WêÈSÊMZ&i l'union fait la force. m mbb&s** Journal libéral démocratique d'Ypres et de TArrondissement w Vrijzinnig volksgezind weekblad van leperen en van het Arrondissement Un prêtre socialiste. Le traité d'Arbitrage Anglo-Américain. Samedi, 16 Janvier 1897. 5 centimes le numéro. 5e année. N° 11. L'hygiène dans Tavenir. PRIX DE L'ABONNEMENT Par an 3 francs. Par an 3 £r. SO. Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires1 fr. la ligne. S9araissanl le Samedi. V erschijnende des 1Zaterdags Administration et Redaction rne de Dixmnde, 51, Yjires. EENDRACHT MAaKT MACHT. L'on sait qu'il existe a Guise, en France, un familistère, établi par feu M. Godin, le grand fabricant de foyers vernis, le célèbre philanthrope qui a voulu mettre en pratique les théories sociales de Fourier. L'Illustration de Paris publie un tra vail remarquable et trés consciencieux sur cette institution. Les nombreuses photographies sont bien faites et la description en est méticuleuse et im partial. Nous épinglons ce qui suit A ce propos, il serait injuste de ne n pas dire combien la mortalité est plus faible au familistère que dans la ville de Guise. Tandis que de 1879 a 1891 la moyenne des décès des enfants agés de moins de dix ans était en ville de 44.37 pour mille, elle n'at- teignait que 17.85 au familistère n les adultes du u Palais Social étaient également beaucoup moins éprouvés que ceux du bourg pen- dant la même période il n'en est mort que 19.71 sur 1,000 alors qu'en ville le pourcentage donne 24.26 pour 1,000. L'hygiène mieux comprise de l'ha- n bitation est certainement pour beau- n coup dans ces résultats mais une part importante en revient sans au- b cun doute aux qualités d'une eau pure provenant d'un puits artésien, foré a 266 ms de profondeur. La ville de Guise est au contraire mal ij alimentée en eau et la mortalité de ses habitants en est augmentée. Done, au Palais social de Guise, l'amé- lioration de 1'habitation et de l'eau alimentaire ont fait diminuer la morta lité de 4.55 par mille Ce qui revient a dire que sur une population de 16,000 habitants il y a eu 72 décès de moins 72 vies de sauvéeschaque année Quel résultat magnifique Combien M. Godin est digue de la reconnais sance de la classe ouvrière. Si a Ypres on avait eu la bonne for tune de retarder les travaux d'eau qui ont couté tant d'argent, jusqu'a ce que l'on eut des hommes compétents, capa- bles de suivre les progrès de la science, au courant des résultats pratiques ac quis ailleurs, on ne se trouverait pas dans une des plus mauvaises situations hygiéniques qui soientoui, l'une des plus mauvaises de la Belgique entière. La mortalité, en efi'et, est une des plus fortes de toutesles localités recensées. Depuis l'établissement delanouvelle distribution d'eau il a été démontré que cette situation s'est encore aggra- vée. La mortalité s'est accrue de 1.82 par mille soit pour 16,000 habitants 29 décès en plus. II y a done chaque année 29 Yprois en plus de tué par l'aggravation des conditions hygiéni ques. C'est bien grave. L'administration communale d'Y pres ne ferait-elle pas bien d'arborer, sur le chateau d'eau, un drapeau noir portant en grands caractères 29 et une tête de mort pour rappeler aux habi tants encore vivants, combien il est dangereux d'employer l'eau de la ville a moins de bien la filtrèr et de bien la faire louillir pour rappeler aussi qu'il est toujours prudent de ne pas s'en servir du tout, s'il y a moyen. Une analyse faite sur un échantillon d'eau prélevé au robinet chez un par ticulier, Yendredi dernier, donne 0 gr. 0912 mat. organique au litre 0 gr. 008 de fer II y a lieu de faire observer que la plus haute limite admise par les hygié- nisfces est cinquante milligrammes de mat. organique au litrecette analyse donne nonante-un deux dixièmes. Done, elle reste toujours dans les conditions d'une eau condamnée comme impropre d Valimen tation. II arrivera un jour, c'est désormais certain, oü l'autorité supérieure dé- fendra de servir au public une eau im propre a l'alimentation. II y a déja au ministère de l'agricul- ture une direction d'hygiène, qui pré- munit les administrations publiques contre les dangers inhérents a l'emploi de l'eau insalubre. Le correspondant de YEtoile Beige a Budapest lui euvoie la lettre suivante, que nous jugeons intéressant de repro- duire, paree qu'elle met enlumière une personnalité originale, en même temps qu'elle fait ressortir l'ambiguïté de l'attitude du clergé envers le mouve ment démocratique. La police hongroise vient d'opérer une arrestation qui inettra probablement fin a une campagne politique qui fait depuis deux ans l'étonnement de la monarchie