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a'ftis sanI Ac Hatnetii. Verschijnende des Zaterdags.
l union fait la force- Ad mi uisti'uLioii cl Hcdiicliou l'IIC <lc Dixuiudc, Sl, Y presEENDRACHT maakt macht.
Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de FArrondissement
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
leperen en van het Arrondissement
Au Sénat.
Travail du Dimanche
et repos dominical.
Samedi, 22 Mai 1897,
5 centimes le numéro.
3e année. IV0 29.
BEHiepT.
Une colossale fumisterie.
Un projet de referendum.
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an 3 francs.
Par an 3 fr.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
fe*
Het Bestuur der Liberale Asso
ciatie van leperen heeft besloten
zich te doen vertegenwoordigen
bij de nationale betooning die
zal plaats grijpen op 13" Juni
aanstaande.
De leden der Associatie die be-
geeren zich te voegen bij het
Bestuur zijn verzocht hunne toe
stemming te laten geworden vóór
10" Juni naast aan M. Arthur
Salomé, in de Zalm, te leperen.
Het. vertrek naar Brussel is
bepaald op 13" Juni, om 8 ure 's
morgens.
Het Bestuur.
Maintenant que la première émotion
causée par l'aveu de la fumisterie du
sieur Taxil est quelque peu calmée,
les journaux cléncaux essaient de faire
croire qu'ils n'ont jamais gobé les in-
vraisemblables bourdes de celui qui
fut leur Dieu et leur prophete.
Aussi croyons-nous bon de rappeler,
d'après un de nos confrères, les princi
pals phases de la mystification dont
Taxil fut l'auteur et dont presque
toute l'Eglise catholique fut la dupe.
II y a a peu pres douze ans, on voyait ap-
paraitre, de temps a autre, aux vitrines des
librairies, des livres anticléricaux sortant
de l'officinj d'un nommé Léo Taxil.
Ces livres firent quelque bruit, mais ce
qui en fit plus, ce fut la conversion de leur
auteur a cette même religion chrétienne
qu'il avait tant bafouée.
Dans le monde clerical, on se félicita vi-
vement de la conversion de Léo Taxil et les
journaux de l'époque et du bord célébrèrent
a l'envi eet heureux événement.
A peine converti, Léo Taxil publia une
série de livres dévoilant les mystères de la
franc-maconnerie et du satanisme, le tout
agrémenté d'histoires macabres et extraor-
dinaires.
Les blagues colossales que Taxil inventa
furent gobées avec délices par la bigoterie
moderne, on célébra force messes, des kilo
metres de cierges furent brülés en l'honneur
du converti et un nombre fantastique de
neuvaines eurent lieu pour chasser les
mauvais esprits.
Taxil avait entrepris depuis pas mal de
temps, la publication des mémoires de Miss
Diana Vaughan, la possédée du démon.
Ces mémoires étaient ornés d'images ex-
traordinaires représentant un crocodile qui
jouait du piano ou écrivait, avec sa queue,
dans le dos d'une jeune fille. Cela se vendit
mieux que du pain chez le boulanger du
coia.
Une certaine méfiance cependant avait
gagné quelques abbés et prélats, qui, a
Texemple de saint Tfiomas, voulurent voir
et toucher Miss Diana Vaughan.
Taxil promit de satisfaire leur curiosité
et le Lundi de Paques, il avait convoqué
une grande réunion au local de la Soeiété de
Géographie de Paris.
Le public, tres nombreux, était compose
en majorité de gens d'église, de journalistes,
de franes-macons et d'anarchistes.
Léo Taxil commenca sa conférence par
ces mots Tres révérends Pères, Mes
dames, Messieurs et il continue en
avouant, que pendant douze années, il a
monté une blague colossale, un bateau mon-
stre dans lequel a donné tout le dessus du
panier du cléricalisme, y compris ie Pape
et M. Woeste.
Les declarations de Taxil mettent hors de
leurs gonds tous les gens d'église qui
1 ecoutentil est traité, par eux, de filou,
d'escroc, de cochon, etc., etc.
Lui, de temps en temps, boit un coup a sa
santé et rit sous cape, de la mine des fro-
cards qui s'allonge en même temps que son
discours.
II avoue qu'il n'a jamais été ni franc-
macon, ni catholique, mais qu'étant de Mar
seille, il a un goüt tres prononcé pour la
fumisterie.
