l'union pait la force.
Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de FArrondissement
mm
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
Ieperen en van het Arrondissement
Les idéés sociales du
Journal d'Ypres.
Travail du Dimanche
et repos dominical.
Samedi, 5 Juin 1897
5 centimes le numéro.
3e année. Nos 30-51.
BERICHT.
PBIX DE L'ABONNEMENT
par an 2 francs.
Par an 2 fr. 50.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
SParaissant le Samedi.
igjg
Werschijnettde des Zaterdags.
Administration el Redaction rue de Dixumde, öl, Yprcs. eendracht maakt macht.
Het Bestuur der Liberale Asso
ciatie van Ieperen heeft besloten
zich te doen vertegenwoordigen
bij de nationale betooging die
zal plaats grijpen op 13" Juni
aanstaande.
De leden der Associatie die be-
geeren zich te voegen bij het
Bestuur zijn verzocht hunne toe
stemming te laten geworden vóór
10" Juni naast aan M. Arthur
Salomé, in de Zalm, te leperen.
Het vertrek naar Brussele is
bepaald op 13" Juni, om 8 ur 's
morgens. Het Bestuur.
Petites causes, grands effets.
Quelques réfiexions que la Lutte-de
Strijd a faites en annongant la mort de
la victime d'un accident ont, semble-
t-il, déterminé le Journal d'Ypres a ex-
poser ses idees socialestenues i usque
maintenant soigneusement a l'abri de
tout examen profane. Ces idéés sociales
le Journal d'Ypres les oppose a ce qu'il
nomme fort justement, ajoute-t-il
avec sa modestie habituelle les
idéés socialisles du journal bourgeois
la Luüe. Nous ne nous amuserons pas a
relever le qualificatif socialisles que
le Journal d'Ypres a pris l'habitude
d'accoler a nos idéés. S'il y a encore
des gens que les mots eftrayent, nous
laisserons bien volontiers le Journal les
attacher par la peur aux éléments re-
commandables sur lesquels s'appuie
son parti.
Le Journal - fougueux néophyte des
questions sociales n'a pas plus tót
exposé le commencement de ses idéés
socialesqu'il nous faudrait les appré-
cier sur ce que lui-mêrne nomme un
léger apergu. II est plus pressé d'avoir
notre avis que de répondre aux ques
tions qu'on lui pose.
Mais si nous jugions les idees socia
les du Journal sur son léger apergu, il
nous accuserait et avec raison de
discuter ses opinions avant de savoir
quelles elles sont. Aussi, ne lui en dé-
plaise, nous attendrons que l'exposé
des idéés sociales du Journal soit un
peu plus complet pour lui dire s'il
nous parait avoir sauvé le Capitole.
Mais sans préjuger en rien la
question essentielle nous nous per-
mettrons de faire charitablement re-
marquer au Journal d'Ypres qu'il ris
que fort de verser dans des idéés qui
n'ont pas de socialiste que le nom qu'il
leur donne.
A la fin de son article du 29 Mai, il
écrit
Nous restons comme par le passé
(la bonne farce partisans du mini
mum de salaire dans les entreprises
publiques, en attendant qu'un moyen soit
trouvé de rendre cette mesure générale.
Ou le Journal d'Ypres ne sait pas ce
qu'il ditou il y a la la revendication,
a plus ou moins bref délai, du minimum
de salaire fixè lègalement pour Vindustrie
privéemesure essentiellement et uni-
quement socialiste, la plus socialiste
même qu'il soit possible de concevoir.
L'abbé Daens, dont les partisans sont
en si bonne odeur de sainteté au Jour
nal d'Ypress'est prononcó contre cette
mesure, a cause de son caractère socia
liste, dans la discussion du budget de
l'industrie et du travail.
Journald' Ypres exposé a être traité
de socialiste par l'abbé Daens
ïtodrigue, quil'eüt cru Chimène,
qui l'eut ditPh. de C.
I. I .u AJlem;i»\iie (suite).
(Voir notre dernier numéro).
Exécution et application de la loi.
Comme on l'a vu, la législation alle
mande sur le repos dominical est d'une
complexité assez grande, complexité
nécessitée d'ailleurs par la grande va
riété des intéréts en jeu.
Aussi, l'application de cette loi a-t-
elle nécessité des mesures préparatoi-
res assez nombreuses qui en ont retardé
la mise en vigueur. Les dispositions
relatives aux établissements commer-
ciaux sont entrées en vigueur le lr Juil-
let 1892, celles relatives a l'industrie et
aux métiers, le 1' Avril 1895 seule-
ment.
