'mar
l'union fait la force.
Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de FArrondissement
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
lepereix en van het Arrondissement
Gonservateurs et
démocrates-chrétiens
Samedi, 20 Mars 1897.
5 centimes le numéro.
3 6 année.
l\° 20.
L'enseignement
et le Journal d'Ypres.
Le Journal d Ypres
et les enterrements civils.
Une élection sénatoriale
a Mons.
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an 3 francs.
Par an 3 fr. £50.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
s».
armssisaë ie Hasaetii.
WevscStijnemie des Zatea%da(/s.
Adminislratioii cl Redaction rue dc Dixmudc, 51, Ypres.
Le Journal d'Ypres, contre toute
évidence, reproduit le cliché, cent
foisdétruit, que l'école sans Dieu a
été la pépinière du socialisme en
Belgique. iiépétons-lui que ceux qui
ont fondé, en 1885, le parti ouvrier
beige sortaient des écoles avec
Dieu de la loi de 1842 et consta-
tons une fois de plus que les progrès
du socialisme en Belgique ne com-
mencèrent a devenir rapides qu'après
l'avènement du ministère clerical ac-
tuel, qui a retabli la religion au pro-
gramme des écoles ofïicielles (pro-
gramme d'ou elle n'a jamais disparu,
d'ailleurs, que paree que le elergé re-
fusait de Tenseigner). Tout cela don-
nerait une singulière idéé de la valeur
de la religion comrne barrière au
socialisme, si Ton ne savait que le
socialisme procédé uniquement de
causes économiqucs, et que la religion
ne peutètre pour lui ni une barrière
ni im appui.
Mais il faut bien que le Journal
dYpres, a defaut de bons arguments,
en donne de mauvais pour tacher
de justifier les prétentions du clergé
a l'omnipotence en matière d'ensei-
gnement.
Faute d'arguments, bons ou mau
vais, le Journal d'Ypres essaye de
rattacher a ce qui, chez lui, remplace
les opinions, des documents qui prou-
vent précisement ie contraire de ce
qu'avance le pieux Journal.
D'après le Journalla banqueroute
de i'écoleneutre est générale. Suit un
prétendu avec la franc-magonnerie
frangaise, dont voici le premier con
sider ant
Considérant que le cours de morale pres
ent par la loi de 1882 devant se faire tous les
jours dans les écoles, n'est fait que d'une ma-
nière trés imparfaite, et qu'il ne produit que
peu ou pas d'effet sur les enfants et les jeunes
gens des deux sexes.
Done le document en question con
state l imperfection de l'enseignement
actuel de la morale dans les écoles
frangaises puis il réclame des mesu-
resnon, comme on pourrait le croire
d'après le Journal d'Ypres, pour sub-
stituer la religion a la morale, maïs
pour renforcer l'enseignement de la
morale indépendante de la religion.
Voila ce que le Journal d'Ypres
appelle un aveu de la banqueroute de
l'école neutre11 faut croire qu'il
prend ses lecteurs pour de fiers ïmbé-
ciles. Ph. de C.
Le Journal dYpres du 10 Mars re
produit la formule de testament que
nous avons publiée, formule qui as-
surerait a qui en ferait usage des funé-
raiHes conformcs a ses convictions.
Nous remercions notre confrèred'avoir
joint sa publicite a Ia nötre.
Le Journal d'Ypres se demande
comment il faut faire pour révoquer
areil testament quand, placé devant
leternité et pris de remords, le testa
teur, ne pouvant plus ni écrire ni ex-
primer sa dernière volontés'est
réconctlié avec l'Eghse et veut ètre
enterréavec les cérémonies du culte?»
Nous demandons a notre tour au
Journal d'Ypres a quoi il reconnait
qu'un mourant, qui ne peut plus ni
ecrire ni exprimer sa dernière vo
lonté, a renie les convictions de sa
vie. Le Journal d'Ypres présumerait-
il cette conversion lorsque la familie
du mourant a les ressources nécessai
res pour payer les fraisd'enterremenl?
On sait, en eü'et, que dans ce cas
l'Eghse catholique passé l'eponge
sur bien des cboses et transige facile—
ment avec ses propres régies il est si
doux de combattre i'adversaire avec
les ressources mèmes de I'adversaire 1
Et dire,s'écrie le Journal d'Ypres,
qu'il existe a Ypres une société de
jeuiles gens qui suivent ses conseils
(ceux de la Lutteet qui ont fait leur
testament 1
Nous sommes trés reconnaissants
au Journal de nous revéler l'existence
de cette societè de jeunes gens. Elle
doit exister, puisque le Journal, qui
n'a jamais menti, nous lafïirme; et
elle doit exister parmi les jeunes gens
de son bord.
