Journal Vrijzinnig
libéral démocratique volksgezind weekblad van
d'Ypres et de l Arrondisseinent llBISlllMlIlP leperen en van het Arrondissement
Le cléricalisme
défini par un prètre»
Samedi, 4 Septembre 1897. 5 centimes le numéro. 3e année.IV0 44.
Ph. de C.
Chez les
démocrates-chrétiens.
PRIX DE L'ABONNEMENT Annonces: 10 centimes la ligne.
pour la viiiLE, fPlilfet Réclames25
Par an 2 francs. Ifr fi'TÊh t, Annonces judiciaires1 fr. la ligne.
Par an2 tr. 50. 1» iTBp 1S3R ISLJSl r'XlkW §ÊLW fTfri. ies, rue de la Madeleine, 32, et a Paris
i^araissant le HavnediVerschijnende ties J&aterdays.
31 Ypi'eS- EEKDRACHT MAAKT MACHT.
Cinglé par l'abbé Charbonnel pour
l'avoir calomnié, le Bien public a ri~
posté en attribuant a l'abbé des hére-
sies, histoire de pouvoir l'attaquer en
les dénongant. Cela lui vaut une nou
velle lettre du prètre frangais, publiée
par la Flandre libéraleet dont voici
le passage le plus intéressant
8 ïoute la finasserie des grands pen-
seurs du Bien public est a accaparer
l'Eglise et ie catholicisme, a se procla-
mer eux-mêmes l'Eglise et le catholi
cisme, et a excommunier de leur ban
de, en les déclarant hors de l'Eglise et
du catholicisme, tous ceux qui ne sont
pas suffisamment8 bien pensantspour
rendre uu culte dévot a i'autoritansme
ecclésiastique et a l'obstruction con-
fessionnelle. Nous ne sommes pas d'hu-
meur a nous en laisser conter de la
sorte et a subir d'aussi grosses malices.
Eux, l'Eglise et le catholicisme! Alors,
l'anti-cléricalisme le plus tarouche au-
rait raison, et j'en serais.
Mais je n'iguore point qu'il y a
toujours, dans toute organisation so
ciale, deux forces contraires l'une
d'autorité, et l'autre de liberté l'une
de conservation, d'immobilité, de rou
tine, et l'autre de réuovation, de mou
vement, de progrèsl'une de mort
dans ie conservatisme oppressif, et
l'autre de vie par le progressisme iibé-
ral. Ces deux forces sont dans l'Eglise.
Et en vérité, il y a deux catholicismes.
Je n'ai pas a dénier que la premiè
re force, et done le catholicisme auto
ritaire, ait prévalu dans 1'hist.oire de
l'Eglise. C'est elle qui a institué les
conciles pour anathèmes, qui a créé
l'Inquisition et les inquisiteurs, qui a
fait bruler vif, en 1600, Giordano
Bruno pour cause de doctrines, qui a
condamné Gaiilée, qui a proscnt le
Discours de la méthode de Descartes et
défendu d'imprimer, lire et même
retenir aucun autre ouvrage du philo-
sophe fraugais qui a traqué par les
soms des jésuites, ces cléricaux sécu-
laires, le grand Pascal qu'on aime citer
au Bien public, q t qui eüt trouvéBossuet
hérétique dans son discours sur 1' Unité
de l'Eglise si le Syllabus avait existé.
C'est elle encore qui a opposé des Non-
notte et des Patouület aux philosophes
du XVIiIe siècle, et qui s'est refusée a
reconnaltre ce qu'il y avait d'humani-
tarisme généreux parmi les rêves des
Encyclopédistes. C'est elle qui a sou-
levé contre l'Evangile les haines de la
Révolution, alors que la Révolution
annongait au monde les idéés évangé-
liques de liberté, d'égalité, de frater-
nité. C'est elle qui a fait de la religion
un moysn politique et de l'Eglise un
parti, soucieuse invinciblement de do
mmer cette puissance des temps nou-
veaux la démocratie. Et c'est elle qui
a écrasé, par exemple, les efforts de la
rénovation libérale d'un Lamennais,
d'un Lacordaire et d'un Montaiem-
bert, pour faire surgir le Syllabus et
mener les bons chrétiens a tous les ex-
cès de servilité religieuss, intellec-
tuelie, politique, sociale, auxquels a
donné prétexte la défiuition de l'infail-
libilité.
Comme on le voit, l'abbé Charbon
nel établit entre catholicisme et cléri
calisme la distinction que les libéraux
ont toujours faite, combattant le der
nier et n'attaquant pas le premier. La
tactique clericale, denoncée a nou
veau par labbe Charbonnel, consiste
a confondre les deux elle n a jamais
trompe que les naïfs, nombreux, il
est vrai, sur cette terre. Peul-étre
[appreciation d un prètre ouvrira-t-
elle ies yeux a queiques-uns.
