Tribunal d'Ypres.
Nominations.
Théatre.
Au Journal d Ypres
AU
Le projet
du miuistre de la guerre.
mission ou les prescriptions do l'Eglise.
Dans ce cas, son droit est limité par le droit
de l'Eglise. Et si tin conflit delate entre les
deux puissances, si la société civile empiète
par ses lois et ses décrets sur les droits in-
contestables de la société religieuse, il n'y a
pas de doute, e'est l'Eglise que les catholi-
ques suivront. II vaut mieux obéir a Dieu
qu'aux homines la raison, comme la con
science, le proclame.
Dans le même article, la feuille epis
copale soutient qu'on ne saurait être
catholique sans encodrir de notre part
le reproche d'ultramontanisme.
M. Iweins, qui était un croyanfc, a
cependant démontré le contraire.
II est vrai que le Bien public le consi
der e peut-être comme un apostat. 11
est probable que ce journal a dü éga-
lement considérer comme atteint d'a-
postasie le Journal de, Bruxelles lui-
même, qui, au cours des fameuses
discussions entre civilistes et syllabistes
se sépara nettement de son fanatique
confrère. Gelui-ci avait proclamé la
nécessité de déployer désormais sans
voile le drapeau du Syllabus et de l'en-
cyclique Le Journal de Bruxelles ré-
pondit a cette parole audacieuse
K Cette attitude, nous ne la prendrons
pas. Nous n'avons pas le droit eonsti-
tutionnel d'aller déployer au Parle
ment le drapeau catholique dans les
termes de notre confrère. La tentative
serait folle et le conseil est perni
cieus. Et plus loin Mieux vaut se
séparer que s'égarer ensemble L'or-
gane qui avait traité la Constitution de
charretée d'ordures répondit Bon
débarras
On voit done que le Bien publicqui
pendant quelque temps s'est donné les
allures d'un ultramontain honteux,
reste incorrigible.
(Flandre Libérale).
Le Journal d) F'pres nous dédie un
nou vel article au sujet de M. Anseele
et du Vooruit. Le temps et la place nous
manquent pour l'examiner aujour-
d'hui. Ce sera pour la semaine prochai-
ne.
Les présentations suivantes ont été
faites pour la place de président au
tribunal d'Ypres, vacante par suite du
décès de M. Iweins
Pak la cour d'appel de gand
candidate M. Janssens de Bistho-
ven, substitut du procureur du roi a
Gand, par 11 voix contre 8 données a
Feuilleton du journal k'LaLutte-De Strijd,,
JEAN CHALON.
Enlre por la fcnêtre, doux soleil du prin-
temps, faiseur de lilas et de roses Entre et
baise ces bonnets et ces bas mignons ris
dans cette chambre pieine de la lumière do
rde fröle de tes rayons divins cel écroule-
ment du passé. Amène avec toi les senteurs
molles des épanouissements, doux soleil du
pnn'tcmps, et acbèvc les éclosions des roses
et des lilas.
Jacques un matin vit one troupe nom-
breuse de ses ouvriers monter en bon ordrc
le ehcmin qui les amenait chez lui il des-
cendit a leur rencontre, et de suite on s'ex-
pliqua. L'usine avait organise une souscrip-
tion pas un homme n'avait refuse de ver
ser une petite pièce blanche alors s'était
formée une deputation tous seraient venus
jusqu'au dernier, s'il avait élé possible d'a-
bandonner pendant une lieure fourneaux et
machines... Ces braves gens avaient mis
leuts plus beaux vêtements et chacun por-
tait au bras un nceud de crêpe. Le doven
de la troupe offrit a l'ingénicur un grand
album on avait fait venir le meilleur
photographe de Bruxelles représentant
différents aspects de l'usine, les ouvriers en
groupes selon los ateliers auxquels ils appar-
tenaienl, et les portraits des plus anciens, de
ceux qui se trouvaient aux Laminoirs depuis
un quart de siècle. Dans son rude et simple
langage, le vieux forgeron essaya de. dire qucl-
ques mots il pariait au nom de ses compa
gnons ensemble ils n'avaient qu'une amc et
qu'un settl coeur lorsqu'il était question de
M. Yandaele et 1 a M. Biebuyck, ces
deux derniers juges au tribunal d'Y~-
pres
j?e candidatM. De Busscker, substi
tut du procureur du roi a Gand, par 13
voix contre G données a M. Biebuyck.
