Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de rArrondissement
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
leperen en van het Arrondissement
berigHt.
Travail du Dimanche
et repos dominical.(9
Samedi, 12 Juin 1897.
5 centimes le numéro.
5e année. IHï0 52.
Le Congo a la Chambre.
PRIX 1>E L'ABONNEMENT
Par an 3 francs.
l>ar an 3 fr. £50.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
ÜRJaraissmil le Samedi.
Administration ct Redaction
'i. v'
m\ftm
KM.
L UNION FAIT LA FORCE.
Verschijnende des Xaterdags.
rue de Dixmude, 51, Ypres. eendracht haakt macht.
jt.j*'' r
Het Bestuur der Liberale Asso
ciatie van leperen heeft besloten
zich te doen vertegenwoordigen
bij de nationale betooging die
zal plaats grijpen op 13" Juni
aanstaande.
De leden der Associatie die be-
geeren zich te voegen bij het
Bestuur zijn verzocht hunne toe
stemming te laten geworden aan
M. Arthur Saiomé, in de Zalm,
te Ieperen.
Het vertrek naar Brussel is
bepaald op 13" Juni, om 8 ure 's
morgens. Het Bestuur.'
II. L'^utriclie. (2)
Dans nos deux précédents articles,
nous nous sommes assez longuement
étendu sur la législation allemande
relative au repos du Dimanche, paree
que l'opimon courante attribue le pre
mier rang a l'Allemagne pour la légis
lation du travail. La suite de nos arti
cles fera voir que la Suisse et l'Angle-
terre n'ont rien a envier a la législa
tion inspirée par le socialisme d'Etat
de M. de Bismarck. N'empêche que
c'est trés probablement en Allemagne
que notre gouvernement, qui prépare
et annonce un projet de loi sur le repos
du Dimanche, ira chercher des exem-
ples et des précédents c'est un des
motifs qui nous ont poussé a entrer
dans plus de détails au sujet de la lé
gislation allemande sur le point qui
nous occupe.
La plus grande partie de la législa
tion industrielle autrichienne est düe
au ministère du comte Taaffe. Cette lé
gislation est trés étendue sur certains
points la journée maxima de onze
heures pour les fabriques est obliga
toire depuis plusieurs années. Les lois
nouvelles succédèrent au premier essor
de la grande industrie, qui, suivant la
loi des grauds capitaux, est en train
en Autriche comme autre part de
faire disparaitre la petite industrie.
Le repos du Dimanche était pratiqué
généralement en Autriche avant que
la loi vint le réglementer.
Une loi de 1895 proclame ce principe
général le Dimanchetout travail indus-
triel cesse.
En 1885, ce principe a été étendu
aux travaux du commerce.
LA LÉGISLATION.
Dans ses mesures d'application, la
loi autrichienne ressemble beaucoup a
la loi allemande. Elle admet des excep
tions a son principe général dans des
circonstances a peu prés identiques a
celle que prévoit la loi allemande.
Elle introduit le principe du repos
compensatoire pour les ouvriers qui tra-
vaillent certains Dimanches. A cette
mesure d'iutérêt social elle en joint
(1) Voir nos précédents numéros.
(2) D'après un rapport de M. Brants, profes-
seur a l'Université de Louvain. Travail du
Dimanche, vol. V, p. §0-109.
une autre d'intérêt religieux elle as
sure a l'ouvrier tout au moins le temps
libre pour assister aux offices religieux.
L'exercice du colportage du com
merce sur les marchés est aussi régle-
menté de fagon a éviter un genre nui-
sible de concurrence.
Enfin, la loi autorise les autorités
politiques des provinces de Galicie et
de Buckovine (habitées par un grand
nombre de Juiïs), a permettre le tra
vail le Dimanche, a condition que les
ouvriers aient un jour de repos, fixé
en tenant compte de leur religion.
SES EFFETS.
L'impres8ion générale qui, suivant
M. Brants, se dégage des études aux-
quelles il s'est livré, c'est que la loi a
réalisé un sérieux progrès. Elle n'a pas
été partout également efficace, mais
dans l'ensemble il y a progrès réel.
Pour les fabriques, la loi n'a guère
fait qu'entériner une situation acquise.
Les industriels pratiquaient peu le tra
vail du Dimanche, paree qu'ils le trou-
vaient moins bon. Aussi la loi a-t-elle été
acceptée sans beaucoup de protesta
tions, et dans la grande industrie, elle
est complètement acclimatée une
preuve, c'est que les infractions y sont
trés peu nombreuses. La grande indus
trie ne peut d'ailleurs esquiver la loi
les inspecteurs du travail et les ouvriers
veillent a sa stricte observation.