Nous savions quo beaueoup de
jeunes gens, a Ypres comme partout,
font seinblant d'être catholiques a
cause des nécessites materielles de la
vie. Mais nous ignorions qu'il y en a
parmi eux qui veulent que leurs funé-
railles soient une protestation tardive
contre l'hypocrisie forcée de leur vie.
Nous remercions le Journal d'Ypres
de nous l'avoir appris.
La brouille s'accentue de plus en
plus dans le camp clérical. C'est entre
les vieux clóricaux conservateurs et
les quelques déiuocrates-chrétiens as
sez couvaincus et assez énergiques pour
oser dire ce qu'ils pensent, une guerre
de plume et de parole auprès de ia-
queile les anciennes querelles libérales
ne sont que de la petite bière.
Inutile de dire que ce n'est pas a
Ypres que nous rencontrons chez les
démocrates-chrétiens 1'indépendanc.e
et la franchise des convictions. La dé
mocratie chrétienne, a, Ypres, n'est
qu'une parade destinée a engluer l'ou-
vrier: elle se réduit, pour les quelques-
uns qui s'en réclament, a s'incliner
bien bas quand M. Surmont ou Al. Co-
laert a parlé. Et s'il est a Ypres quel
ques démocrates-chrétiens qui aient eu
(autrefois) des velléités d'mdépendan-
ce, ris sont maintenant muselés et do-
mestiqués, comme de simples Golfs ou
Mousset.
Nous voulons donner a nos lecteurs
quelque nouvelle idéé des bons senti
ments qui animent conservateurs et
démocrates-chrétiens sincères vis a vis
les uns des autres.
Prenons, par exemple, la polémique
engagée a propos du prochain rempla
cement probable de M. Eeman, député
de Gand. M. Eeman devient juge en
Egypte (ce qui prouve que la politique
conduit a tout, quand on sait en sortir
a temps) en Octobre prochain, son
siège sera vacant. Les journaux cléri-
caux s'occupent de sa succession.
Les conservateurs ont annoncé la
candidature d'un certain M. Delia
Faille, dont tout ce qu'on sait est qu'il
porte le titre de baron.
La candidature de M. Delia Faille
est un déü dit tout net la Justice So
ciale qu'on envoie a la Ohambre des
hommes de combat, des personnalités
de valeur, et non des unités fongibles.
11 n'y en a que trop de ces unités la.
Attrapez, MM. lwems d'Eeckhoutte et
0'u ce sont vos bons amis qui ne vous
l'envoient pas dire.
Écoutez maintenant Klokke Roeland,
l'organe de l'abbé Daens. II exige que
le siége de M. Eeman soit laissé a un
démocrate-cbrétien, cboisi par les Li-
gues démocratiques sans passer par le
poli du Cercie catholique
Les 'démocrates-chrétiens de tout ie pays
flainand sont résolus, au cas oü ils ne reee-
vraient pas satisfaction, a se lancer comme
un essaim d'abeilles sur tout l'arrondisse-
ment de Gand. Ils disposeront de cinquante
orateurs et de moyens financiers sufïisants
car dès maintenant on réunit a eet effet des
economies.
Het Rechtde Bruges, n'est pas
moins catégorique dans sa revendica-
tion du siège de M. Eeman
Nous disons le candidat doit être un dé-
mocrate-cfirétien choisi dans notre camp.
Tel est le sentiment du peuple. Si on ne
veut pas nous reconnaïtre, nous rie vou-
drons plus jamais d'accord, et a ce sujet
nous en ferótis le serment. Ainsi parle le
peuple, et nos chefs en feront le serment.
Plus jamais d'accord, et lutte a mort [strijd
op leven en dood). Dans de pareilles conjonc-
tures, on doit decider avec énergie que Ton
se mettra a l'oeuvre. Ces petits messieurs de
Gand ne connaissent que des polichinelles.
Het Land van Aalst maintenant va
justifier lea revendications des démo-
crates
M. Eeman devient juge en Egypte. II a
cette place.., son siège est vacant a la
Chambre. II revient aux démocrates chré-
tiens. Le parti démocratique chrétien est
trés puissant a la campagne... Les meetings
en font foi... C'est la voix du peuple... Dans
la vilie de Gand également, il y a nombre de
démocrates... outre cela, d'après la repre
sentation proportionnelie, le parti démocra
tique chrétien doit avoir plusieurs sièges...
ce droit ne peut lui être contesté... Si cette
eonsidération était comptée pour rien, ce
grand arrondissement so trouvera en feu
et flam mes. La Justice! L'Egalité II est
trop tard de fermer i'écurie quand le cheval
est volé.