Par le conseil provincial de la
for candidalM. Biebuyck, par 45
voix contre 7 données a M. Janssens de
Bistkoven, 1 a M. Ollevier et 2 a M.
D.uj ardin;
2e candidat. M. Dujardin, juge au tri
bunal de Courtrai, par 35 voix contre
14 données a M. Janssens de Bisthoven,
1 a M. Waelbroeck, 1 a M. Biebuyck,
2 a M. De Busscher, 1 a M. Vandaele
et 1 a M. Liebaert.
M. Stalmans, agent du trésor a
Ypres, est nommé en la même qualité
a Courtrai.
M. Van Humskerke, ler commis a
l'administration de la trésorerie et de
la dette publique, est nommé agent du
trésor a Ypres.
M. De Vliegher, conservateur des
hypotkèques, a Ypres, est nommé en
la même qualité a Courtrai.
li'anü des femmes.
La troupe de comédie franqaise du
Théatre Mmard de Gand, sous la direc
tion de M. Paul Esquier, nous a donné
Mercredi une représentation qui n'a
fait que confirmer l'excellente impres
sion produite par cette troupe quinze
jours avant.
Cette fois, le spectacle comportait
une des pieces les plus importantes de
Dumas fils, une des trois ou quatre que
les critiques portent au premier rang
dans son oeuvre une de celles aussi oü
la thèse apparait le moins, oü. le public
peut suivre Paction, trés mouvemen-
tée, sans être distrait de son pur plaisir
esthétique par des raisonuements tou-
jours iugénieux, mais parfois spécieux,
destinés a attirer son attention sur l'un
ou l'autre vice des moeurs de notre
siècle. C'était un spectacle hautement
littéraire, fort goüté du public nom-
breux qui l'écoutait.
L'interprétation n'a pas été pour peu
de chose dans le plaisir du public.
Mme Wilson-Esquier, dont il devient
banal de faire 1 eloge sans réserves,
s'est montrée une fois de plus l'excel
lente comédienne qu'elle est. Tout
chez elle, gestes, attitudes, timbre de
la voix, regard, tout concourt a don-
monsieur le directeur Delmas. Ah pour le
conserver, ils renonceraient volontiers a un
mois de paie, et ils ne mangeraient plus que
des pommes de terre. Eux tous, corame une
grande familie, perdaient leur père. L'humble
cadeau qu'ils le priaient d'accepter et d'em-
porter la-bas, afin de ne pas les oublicr, cha
cun y avait contribué, et monsieur Delmas
trouverait sur les dernières pages leurs buit
cents noms écrils par eux-mêmes.
Je voudrais, dit l'orateur en terminant,
expliquer mieux ce que je pense, et en plus
beau langage; jc ne saurais pas. C'est du coeur,
voilé, et les camarades aussi. Ah monsieur
l'ingéiiieur, monsieur Delmas Vous avez été
si bon pour nous vous avez doublé l'usine, et
fourni du pain a des centaines de families...
Jacques leur serra la main a tous.
Mes braves compagnons, it-il, mes
amis, voire démarche si spontanée me touche,
m'émeut. Je ne puisassez vous remercier. Vous
èles honnêtes et vaillants je suis fier de vous
avoir commandés, fier de vingt années de tra
vail en common. Dans toutela Basse-Sambre,
on ne trouverait pas une armée d'élitc comme
la vótre. Non, certes, je ne vous oublieiai pas.
Votre album me sera un souvenir précieux, le
plus beau que vous pouviez me donner. Cha-
que fois que je le feuilleterai, une same emo
tion me fera battre le coeur je me reverrai
au milieu de vous, les jours les meillcurs de
ma vie repasseront devant moi. Dites bien
aux camarades... mais non, je veux le leur
dir.; moi-même, que si j'ai été parfois sévè-
re et dur pour eux, cependant j'ai toujours ta-
chéde concilicr riiumanité avec les exigences
du service. J'espère vous avoir toujours donné
l'exemple de la fierté vis-a-vis de soi-même,
avec laquelle on peut s'endormir content...
l'exemple de la ligne droite...
Ensemble ils burent, maïs sans joie, quel-
ques bouteilles de vin de Champagne, puis les
ouvriers ramenèrent Delmas a l'usine. Une
dernière fois Jacques parcourut ces ateliers
ner au personnage de Jane de Siuierose
un air de vie et de naturel auquel les
meilleures artistes n'arrivent pas tou
jours.
