A rOrphelinat defilles Un scandale. Encore l'hospice de Locre. Minimum de salaire. La disparition des classes moyennes Conseil de Prud'hommes. La démocratie chrétienne Ph. de C. Le Journal qui, comme chacun le sait, met taut d'empressement a entre- tenir le public de nos établissements charitables ne pourrait-il pas nous ren- seigner sur ce qui s'est passé Mercredi 15 Juillet au soir, rue des Pauvres Fil- les?Nous ne connaissons pas le tin mot de l'histoire et voudrions être fixés II paraitrait que la supérieure de l'Orphelinat aurait ce soir la fait aver- tir plusieurs parents du départ de leurs enfants pour l'bospice de Locre. Les parents seraient allés a 8 1/2 heures réclamer leurs enfants, ne prétendant pas qu'ils aillent a Locre. Tout cela ne seseraitpas passé sans avoiramené une certaine agitation dans cette rue paisi- ble. La supérieure de SteElisabeth aurait poliment éconduit les protestataires en les renvoyant au conseil dss hospices. Tout ce que nous avons pu constater c'est qu'un omnibus est allé a 4 heures du matin stationner devant la porte de l'Orphelinat et que, six enfants y sont montés entourés par des religieuses. Ce départ matinal nous semble un peu insolite. D'aucuns disent que ces enfants sont envoyés a Locre par ordre du médecin pour remettre l'état délabré de leur santé. Encore faudrait-il, nous semble-t-il, qu'on consulte les parents. L'a-t-on fait That is the question D'autres disent que c'est la le com mencement d'un exode vers Locre et que tinalement l'établissement de la rue des Pauvres Filles serait afiecté a une autre destination. Laquelle At- tendons pour j uger de la question que le Journal TYpres nous ait éclairé. Disons pour finir que des parents ont demandés a être entendus par le con seil des°hospices. Les actes de vandalisme commis la nuit du 12 au 13 Juillet (sonnettes ar- rachées, plaques et enseignes enlevées, reverbères cassés, statue Vandenpeere- boom tournée en dérision) auraient pour auteurs, d'après ce que l'enquête aurait établi, non des sous-olficiers, mais des officiers ólèves de l'Ecole d'é- quitation. II parait que ces affaires auraient bientót leur dénouement devant le con seil de guerre. D'après certains bruits qui courent en ville, il serait question de réaft'ecter a son ancienne destination l'établisse ment de Locre appartenant aux Hos pices de notre ville. On sait que les vieillards de l'hospice de Locre ont naguère, (grace aux efforts de M. Le- leup), été transférés au Bagijnhof et au Nazareth. Dans le peuple existe une certaine prévention contre eet hospice de Locre, plus ou moins fondée. En tous cas les vieillards qui en seraient les pension- naires, étant éloignés de leur familie et leurs connaissances, cette mesure con8tituerait une sorte de punition et serait fort mal accueillie par les ou- vriers. Nous avons done de la peine a croire au bien fondé des bruits qui circulent. Seraient encore envoyés a Locre, les quelques pauvres qui, sans être pen- sionnaires des hospices, jouissent de la faveur de pouvoir aller manger une fois par jour soit au Bagijnhofsoit au Nazareth. Un bon démenti, s. v. p. Nous empruntons a la Revue de Tra vail (n° de Juillet 96) quelques rensei- gnements relatifs a l'introduction du minimum de salaire dans les cahiers des charges des adjudications publi- ques.(l) (I) Voir pour d'autres reriseignements sur le même sujet nos numéros du 23 Avril et du 2 Mai. A Ooiivtvjii. MM. les conseillers Yander Mens- brugghe, Driesschaert et Kerkhofs ont déposé au conseil communal de Courtrai, les propositions suivantes concernant l'exécution des travaux pu blics de la ville de Courtrai 1®) lis demandent que l'administra- tion communale veille a ce qu'il soit payé aux ouvriers employés a ces tra vaux, que ce soit ou non en entreprise, les minima de salaires suivants Aux charpentiers, tailleurs de pierre, magons, plafonneurs, peintres, forge- rons, ferblantiers. plombiers 35 cen times l'heure aux terrassiers 30 cen times l'heureaux aides-magons et aides-plafonneurs27 centimes l'heure. »2°) Se rendant compte que le salaire d'un demi-ouvrier (et sous ce titre ils ne comprennent pas les apprentis) dé- pend de son habileté professionnelle et qu'il ne peut done être fixé par une mesure genérale, ils demandent toute- fois pour éviter les abus, que le nom- bre de demi-ouvriers soit limité comme suit Pour 1 a 3 ouvriers on ne pourra em ployer plus d'un demi-ouvrier Pour 4 a 6 ouvriers on ne pourra em ployer plus de deux demi-ouvriers, et ainsi de suite. 3°) Ils demandent qu'il soit stipulé que pour les ouvrages faits pour comp te de la ville par entreprise, les ou vriers soient pay és en présence d'un surveillant dólégué par l'administra- tion. 4°) Pour ces travaux, l'entrepre- neur sera tenu de tenir un carnet indiquant le salaire hebdomadaire de chaque ouvrier, qui sera contresigné au moment de la paie par l'ouvrier et le surveillant. n 5°) Le sous-entrepreneur est sou mis aux mêmes obligations que l'entre- preneur principal. 