C'était en 1885, qu'il eut l'idée de se con-
vertir au catholicisme. II dut faire le voyage
de Rome, fut, plus tard, recu par le pape
et raconta a toute la moinille du Vatican
des histoires a dormir debout sur la franc-
maconnerie. Cela passait comme une lettre
a la poste et a tel point, qu'on lui conseilla
de publier sans retard, une série de livres
dévoilant les mystères de la franc-maconne
rie. Taxil ne se le fit pas dire deux fois et
il se mit a noircir du papier avec le doeteur
Bataille, un de ses collaborateurs. A eux
deux, et avec la complicité d'une jeune fille
irès instruite, Miss Diana Vaughan, ils in-
ventèrent le Palladisme, religion nouvelle
dans laquelle Satan est Dieu.
Des millions de livraisons illustrées furent
lancées dans le public et les journaux du
catholicisme deliquescent se jetèrent sur
cette pature comrne une nué'e de sauterelles
sur un champ de blé.
D'après Taxil, le pape du palladium sié-
geait a Charlestown, en Amérique, et tous
les Vendredis, a trois heures de l'après-
midi, il conversait avec Satan.
Ces conversations avaient lieu dans le
Sanctum Regnumde Charlestown, un
temple maconnique qui n'existait que dans
l'imagination de son auteur. Pour corser
la fumisterie, il raconta que sous les rochers
de Gibraltar, existait une forge alimentée
par Ie feu de l'enfer.
L'évèque de Charlestown et celui de Gi
braltar informèrent ie Pape qu'ils ne con-
naissaient ni temple maconnique, ni forge
diabolique on les engagea a se taire et ils
furent traités de vieilles tourtes.
Non seulement le Pape ordonna Ie silence
a ces deux évêques, mais fit célébrer au
Sacré-Coeur, une messe en l'honneur de
Diana Vaughan.
On voit bien que Léon XIII n'est pas in-
faillible pour rien.
La jeune Miss Diana Vaughan, qui jouait
la prêtresse palladiste convertie au chris-
tianisme est une jeune fille tres instruite,
qui touchait cent cinquante francs d'appoin-
tements par mois pour correspondre avec les
cardinaux, les évêques et le Pape. Elle s'ap-
pelle tout simplement Sophie, ce qui est un
peu plus prosaïque que Diana.
Abrégeons. La gent cléricale qui se trou-
vait a la réunion de Ia Soeiété de géogra
phie de Paris, était sur des braises chaudes
et la réunion ne se serait pas terminéo sans
horions, si les organisateurs n'avaient eu la
precaution de faire déposer les cannes et les
parapluies au vestiaire. L'abbé Garnier re-
gretta vivement son pépin, car il eüt désiré
en caresser le dos a Taxil.
II est inutile d'ajouter que cette conféren
ce fit un pétard effroyable et que tous les
journalistes cléricaux en restèrent bleus
pendant huit jours.
Le plus malin de tous, c'était Taxil, qui
gagna 800,000 francs avec ses livres et ses
publications et qui, pendant douze ans, se
paya la tête de tout le dessus du panier du
cléricalisme.
En Belgique, M. Woeste consacra un ar
ticle de la Revue générale au palladisme et
quelques journaux catholiques, dont le
XX" Siècle, coupèrent dans le pont gigan-
tesque du fumiste marseillais.
La finit cette histoire abracadabrante,
mais soyons certains que l'un de ces jours,
elle aura une suite et que Taxil montera un
nouveau bateau.
Vous verrez que de nouveaux gogos s'y
feront prendre, la nature bumaine est ainsi
faite 1
Depuis que Taxil a avoué sa fumis
terie, ies journaux cléricaux l'agoni-
sent d'injures qu'il est difficile de
trouver exagérées, tant Ie personnage
auquel elles s'adressent est peu inté
ressant.
Mais ces mêrnes journaux n'ont
garde d'apprendre nettement a leurs
iecteurs que ies mêmes révélations qui
servaient de base, il y a quelques an
nées, a toute la polémique cléricale eu
période d'élection, ne sont que des
bourdes forgées a piaisir et auxquelles
ils ont cru avec une ineffable jobardise.
Toujours la même bonne foi 1
MM. Janson et Houzeau de Lehaie
ont déposé au Sénat une proposition
de foi organisant un referendum offi-
ciel sur la question de la reorganisation
de l'armée.
Cette consultation aurait la valeur
d'une pétition adressée aux Chambres.
Le ministère du travail a fait procé
der, en 1895, par ses inspecteurs du
travail, a une enquête sur l'intensité
et les conditions du travail du Diman
che en Belgique.