Même élogea faire de M. P. Esquier,
le raisonneur M. de Byons, qui tient
les ücelles de la pièce et les manie avec
une dextérité merveilleuse. M. Esquier
a supporté avec aisance ce röle écra-
sant, et a donné a l'assez artificiel per
sonnage qu'il représentait l'air vivant
sans lequel M. de Ryons deviendrait
insupportable.
II faut le geste simple, la voix natu
relle a ce M. de Ryons aux raisonue
ments si subtils et si spirituels M.
Esquier les lui a donnés M. de Ryons
doit lui en être reconnaissant.
A cóté de ces deux principaux röles,
les autres artistes formaient un ensem
ble auquelatteignent rarementlestrou
pes de province. II faudrait citer tout
ie monde, car tous ont droit a leur
part d'éloges.
G'est avec plaisir que le public a ac-
cueilli l'annonce du spectacle du Mer-
credi 4 Novembre Jean-Marie, drame
d'André Theuriet, et les Trois épiciers,
pièce comique.
Aucun amateur de théatre ne vou-
dra y manquer. R.
Sous ce titre, la Rêforme du 21 Octo-
bre publie les renseignements ci-des-
sous, les premiers renseignements dé-
taillés que Ton ait sur ie projet que M.
Brassme compte déposer, ou tout au
moins avait, il y a quinze jours, l'in-
tention de déposer. Ges projets sont-
ils déiinitifs ün le saura bientöt.
Un de nos amis, qui a pu prendre con-
naissance dernièrement du projet de reorga
nisation militaire que le general Brassine
tiendra sous le boisseau, a-t-il dit, pendant
une dizaine de jours encore, nous envoie,
au sujet du fameux document, le résumé
qu'il a pu en faire.
Nous croyons utile de dire que ce corres
pondent est tres compétent en questions mi-
litaires.
a Ce projet, nous écrit-il, le voici dans
ses grandes lignes. II contient évidemment
des mesures excellentes, mais nous pen
sons qu'il pêche par la base et qu'il,.. ne
passera pas.
Le service militaire (milice) serait im
pose personnellement a tout Beige ayant at
teint l'age de vingt ans et ne rentrant pas
dans une des categories d'exemption ou d'a-
journement a détermirier par la loi.
dont il avait dirigé la vie, pei'fectionné les
rouages le souffle de son cerveau les avait
places au premier rang parmi les laminoirs
rivaux. 11 vit tous les ouvriers et leur paria,
distribuant de bons conseils, les exhortant a
aimer leur familie, leurs enfants, a travailler
avec courage, a fuir l'ivrognerie, non par
crainte de la loi, mais par dignité. Une der
nière fois, il s'assit dans le grand fauteuil de
son bureau et a plusieurs reprises il ouvrit et
ferma les yeux, pour se graver dans Ia mémoi-
re les moindres détails des objets qui l'entou-
raient.
Alors il se rendit chez son viel ami Berlin.
La familie était rassemblée pour le goüter
restaient encore au logis cinq garqons et trois
filles, les derniers venus cette jeunesse, sous
la présidence du père et de la mère, ne sem-
blail pas s'ennuyer. Grace a une solide consti
tution, grace aux soins éclairés du médecin,
tous les enfants de Claude vivaient, florissants
de santé. Les trois ainés avaient déjii choisi
leur carrière, s'étaient envolés du logis pater
nel, marchaient résoliiment au but leur soeur
mariée attendait familie a son tour, Bertin al-
lait devenir grand-père Annie, un peu épais-
sie seulement, paraissait jeune encore.
Jacques entra et s'assit sans parler.
Tu pars toujours demain lui demanda
Claude.
Demain, répondit Jacques.
Allonsun peu de courage, voyons, s'é-
cria le médecin on n'en meurt pas Si je
n'avais cette marmailie a soigner, je m'en
irais avec toi. Oh je ne dis pas qu'un jour
ou l'autre, quand its n'auront plus besoin de
moi, et si Annie veut bien...
Oui, mais, interrompit Jacques, alors tu
dois te hater combien d'années ai-je encore
devant moi
Ne te fais done pas vieux avant l'age
répondit le doeteur. Le nouveau monde t'infu-
sera un sang nouveau... tu es de ceux dont
l'énergie dépasse la riorme vulgaire. Tes che-
Des dispenses d'une partie du service se-
raient aecordées dans certains cas spéciaux
a determiner. (Suivent une série de cas.