6°) L'entrepreneur sera tenu d'as- surer contre les accidents tous les ou vriers employéssans cette assu rance, l'ouvrage ne pourra être com mence. 7°) Le salaire minimum sera payé aussi bien aux ouvriers employés pour eet ouvrage dans les ateliers de l'en trepreneur qu'a ceux travaillant sur les lieux. 8°) En cas ou il serait démontré que l'adjudicataire n'a pas payé a ses ouvriers le salaire minimum fixé, il sera la première fois passible d'une amende de 25 fr. par semaine et par ouvrier lésé. En cas de récidive, en sus de la pé- nalité ci-dessus, l'administration pren- dra un arrêté excluant pour l'avenir eet entrepreneur de toutes les adjudi cations de travaux communaux. A Mons. II y a déja quelques mois que M. Georges Heupgen (2) a saisi le conseil communal d'une proposition d'inscrire cette réforme dans tous les cahiers de charges se rapportant aux travaux de la ville. Une commission spéciale a été nom- mée dans le sein du conseil et elle vient de déposer un rapport qui sera pro- chainement discuté. Ce rapport conclut a établir, pour toute adjudication de travaux a faire pour le compte de la ville de Mons, une unité de temps et une unité de salaire minimum que l'entrepreneur sera tenu d'observer envers les ouvriers employés a ces travaux. Les unité3 en question seront déter- minées d'après les bases suivantes 1° barèmes adoptés contradictoirement par lea patrons et ouvriers groupés en unions ou en syndicats professionnels 2° en l'absence de ces barèmes, par le salaire généralement payé a Mons a un ouvrier moyen, dans les travaux privés du même genre. Le reste du rapport propose diverses mesures préventives ou pénales pour assurer l'efficacité de cette réforme et empêcher les fraudes que voudraient pratiquer les adjudicataires. En même temps que le minimum de salaire, la commission spéciale a voté les principes suivants 1° assurance contre les risques d'accidents du per sonnel ouvrier de l'administration communale (service des eaux, de la voirie, des égouts, etc.) 2° affiliation de ce personnel a la caisse de re traite. (2/ Couseiller communal progressiste. (N. D. L. R.) A la Loavière. Dans sa séance du 2 Juillet cou rant, a l'occasion de la construction d'une nouvelle école primaire, le conseil communal de la Louviere a voté, a titre d'essai, 1'insertion du rnininum de salaire dans le cahier des charges. Le taux de l'heure de travail est établi comme suit 40 centimes pour les menuisiers, magons, charpen tiers, plafonneurs 36 centimes pour les terrassiers. Les couvreurs recevront 40 centimes et les peintres 37 centimes. Afin de juger de la difference des prix d'adjudication, les entrepreneurs devront déposer deux soumissions l'une établie avec le minimum de sa laire, l'autre calculée sans cette me sure. La Revue du Travail de Juin 1896 pu- blie (p. 594) le tableau des travaux des conseils de prud'hommes en 1895. Nous y relevons les chiffres suivants, qui concernent le conseil des prud'hommes d'Ypres. I. Contestations de la compétence du conseil 1°) entre chefs d'industrie et ouvriers 48 2°) entre chefs d'industrie 1 II. Contestations en dehors de la compétence du conseil 1°) entre ouvriers 4 2°) entre chefs d'industrie et ouvriers 41 3°) entre chefs d'industrie 3 Total 97. A. Affaires coDciliées 80 B. Affaires non conciliées 17 se décomposant comme suit 1°) Affaires jugées 7 2°) Affaires restées sans suite par le fait des parties 8 3°) Affaires pendantes 2 Ce n'est pas seulement en Belgique que des prêtres catholiques ont eu as- sez d'mdépendance pour oser dire que tout n'est pas pour le mieux sous le plus clérical des gouvernements, assez de désmtéressement pour oser procla- mer que tout n'est pas parfait lorsque le clergé est gorgé de subsides. Le même phénomène se présente dans un pays aussi clérical que la Bel gique l'Autriche. En Galicie s'est trouvé un prêtre, Stojalowski, pour prendre en mains la cause des malheureux paysans gali- ciens, leur donner la conscience de leurs droits et de leur misère, et les or ganiser pour les conduire a une amé- lioration de leur sort. Tout comme les prêtres démocrates de Belgique, et plus qu'eux, l'abbé Stojalowski s'est trouvé en butte a tou tes les persécutions réactionnaires, a toutes les condamnations de ses supé rieurs ecclésiastiques. On l'a mis en prison pour ses idéés et sa propagande, et a plusieurs reprises, comme pas mal de propagandistes socialistes en Belgi que on l'a fait blamer par son évêque, par le nonce du Pape, qui a désapprou- vé sa tactique sans s'avancer quant au fond (histoire de ne pas se compromet- tre par un avis franc). Rien n'y fait. Contrairement a l'abbé Pottier,retiré de la