Journal
liberal démocratique
d'Ypres et de l'Arrondissement
MBttv*tiissisnt ie Mttmedi.
l'cniün. fait la force. Admiiiistralioii ct ttédaclio»
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
leperen en van het Arrondissement
Vrienden.
LibéralJ-)
La liberté...
comme en Belgique.
Samedi, 9 Öctobre 1897.
5 centimes le numéro.
56 an nee. IV0 49.
De l'eau saine et pure.
A la queue de l'Europe.
Ph. de C.
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an 3 francs.
Par an S3 f'r. £JO.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires1 fr. la ligne.
Wer schijnende des SEaterdags.
rue de Dixiiiudc, 51, Y pres -
EENDRACHT MAART MACHT.
Vergeet niet dat alle gemeentebestu
ren zich op dit oogenblik bezighouden
met de herziening der kiezerslijsten.
Dat elkeen die lijsten nazie en zorge
dat hij met het voldoende aantal stem
men ingeschreven weze.
Een oog in 't zeil om te beletten dat
onze strij dgenooten benadeeld en te
genstrevers bevoordeeligd worden.
II est hors de conteste que le sable
Yprésien, partout ou. on le rencontre,
est riche en eau.
C'est d'ailleurs physiquement, géo-
logiquement et logiquement naturel.
Ce sable repose sur une couche d argile
compacte, imperméable, ayant ici une
puissance de 70 a 80 mètres. C'est ce
qu'on appelle en géologie VYprésien.
La couche de sable qui est sur l'Y-
présien estun véritable réservoir d'eau.
Cette eau rend ce sable boulant et l'ar-
gile glissante.
Les Ingénieurs qui out eu a traver
ser ce sable et cette argile connaissent
les difficultés occasionnées par cette
abondance d'eau. Quelles peines n'ont-
ils pas eues pour établir la tranchée du
chemin de fer d'Ypres a Gomines et.
pour creuser le canal de la Lvs a
l'Yperlée
Si l'Administration communale d'Y
pres et le Journalde même nom, igno-
rent cette évidente réalité, a Bruxelles
et ailleurs on en sait davantage.
A la séance de la Chambre du 8 Mai
1895, M. Debruyn, ministre des tra-
vaux publics, a propos de i'achèvernent
du canal, s'exprime comme suit
Quant au canal de la Lys a 1'Yper-
n lée, nousy avons subi des déboires.
a Le dernier malheur a été l'efiondre-
j) ment d'un tunnel. On cherche les
n moyens de le faire tenir mais le
terrain est essentiellement glissant et
riche en sources.
[Compte-rendu analytique, p. 513).
II est clair que le ministre qui faisait
connaitre a la Chambre l'opinion de
ses ingénieurs a voulu dire le terrain
est riche en eaux souterraines.
Si l'Administration communale avait
loyalement exécuté les décisions de ia
Commission des eaux(1) on saurait
aujourd'hui a quoi s'en tenir, sur
l'existence et l'abondance de ces eaux
souterraines, dans la crête de partage.
Mais elle n'a pas voulu que la question
fut étudiée sérieusement par des spe
cialistes autorisés et compétents. II y
avait de sa part parti pris pour les eaux
de Dickebusch.
La ville aura, a tout jamais, a souf-
frir des conséquences désastreuses de
cette lourde faute. P. V.
A lire certains de nos confrères, on
en arriverait a croire qu'ils en sont en-
(1) Qu'elle n'a réunie qu'une seule fois,
pour lui signifier son congé et proclamer le
triomphe de M. Temmerman, qui dès Vori
gine, et avant toute recherches'était déclaré
hostile d Vemploi des eaux souterraines.
(2) Cet article est extrait de la Chroni-
que du 5 Octobre, avec qui nous sommes
heureux d'etre parfaitement d'accord sur le
point qui fait l'objet de cet article.
(N. D. L. R.)
core a ignorer ce que c'est que le libé
ralisme.
Nous avons relevé comme elle le
méritait i'incroyable assertion de la
Libertè trouvant inconvenante la pré-
sence d'une mstitutrice aux funérailles
civiles d'une de ses éièves sous pré-
texte qu'il y avait un drapeau rouge
dans le cortège.
Nous nous sommes étonnés de voir la
Meuse dout les idéés sont ordmaire-
inent moins étroites prendre allègre-
ment son parti du fameux décret de
messidor, qui permet d'envoyer nos
soldata aux processions et leur fait
présenter les armes au Saint Sacre-
ment.
De notre attitude, les journaux clé-
ricaux ont naturellement conclu que
nous étions des fanatiques, entrainés
par la haine de l'Eglise et hypnotisés
par un anticléricalisme sectaire.
