m Journal libéral démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement Gomme des chiens.... Un aveu précieux. Les Fils de la Béte. Samedi, 27 Novembre 1897. 5 centimes le numéro ie année. \T° 5. Empoisonneurs publics Les domestiqués du Volkshuis. i^araissatil Se &unteiSi. L UNION FAIT LA FORCE- PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 2 francs. pr la province, Par an fr. 2-50. Nous avons demandé la publication des résultats des analyses de l'eau de Dickebusch que la ville a fait faire. Le Journal d'Ypres nous répond par des suppositions qui ne nous satisfont pas. Nous persistons dans notre demande, surtout au moment ou les évènements donnent tristement raison aux criti ques élevées contre les nou vel les ins tallations de la distribution d'eau.Nous sommes certains d'avoir Ie public avec nous. Nous avons posé quelques questions relativement a la suppression de l'Aca démie des Beaux-Arts, et nous nous en félicitons cela nous vaut le rare et précieux honneur d'une réponse du Journal d'Ypres, qui veut bien condes- cendre pour une fois, savez-vous a discuter avec nous. Le Journal d'Ypres veut bien nous apprendre que la diminution du nom- bre des élèves de l'Académie «provient de ce que les parents préfèrent en- voyer leurs enfants a l'Ecole indus trielle, oü les cours sont plus pratiques et partant plus utiles. Du moment que le Journal d'Ypres l'affirme, nous ne doutons pas qu'il en soit ainsinous sommes certains que ses patrons ont fait faire a ce sujet une trés sérieuse et trés compléte enquête, et que, conf'or- mément a leurs habitudes de faire la lumière absolue sur tous les points, ils vont en publier les résultats, pour édi- fier les incrédules qui n'ont pas autant de confiance que nous dans la parole du Journal d'Ypres. Fiat lux... On nous démontrera que la diminution du nombre des élèves de l'Académie est régulière et continue, ce qui nous prouvera que le gout des arts diminue et disparait a Ypres résultat énorme, dont nous avons lieu d'être fiers et dont il faut féliciter nos trés chrétiens maitres, car i'art est immoral de sa nature, n'est-ce pas, pieux Journal d'Ypresdés qu'il ne s'agit pas de la Grande Fanfare. II est vrai que concession au mal heur des temps les cours de l'Aca démie seront donnés a l'Ecole indus- trielle, sauf' le plus immoral de tous le cours de dessin d'après le modèle vivant comme corollaire, le cours d'anatomie sera remplacó par un cours d'hygiène. Nous avons assez de con fiance dans la sagesse de nos vertueux conseillers communaux pour être surs qu'ils continueront leur oeuvre d'épu- ration si les électeurs leur prêtent vie par la suppression graduelle et a petit bruit des cours de beaux-arts,an- nexés a l'Ecole industrielle jusqu'a nouvel ordre,et industrialises en atten dant qu'on les supprime. Quand la suppression sera compléte, le tour joué au département desBeaux- Arts sera complet. M. De Bruyn, pa- rait-il, malgré les représentations de nos députés et sénateurs si influents en haut lieu, exigeait la création d'une section préparatoire «absolumentiden- tique a celle qui existe a l'Ecole indus trielle n c'est le Journal d'Ypres qui l'affirme. II va publier en regard du programme imposé par M. De Bruyn, celui de la section préparatoire de l'Ecole industrielle les incrédules se ront confondus, et M. De Bruyn rou- gira de son obstination. Enfin, plus personne ne songera a demander des explications a nos mai tres, car le Journal d'Ypres affirme que l'économie sera de 4000 fr. par an. Nous avions eu l'outrecuidance d'en On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Bavas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. douter le Journal d'Ypres nous en mo- ngène sans prendre ia peme de nous convaincre de notre erreur nous nous repentons humblement, et comme pé- mtence, nous allons, pour les incrédu les démontrer que le Journal d' Ypres a raison. D'après le compte de l'Académie pour 1895, les dépenses abstraction faite du déficit de 1893 se sont éle vées, en traitements, a 3430 fr., en matériel et administration, a 944 fr. 76, soit au total 4374 fr. 76. Le cours de dessin d'après le modèle vivant est seul suppnmé, soit une éco nomie de 330 francs provenant du sa- laire du modèle vivant. Gar nous ne doutons pas que nos maitres, fidèles aux principes d'équité qui les ont toujours