Quant a nous, nous ne pouvons que
repeter ce que nous disions il y a huil
jours Ce qui est piquant, c'est de
voir qu un prètre, des qu'il a queique
peu dindependance, en arrive bientöt
a apprecier conirne les liberaux la la-
gon de penser et de polémiquer des
cléricaux.
Nous ajouterons aussi que l'abbé
Charbonnel n a pas appris 1 histoire a
lecoie du P. Lonquet, de M. Woeste
et du Journal d'Yprësil ne cherche
pas a faire passer [inquisition, la con-
damnation de Galilee, etc. pour des
inventions des liberaux ou pour des
actescommis par des libres-penseurs
deguises en prèlres dans le but de
comprorneltre la religion. La concep
tion insiorique de M. Charbonnel
n'atténue pas, sans doute, le sombre
role trop marque que le cléricalisme a
joue dans [histoire maïs elle est con
forme a ia verité, ce qui nous paralt
preférable.
Gageons que le Journal d'Ypres ne
partagera pas notre preierence.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que les
articles et les discours démocratiques
de M. H. Plancquaert et de ses amis,
ont le privilège de gèner considéra-
blement les cléricaux. Tout a été mis
en oeuvre pour les faire désavouer,
pour susciter une division dans le
parti démocratique chrétien. Les
journaux cléricaux triomphent au-
jourd'hui le désaveu est venu. I!
emane de M. Arthur Verhaegen, le
millionnaire qui a eté mis a ia tète de
la ligue démocratique beige lorsque M.
Helleputte a eté jugé indigne de la
présidence pour avoir train le pro
gramme de la Ligue a propos de I e-
lectorat communal.
Voici, d'après le résumé de la Pa-
trieles déclaraUons essentielies faites
par M. A. Verhaegen dans un discours
prononcé a Roulers le 22 Aoüt
Nous voulons ia protection pour les
faibles, contre les abus du capital.
Nous acceptons l'obligation la ou elle
est nécessaire, par exemple, dans l'as-
surance contre les accidents. Mais nous
ne voulons pas d'enseignement obliga
toire. Toutes nos sympathies sont ac-
quises a l'enseignement libre. Nous
repoussons le service personnel, paree
que le volontariat est un des points du
programme de la Ligue démocratique.
Nous ne demandons pas d'assurance
obligatoire contre la maladie et la
vieillesse, mais nous voulons que l'Etat
encourage la liberté. n
La Patrie est dans la joieles
schismoerates traités par M. Ver
haegen de farceurs et d'ambitieux
semblent excommuniés, retranches a
jamais du sein de ia vraie démocratie
chrétienne. Le Courrier de Bruxelles
dont la hame contre ia démocratie
chretienne tout entiere est plus clair—
voyante et moins facile a satisfaire,
réclame des explications complemen-
taires. et avec assez de raison. II ecrit
La 8 coadamnation des 8 soi-
disant démocrates-chrétiens ne vise
directement que le groupe extréme de
M. Plancquaert; mais les doctrines
répudiées par M. Verhaegen sont pro-
fessées par d'autres groupes ia con-
damnation s'étend-eile a eux li fau-
drait le dire nettement pour en finir
avec ies équivoques.
8 Nous ne voulons pas de l'enseigne
ment obligatoire a dit M. Arthur
Verhaegen mais l'enseignement obli
gatoire est un des prmcipaux articles
du programme de M. Daens, de même
que ie suffrage universel pur et simple.
Nous repoussons le service person
nel dit encore M. Arthur Verhae
gen mais ie service personnel est
réclamé par MM. Garton de Wiart et
Renkin.
Nous ne demandons pas d'assuran
ce obligatoire contre la maladie et la
vieiüesse ajoute M. Arthur Verhae
gen, qui protests contre l'idée des
8 soi-disant démocrates-chrétiens de
vouloir 8 l'obligeance et la compres
sion en tout n mais ce sont la des
revendieations de la démocratie chré
tienne de Liége qui va même jusqu'a
vouloir ie syndicat obligatoire.
M. A. Verhaegen a-t-ü parlé au
riom de la Ligue démocratique et son
discours est-il un désaveu des doctrines
de MM. Daens, Renkin, Carton de
Wiart et Pottier Voila ce qu'il fau-
drait dire nettement pour mettre fin
aux équivoques.
Voda sans doute aussi ce qu'on s'ab-
stiendra soigueusement de dire. La
Ligue démocratique repose elle-mème
sur une équivoque elle na de demo-
crate que le nom, et a été fondee pour
leurrer les groupements d'ouvriers
cathohques et les raltacher, par des
satisfactions ïllusoires, a la politique
de M, Woeste.