entière. Tout le monde connait en Hongrie comme en Autriche le fameux abbé Stojalowski, grand apötre du socialisme eatholique, et a eet égard représentant de la nouvelle politi que du Vatican. L'histoire de ce fantastique personnage résumé d'une facon on ne peut plus pittoresque les luttes et les conflits de doctrine qui règnent dans le cacnp eatholi que en Autriche-Hongrie, en France et, dit- on, en Belgique, plus qu'en aucun autre pays. II y a quelques années, l'abbé Stojalows- ki, prêtre de Galicie, modérément épris du ministère sacerdotal si peu attrayant pour les abbés politiciens, entendit dire que le Pape ordonnait aux catholiques de se lancer darts les voies du socialisme purifié par le baptême. Homrne d'un esprit étroit, d'un caractère têtu et d'une ame candide, Stoja- lowski, entreprit de pousser jusqu'au bout Tobéissance a ces instructions venues de Rome. II commenca done une campagne de reu nions publiques contre le» classes dirigean- tes, et comme les évêques sont des dïri- geants, il les malmena comme les autres. Cette predication originale pint aux ruraux par sa nouveauté. Les paysans se passionnè- rent pour eet apótre qui apportait de I'iné- dit. Les évêques trouvèrent que l'abbé pre- nait trop a la lettre des enseignements qui en eux-mêmes ne leur plaisaient déja qu'a moitié. Ils engagèrent l'abbé a retoucher sa doctrine; mais l'abbé leur répondit qu'il avait Rome pour lui et les envoya promener. Bien plus, il les accusa de pactiser avec l'aristocratie, de se faire les domestiques des riches, de falsifier l'Evangile. II fit ses auditoires juges de la cause, et les paysans, voyant leur héros en danger de persécution, se prirent pour lui d'un enthousiasme qui atteignait au délire. Dans les réunions, on voyait hommes et femmes se battre et s'é- craser pour l'approcher, pour toucher son manteau, ou pour couper a ses habits quel- que parcelle qui était gardée comme une re- lique. C'était un spectacle étrange que ces assemblées oü l'orateur, écouté comme un dieu, ouvrait et ciöturait la séance par le signe de Ia croix et ne remuait les lèvres que pour donner au diable tous les évêques de Galicie. Ces derniers s'alarmèrent. Ils avertirent collectivement M. Stojalowski de se mieux tenir et les fidèles de se défier de lui. Mais l'abbé se déroba a leur juridiction en s'affi- liant au diocèse étranger d'Antivari. Après quoi il tónna de plus belle, collabora aux journaux socialistes, recommanda a ses zé- lateurs de voter pour les socialistes, quand ils n'auraient pas de démocrate chrétien sous la main et dans tous les cas de prendre énergiquement parti contre les gens dé- voués au gouvernement, aux comtes et aux évêques. A ce moment critique, le nonce intervint et c'est ici que l'histoire prend ce caractère incohérent, inextricable et presque bouffon qui distingue toutes les intrigues de la poli tique ecclésiastique de ces derniers temps. Le nonce ordonne au turbulent abbé de réintégrer soa diocèse d'Antivari et de quit ter le territoire autricbien, sous peine de voir s'abattre sur lui toutes les peines disci- plinaires dont l'autorité ecclésiastique dis pose. Stojalowski ne s'alarme pas il con- teste le droit du nonce, l'envoie promener comme les évêques et, pour clore sa répli- que, exhibe une bénédiction apostolique du Saint-Père que le secrétaire d'Etat lui avait adressée par télégramme moins de deux mois auparavant. Cette bénédiction fit ouvrir de grands yeux au nonce et aux évêques. Qu'était-ce a dire Le Pape soutenait-il réelloment un abbé turbulent insoumis, ennemi de la resi dence fixe, et irrévérencieux au point de qualifier leurs Scigneuries de fils du diable et de l'enfer On ne le crut pas trop, car on soupconne fortement le secrétaire d'Etat de ménager les forces de Léon XIII et de dis- tribuer en son norn force approbations, bla mes et bénédictïons, uniquement pour dé- charger le Saint-Père d'une partie de sa be sogne. II n'est pas un évêque dans la chré- tienté qui ne le sache, et le cardinal Schoen- born, qui fut a Rome il y a trois ans pour chercher des lumières, en est revenu décon- fit et gémissant de n'être pas resté dans la cavalerie, oü il se conduisit d'ailleurs tres brillamment en 1866. Couvert par son télégramme, Stojalowski invectiva fort allègrement son monde et fut assez surpris de se voir oter le droit de dire la messe qu'il continua pourtant a dire sans se tracasser de rien jusqu'au jour oü il se réveilla excommunié. Pour le coup, on ne comprit plus rien a l'affaire. Etait-ce le Pape qui lancait l'ex- communication Etait-ce lui qui avait lancé la dépêche approbative Evidemment il y avait dans l'un ou l'autre cas méprise ou surprise. C'est