Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de FArrondissement
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
leperen en van het Arrondissement
Vrienden.
La Chambre.
Samedi, 16 0ctobre 1897.
5 centimes le numéro.
5e année. 50.
Entre conservateurs
démocrates.
et
Ph. de C.
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an 3 francs.
Par an 3 fr. 50.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
S^araissant ie Mameiii.
IVerschijnende ties Zaterdags.
L UNION FAIT LA FORCE.
Vergeet niet dat alle gemeentebestu
ren zich op dit oogenblik bezighouden
met de herziening der kiezerslijsten.
Dat elkeen die lijsten nazie en zorge
dat hij met het voldoende aantal stem
men ingeschreven weze.
Een oog in 't zeil om te beletten dat
onze strijdgenooten benadeeld en te
genstrevers bevoordeeligd worden.
Administration et, Redaction nie de Dixnmdc, 5i, Y|»rcs.
Décidément, le vote de la Ligue dé
mocratique n'a diminué en rien l'ardeur
des daensistes, et Tannonce de nouvel-
les persécutions ne semble pas les re-
froidir. Dans le fond ni dans la forme
lis ne témoignent moins de mépris et
moins d'animosité contre les conserva
teurs, et ils déshabillent ceux-ci, avec
une maëstria, une énergie et une vérité
qu'inspire seule une ancienne amitié.
Nous allons en donner quelques
exemples. Nos lecteurs jugeront si les
portraits sont ressemblants.
Extrait d'une lettre de M. Planc-
quaert a propos des alliances entre
conservateurs et démocrates
Mais supposez rnaintenant que vraiment
nous 11e désirions aucune alliance y aurait-
il lieu de jeter de si hauts cris Est-ce que
votre parti la veut sincèrement Est-ce
que ces prêtendues alliances des antisocia-
listes avec les conservateurs n'ont pas ètè de
formidables duperies pour la démocratie
Si 0:1 fait deux ou trois exceptions, que sont
ces fameux représentants démocrates, et oü
sent-on leur action Quels sont ceux qu'on
peut nommer démocrates sans éclater de
rire
Est-ce que le peuple aurait de pires enne-
mis que certains de ces députés antisocialis-
tes sortis de l'alliance avec les conserva
teurs
Avouez que quand on a vu la démocratie
chaque fois dupée sous le beau prétexte d'al-
liance, on a le droit d'etre peu enthousiaste
de pareils accords
Cela est pour les domestiqués ceci
aussi
A Gand on a l'unité et l'union entre
conservateurs ct démocrates-chrétiens a
Gand, les démocrates n'ont pas travaillé
jusqu'ici leurs jonrnaux n'y sont pas ven
dus. Est-ce que quelqu'un peut nier que
Gand ne devienne une ville socialiste, un
foyer d'incendie pour tout le pays alors
qu'a Bruges, oil il y a beaucoup de démocra
tes, les socialistes perdent constamment du
terrain. Ce fait est-il vrai ou faux
Fondsenbladnous ne vous regarderons
pas de travers si vous ne répondez pas
Mais est-ce vrai qu'a la rue du Vieux-Bourg
(local des antisocialistes gantois) il n'y a pas
de puissance populaire? Est-ce vrai que le
journal Het Volk disparaïtrait si les conser
vateurs l'abandonnaient Est-ce vrai que
dans ces grandes salles les meneurs reste-
raient seuls si les ouvriers forces et intéres
sés n'y étaient pas Est-ce vrai
II y a sans doute de l'exagération a
dire que les socialistes perdent du ter
rain a Bruges, alors que les dernières
élections législatives y ont triple le
nombre de leurs voix. Mais il n'y en a
guère dans la description des cercles
ouvriers cléricaux, genre Volkshuisou
ne vont que ceux dont le pain serait
menacé s'ils s'abstenaient. Dans une
election au Conseil de l'Industrie et du
Travail, a Bruxelles, on a vu un de
ces cercles présenter quatre candidats
dont chacun n'a recueiiii que trois
voix chacun d'eux n'avait pas mêtne
confiance dans ses trois co-candidats
Une autre lettre de M. Plancquaert
a un journal clérical flamand explique
pourquoi le peuple des campagnes ne
tient au parti catholique que par la
peur et rend compte de la fagon diffé
rente dont les cléricaux traitent les
riches et les pauvres, s'aplatissant de-
vant les uns et persécutant les autres.