guidés, ont conser- vé a tit-re personnel au directeur de l'Académie, professeur du cours sus- dit, le traitement de ses fonctions jus tice élémentaire qu'une administration publique rend toujours a quelqu'un dont elle supprime les fonctions sans lui en fournir d'équivalentes. En outre, on parviendra certaine- ment a réduire les dépenses pour le matériel. Nul doute, par exemple, que notre vertueux Collége échevmal ne décide la suppression du chaufiage et de l'éclairage aux cours de Beaux- Arts et cela a coüté en 1895, 628 fr. 92 c. L'extinction des lumières sera ie signal de l'extinction des mauvaises pensées inspirées anx élèves par ia vue des modèles, vivants ou non la sup pression du chaufiage mortifiera les chairs des aspirants-artistes, gens trés portés, comme on sait, a la satisfaction de leurs instincts sensuels. Résumons. Les économies compren- nent (d'après les chiffres du compte de 1895) Salaire du modèle vivant fr. 330-00. Chaufiage et éciairage 628-92. Total fr. 958-92 Les dépenses restantes s'éièveront a 3415 fr. 84; elies seront couvertes par un subside supplémentaire de 1200 fr. a l'Ecole industrielle; et la caisse communale s'arrondira encore chaque année de 4000 fr. Dieu fera pour nos maitres cette réédition du miracle de la multiplication des pains. Yous ne comprenez pas Libres- penseurs et positivistes que vous êtes, on voit bien que vous n'avez pas la foi robuste du Journal d'Ypres et de la Luüe sinon vous verriez clair dans les chiffres. Maisle/owma^ est las de vous confondre sa modestie en souf- fre il va vous abandonner a votre in- crédulité rebelle. La compréhension du calcul de nos maitres est réservée a ceux qui ont la foic'est un mystère qu'on accepte béatement, A. M. D. G., mais dont on ne cherche pas d'expli- cation. Ainsi soit-il Ph. deC. Le Journal d'Ypres voudrait des dé tails précis au sujet du fait que nous avons rapporté dans notre avant-der- nier numéro d'une vieille chatelaine, dévote, riche et maniaque, qui a fait enterrer ses chiens morts dans une chapelle bénie par le clergé. Que le Journal d'Ypres s'adresse a l'évêché de Namur on pourra l'y ren- seigner aussi abondamment que possi ble. Quant a nous, comme il nous est assez indifférent qu'un chien mort soit béni ou non, gratuitement ou moyen- naut finances, nous nous garderons de livrer des noras a la risée publique. Nous n'aurons pas le même scrupule a l'égard d'une autre chatelaine dont lesjournaux catholiques frangais ont été les premiers a citer, avec des trans ports d'admiration, la belle action sui- vante nous en empruntons la relation a la Gazette Une image édifiante dans un des illustrés parisiens de ia semaine. Le clergé de Bon- nelles, croix et chasubles au vent, bénissant les chiens de la meute de la duchesse d'Uzès. Tiens, c'est vrai. L'Eglise bénit les chiens comme de simples chrétiens. Chez nous aussi. Le jour de la Saint-Hubert. Des chiens de chateaux bien entendu ou tout au inoins de chasseurs qui payent la bénédic- tion au prix du tarif. Loin de nous la pensée impie de la bla- mer, si ca peut rapporter un petit béuéfice a la boutique. Mais alors, quand nos aima- bles sacristains comparent a des enfouisse- ments de chiens, les enterrements des gens économes qui reculent devant les frais des bénédictions de cercueil, ils semblent assez inconséquents... A la place des chiens bénits, nous protes- terions contre l'assimilation aux libres-pen- seurs. Voila des chiens dont un De Guchte- naere suivrait le cadavre, tête dócou- verte. Entre bénir un chien vivant et bénir un chien mort, la différence doit être nulle pour le pieux Journal d'Ypres. II semble réprouver le fait que nous avons cité que pense-t-il de la béné- diction des chiens de la duchesse d'Uzès Nous attendons impatiemment sa réponse. Le Journal d' Ypres dans son numéro de Samedi dernier nous somme de pu blier ie rapport de M. Arthur Merghe- lynck. Notre confrère ne perdra rien pour attendre et nous déférerons a sesdésirs, qui sont également les nötres, quand nous jugerons que le moment oppor- tun est veuu d'imprimer ce document. Nous attendrons d'abord que la fa- meuse note Surmont ait vu le jour, afin de pouvoir, en même temps, réfu- ter les allégations y conteuues. Si elles ne sont pas plus serieuses que les ar guments que nous trouvons dans i'ar- ticle du Journal d' Ypres de Samedi der