II est temps de tuer cette légende.
Les vèritables sectaires, ce sont les quel-
ques libéraux cc vues étroites pour lesquels
comme on Ca dit famihèrement toute
la politique se résumé en Cart d'embêter
les curès
Ces libéraux-ld ont besoin d'une religion,
si pas pour eux, du moins pour le peuple.
Its frèquentent les sacrements, envoient
leurs fits (1) d l'école religieuse, prennènt
plaisir d voir les processions escortées de
soldats et conspuent le mariage civil comme
insuffisamment distingué. Un père qui né
gligé de faire baptiser ses enfants leur sem-
ble ignorant des bonnes manières
De temps en temps pourtant -- pour
affirmer leur libéralisme, ils cher-
cheront une quertlle a leur curé
quereile d'amoureux, allions-nous
écrire.
Tel leur prototype, le digne Homais
se vantanl de ses prises de bec avec
l'abbé Bournis8ien
Quand un cure refuse les sacrements
a un iibéral de cette espèce histoire
de rappeier de temps en temps la su-
prématie du clergé, nos Homais
prennent un air indigné et dénoncent
'intransigeance sacerdotale.
Cette indignation nous amuse. Nous
estimons, nous que Ton appelle fana
tiques, qu'un prêtre ale droit de refu
ser la distribution des sacrements abso-
lument comme un négociant a le droit
de ne pas vendre sa marchandise a un
client qui lui déplait quand ll nous
revient qu'un doctrinaire a requ au nez
la planchette du confessional, nous
chantonuons l'hymne pieux
C'est bien fait
Fallait pas qu'il y aille
Parmi les mensonges quiencombrent
notre immortelle Constitution figure
cette déclamation que l'Eglise est sépa-
réedel'Etat, ce que M. Nothomb tra-
duisait sous cette forme joviale II
n'y a pas plus de rapport entre l'Eglise
et l'Etat qu'entre l'Etat et la géomé-
trie
Et pourtant l'Etat paye l'Eglise,
l'Etat accorde aux ministres des cul-
tes force exemptions refusées aux sim
ples mortels en général, et aux géomè-
tres en particulier.
C'est la ce qui révolte notre bon
sens, a nous qui en sommes a concevoir
le libéralisme tel que le comprennent
certains braves libéraux de campagne
Le curé doit être maitre a l'église et
le bourgmestre a i'hötel-de-ville
Or, la tendance du catholicisme est
précisément de travailler a l'mfiltra-
(1) Et leurs filles. (N. D. L. R.)
tion de l'autorité religieuse dans le do-
mame de la loi civile la loi scolaire,
la loi sur le temporel des cultes, le ca-
ractère officiel reconnu aux dignitaires
de l'Eglise, et surtout la funeste poli
tique de courtoisie, ont amené cette
conséquence que le véritable gouver
nement, en Belgique, est en mains de
l'épiscopat.
Les doctrinaires le savent ils pro-
clament la nécessité de combattre l'ar-
rogance sacerdotale tout en compo3ant
avec elle.
Ni dans leur vie privée, ni dans leur
vie politique, ils ne comprennent que
le libéralisme doit se placer, vis-a-vis
du culte, non en adversaire mesquin et
tracassier, mais en indifférent ou
étranger.
Diminuer ou supprimer le traitement
des chanoines, rappeier puis renvoyer
a son poste le ministre beige pres du
Vatican, compter les bouts de chan-
delle briilós ou économisés par une fa-
brique d'église, ce n'est pas la ce qui
peut constituer un programme politi
que.
Travailler a amener la séparation
vraie de l'Eglise et de l'Etat, et com-
mencer l'entreprise en laissant les cu-
rés chez eux, pour vivre a notre guise
chez nous telle est la f'a§on dont, a
notre avis, il faut comprendre le libé
ralisme.
Si c'est la de l'intransigeance et du
fanatisme, nous nous demandons quel
sens il faut attribuer désormais a ces
morts-ia (1) T.N.
Alors que tous les Etats de l'Europe
occidentale entrent dans la voie des
réformes démocratiques, la Belgique,
grace a son gouvernement clerical,
semble se complaire a la place que
lui fait, a la queue de l'Europe, sa lé-
gislation retardataire en la plupart
des matières importantes.