C'est un vrai réquisitoirs dont l'ex-
trait que voici donnera une idéé
Est il vrai qu'aigri par des persécutions
ou par repugnance pour un parti qui ne fait
pas autre chose que priver les gens de leur
pain et les opprimer, plus d'un campagnard
sejeta dans les bras du libéralisme Mais,
bah ce n'étaient que des ames de paysan,
et les ames ont moins d'importance que les
voix. Aux élections, trois ou quatre paysans
ou ouvriers ne valent qu'un seul riche
mais a la campagne les conservateurs se
préoccupent beaucoup plus de la fidélité aux
idéés catholiques d'un seul riche (lors mème
que ce serait simplement extérieur) que de
trente paysans. Bi un riche veut faire de
l'opposition par intérêt, on ne le changera
pas bien vite en un socialiste, des qu'on sait
qu'il fermera les yeux sur tous les tripota-
ges mais quand un ouvrier libre ou un
pauvre paysan s'insurge contre un oppres-
seur ou contre un de ceux qui volent les
pauvres, ou encore contre qui est trop bete
pour jouer aux cartes (om te helpen jassen),
tout riche qu'il est, aussitöt eet homme et
tous ceux qui i'entourent deviendront un
tas de socialistes.
Et oü ces gens doivent-ils se rendre pour
se plaindre? Ils sont forcés d'écrire au
Landbouwer et au Laatste Nieuwsparee
que toute la presse catholique est trop lache
pour accueillir ce qui est dirigé contre des
geus riches, et paree qu'elle a contribué par
tous les temps a cette oeuvre scandaleuse de
l'étouffement des esprits geestesverdomping
et de l'esclavage (verslaving) qui ont fait de
notre Flandre la terre promise des despotis-
mes des nullités politiques, des saltimban-
ques qui ont fait d'une grande partie de
notre peuple hamand une masse sans intel
ligence, sans instruction, un bétail a voter
(kiesvee) et destinée a toutes les besognes
malpropres.
Continuons et terminons par un
portrait vu sous un autre angle (pas
plus fiatteur d'ailleurs) du même parti
clérical que M. Plancquaert excelle a
photographier sans doute parce qu'il
l'a connu trés intimement
Ce qui pousse les conservateurs, ce n'est
pasl'amourde l'Eglise ou de la religion,
non. Grace a l'ignorance et au manque de
caractère de notre peuple, quelques centai-
nes de millionnaires avaient réussi ici en
Flandre, a accaparer toute la politique.
Notre peuple leur servait d'instrument. Les
emplois étaient répartis entre leurs families.
Si on appartenaita la clique des chapelles
conservatrices, cela suffisait pour parvenir
a toutintelligence, amour du peuple, reli
gion, vous n'aviez pas besoin de cela Les
hommes de caractère étaient jetés de cóté,
et les plus bêtes obtenaient la préférence,
pour permettre a deux ou trois roalins du
parti, pleins d'ambition et d'égoïsme, de
jouer d'autant plus facilement leur röle.
Le parti catholique compte au moins cent
représentants et cinquante sénateurs.
II compte des centaines de conseillers
provinciaux.
Parrni ce nombre tres considérable de
personnos qui journellement ont l'occasion
de montrer leurs talents, il y en a a peine
trois qui peuvent être appelés éminents et
line dizaine qui sont des hommes de talent
on n'en trouve pas trois qui sont des hom
mes de caractère et de coeur, qui se sont pro
posé comme hut de leur vie le progrès de
leur pays et i'amélioration de leur peuple
tout le reste de la masse est un méli-mélo
(een boelde gens ignorants et ignares (on
wetende domme menscken) parrni lesquels
court encore parfois un homme d'une intel
ligence moyenne. N'y a-t-il qu'autant d'hom-
mes intelligents et honnêtes en Flandre
Oui bien, mais pour être élu en Flandre,
il faut glorifier tous les abus existants, res
pecter l'ignorance dorée et surtout travailler
énergiquement pour maintenir ce peuple, au
détriment de qui perdure cette situation,
bien bas, en esclavage et sans caractère.
Les désabusés du parti clérical défi-
nissent le cléricalisme comme les iibé-
raux i'ont toujours défini un parti
égoïste, sans autre but que sa domina
tion par tous les moyens. II n'a pas
changé depuis qu'il existe.
La Chambre a repris ses séances
Mardi 12. Elle a abordé immediate-
ment I'lmportanLe discussion sur la
personnilication civile des syndicats
professionnels.