La réglementation des détails
d'application du repos dominical aux
maisons de commerce ótant laissée aux
autorités locales, il devait en résulter
nócessairement un grand nombre de
règlements différents, dans l'examen
desquels il est impossible d'entrer.
En outre, les dispositions étant sou
vent diflérentes pour les divers genres
de commerce, une difficulté surgissait
quant aux magasins oü l'on vend di-
verses espèces de marchandises cette
difficulté est presque impossible a ré-
soudre si les dispositions relatives aux
divers genres de commerce sont diflé
rentes d'autre part, cette dernière
diversité est indispensable il y a la
une source de complications qui n'est
pas tarie.
Quelques détails seulement, pour
faire voir a quel genre de difïïcultés se
sont butées les administrations locales.
Le règlement de la Haute-Bavière
autorise toute vente dans les magasins
et boutiques pendant tout l'avant-midi,
sauf les heures consacrées au culte, et
pendant l'après-midi j usque 4 heures
ce qui va manifestement a l'encon-
tre de la regie du maximum de 5 heu
res de travail.
Cette violation de la loi a du être
tolérée, paree qu'en Haute-Bavière les
agglomérations sont raresc'est le
pays des domaines agricoles isolés les
uns des autres. Le Dimanche, les pay-
sans vont au village voisin pour assis-
ter a la messe et faire leurs achats. A
cause de cette situation spéciale, les
cinq heures de vente légales ont paru
insuffisantes.
A Hambourg, les heures de vente
cessent en général a 2 heures après-
midi. Exception est faite pour le com
merce des poissons fumés, qui est per
mis de 7 a 9 h. du matin et de 6 a 9 h.
du soir. Yoici pourquoi
La population de Hambourg consom
me beaucoup de poisson fumé, salé,
mariné, etc., surtout le Dimanche. Le
peuple fait peu de provisions, surtout
de eet article. II l'achète en passant
dans la rue, pour sa consommation im-
médiate, notamment pour ie repas du
soir.
La vente de poisson fumé avait d'a-
bord été intercüte a partir de 2 h., ce
qui avait fait diminuer ia vente de 60
°lo dans certains magasins, et par con-
tre-coup, avait fait diminuer le chiffre
d'affaires de la pêche de haute-mer.
D'oü la disposition exceptionnelle,pour
les magasins dont le poisson fumé,
saté, etc. constitue le seui ou le princi
pal article de vente.
Signalons aussi que deux villes seu
lement dans tout l'Empire Dresde et
Leipzig, ont interdit complètement
l'exercice du commerce les Dimanches
et jours de fête exception est faite
pour certains jours oü ie commerce est
plus intense et pour la vente des den-
róes de première nécessité.
Cette interdiction absolue a été pos
sible paree que, avant la législation
impériale, l'üabitude de fermer les
magasins ie Dimanche était générale a
Dresde et a Leipzig.
Quant a la législation sur le repos
dominical dans l'industrie, elle n'est
entrée en vigueur, nou3 l'avons dit,
que le 1' Avril 1895.
Son application a été précédée de
longs travaux préparatoires, destinés
a empêcher que cette réforme sociale
portat préjudice aux intéréts des pa
trons et des ouvriers. Les intéressés,
patrons et ouvriers, ont été consultés
contradictoirement.
Des instructions générales, émanant
des divers gouvernements, ont exposé
aux autorités locales les indications
nécessaires pour l'application de la loi.
L'introduction de la réforme s'est
faite sans difficulté grave on avait
d'ailleurs pu s'y préparer grace a un
intervaile de prés de quatre ans entre
la promulgation de la loi et sa mise a
exécution.
Les avantages et les inconvénients.
Lors de l'enquête du dólégué du mi
nistère du travail de Belgique, la mise
en vigueur du repos dominical dans
l'industrie était encore trop récente
pour qu'on put porter un ]ugement
sur les résultats de la réforme.
Mais elle était appliquée depuis trois
ans aux établissements commerciaux
et pour ceux-la, un jugement était
possible.
Le repos dominical est entré dans
les moeurs. Le public s'est accoutumé
a faire d'avance ses achats pour le Di
manche, ou a profiter le Dimanche des
heures d'ouverture des magasins.