D'ailieurs, la Ligue démocratique
na pas été consultee au sujet de [atti
tude de MM. Planquaert et consorts.
II est fort probable aussi qu'on ne la
consultera pascar a la Ligueles
excommuniés du pape Verhaegen, les
schismoerates ont leur mot a dire
il faudra bien les laisser se defendre,
et il n'y aurait nen detonnant a ce
que la Ligue désavouat ia condamna-
tion prononcée par son président
millionnaire.
Tout cela est une conséquence de
la politique de dupheité pratiquée par
les cléricaux a legard des ouvriers.
Pour les empècher d'aller au socialis
me, les cléricaux ont créé la démocra
tie chrétienne, qui, dans leur pensee,
devait amadouer les ouvriers en leur
prometlant toutes les améliorations
a leur sort que réclament aussi les
socialistes. Pour le malheur des habi-
les fondateurs de la Ligue démocra
tique, certains calholiques ont pris au
sérieux la démocratie chrétienne et
l'Encyclique de Léon Xlll, et qui pis
est. les ont fait prendre au serieux
par les campagnards flamands. Ce ne
sont pas les exorcismes équivoques de
M. Verhaegen qui éteindront J'incen-
die qu'il a imprudemment contribué a
allumer et qui menace de réduire en
cendres la puissance cléricale en Bel -
gique.
Le Bien publicorgane de iépisco-
pat est pour [équivoque elle iui est
nécessaire comme [eau au poisson.
Aussi tance-t-il vertement le Courrier
de Bruxellesqui voudrait savoir ce
qui distingue la démocratie chretien
ne permise de la démocratie chre
tienne interdite
8 Notre confrère demande que M.
Verhaegen, au nom de la Ligue, se
promène de groupe en groupe, ia fou-
dre en main, pour en frapper, comme
rebeile, quiconque se permettrait d'ex-
primer uu avis personnel contraire a
celui de la Ligue.
a Cette manie excommunicatrice est
peut-être fort en honneur dans cer
tains milieux politiques, mais elle est
en contradiction formeiie avec les con
ditions d'existence et avec la notion
même dn parti catholique.
Le parti catholique est l'organisa-
tion politique commune a tous les
catholiques. Ce parti a nécessairement
un programme mais il n'appartient a
personne d'exclure du parti, pour cause
d'indiguité, des catholiques sincères
qui, sur telle ou telle partie du pro-
gramme, ne partageraient pas l'avis de
la majorité.
Du moment que la question est une
question libre, indifférente au point de
vue de l'orthodoxie, tous les catholi
ques ont le droit d'exprimer et de
défendre leur opinion, librement.
3 C'est un droit qui n'a jamais été
contesté.
3 Nous avons eu, par exemple, et
nous avons encore a ia tête du pays
plusieurs ministres qui sout partisans
du service personnel. Le Courrier de
Bruxelles est-il d'avis qu'on doive, non
seulement combattre leur manière de
voir, mais même les jeter du parti ca
tholique, a l'égal d'un Planquaert
Libre a lui. Pour notre part, nous
avoDS du parti catholique une idéé que
nous croyons plus haute et aussi plus
conforme a la dignité des hommes qui
défendent la cause catholique. n
Après cela, on peut se demander
de quel droit. M. Verhaegen, approu-
vé par le Bien public, se permet d 'ex
communier M. Planquaert. On n'est
parvenu a établir aucune divergence
d opinions entre M. Planquaert d'une
part, et MM. Daens, Pottier, Renkin,
Carton de Wiart. etc., d'autre part.
M. Planquaert est le bouc éraissaire
paree qu'il exprime plus énergique-
ment les opinions de la démocratie
chrétienne tout entière (aux million-
naires de la Ligue prés).
Nous le répétons on ne se hasar-
dera pas a saisir la Ligue démocrati
que elle-rnème de la question, car les
excommunicaletirs (qu'on nous per-
mette le mot) pourraient bien y deve-
nir les excommuniés.
Au surplus, l'amour du Bien public
pour 1'équivoque n'a rien qui doive
nous étonnerle parti clérical tout
entier n'est-il pas fondé sur une équi
voque la confusion entre catholicisme
et cléricalisme? (Voir d'autre part ce
qu'en pense M. i'abbe Charbonnel
Si le Bien public pouvait parler
franchement et énoncer la distinction
qu'il fait entre bons et mauvais démo-
POUR LA PROVINCE. filPlBn Wal H tfê&f &SÊ lift Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les
_*as raHlËBS IB maK I.- f J- deuxFlandresjs'adresser a VAgence Havas, Bruxel-
%■- 4 E'ï - agence de la Bourse.
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