WmM^ÊÊm
Journal
libéral démocratique
cTYpres et de TArrondissement
m
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
leperen en van het Arrondissement
Visites ministérieïles
A la Gbambre.
Travail du Dimanche
et repos dominical.
Samedi, 51 Juillet 1897.
5 centimes le numéro.
5e année. i\° 59.
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an 2 francs.
I'ar anfr. £»0.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires1 fr. la ligne.
F«i 'aissan f te Samedi
L UNION FAIT LA FORCE.
Verschijnende des Zaterdags.
■Administration cl Redaction ru'c dc Dixmudc, 51, Ypres.
Nos ateliers étant
fermés a l'occasion dLe
la Tuindag, "La Lutte-
1 )e Strij d 11e paraitra
pas V eadredLi pro-
chain.
Le Dimanche 10 Octobre 1880, M. le
ministre de l'instruction publique P.
Yan Humbeeck, accompagné de M. le
gouverneur Heyvaert, venait officielle-
ment visiter Ypres a l'occasion de la
remise des certificats de capacité obte-
nus au concours du 5 Juillet précédent
par les élèves des cantons scolaires de
Courtrai, Menin, Roulers et Ypres.
L'épisode marquant des fêtes organi-
sées en Phonneur de M. Yan Hum
beeck fut la Revue des élèves des éco-
les passée sur la Grand'Place.
La garde civique avait été convo-
quée pour la réception de M. Van
Humbeeck. La veille de l'arrivée du
ministre, les cléricaux yprois de tout
bord s'étaient mis d'accord pour relu-
ser le service de la garde civique le
lendemain, une partie d'entre eux
avaient eu une meilleure inspira
tion et étaient allés remplir leur
devoirmais un certain nombre de
gardes n'avaient pas été avertis de
la volte-face. Traduits au nombre
d'une trentaine devant le Conseil de
discipline, ils avaient essayé de se
défendre en invoquant l'ébourifi'ant
prétexte que leurs sentiments politi-
ques ne leur permettaient point d'as-
Bister a l'entrée de l'auteur de la loi de
1879 sur l'enseignement
Cet argument révolutionnaire ne les
avait pas empêché d'empocher des
condamnations de diverse importance.
Le Journal d'Ypres critiqua vive-
ment les jugements du Conseil de dis
cipline de la garde civique. II trouvait
naturel qu'uu garde civique, qui
pour être quasi-militaire n'en est
pas moins citoyen, éprouve une vive
n répugnance a présenter les armes a
!j des hommes qu'il considère comme
les auteurs des maux qui, depuis
deux ans, affligent le catholicisme en
j) Belgique.
C'était un nouvel exemple de res
pect des lois que donna ce jour-la, le
parti clérical.
Le 8 Aoüt 1897, MM. les ministres
Begerem et De Bruyne (ces noms suffi-
sent a faire mesurer le chemin fait en
arrière depuis 1880) viennent a Ypres
sans autre motif que celui d'y faire
une visite purement électorale. La
garde civique est convoquée pour leur
réception.
II y aura sans nul doute des gardes
libéraux qui éprouveront une vive ré
pugnance a présenter les armes a des
hommes qui ont collaboré aux maux
qui affligent la Belgique depuis treize
aus.
Mais, nous en sommes convaincus,
contrairement aux cléricaux de 1880,
ceux-la feront taire leurs repugnances
pour aller accomplir leur devoir, sans
enthousiasme il est vrai, mais avec.
toute la discipline nécessaire si le ser
vice est légalement commandé.
Nous sommes convaincus également
qu'il ne se trouvera personne dans le
parti libéral yprois pour outrager gros-
sièrement MM. Begerem et De Bruyne,
comme furent outragés MM. Van Hum
beeck et Heyvaert.
EENDRACHT MAAKT MACHT.
Une lois de plus, il aura été démon-
tré, dans quelques jours, que ce n'est
pas chez les cléricaux qu'il faut aller
pour prendre des legons de respect des
lois, et que ces cléricaux, qui out tou-
jours alabouche le mot de révoiu-
tionnaires pour qualifier leurs adver-
saires politiques, sont les pires révoiu-
tionnaires quand iis ne sont pas les
dominateurs. Bh. de C.
La garde civique.
La Cfiambre discute maintenant de
2 a 5 heures le projet de réorganisa-
tion de la garde civique de 1 a 2 heu
res et de 5 a 6 heures, eile s'occupe
sans voter de ce qu'on appelle de
petits projets de loi quoiqu'ii en ait:
d'assez importants parmi eux. (Jette
combinaison a été adrnise pour conci-
lier la paresse de nombreux législa-
teurs avec les apparences d'un travail
acharné.