Nous étions, nous Beiges, avec les
Hollandais, les seuls a conserver le
remplacement militaire a prix d'ar-
gent. Nous serons bienlöt les derniers
a ne pas 1'abohr; Ie discours du tröne,
par lequel la reine régente de Hollan-
de a ouvert la session des Etats-Géné-
raux, annonce que Ie gouvernement
proposera l'abolition du remplace
ment et 1'instruction obligatoire. Ce
fait suggère a M. G. Lorand quelques
reflexions que publie la Rèforme et
dont voici 1'essentiel
Nous serons done le dernier pays d'Euro-
pe qui subira la honte du remplacement,
comme nous avons été ie dernier a garder
la honte et les dangers du régime censitaire,
et nous serons également les derniers a in
troduce 1'instruction obligatoire. Suffrage
universel, service militaire personnel et in
struction obligatoire, cette trilogie démo
cratique est aujourd'hui considérée par-
tout comme la base nécessaire d'un Etat
européen de civilisation moderne, et si l'on
ne nous mootre pas du doigt dans toute
l'Europe, c'est que, habitués pendant un
(1) Extrait d'un Dictionnaire clericalqui
paraitra bien tót A. M. D. G.
Est intranslgeant, fanatiqtie et sectaire
celui qui refuse a l'Eglise les privileges et
la domination auxquelles elle prétend sans
droit et sans pouvoir justifier sa preten
tion. N. D. L. R.)
demi-siècle a voir dans la Belgique le pays
modèle de toutes les iibertés et de tous les
progrès, les etrangers ne se doutent même
pas que nous en soyons encore au système
du remplacement et de 1'instruction non
obligatoire. Un ami russe qui venait d'ap-
prendre, par la lecture des journaux beiges,
qu'on se fait encore remplacer a prix d'ar-
gent en Belgique, m'en manifestait toute sa
stupéfaction. II y a longtemps que de pa-
rei 1 les réformes sont faites en Russie.
Elles vontl'être aussi en Hollande. Déja,
grace a son dernier gouvernement progres-
sisteet surtout a M. Pierson (le plus romar-
quable ministre des finances qu'il y ait ac-
tuellement en Europe), la Hollande avait
remplacé sa vieille i contribution person
nels par un impót sur le revenu, analogue
a ce qui existe dans tous les pays civilisés,
Angleterre, Allemagne, Suisse, Autriche,
Italië, partout sauf en France et en Belgi
que. Nous serons aussi les derniers a préle
ver la plus grosse part des charges publi-
ques sur le nécessaire des pauvres par d'ini-
ques et absurdes impöts de consommation et
a ne pas frapper le superflu des riches,
dont les valeurs inobilières échappent pres-
que complètement a tout impöt. Car en
France, bon gré mal gré, la réfortne dont
le gouvernement radical avait fait la planche
principale de sa platform sera réalisée, mê
me au besoin par le cabinet réactionnaira
dont l'affameur Méline est le chef et le pro
totype. M. Pierson, revenu au pouvoir, va
compléter sa réforme, qui, réalisée ainsi sur
la base d'une législation initiale identiquea
la nötre, a la fois en Hollande et dans le
Grand-Duché de Luxembourg car la aussi
la contribution personnelle a été transfor-
mée en un impöt sur le revenu, nous
laisse absolument saus prétexte possible
pour continuer a faire payer les pauvres
pour les riches, en argent comme en servi
tude militaire.
Et dire que la Belgique s'est sépa-
ree de la Hollande, en 1830, paree
que le régime hollandais ne nous don-
nait ni assez de liberté, ni assez
d'éaalité.
Nousavons bien reculé depuis1830,
grace aux clericaux qui ont escamoté
bribe par bribe presque toutes les
Iibertés que la Constitution nous ga-
rantit. Ne méditent-ils pas mainte-
nantd'exlorquer la libertéindividuelle
descitoyens, en créant un tribunal
des flagrants délits qui, appelé a ju-
ger les individus sans que ceux-ci
aient pu préparer leur défense, serait
une véritable machine a condamner.
N'ont-ils pas supprimé la liberté indi
viduelle des étrangers qui se fient a
Thospitalité beige, en expulsant, mal-
gré la Constitution et malgré la loi,
les étrangers dont la présence en Bel
gique leur déplait
Si nous avons reculé, si nous som
mes en pleine réaetion, les Hollan
dais, eux, ont avancé, et a grands pas
et s'apprêtent a avancer encore. 11 est
vrai qu'ils ont eu la sagesse de com
prendre la nécessité pour les partis
anticléricaux, de s'unir pour sauver
le pays des griffes cléricales.. II y a la
matière a d'amers rapprochements.
Le doux ministre Schollaert vient
de frapper d'une peine disciplinaire
deux institutrices de Gand qui ont eu
assez de coeur pour assister aux funé-
KSHBBlSBSBHHnBm
POTJE LA VILLE,
POUK LA PROVINCE,
Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les
deux Flandresjs'adresser a VAgence Havas, Bruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris
agence de la Bourse.
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