La loi a cependant soulevé diverses
réclamations.
Certaines industries (la meunerie par
exemple) réclament une exception en
leur laveur, paree qu'en Hongrie (pays
qui est en union douanière avec TAu-
triche) le régime est beaucoup plus
large.
D'autres prétendent ne pouvoir in-
terrompre le travail, poar des raisons
d'ordre technique il y aurait perte
de temps, de combustible, ou de ma-
tière première (dans la verrerie, par
exemple). Mais, même dans ces indus
tries, des expériences infirment les con-
séquences que craignent les réclamants.
Dans la petite industrie, les plaintes
sont générales. La concurrence se fait
sentir d'une fagon trés intense, et on
prétend ne pouvoir la supporter si le
travail est réglementé.
Aussi les infractions sont trés nom
breuses. L'inspection est insuffisante
pour un controle efficace. Les ouvriers
n'osent se plaindre de peur de renvoi
quant aux corporations, leur organisa
tion ne leur permet pas toujours d'in-
tervenir efficacement. Les peines sont
d'ailleurs trop dérisoires pour faire re-
culer les délinquants.
Le travail des ouvriers a domicile
n'est ni réglementé, ni surveillé. Les
patrons pour qui ils travaillent échap-
pent par le fait même a toute mesure
légale. Malgré les plaintes a ce sujet,
on n'a pas trouvé moven de remédier a
cette situation.
Dans le commerce, la loi exige le Di
manche un repos d'au moins six heu
res. Les heures sont déterminées par
ordonnances des autorités locales.
La complexité des règlements a pro-
voqué foule d'infractions et motivé de
nombreuses plaintes. Vendeurs, pa
trons et employés, tous se plaignent
les employés déclarent qu'ils ont moins
de repos qu'avant ia loi, que leur repos
du Dimanche est devenu illusoire, que
la régie du repos complet un Diman
che sur deux n'est pas observée les
patrons critiquent surtout la variété
des règlements, variété qui permet des
concurrences incorrectes. Enfin, le peu
d'importance des pénalités est presque
un encouragement aux infractions, et
des réunions de petits marchands déci-
dent de s'insurger contre la loi
Si la loi établissait le même régime
pour tous ceux qui ont mêmes inté
réts, beaucoup de plaintes cesseraient.
L'exploitation des mines relève,
quant aux conditions de travail, d'une
loi spéciale, datant de 1884.
Le travail du Dimanche était aupar-
avant trés rare dans les mines. Pour le
fond du moms, il est devenu nulil
n'y a de réclamations qu'aux moments
oü il y a presse d'hiver. En somme, ia
loi sur le travail des mines a été la plus
facilement acceptée et est la plus géné
ralement observée.
LE DIMANCHE ET LES OUVRIERS.
La loi a procuré aux
repos dominical plus au
ouvriers un
moins com
plet. Ils le revendiquaient dans leurs
programmes, ils voudraient mainte-
nant avoir trente-six heures de repos
ininterrompu du Samedi midi au Di
manche minuit.
11 est difficile, a cause des nombreu
ses causes qui font varier les salaires,
de décider si le repos dominical a eu
une influence sur les salaires. En tous
cas, les ouvriers tiennent au Dimanche
et veillent a son observation stricte,
preuve qu'ils n'en souflrent pas. Le
travail du Dimanche était en général
inférieur, les ouvriers ne le faisant
qu'a contrecoeurils regagnent, par
un surcroit d'activité hebdomadaire,
etle travail, et le salaire qne le repos
du Dimanche leur fait perdre.
Quoi qu'il en soit, les statistiques
autrichiennes comme bien d'autres
constatent que les plus hauls salaires
coincident avec la moindre durée de travail.
Comment les ouvriers employent-ils
le Dimanche
II y a des abus, les cabarets recevant
beaucoup de visites. Mais l'abus n'est
pas générall'éducation le ferait dis
paraitre.
En été, les ouvriers, pour un grand
nombre, font des promenades, des ex
cursions. Fin biver, ils fréquentent les
écoles de métiers, les conférences, les
bibliothèques, les sociétés de chant.
D'autres s'occupent le Dimanche, de
leurs intéréts professionnels, vont a
leurs séances, meetings, etc.