La Cfiambre a complètement boule-
versé Je projet du gouvernement déja
remanié par la section centrale. Ou
peut afiirmer que la nouvelle loi ne
cfiangera pas grand'cfiose au régime
actuei, et que la fameuse reorganisa
tion de la garde civique inventée
par le gouvernement pour reculer la
réforme militaire ne réorganisera
rien du tout. II y aura quelques grands
panaches en plus, et voilatout.
Le gouvernement voulait d'abord
pouvoir rendre active la garde civique
de toutes les communes. Un amende
ment de M. Hoyois, adopté par la
Cfiambrej décide que la garde civique
sera active dans les locaiités de plus
de 10,000 habitants dans celles de 5
a 10 mille habitants, elle pourra être
appelée a l'activité pour maintenir
l'ordre localla députation permanente
entendue.
Le gouvernement voulait faire par-
ticiper la garde civique au service de
garnison, a des manoeuvres d'ensem-
ble la Chambre a refusé.
En fait, il n'y aura de changé a la
situation actuelle que l'appel a l'acti
vité des gardes civiques d'une ving-
taine de communes. Si MM. Scfiol-
laert et Vandenpeereboom s'imaginent
avec cela avoir sauvé la patrie et écrasé
le socialisme, c'est qu'ils ont l'imagi-
nation trés vive.
Des amendements tendant a faire
payer par les communes l'équipement
des citoyens non a même de s'équiper
a leurs frais, ou tendant a leur faire
avancer l'équipement qu'ils rembour-
seraient par versements mensuels, ont
étérejetés. La droite veut absoiument
faire de la garde civique une milice de
classe l'ouvrier a l'armée, le bour
geois a la garde civique.
Oh les hommes Jordre quaud ils se
mettent a organiser ie désordre, ils
sont les pires agents des troubles et
des révolutions.
Les hospices intercommuiiaux.
Un des petits projets que la Chambre
discute en fin de séance devant quel
ques députés seulement, a pour efiet
d'accorder aux communes l'autorisa-
tion de se réunir a plusieurs pour la
fondation d'hospices et d'höpitaux
communs ces hospices intercommu-
naux jouiraient de la personnification
civile.
L'idée de ce projet de loi est em-
pruntée au programme du congrès
progressiste,que le gouvernement pille
tout en le dénigrant.
Les droits sur les sucres.
A la séance du Vendredi 23 Juillet,
ie ministre des finances a déposé sur le
bureau de la Chambre le projet de loi
sur les sucres qu'il a annoncé depuis
iongtemps.
Q'a été une déception.
ün s atteudait a voir M. De Smet de
Naeyer demander l'abolition de l'ac-
cise sur les sucres impöt antihygié-
nique et antidémocratique, qui n'a
pour efiet que de nous faire payer, au
profit des fabricants de sucre, trois
tois plus cher que les Anglais pour le
sucre fabriqué en Belgique même.
Au lieu de cela, M. De Smet se bor
ne a relever la pnse en charge c'est
a dire la quantité de sucre que le fabri-
eant est censé retirer d'une tonne de
betteraves et dont la différence avec le
rendement reel constitue l'excédent
libre de droits. Le sucre destiné a la
fabrication de confitures sera libre de
droits, moyennant une autorisation
ininistéiielle que les fabricants pour-
ront seuls obtenir au détriment des
ménagères. M. De Smet annonce en
outre que dans deux ans, il proposera
la reduction a 15 fr. par 100 kilogr. de
l'accise sur le sucre.
L'industrie sucrière est écrasée sous
la protection exagérée qu'elle a récla-
mée. Le taux des droits force les Bei
ges a ne consommer qu'une faible par
tie de la production beige, et le
marché anglais le grand débouché
jusqu'a présent est l'objet d'une
concurrence insoutenable faite par les
autres pays a coups de primes d'expor-
tation.
C'est la mort de l'industrie sucrière
beige, si la suppression de l'accise ne
vient créer un grand débouché inté
rieur en augmentant, par le bon mar
ché, la consommation domestique et la
consommation industrielle du sucre en
Belgique.
M. De Smet ne veut pas supprimer
l'accise sur le sucre, paree que les bras-
seurs sucreraient leurs bières, ce qui
ferait diminuer le produit de l'accise
sur la bière. La conséquence serait
l'abolition de l'accise sur la bière
autre impöt antihygiénique et antidé
mocratique mais impöt que M. De
Smet veut conserver.
