Décès
Macverson, Prudence, 83 ans, sans
profession, veuve de Delaere, Ferdi
nand, rue del'Hópital St-Jean. Car-
lier, Marie, 23 ans, repasseuse, épouse
de Hullaert, Camille, rue de Menin.
Deconinck, Léon, 13 ans, écolier, rue
de Menin. Geutillie, Marie, 64 ans,
sans profession, époux de Bryxis, Gus-
tave, rue de Menin. Leterme, Alois,
56 ans, journalier, époux de Deromme-
laere, Julie, Brielen extra muros.
Comme le dit l'abbé Charbonnel,
dans sa partie critique, le socialisme
chrétien ne se distingue guère en sim
ple socialisme Les passages en itali-
ques le prouvent surabondamment.
Au point de vue^ pratique, le socia
lisme chrétien se réduit presque exclu-
sivement au droit au vol pour l'individu
qui se trouve dans le besoin. Le socia
lisme tel que nous le connaissons en
Belgique veut, au droit au vol, substi-
tuer le droit a l'existencepar le travail:
l'Etat prenant les mesures nécessaires
pour garantir a chacun le travail qui
lui fera gagner son pain, et intervenant
par les assurances sociales dans l'inté-
rêt de ceux a qui le travail est impos
sible.
Des deux conceptions, laquelle mène
le plus directement a l'anarchie
Nous le demandons a ceux qui, Di
manche dernier, se sont ou se seraient
jetés dans les bras des cléricaux pour
éviter les horreurs que les papiers clé
ricaux prédisaient en cas de succès des
socialistes.
Nous est avis qu'ils ont fait comme
Gribouille, qui se jetait a l'eau de peur
d'etre mouillé par la pluie.
Le parti catholique sera antisocia-
liste aussi longtemps qu'il y trouvera
un intérêt électoral il deviendra so-
cialiste quandil jugera que c'est plus
sur pour conserver l'assiette au beurre.
Et il ne nous étonnerait guère de le
voir, dans vingt ou trente ans, préten-
dre au monopole de ce collectivisme
qu'il conspue aujourd'hui par des
moyens plus vigoureux qu'honnêtes.
Ph. de C.
Une Expedition sur le
IInnt-Ail.
Lorsqu'on demande aux gens de
l'Etat du Congo et aux ministres bei
ges Est-il vrai que l'Etat du Congo
prépare une expédition sur le Haut-
Nil ils vous répondent c'est
du roman, il n'y a rien de pareil dans
l'air.
II parait cependant qu'il y a quelque
chose dans l'air, que l'Etat du Congo,
de compte a demi avec l'Angleterre,
préparerait une expédition vers Khar
toum, et que ce serait a la direction de
cette expédition que seraient employés
la plus grande partie des officiers et
sous-officiers beiges embarqués en si
grand nombre pour l'Afrique depuis
quelques mois.
L Eclair, de Paris, donne a ce sujet
les détails suivants
Pendant que les Anglais se prdparent a
reprendre, des que la saison sera favorable,
Feuilleton du journal aLaLutte-De Strijd,,
JEAN CHALON.
Un friste matin de Mars embrumait B. sur
S. la valide disparaissait dans uu brouillard
froid les arbres nus ruisselaient. Le passage
des charrettes sur les chemins creusait des or-
nières pateuses. Dans Ie lointain, un orgue de
Barbarie recommencait interminablement le
Torréador de Carmen, et toujours au même
endroit s'arrêtait brusquement, détraqué.
Jacques et Hélène déjeünaient, seuls tous les
deux, en silence. Leur était venue l'inaccoutu-
mance de se parler, depuis tantd'anndes qu'ils
ne se souvenaient plus. Les yeux rougis
d'Hélène portait la trace de larmes récentes.
Jacques oubliait de mangerson regard vague
ne fixait aucun objet.
Oil done est Georgette ce mati n deman-
da-t-il. Comme elle tarde a descendre 1
Sans doute a la première messe, répon-
dit Hélène, mais si bas qu'elle semblait se
parler it elle-même.
Antoinette 1 cria Jacques, pris de je ne
sa's quelle inquietude allez done appeler ma
demoiselle.
On entendit la servante monter et frapper.
Monsieur, dit-elle, revenant aussitót, elle
ne rdpond pas
Ca mère se prdcipita. Jacques se leva
anxieux.
Tout de suite, en haut, Hélène se lamenta
Elle est partie Le lit n'est pas défait.
