l'union fait la force. Journal libéral démocratique d'Ypres et de FArrondissement Vrijzinnig volksgezind weekblad van leperen en van het Arrondissement Samedi, 50 öctobre 1897. 5 centimes le numéro. >e année. N° 52. Liberté de presse violée. Ph. de C. Ignorance et aveuglement politique. CathoSicisme et socialisme PRIX DE L'ABONNEMENT Par an 3 francs. 'ar an 3 fr. 50. Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. M&araissmni ie Samedi. Verschijnende des Zaterdag®. C'est M. Begerem, ministre de la justice, qui vient de se rendre coupa- ble de eet attentat a la Constitution. Un journaliste turc, M. Ahmed- Riza, publie un journal, le Mechveret, qui a pour but d'obtenir du Sultan le respect a la Constitution a laqnelle il a prêté serment, mais quil a supprimé en fait. La publication du Mechveret a été interdite en France par le ministère Mèline, qui n'a rien a refuser au grand assassin que M. Hanotaux a laissé opérer a l'aise sur les Armó- niens et les Crétois. Le gouvernement frangais, dailleurs, n'en est plus a compter ses attentats a toutes les libertés. M. Ahmed-Rtza a continué a Bru- xelles la publication du Mechveret, quil vient de Paris diriger chaque semaine. A la demande du Sultan massa- creur de Chretiens, il a eté question d'expulser de Belgique M. Ahmed- Riza. M. Begerem a renoncé a i'ex- pulsionil a signifié a M. Ahmed-Riza i'ukaze suivant J'ai 1'honneur de porter a la con- naissance de M. Ahmed-Riza-Bey que, de mème qu'en France, il ne sera mis aucun obstacle a aon sejour en Belgique, a condition qui! n'y publie pas l'edition turque du Mechveret. Toute mesure préventive est inter dite en matière de presse. La censure ne pourra jamais être rétablie. 11 n y a de délit de presse qu'en vertu d un verdict du jury. Voila les principes constitutionnels. M. Begerem les foule aux pieds, en donnant comme pretexte l'exemple de la France I II est sans doute désagréable pour un ministère qui a jure d'observer la constitution, mais qui a escamoté une a une toutes nos libertés constitulion- nelles, de voir un journaliste turc ré- clamer du Sultan Ie rétablissement d une constitution qu il a en du moins la franchise do supprimer d'un coup Mais il appartienta I'opinion publi- que de protester contre la violation formelle de la constitution, un journa liste turc en füt-il seul la victime. M. Begerem sera interpellé par M. H. Denis au sujet de son acte arbi traire. La droite l'approuvera, évi- demmentel le a perdu loute notion de moralité politique. Mais nous som mes curieux de savoir comment M. Begerem justifiera son ukaze. 11 y a das gens qui, parce qu'ils ont un diplome quelconque,ou parce qu us appartiennent a la classe dirigeante, se croient aptes a tout résoudre. La pratique démontre que souvent ils sont d'une ignorance déconcertante. Les déceptions que donne notre systè- me d'eau en sont une nouvelle démon- stration. Les simples praticiens, les simples ou- vriers specialistesdepuis des temps im- Aduiinislralion et Redaction rue de Bixnmde, 51, Ypres. mémoriaux, reconnaissent a l'eau des étangs la propriétó d'attaquer, de man ger le fer.lls auraient considéré comme une faute insensée d'employer du fer pour les tuyaux de l'ancienne canalisa tion. Ces connaissances pratiques se trans- mettent de génération en génération et il est inconcevabie et impardonnable qu'onn'en ait tenu aucun compte. II y a plus de quinze ans, M. I). Blieck, con ducteur des travaux de la ville, me disait Mais, jamais, pour rien au monde, nous n'aurions osé employer des conduites en fer pour l'an- n cienne canalisation lis auraient été ii mangées par l'eau en trés peu de ii temps, ii Les ingénieurs, les médecins, les pharmaciens, les industriels, les avo- cats, les conseiliers communaux qui se sont occupés de nos eaux ont ignoré complètement ce fait capital. Et ce qui est impardonnable, c'est qu'iis ont ignoré ceia 20 ans après les célèbres découvertes du professeur Bishof, qui ont mis a jour Taction des matières organiques de l'eau sur ie fer et mené a l'utiiisation de cette action pour ia purification des eaux d'étang et de rivière. C'est ainsi que i'administration, ignorant tout ceia, quittait son systè- me de