Crions ic.iCasse cou
Durée du terne
de service
Le temps de service serait flxé comme
suit pour toutes les armes Douze années,
dont huit dans l'armée active et quatre dans
la réserve. (1)
La presence sous les drapeaux serait fixée
comme suit pour Vinfanterie de ligne
Pour les trois cinquièraes du contingent
affeeté a cette arme, neuf mois consécutifs,
pour los deux cinquièmes restants, cinq
mois consécutifs (non compris le terme des
rappels annuels). (2)
La réparrition en deux categories se fe-
rait par voie de tirage au sort avec cette
réserve que certaines catégories de miliciens
feraient de droit partie du contingent de
présence a terme de service réduit.
Des mesures seraient prises pour que
l'instruction militaire puisse être donnée en
partie dans les écoles. Des instructeurs (an
ciens sous-officiers, ex-sous-officiers, etc.)
seraient désignés dans cliaque chef-lieu de
canton militaire (siège d'une brigade de gen
darmerie) pour donner Ia première instruc
tion aux jeunes gens adultes qui en feraient
la demande. A l'arrivée au corps, les mili
ciens faisant preuve d'une instruction mili
taire suffisante verraient leur terme de pré
sence sous les armes réduit de neuf a cinq
mois (pour la période d'instruction). (3)
Rémiinération et
prestation
Une large remuneration serait octroyée
aux families nécessiteuses pendant la durée
de présence sous les armes.
La solde journalière actuelle serait aug-
mentée. Une taxe militaire serait créée dans
les conditions a determiner par la loi.
Li'avenir des ex
Des emplois civils seraient réservés aux
volontaires de bonne conduite ayant accom
pli un terme complet.
La solde journalière serait plus élevée
dans les troupes du génie et aux carabiniers.
Oéiiie et Carabiniers
La presence sous les drapeaux du génie
et dans les bataillons de carabiniers serait
fixée a douze mois consécutifs. Néanmoins,
ies bataillons de carabiniers seraient recru-
tés en majeure partie par des engagements
volontaires dont le terme de durée serait de
quatre ans.
(1) C'est un an de moins que maintenant
dans la réserve.
(2) Done, forte reduction du temps de pré
sence a la caserne.
(3) Donner la moitié de l'instruction mili
taire au chef-lieu de canton, c'est un achemi-
nement vers le système de la nation armée,
qui veut 1'y donner toute ou la donner dans
chaque commune.
veux blancs Eh lorsqu'il y a de la neige sur
le toil, le leu bride dans la maison, et ton cer
veau peut encore réussir de vaillantes entre-
prises.
Jacques tristement sourit et ne répondit rien.
Claude alia reconduire son ami jusqu'au
coin de la rue... un malade a visiter par-la...
mais ils ne se parlèrent plus...
Et Jacques s'éloigna sans se retourner.
Les adieux au pays, aux hommes et aux
choses, l'avaient brisé vieilli de dix ans, il
marchait un peu voüté quand il remonta chez
lui, le jour tombant.
Cette nuit-la, vers deux heures du matin,
les lumières élaient éteintes aux Lilas, tout se
taisait dans la maison, lorsqu'un grand coup de
sonnette retentit, brisant le silence. Hélène,
qui sanglotait insomnieuse sur son oreiller,
sauta debout, son coeur ne battant plus, et elle
criait
Georgette, Georgette Elle revient
O joie! Qui pouvait sonner a pareille heure,
sinon elle...? La première fois quron avait vou-
lu la fouetter nue en plein chapitre, elle s'é
tait révoltée sans doute, enfuie... le couvent
lachait sa proie.
Jacques, Hélène, Antoinette descendirent les
escaliers la porte fut longue a s'ouvrir, la
chaine longue a décrocher, paree que six mains
tremblantes se mêlaient sans pouvoir unir
leurs efforts...
Alors le beau rêve. de folie s'évanouit. C'é
tait un employé du télégraphe, apportant une
dépêche pour l'usine et il fallut chercher
l'encre et signer le regu, pendant que eet
homme attendait il avait compris pourquoi
la porte s'était ouverte avec si grand trouble,
pourquoi ces gens restaient la, hagards et blê-
mes. Et il s'excusait il n'aurait pas dü venir
a pareille heure; mais le service, les chefs... 1).
SUITE.
FLANDRE OCCIDENTALE t
..-..rna«isK)@<3sgaBasap~
LA SUITE ET KIN AU I'IIOCHAIN' NUMÉRO.
(1) En corrigeant les épreuves, je me suis demandé
Oü done ai-je lu eet épisode
Je l'ai retrouvé a la fin de Pêcheur d'Islande... ct je n ai
pas pu le courage dei'effaeer ici.