politique militante, et a l'abbé Daens, a qui les persécu tions ont fait perdre de son ardeur combative, l'abbé Stojalowski continue la lutte il continue a éveiller la con science endormie des paysans galiciens; et c'est ce qui excite contre lui tous les conservateurs et réactionnaires de tous pays. Le Courrier de Bruxelles, dont la hai- ne contre la démocratie chrétienne est typique, publie au sujet de l'abbé Sto jalowski l'article suivant, oü éclate la meme rage chrétienne dont a été nour- suivi l'abbé Daens P Le trop fameux abbé Stojalowski con tinue a pas précipités sa raarche vers l'abi- me. Aucun avertisseroent, aucun ordre de ses supérieurs n'a pu l'arrêter. II y a trois jours, il développait son pro- gramme dans une reunion de paysans en Galicie. Le P. Baleni, jésuite, prit la paro le et, apres avoir reconnu l'utilité de Ia ligue agraire des paysans, déclara que cette ligue etait detournée de son but par l'abbé Stoja lowski, qu'il qualifia d'ecclésiastique rebel! indigne de porter la soutane. 1 Ce jugement severe est malheureusemeilf justitie par un programme publié sous fotJ de brochure par l'agitateur démocrate. 8 Les auteurs du mal social, dit-il, sont 1 èvêques et les prêtres, paree qu'ils prennent parti pour les riches et ne cherchent eux- mêmes que la richesse. Lasalle et Rar| Marx, sont les envoyés de Dieu, qui lesa suscités afin que ces ennemis de la religion fissent honte aux ministres de Dieu oubliiUx des commandements divins, et afin qn'jis remissent en honneur le travail, dont on ne connaissait plus la dignité. Aussi conviendrait-il d'établir l'autonomie de l'Eglise et de confier le choix de ses mi nistres a l'élection des fidèles. Telles sont, en résumé, les idéés émises par l'abbé Stojalowski. II faut confesser que depuis un an, il a fait du chemin dans la voiè ou il est entré un peu par sa faute, beaucoup par la faute de ceux qui 1'encouragea.ient en lui affirmant que plus un prêtre est démo- erf te, plus il est d'accord avec les enseigne- ments du pape actuel comme ils disent, et qui le lancaient en avant pour savoir a peu pres jusqu'ofi on pouvait aller sans acci dent. Aujourd'hui ce pauvre Stojalowski peut entendre ses amis d'il y a un an s'écrier qu'il mérite l'excommunication. Cependant c'étaient eux qui le poussaient et le cou- vraient de fleurs toutes les fois qu'il venait faire de la prison politique a Yienne, ce qui lui arrivait comme on sait, plus souvent qu a son tour. On lui assurait qu'il était simplement cn butte aux intrigues du clan Schcenborn n et de la coterie aristocratique de l'épis- copat, mais que Rome était avec lui. II méditait sur ce thème et se montait la tête tout seul en prison il en sortait plus fougueux que jamais, stupéfait de se voir blamé partout, désorienté, ahun, furieux, en appelant au Nonce contre les évêques, a Rome contre le Nonce, bien pres d'en appe- ler a Diou contre Rome et tout a l'heure au diable contre Dieu. II est certainement a blamer, plus encore a plaindre, mais il n'est en cette affaire ui seul a plaindre ni seul a blamer. Que sera-ce quand les paysans beiges auront ouvert les yeux sur leur situa tion, quand ils réclameront des remè- des énergiques a leur situation, quand ils ne se contenteront plus d'emplafas? inefficaces pour eux mais qui améfic- rent la bourse de leur propriétaire II se trouvera peut être de nouveaux abbés Daens pour les conduire la, et pour ne se laisser arrêter par aucune persécution. De quelle samte rage k Courrier de Bruxelles et ses pareils ne les poursuivront-ils pas A moins, ce qui est bien possible, que des considérations électorales n'aient amené alors le Courrier de Bru xelles a se déclarer plus collectiviste qu'Anseele et plus Daensiste que l'ab bé Daens, pour garder a ses amis le monopole de l'assiette au beurre. Le journal Maas en Kempenbode, de Maeseyk, qui passe pour être inspiré par M. Helleputte, constate, avec chif fres a l'appui, la disparition de la pe tite bourgeoisie en Allemagne. Par pe tite bourgeoisie, il entend les patrons et artisans travaillant pour leur propre compte. II publie le nombre de ces patrons et artisans travaillant pour leur compte (done propriétaires de leurs in8^ru7 ments de travail) pour les années 1845 et 1895, et par 10,000 habitants. En 1845 En 1895 Boulangers 28 12 Bouchers 19 19 Cordonniers 151 99 Vitriers 10 4 Menuisiers 63 19 Tonneliers 26 Serruriers 31 5 4 4 3 d et plus, malgré l'excellence de l'enseigner"e^ professionnel en Allemagne, ajoute Maa Kempenbode. j Peut-être la situation n'est-elle pa8^ mauvaise en Belgique, nous manq de chiffres comparatifs mais en tou ici aussi la petite bourgeoisie rétrogr grands pas. Forgerons Garrossiers Cordiers Relieurs 10 10 8 20 Une diminution d'environ 265 p- c *->oCiCOCCigHX*-L»

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 2