On invoque l'intérêt fiscal, dit M. G. Lo-
rand dans la Réforme. Or, le ministre fait
bon marché de l'intérêt fiscal quand il est
en contradiction avec l'intérêt des fabri
cants de sucre ainsi, en section centrale,
le projet de loi a déja été amende dans l'in
térêt des fabricants. Ceux-ci, qui percoivent
sur les consommateurs beiges un impöt de
22 a 23 millions par an, ne doivent payer a
l'Etat que 6 millions 1/2. On a proposé de
réduire cette somme de 1 million Les droits
d'entrée sur les sirops et mélasses sont rele-
vés a leur profit et le produit en est dëduit
des 6 millions 1/2 qu'ils doivent a l'Etat. Ils
ont encore trouvé que c'était trop peu et de-
mandé la réduction de leur dette a 6 mil
lions. De sorte que des 23 millions percus
par eux, il y en aura plus de 17 pour eux et
le reste pour l'Etat. Et l'on s'étonne que les
pauvres gens, devant de pareils scandales,
se fassent socialistes
La seule solution définitive serait la
suppression de l'accise sur le sucre,
avec mesures transitoires pour faciliter
l'écoulement des stocks sans ruine pour
personne.
Mais ce serait tarir une source de
revenus. II faudrait une compensation,
qu'on ne pourrait trouver que dans un
impöt sur le revenu, c'est a dire dans
un régime fiscal ou chacun paierait en
proportion de sarichesse eten non pro
portion de sa pauvreté.
D'un pareil régime, seul juste et dé
mocratique, le gouvernement clérical
n'en veut pas. Bh. de C.
V. Nos conclusions.
De l'étude a laquelle nous nous som
mes livrés au sujet de la question du
repos du Dimanche en Allemagne, en
Autriche, en Suisse et en Angleterre,
nous pouvons dégager quelques con
clusions générales.
Dans les trois premiers pays, la loi
stipule que le travail industriel cesse
le Dimanche, sauf a permettre les ex
ceptions que uécessite la nature de
certains travaux. La réglementation de
ces exceptions a donné lieu a des dis
positions nombreuses, parfois compli-
quées, établies en Allemagne et en
Autriche, par voie législative,en Suisse
par voie d'interprétation. Nous avons
pu constater que c'est en Suisse que
l'application du repos dominical a
donné lieu au moins grand nombre de
plaintes.
En Angleterre, la loi n'intervient
que pour interdire ou limiter le travail
dominical des personnes protégées
femmes, adolescents et enfants. Le tra
vail des hommes reste tout a fait en
dehors des dispositions législatives. Et
cependant c'est en Angleterre qu'en
fait le repos dominical est le plus com
plet. Nous avons constaté que l'an-
cienne législation religieuse prohibant
tout travail du Dimanche a cessé d'a-
voir un effet pratique appréciable, et
que si l'ouvrier anglais jouit du repos
du Dimanche, il le doit a la forte orga
nisation professionnelle qui fait la
puissance de la classe ouvrière anglaise
et lui permet de traiter d'égal a égal
avec le capital.
Si les législations allemande, autri-
chienne et suisse n'ont pas soulevé
d'unanimes protestations au nom de la
liberté du travail, c'est, nous l'avons
appris, paree que le repos hebdoma-
daire avait cause gagnée ou a peu
prés devant la classe ouvrière et la
classe bourgeoise. C'est aussi paree
que le repos dominical est entré dans
les moeurs que l'ouvrier anglais l'a
conquis, par la liberté et l'association,
au moins aussi surement que l'ouvrier
allemand, autrichien ou suisse par
l'mtervention de la loi.
La situation anglaise est évidem-
ment celle qui nous parait la meilleure
a tous points de vue quant a son ré-
sultat pratique d'abord, et paree
qu'elle réalise sans contrainte ce que
d'autres pays out réalisé moins parfai-
tement par Taction de l'Etat.
La situation anglaise a-t-elle quel-
que analogie au point de vue qui nous
occupe Trés peu, incontestablement.
En Belgique, l'ouvrier vit encore
trop isolé, malgré les progrès que l'or-
ganisation syndicale a faits depuis dix
aus. Et ceci nous amène a répéter ce
que nous disious a propos de l'Angle-
terre que la personnification civile
des syndicats est la base de toute légis
lation ouvrière, paree qu'elle donnera
(1) Voir nos n*s 29 a 32, 38 et 36.
tASSSi
POUR LA VILLE,
POUR LA PROVINCE,
Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les
deux Flandresjs'adresser a VA gene* /lavas, Bruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris
agence de la Bourse.