Nos lecteurs le savent, deux projets
étaient en presence celui du gou
vernement et celui de la section cen
trale. Les differences essentielies
étaient les suivantes le gouverne
ment proposait l'octroi de la person
nilication civile aux unions entre
personnes exergant dans les carrières
liberates la mème profession ou des
professions similairesil accordait
aux unions le droit de faire le com
merce, a charge pour elles de se con-
former a ia loi sur les sociétés com-
merciales enfin, il proposait l'abro-
gation de la partie de 1 article 310 du
Code pénal instituant des pénalites
contre ceux qui auraient pronohcé cles
amendes, des defenses, des interdic
tions ou toute proscription quelcon-
que, soit contre ceux qui travaillent,
soit contre ceux qui font travailler.
La section centrale repoussait ces
trois dispositions.
Dans une réunion de la droite, le
gouvernement s'est mis d'accord avec
la majorité pour faire une salade des
deux projets ce qui ne contribuera
pas a simplifier la discussion.
Au début de la discussion, Al. Be-
gerem, minislre de la justice, a déposé
des amendements dont voici le texte
Art. lr. Les unions professionnelles
jouissent de la personnilication civile
dans les limites et sous les conditions
resultant des dispositions de la présen
te loi.
On entend par unions professionnel
les, les associations formées exclusive-
ment pour l'étude, la protection et le
développement de leurs intéréts pro
fessionnels entre personnes exergant
dans l'industrie, le commerce, l'agri-
culture ou les carrières libérales, a but
lucratif, soit la même profession ou des
professions similaires, soit le même
métier ou des métiers qui concourent
a la fabrication des mêmes produits.
Art. Ibis. Les unions doivent com-
EENDRACHT MAAKT MACHT-
prendre au moins sept membres efiec-
tifs.
Le mineur agé de 18 ans. (le reste
comme aux trois derniers paragraphes
du projet de la commission spéciale).
Art. bquater. Les unions profession
nelles peuvent, dans les limites hxées
par la présente loi, faire les actes que
comporte leur objet tel qu'il est déter-
minó par leurs statuts.
Ne sont pas considérés comme actes
de commerce dans le chef des unions
1° Les conventions et notamment les
achats et les ventesnécessaires au fonc-
tionnement de leurs ateliers de chö-
mage
2" Les achats pour la revente a leurs
membres des matières premières, se-
mences, engrais, bestiaux, ustensiles,
machines et autres instruments, et gé-
néralement de tons objets propres a
l'exercice de la profession ou du mé
tier de ces membres
3" Les achats des produits de la pro-
fession ou du métier des membres et
la revente de ces mêmes objets
4" Toutes opérations de commission
pour leurs membres relatives aux ac
tes prévus au 2° et 3" du présent arti
cle
5" Les achats de bestiaux, machines
et autres instruments et généralement
de tous objets destines a rester la pro-
priété de 1'union pour être mis a l'usa-
ge de ses membres, par location ou
autrement, en vue de l'exercice de leur
profession ou de leur métier.
Les diverses opérations prévues au
présent article ne peuvent donner lieu
a bénéfice au profit de l'union.
Les unions entre personnes exer
gant les carrières libérales ne seront
done reconnues que si elles ont un
but lucratif.
Quant aux actes commerciaux per
mis, le 1° seul de l'art. 6 quater inté
resse les syndicats ouvriers propre-
ment dits les autres alinéas ne
concernent que les syndicats agrico-
les, les Boerenbonden cléricales, qui,
au rebours des syndicats ouvriers,
auront le privilège de faire des actes
de commerce relatifs a l'achat des
matières premières nécessaires a leurs
membres.
Le gouvernement se rallie au projet
de la section centrale concernant le
maintien de l'art. 310 du Code pénal.
La gauche socialiste, par l'organe
de M, Furnémont, a aussi présenté
des amendements importants. Voici
les principaux
Article premier. Sont abrogés
l'art. 310 du code pénal et la loi du 30
Mai 1892.
Art. 2. Les unions formées pour
l'étud® et la défense des intéréts pro
fessionnels et économiques,industriels,
commerciaux et agricoles, communs a
tous les membres, et des intéréts géné-
raux tant matériels que moraux et in-
tellectuels de leurs professions et mé
tiers entre personnes exergant soit la
même profession ou des professions si
milaires, soit le même métier ou des
métiers qui concourent au même pro
duit, jouissent de la personnification
civile dans les limites et sous les con
ditions qui résultent des dispositions
de la présente loi.
Dans les communes inférieures en
nombre a 25,000 habitants, l'union
pourracomprendre des personnes exer-
■nKaUHaHBnBEBaanKBMi
POUR LA VILLE,
POUR LA PROVINCE,
Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les
deux Flandres s'adresser a YAgence Havas, Bruxel.
les, rue de la Madeleine, 3?, et a Paris
agence de Ia Bourse.