Ceux qui se plaignent (les ménagè-
res surtout) de l'embarras oü les lais-
sent parfois un cas imprévu, reconnais-
sent d'ailleurs que la loi du Dimanche
accorde un repos bien mérité a des
personnes qui, sans elle, seraient as-
treintes a un travail ininterrompu, et
que les petits inconvénients qu'entrai-
ne la réglementation ne peuvent pré-
valoir contre le bienfait social du re
pos hebdomadaire.
Quant aux commergants, ils sont en
général acquis a la réforme et sont
heureux de pouvoir prendre du repos
sans voir leur clientèle passer chez le
concurrent.
Mais on se plaint beaucoup de
l'extrême variété de la réglementation.
La loi semble avoir laissé trop de pou
voir aux autorités locales, qui en ont
parfois abusé.
D'autres critiques sont formulées
contre la loi.
Elle ne s'applique pas aux cabare
tiers, restaurateurs, hoteliers, etc. Ils
font, pour la plupart, un commerce
accessoirecigares, comestibles, pa
tisseries, etc., ce dont se plaignent les
commergants qui font de ces articles
leur objet principal de vente et qui se
prétendent victime d'une concurrence
désastreuse. II semble qu'il y ait la de
l'exagération, car les cabaretiers, etc.
ne fabriquent eux-mêmes ni les ciga
res, ni les comestibles, ni la patisserie;
tous ces articles doivent bien provenir
de quelque commergant spécialiste.
Les marchands de tabac et de ciga
res se plaignent que la loi ait fait dimi
nuer le chifire de leurs affaires, paree
que les clients étaient habitués a faire
leurs achats par pièce ou par couple
de cigares, au cours d'une promenade.
Le chiffre de vente de certains mar
chands aurait diminué de 30 a 33 le
Dimanche reste a voir s'il n'aurait
pas augmenté les autres jours, le Sa
medi particulièrement.
Les commergants établis se plaignent
que le colportage ait augmenté depuis
la loi et ait fait baisser le total de leur
vente. Dans les pays oü, comme la
Prusse, les heures de vente sont fixées
le matin, les campagnards sont évidem-
ment entravés dans les achats qu'ils
faisaient habituellement a la ville le
Dimanche il est certain que les col
porteurs (dont le commerce est cepen-
dant interdit le Dimanche) font plus
d'affaires avec les campagnards. Mais
le développement du colportage parait
dü surtout a l'accroissement du nom
bre des sans-travail, qui cherchent a
gagner leur vie en colportant pour le
compte des magasins de gros ceux-ci,
qui se plaignent du colportage d'un
cóté, en retirent profit de l'autre.
Une disposition certainement vexa-
toire est celle qui ordonne, dans cer
tains Etats (en Prusse notamment) la
fermeture des vitrines et étalages le
Dimanche, même pendant les heures
oü la vente est libre. Dans la Prusse
rhénane, cette disposition avait été
abolie, sauf pour les heures de l'ofïïce
divin. Yoici comment le président de
police de Cologne appréciait le projet
de la rétablir intégralement La po
pulation de Cologne est en général trés
religieuse, mais elle entend célébrer
gaiement le Dimanche et les jours fé-
riés. C'est pourquoi le Dimanche pu-
ritain que l'on obtient par la cloture
des vitrines et étalages, lui apparait
comme une véritable horreur.
La surveillance de l'exécution de la
loi appartient exclusivement a l'auto-
rité de police. Les opinions sont trés
partagées sur la valeur de cette surveil
lance. Trop rigoureuse dans certaines
localités, elle est trop relachée dans
d'autres. Elle est en général moins
bien exercée dans les petites villes que
dans les grandes, oü la crainte de dé-
nonciations de la part des concurrents
est d'ailleurs plus grande. Ce qui rend
la surveillance parfois difficile, c'est
l'existence de magasins vendant des
articles divers soumis a des réglemen-
tations diftérentes il est presque im
possible que dans pareils magasins des
abus ne se commettent.
Le délégué du ministère du travail
indique, suivant lui, quels seront les
résultats probables de la loi relative
au repos dominical dans l'industrie.
L'application en sera facile, paree
que beaucoup d'industries les plus im-
portantesont de tout temps chömé le
Dimanche industries textiles, mines,
grands ateliers métallurgiques.
POUR LA YILLE,
POUR LA PROVINCE,
Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les
deux Flandresjs'adresser a VAgence Havas, Bruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris
agence de la Bourse.