sans doute ce que pensa Sto jalowski, car il ne prit pas plus garde a l'excommunication qu'a l'interdiction, trou- vant l'hospitalité dans tous les presbytères, disant la messe partout oü il voulait. Les choses en étaient la et Ton ignore comment aurait pris fin cette situation, si l'abbé n'avait compromis sa quietude en se créant des ennemis un peu plus logiques dans leur action que ces autorités ecclésias- tiques diviséos entre elles, désorientées, bénissant d'une main, damnant de l'autre. II faut savoir que Stojalowski a été qua- torze fois en prison pour délits de parole et de plume, notamment pour outrages aux au torités, excitation a la haine des classes, au désordre et même un peu au pillage. Connu des tribunaux a toutes les juridictions, fa- milier de tous les gardiens de prison, convo- qué en permanence par la justice de chaque ville oü il prononce un discours, au surplus soupconné de propagande russe parmi les populations ruthènes, il realise le type ac compli du citoyen mal en cour auprès des autorités et ennemi de l'ordre de choses. Que s'est-il passé dans ces derniers temps On l'igcore. II y a bien sur Ia planche cinq ou six délits de même nature que les précédents, mais Stojalowski, l'hom- me que rien n'effrayait, a pris peur tout d'un coup et a disparu brusquement du ter ritoire galicien. D'abord, il se fixa a Csacza, ville hon groise située sur la frontière. II y organisa une imprimerie et allait ressusciter sous un nom nouveau son journal supprimé déja une douzaine de fois. Ses amis se seraient char gés de Tintroduction et de la diffusion en Galicie, et la propagande aurait continué dirigée a distance. Mais, soudainement, il disparut de Csacza, comme il avait disparu de Galicie. On ignorait sa presence dans la capitale hongroise, oü le public ne Ta connue que par Tarrestation. Son intention était de fuir a Belgrade. Mais il avait recu avis que la police surveillait les gares, circonstance qui le décida a attendre une occasion favorable. II trouva asile chez des Polonais qui se con- certèrent pour le sauver avec cette touchan- te solidarité propre aux peuples habitués a Tinfortune. II ne couchait jamais deux nuits sous Ie même toit, mais ses precautions fu- rent aussi vaines que le zèle de ses amis. La vieille école eatholique, celle des évê ques, des chanoines et des curés rassis n'ac- cordera que peu de larmes au malheureux sort du prisonnier. Quant au parti des ab bés, il sera gêné pour prendre parti osten- siblement dans Taffaire, car comment se so- lidariser avec Stojalowski sans offenser le Pape qui 1'a excommunié, comment le répu- dier sans manquer de respect au même Pape qui Ta béni Le traité anglo-américain pour la solution par Tarbitrage de différends présents et fu ture entre la Grande-Bretagne et les Etats- Unis a été signé, hier, a Washington, par M. Oluey, secrétaire d'Etat, etSirJulien Pauncefote, ambassadeur britannique. Ce traité établit deux cours d'arbitrage, Tune pour le reglement des réclamations pécuniaires, l'autre pour la solution des questions territoriales. Pour la première chaque gouvernement nommera un représentant en cas de désac- cord entre les deux juges ainsi désignés, ceux-ci choisiront un tiers-arbitre et, s'ils ne pouvaient s'entendre sur le choix de ce dernier, c'est le roi de Suède qui sera invi té a nommer ce troisième juge, dont la dé- cision sera sans appel. La seconde cour, qui statuera sur les questions de territoire, sera composée de six membres, dont trois seront désignés par la cour suprème ou les cours de circuit des Etats-Unis, et les trois autres nommés par le gouvernement britannique parmi les membres du conseil privé ou de la cour su prème de justice. Cinq voix sont nécessaires pour rendre ses décisions définitives. Celles- ci devront être alors exécutées par les deux gouvernements qui, en tont cas, ne pour- ront recourir aux hostilités avant d'en avoir appelé a Tarbitrage d'une ou de plusieurs puissances. Le traité aura une durée de cinq ans a partir Téchange des ratifications, mais il se renouvellera tant qu'une des parties ne l'aura pas dénoncé. Cette convention embrasse toutes les con testations susceptibles de s'élever entre les deux pays, réserve faite du cas affectant Thonneur national. Le président Cheveland a envoyé le traité au Sénat avec un message recommandant a son approbation eet instrument pacifique qui POUR LA YILLE, POUR LA PROVINCE, Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les deux Flandresjs'adresser al'Agence Hcivas, Bruxel- les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris, agence de la Bourse.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 1