Les résultats de cette enquête sont
en cours de publication les deux pre
miers volumes, concernant les établis-
sements industriels (sauf les mines, mi-
nières et carrières) ont paru. Nous
nous en occuperons prochainement.
En même temps que cette enquête
se poursuivait en Belgique, M. Nys-
sens faisait étudier la législation sur le
repos du Dimanche dans les pays
étrangers qui ont a ce sujet un code
plus ou moins complet: Allemagne,
Autriche, Suisse et Angleterre. Les
rapports présentés au ministre forment
le tome 5 de l'enquête sur le travail du
Dimanche.
Comme l'enquête en question servira
sans doute de base, a plus ou moins
bref délai, a des projets de loi qui s'in-
spireront de ce qui a été fait a l'étran-
ger, nous parait utile de résumer
pour nos Iecteurs les rapports présen
tés a M. le ministre du travail, sauf a
les compléter, le cas échéant, par d'au-
tres documents.
Les résultats des législations étran-
gères seront d'une incontestable utilité
pour former a nos Iecteurs une opinion
raisonnée sur l'importante et complexe
question du repos dominical.
I. L'Alleniag-ne. (1)
Les législations spèciales.
La loi d'empire qui a réglé le travail
du Dimanche en Allemagne date du
ll' Juin 1891.
Mais antérieuremeut a cette loi, cha-
que Etat allemand possédait, en ma-
tière de repos dominical, un nombre
considérable de lois, d'ordonnances et
de règlements de police.
Ces réglementations spèciales ne
s'inspiraient que trés accessoirement
de considérations sociales. Leur but
était de travailler a la sanctification du
Dimanche, but religieux par consé
quent.
Parmi ces règlements, un document
officiel distingue trois catégories
1°) Ceux qui ont pour but de proté-
ger l'exercice du culte contre les trou
bles extérieurs et de favoriser la fré-
quentation des temples et églises ils
limitent l'interdiction du travail du
Dimanche a la durée de l'office divin
2°) Ceux qui ont pour but d'assurer
la sanctification du Dimanche tout en
tier et qui interdisent, pour toute la
durée du Dimanche, les travaux
bruyants et publics, ceux qui s'effec-
tuent a l'intérieur des ateliers étant
permis
3°) Ceux qui s'inspirent du principe
que le Dimanche est consacré non-seu-
lement au culte, mais encore au repos.
Oeux-la interdisent non-seulement le
travail du Dimanche et des jours de
fête dans les fabriques, mais aussi
l'exercice des métiers et du commerce,
sauf exception dans certaines situa
tions déterminées.
La loi d'empire du lr Juin 1891 laisse
subsister les réglementations spèciales
dans celles de leurs dispositions qui
établissent une limitation plus sévère
du travail dominical que celle qui est
spécifiée par cette loi.
D'oü cette double consequence des
industries ou des travaux qui échap-
pent a la loi d'empire tombent sous
{'application de règlements particu
liere par exemple les industries agri-
coles, le travail a domicile, les cafés,
restaurants et hotels, les théatres, etc.
Ensuite, il y a souvent confiit ou
contradiction entre la loi d'empire et
les règlements antérieurs.
Pour éviter ce dernier inconvénient,
plusieurs Etats ont entrepris la codifi
cation des dispositions spèciales eu
harmonie avec la loi d'empire.
La loi d'empire.
La loi du 1' Juin 1891 a un caractère
social plutöt qu'un caractère religieux.
Elle a pour but d'assurer, de la ma-
nière la plus compléte possible, aux
ouvriers de l'industrie et aux employés
du commerce un jour de repos par se-
maine et un repos aux jours de fetes
légales.
Elle énonce, comme principe géné-
ral, qu'il est interdit aux employeurs
d'obliger leurs ouvriers au travail, les
Dimanches et jours de fête, et même
de les admettre a travailler si les ou
vriers le désiraient.
Exception est laite pour certains
travaux que la loi énumère.
Une première difficulté était de
déterminer les jours de fête, difficulté
réelle en Allemagne, oü les religions
(1) D'après le rapport présenté a M. le mi
nistre du travail par M. E. Dubois, chargé de
cours a TUniversité de Gaud. Travail du Di
manche, vol. V, p. 7-43.
POUR LA VILLE,
POUR LA PROVINCE,
Pour les annonces de France et de Belgique [exceptles
deux Flandres s'adresser a YAgence Havas, Bruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris
agence de la Bourse.
-o-v v? j
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