CONCLUSIONS.
En résumé, M. Brants estime que la
loi, malgré ses imperfections (relatives
surtout aux exceptions trop larges, a
une sanction imparfaite, a une mau-
vaise organisation du repos dans le
commerce), a produit de sérieux efiets
et a amélioré réellement la situation
surtout dans la grande industrie, beau
coup moins dans la petite et dans le
commercele repos du Dimanche,
malgré quelques adversaires, gagne du
terrain. Ph. de C.
Mardi lei' Juin, deux interpellations
ont été faites a la Chambre au sujet
des affaires du Congo.
M. Magnette a interpellé sur le che-
min de i'er du Congo. II a rappelé la
promesse faite par le ministère, il y a
un an, pour enlever le vote des derniers
crédits accordés par la Beigique au
chemin de fer du Congo, de faire sur-
veiller sur place les travaux par un
ingénieur chargé de suivre la marche
de l'entreprise et d'adresser des rap
ports au gouvernement. La promesse
n'a pas été tenue, quoi qu'elle ait pu
influer sur le vote de pLusieurs dépu-
tés, et rien n'a été fait pour tenir la
Beigique au courant de l'avancement
des travaux. Si le gouvernement, dit
l'orateur, n'a pas fait exercer le con
trole demandé et promis, c'est qu'il y
avait quelque chose a cacher et qu'il a
voulu le cacher. M. Magnette con-
clut en i'éclamant une surveillance per
manente du railway congolais.
M.de Smet de Naeyer déclare qu'aux
affirmations de M. Magnette, il ne ré-
pond que par le mépris Na si les
contribuables ne sont pas contents ils
peuvent se fouiller. M. de Smet trouve
que tout est pour le mieux au chemin
de fer du Congo il n'y a aucune utili-
té a l'envoi actuel d'un commissaire
beige au moment d'une reprise éven-
tuelle du Congo, il y aura a faire exa
miner les parties de la ligne qui
devraient être réfectionnées. D'ail
leurs, M. Vaudenpeereboom raison
concluante ne pouvait se passer pour
quelques mois d'un ingénieur. II se
passe ponrtant bien, pour des années,
de 120 officiers....
Inutile de dire que M. Woeste, tout
en se déclarant en principe d'accord
avec M. Magnette quant au droit de
controle de la Chambre, lui est opposé
dans Vapplication. Le distinguo - sub
til, soy ons poli de M. Woeste a regu
l'approbation, acquise d'avauce, de la
droite, qui ne veut pas la lumière sur
les affaires du Congo.
Une seconde interpellation, émanant
de M. Lorand, portait 1") sur l'embau-
chage par l'Etat du Congo d'officiers et
de sous-officiers beiges pour encadrer
une expédition chargée de secourir ou
de venger l'expédition Dhanis 2°) sur
la situation faite a l'Etat par l'échec
éventuel de cette dernière expédition
et par les révoltes qui ont éclaté en
divers points de l'Etat.
M. de Smet de Naeyer, tont en réser-
vant son droit de ne pas répondre en
vertu de la théorie de l'union person
nels avoue le péril mahdiste dont
l'Etat du Congo et le gouvernement
beige avaient nié l'existence jusqu'a
présent. L'expédition Dhanis a pour
but d'occuper la région du Nil supé
rieur louée a Léopold II par l'Angle-
terre, région située endehors du
territoire dont le Roi a été autorisé par
les Chambres a cumuler la souveraineté
avec le tröne de Beigique.
Puis M. Vandenpeereboom déclare
n'avoir exercé, ni permis d'exercer au
cune pression sur les officiers et sous
officiers beiges pour les engager au
service du Congo.
Le lendemain, on envoyait d'An vers
a la Rèforme les renseignements s.ui-
vants, auxquels les congolatres n'ont
opposé que des pirouettes
II y a une dizaine de jours, tous les chefs de
corps de la quatrième circonscription militaire
ont été appelés,.a Bruxelles, par télégramme,
par le lieutenant-général Bocquet.
Cel officier général les a priés de recruter,
trés discrètement, des officiers pour le Congo.
Voila ce qui ne peut-être nié, ni par le mi-
nistre de la guerre, ni par le général Bocqugt,
cnvw,
POUR LA YILLE,
POUR LA PROVINCE,
Pour les annonces de France et de Beigique [excepté les
deux Flandres)s'adresser a VAgence Havas, Bruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris
agence de la Bourse.