Le jour de sa naissance, murmura
les opérations militaires contre les Dervi-
ches, l'Etat inddpendant du Congo se dispose
de son cötd a jouer un role actif sur les der
rières de l'ennemi.
L'accord prdcédemment signale entre le
roi Leopold de Belgique et lord Salisbury en
vue d'une cooperation militaire de l'Etat in
ddpendant du Congo contre les Derviches ne
peut plus être sérieusement mis en doute.
C'est ainsi que la Société beige du Haut-
Congo vient d'amener a Stanley-Pool pour
les mettre a la disposition de la disposition
de l'Etat inddpendant six vapeurs qu'elle
lui avait loués. Ces vapeurs doivent servir a
transporter rapidement les troupes du Congo
dans le bassin supérieur du fleuve pour leur
permettre ensuite d'arriver facilement sur
le Haut-Nil.
L'armde congolaise, qui se composait a la
fin de 1895 d'environ 6,000 hommes, fut
portée a 8,500 hommes en vue des opera
tions militaires projetdes. A ce chiffre il faut
ajouter 680 hommes que les Anglais permi-
rent de recruter dans leur colonie de Lagos.
Cela fait done un effectif d'environ 9,000
hommes que le major Dhanis, commandant
en chef du corps expdditionnaire destine a
opérer sur le Haut-Nil, aura sous ses or-
dres. Des le commencement de cette annde,
le major Dhanis s'est rendu dans l'Oubanghi
et l'Ouelld pour y organiser ses troupes. II
n'attend plus que l'arrivde des derniers ren-
forts et des approvisionnements que trans
portent les vapeurs loués a la Société beige
du Ilaut-Congo pour commencer sa marche
vers le Haut-Nil.
Qui paiera la note Ge sera l'An
gleterre, aurait dit un représentant
clérical au congophile Journal de Mons.
Ce qui n'empèche pas ce journal d'a-
jouter
Comment le Congo pourrait-il preparer
une expédition aussi formidable sans que
personne n'en süt rien a l'exception' de ce
parlementaire Ce qui est vrai, c'est que le
baron Dhanis a été particulièrement chargé
par le roi de mettre la frontière Nord-Est
de l'empire a l'abri d'une invasion mahdiste.
Certaines stations ont été fortifiées, d'au-
tres déplacées et rebaties dans une situation
meilleure.
Si les Derviches recommencent leurs in
cursions d'il y a deux ans, ils seront recus
avec tous les honneurs qui leur sont dus.
Pour armer ces postes avancés, des canons
ont été nécessaires de la sans doute le
bruit répandu de la marche sur Khartoum.
Conclusion En prêtendant que, quoi qu'il
arrive, aucun crédit supplémentaire ne sera
plus présenté en faveur du Congoles candi-
dats ministériels se sont avancés beaucoup.
C'est toujour» la même politique mesquine,
manquant de franchise et de sincérité et
lachant pied a la première attaque
Voyez-vous percer le bout de l'oreil-
le Le maintien du gouvernement clé
rical n'est pas sitöt assuré qu'on essaye
de préparer l'opinion publique a une
Jacques. Juste, vingt et un ans 1 Oh elle est
bien conseillée.
En ce moment, le curé, sans bruit, parut
il n'avait ni sonné ni frappé, gardait son tri-
corne sur la tête, habitudes prises cbez les
paysans.
Ma fille s'écria Jacques. Elle est morte 1
Rassurez-vous, monsieur, dit le prêtre
de sa grosse voix votre fille se porte trés
bien. Elle m'a prié hier soir, en me quittant
après une confession générale, de vemr sans
aucun retard vous dire qu'elle entrait au cou-
vent.
Jacques, devenu terrible, s'appuyait de ses
deux mains crispées au dossier de la chaise. II
fit un seul mouvement, et la chaise se brisa
net. Si calme d'habitude, jusqu'a cette heure
maitre de lui, ayant su renfermer sous son
front les révoltes de sa volonté, en ce moment
il ne se possédait plus. Le curé recula d'un
passon énorme corps remplissait maintenant
le cadre de la porte.
Oui, monsieur, eontinua-t-il, chez les
carmélites de N. La grace l'a touchée et l'es-
pritdu Seigneur est avec elle. Vous aurez une
saintedans votre familie elle priera et ïnter-
cédera pour vous...
Le prêtre parlait en nasillant un peu il ci-
tait maintenant les textes qui bourdonnaient
rauques, dans le cerveau de Delmas. Ni l'un
ni l'autre ne faisaitde geste vif, et aucun éclat
de voix ne s'entendait.
A l'étage, Hélène et Antoinette pleuraient.