Délicate allusion a l'art des conser
vateurs cléricaux de tirer a eux toute
la couverture électorale.
Autres faits.
II y a eu a Bruges une élection pour
le Conseil des prud'hommes qui pa-
rait avoir mis la discorde parfaite en
tre conservateurs et démocrates. La
Gilde der Ambachtenqui a fourni les
candidats ouvriers, est, d'après Het
Recht déja cité, un nid d'éteignoirs
et d'esclaves, qui, rampent devant
le blason et le sac d'écus, et qui
li s'estiment honorés de pouvoir ié-
cher les bottes de leurs patrons.
II n'y a pas besoin d'aller voir a
Bruges si le portrait est ressemblant.
Nous avons a Ypres un Katholiek
Volkshuis qui nous garantit que Het
Recht reproduit uue photographie sans
retouches.
EENDRACHT MAAKT MACHT.
A propos de la même élection de
conseillers prud'hommes a Bruges, la
Patrie donne libre cours a son ire con
tre les démocrates
Désormais les démocrates chrétiens sont
démasqués. Et les vitupérations qu'ils tien-
nent encore en réserve contre les seuls ca
tholiques n'auront pas plus de valeur que
les produits des officines maconniques.
Désormais aussi on pourra et on devra
combattre ouvertement leur action. Ne pas
répondre a leurs vilénies serait un jeu de
dupes.
Dès aujourd'hui, il faut que tous se met
tent a cette oeuvre d'assainissement politi
que. Dehors les traitres
Revenons a Het Rechtou nous trou-
vons encore a découper deux passages
intéressants.
1° Sur la royauté
La Rèforme écrit qu'il y aurait apparence
d'un mariage entre le prince Albert et Wil-
helmine de Hollande.
Ce sera l'unique moyen de sauver ici la
familie royale. Les fiamands. qui jus qu' ici
étaient encore les seuls appuis de la dynas
tie. en ont assez des rois. Coinbien d'hommes
trouverait-on qui éprouveraient quelque
sympathie pour notre roi? Pas un sur vingt.
Il est vrai que beaueoup sont indifférents
cependmt, ontenterait vainement de lenier:
une grande parlie de notre population prè-
fère une république.
L'idée que !a réunion des Pays-Bas se
rattacherait a notre dynastie changerait
certes beaueoup d'avis.
Si j'étais le prince Albert je ne tarderais
pas d'aller jeter mes filets au-deia de l'eau,
la-bas. C'est le seul moyen de mettre le tró-
ne de ses pères en terre ferme.
Qu'en pensent les députés démocra
tes-chrétiens qui ont voté la dotation
du comte de Flandre S'en iront-ils
crier a tue-tête, comme pour se con-
vaincre eux-mêmes, a cöté des MM.
Woeste, DeSmet deNaeyer, Keesen et
consorts: le parti catholique est le seul
soutien de la royauté
2°) Sur la tactique ouvrière
Supplier ne sert a rien, et n'a jamais ser-
vi a rien. La lutte pour le flamand, Ie mou
vement ouvrier, toute i'histoire Ie prouvent.
On ne recule que devant la force et la con-
trainte cette force et cette contrainte rési-
dent dans le bulletin de vote.
Avec cela on jette a la porte les man-
geurs de parole et les trompeurs du peuple.
Gontrairement a la Justice Socialeor-
gane démocratique chrétien qui semble
bien radouci depuis que ses tondateurs
sont députés, Het Recht estime done
que la tactique du parti socialiste fai
re dn parti ouvrier un parti de classe,
est la seule qui conduise a quelque
chose. De quel droit les démocrates-
chrétiens reprochent-ils aux socialistes
leurs violences
En voila assez pour prouver une
fois de plus a nos lecteurs la profon-
de désunion du parti clérical, et pour
leur faire voir que le jour oü les
anticléricaux voudront se donner la
peine de s'entendre quelque peu, le
règne des cléricaux réactionnaires se
ra fini. Ph. de O.
La candidature de M. Houzeau de
Lehaie, ancien représentant progres-
sistedeMons, a été seule présenté
POUR LA YILLE,
POUR LA PROVINCE,
Pour les annonces de France et de Belgique ;excepté les
deux Flandresjs'adresser a YAyence HavasBruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris,
agence de la Bourse.
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