nier, la besogne sera bien facile. Les convives du Banquet tradi- tionneldu Volkshuis ont fait preuve d'une domestication suflisante, c'est-a- dire arrivée jusqu'a l'avilissement. En effet, M. Colaert leur a promis qu'a l'élection prochaine s'ils con- tinuent a être les plats valets qu'ils sont, se sera dit M. Colaert en restric tion mentale M. Bouquet serait rem- placé par un candidat proposé par la maison du peuple. Et les inconscients d'approuver, d'a près le Journal d'Ypres. Congoit-on que M. Colaert promet- trait pareille chose aux gens du Volks huiss'ii n'était sur qu'ils ajouteront un nouveau mollusque a la série de ceux qui figurent sur les bancs de l'Hötel-de-Ville Tout le passé nous garantit que non. Si les gens du Volks huis étaient capables de choisir un can didat intelligent et indépendant, on saurait bien M. Colaert tout le pre mier leur imposer une huitre. Et les malheureux applaudissent a la constatation de leur avilissement Quelle école de dignité, que ce Volks huisEt que M. Colaert a raison d'al- ler y donner des bons conseils Ces bons conseils sont si bien suivis! Par exemple, M. Colaert le tribun a remué profondément les ames en prê- ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires: 1 fr. la ligne. chant la tempérance. (1) II faut croire quesonéloquence aaussi profondément remué les estomacs, car la fête a laissé pas mal de souvenirs gluants au pavé des rues. Pouah Lu dans le n° du Journal d'Ypres du 17 Novembre, a. propos des élections dans le grand-duché de Bade Les socialistes sont trés peu nom- breux dans le grand-duché de Bade.... Les candidats appartenant d cette opinion qui ont été èlusle doivent en grande partie aux catholiquesqui avaient reen le mot d'ordre de voter pour eux afin de faire échec aux nationaux-libéraux Grace a eet appoint considérable, les socialistes sont maitres désormais de la capitate Carlsruhe. Nous dédions eet aveu dépouillé d'artifice, aux naïfsqui croient, sur la parole desjournaux cléricaux, que le catholicisme constitue seul un rempart contre le socialisme. Quant on voit les cléricaux a l'oeuvre, ils sont prêts a tout, jusqu'a faire triompher les socia listes, pour combattre ceux qui leur refusent une situation privilégiée. Car, d'après le Journal d'Ypresle parti national-libéral abusait de sa force pour oppnmer les catholiques. Pour qui connait la phraséologie clé- ricale et se souvient de la persécu- tion de 1879, cela veut dire simple- ment que le parti national-libéral se refusait a mettre l'Etat sous la coupe de l'Eglise. II en a été puni pour lui faire pièce,ies défenseurs aelareligion, de la familie et de la propriété ont fait cause commune avec les éternels ennemis de ces trois piliers de l'ordre social. (2) Et nunc erudimini. Ph. de C. Sous ce titre le Journal d'Ypres re produit, en le dédiant a la Lutte et au Progrès, un article du Bien Publicune longue et filandreuse tartine dont nous allons relever l'essentiel. «Lorsque nous nous plagons au point de vue positiviste, qui est le point de vue des libres-penseurs, nous cher- chons en vain une plausible raison a la colère que provoque, chez eux, un parallèle tiré de la mort du chien. e Veuillez me dire, Monsieur Denis, quelle est la différence entre un homme mort et un chien mort, d'après votre système philosophique. Le Bien Public reprend done pour son compte l'ignoble assimilation qui a valu au De Guchtenaere la volée de bois vert dont il se ressent encore. Cela n'a rien d'étonnant la sortie du domestiquégantois n'était pas l'expres- sion d'une grossièreté personnelle, c'était celle de ce qu'éprouvent tous les cléricaux lorsqu'un cadavre va au cimetière sans leur payer tribut. M. Denis nerépondra pas, remar- que la Gazette. Le fait est qu'entre un chien mort et l'ignoble personnage qui pose de pareilles questions, s'il y a une différence, elle est toute en faveur du chien. II faut d'ailleurs être ignorant com me un sacristain, pour écrire ou pour croire, sur la foi du Bien Public que le positivisme est identique a la libre-pensée. Que le Bien Public et le Journal d'Y pres aillent demander aux disciples de (1) II va rééditer son discours au Conseil communal. (2J Périphrase dans le goüt de la polémique mélodramatiquedecertaines feuilles cléricales. La suppression de l'Académie.

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 1