L'ingénieur étendit la main et décrocha du
mur un marteau minéralogique, k tête d'acier
lourde et tranchante.
Savez-vous, dit-il au curé, que je vais
vous tuer
Je ne vous ai rien fait, répondit le prêtre.
Vous étiez le confesseur de ma femme et
de ma fille vous avez abusé de votre influence
sans bornes sur ces deux ames, l'une innocente
et simple, l'autre faible et ignorante-; vous
avez détruit ma familie et mon bonheur. Au
lieu de la paix que vous nous deviez, vous
avez apporté dans votre robe la lutte, la dis-
corde, l'irréparable. Et vous venez vous-même
me raconter cela tranquillement, en crachant
du latin 1
Cependant Jacques marchait, faisant le tour
de la table qui se dressait entre eux.
Me tuer? dit le curé. Soit 1 un assassinat
alors, car mon caractère sacré défend la résis-
tance.
Delmas laissa tomber son marteau.
Vous n'êtes done pas soul ce matin, cria-
t-il k la face du prêtre, ou bien vous avez peur
du tribunal correctionnel et du pain sec des
trappistes
Et il se jeta sur son ennemiavec une force
que la colère décuplait, il le saisit par le col-
let, qu'il tordit rageusement pour serrer le
cou, lui fit faire un demi tour sur place, et le
poussa sans le lacher. Les bras herculéens du
prêtre ne pouvant s'accrocher a rien sur les
murailies lisses, ni saisir l'adversaire, restaient
inutiles et battaient l'air pendant que sa face
congestionnée devenait violette dans le ves
tibule, les deux hommes passèrent comme un
coup de tempête. Une porte vitrée qui fermait
le chemin fut défoncée, et ils la traversèrent
semant les éclats de bois, les fers tordus, les
débris de verre qui tintinnabulaient sur le dal-
lage presque au même instant, la poigne
étau de Delmas s'ouvrit, et le curé se vit étendu
de son long, face contre terre au milieu du
chemin, englué dans la boue profonde.
Sur le seuil, l'ingénieur, les bras croisés,
l'atlendait. Mais, pour la première fo's de sa
vie terrassé, sans répondre, il se releva piteux,
ramassa son tricorne, et de son mouchoir
rouge k carreaux s'essuyant la figure, il s'éloi-
gna.
Sur l'escalier, la servante bassinait d'eau
fraiche le front de sa maitresse évanouie.
Le couvent des Carmélites de N. possède en
pleine ville un immeuble couvrant plus d'un
hectare maïs enclavé dans un vaste paté que
ne traverse aucune rue, il montre seulement
au public la facade de sa chapelle et la porte
d'entrée de la communauté. De grosses ferru-
res du siècle dernier garnissent celle-ci, qui
est large et basse d'un seul vantail, peinte en
jaune sale. Un judas solidement grillé peut
bayer vers le milieu par-la, avant de tirer le
.verrou, on regarde les arrivants. Ceux qui par
hasard passent dans la rue au moment oü la
porte s'entr'ouvre, apercoivent au dela d'un
corridor, en pleine lumière dans la cour qu'elle
encombre, une haute rocaille, genre Blaton-
Aubert, portant quelque verdure et une vierge
en porcelaine.
Georgette vivait la, sous l'habit des carméli
tes, se conformait de tous points k la règle de
la communauté.
Un jour, k l'aube, deux religieuses étaient
entrées sans bruit chez la novice la porte
ne pouvait se fermer que par un loquet de bois
l'une prestement avait déroulé les cheveux
de mademoiselle Delmas, et l'autre ayant dit
ces seuls mots Par oulre de notre révérende
mère supérieure, la première avec des ciseaux
grossiers avait abattu la tresse énorme et lour
de. Elle l'avait abattue maladroitement, s'y
prenant a cinq ou six fois et faisant des lignes
blanches ou l'on voyait Ia peau. La tresse, sur
les dalles oü elle gisait, avait semblé vivre en
core, et palpiter, pendant qu'un gai rayon de
soleil tombant par la fenêtre faisait briller l'a-
cier des ciseaux.
Sur la pauvre tête mutilée, la soeur avait
posé la coiffe, puis le voile, et toutes les deux
s'étaient retirées marchant comme des fantö-
mes sur leurs semelles molles.
Georgette n'avait pas écrit a ses parents et
n'en avait recu aucune nouvelle. Pour le cou
vent, la familie n'existe qu'k un point de vue,
l'héritage. la suite au prochain kuméro.
PAR
SUITE.