distribution par tuyaux en plornb, que l'eau n'attaquait point pour adopter des tuyaux en fer. Le résultat fut que l'eau se ciiargea de rouiile, se gata et devint impropre a i'aiimentation. Eile roussit le lingo et sent Ja vase, le poisson pourri, au point qu'il est ar rivé qu'une chambre fraiciiement la- vée, sentait trés distinctement le pois son pourri la même chose a été fré- qüemment constatée pour la vaisselle. Eu un certain nombre d'années la canalisation sera dissoute. Eile a conté environ 400,000 francs. II faudra la re- nouveler de temps en temps. Dója, il y a des tuyaux dont les parois n'ont plus que 1 a 2 miilimètres d'épaisseur. ün a déja dü voter 15,000 francs pour com- mencer la réfection. Eu établissant le chateau d'eau a la porte d'Elverdmghe on a fait une autre gafie colossaie. Un a renoncé ainsi sournoisement aux eaux des fossés de la viiie et a celles de l'ótang de Zille- beke dont le volume réuni est ie dou ble de l'approvisionnement actuel. Et i'on a fait eet impair, après avoir été, par pénurie, obligés de chicaner ou de refuser l'eau de ia viiie aux usi- nes Yalcke, Vandevyvere, Becuwe, Verschoore, au chemin de fer, au tram, etc., etc. Tout développement de Tindustne est rendu difficile, précaire. Qu'on de- mande un peu a M. Verschoore, quel- les ont éte ses ennuis, ses incertitudes, ses angoisses, a chaque période un peu sèche. Lorsque les catholiques étaient dans l'opposition, leur thème uempiternel étaitVeau sale et rouilléequi avait coüté tant d'argent. Dés qu'ils sont devenus majorité, ils ont adopté et aggravé les fautes commises. lis ont mis beaucoup plus de fer au contact de l'eau. Ils ont gas- pillé deux cent trente mille francs et ils ont réduit au tiers l'approvisionne ment de la ville Et la raison de ce revirement, se demande- t-on. Ignorance, aveuglement et calcul politique. La hate de pouvoir dépenser beaucoup d'argent en main-d'oeuvre, afin de pouvoir attirer les ouvriers au Volkshuis. La hate aussi de trouver un motif financier pour justifier ia sup pression du Coliège communal. Mais le cöté ie plus grave de la ques tion est le cöté sanitaire. Dans ma brochure de 1892 je dé montre 1" que ia mortalité a Ypres est excessive qu'elle dépasse de cinq unités par mille la mortalité moyenne du pays 2° que depuis l'établissement du nouveau système d'eau la mortalité s'était accrue de i.82t par mille ce qui équivaut a plus de vingt-neuf Yprois tués tous les ans par le changement dans la qualilé de Veau. Le savant rédacteur du Journal d'Y pres cfierche a faire de i'esprit a propos des maladies, qui se transmettent par l'eau mauvaise, et que j'ai appelées maladies zyrnotiques. Pendant ce temps, oh mon savant hygiéniste, savez-vous que ces infections zyrnotiques procurent a la viiie d'Ypres que vous admmistrez le peu enviable re cord de Vinsalubrüè et de la mortalité de la Belgique entière A ma statistique démographique on n'a jamais su me répondre que par une affirmation erronée, notamment que cette grande mortalité provient de dé- cès d'enfants. Ceia n'est pas. La statis- tique,au contraire, constate qu'a Ypres les décès sont ie plus nombreux parmi les adultes, c'est-a-dire parmi ceux qui boivent ie plus d'eau. La mortalité des enfants et des vieillards se rapproche davantage de la moyenne. L'administration communale d'Y pres, entends-je dire partout, n'est-elie done pas curieuse de connaitre la com position de son eau Uu fait-elle faire des analyses et n'ose-t-elle pas en pu blier les résultats Est-il exact que des essais bactério- logiques faits, auraient donné de cent mille a deux cent cinquanle mille microbes par centimetre cube Entretemps je conseille aux Yprois désireux de s'instruire de faire la pro menade autour de i'étang de Dicke- busch. lis constateront que c'est un marais infect, oü grouillent des myria- des d'msectes et d'animalcules, oü fourmiilent les poissons, les lézards, les grenouilies et les crapauds et ils éprou- veront une répulsion instinctive pour cette eau dégoutante. Je leur conseille aussi de faire un tour de promenade sur les hauteurs de la Eooge et des Nonnenbosscliende demander dans une maison quelcon- que un verre d'eau. Ils auront un verre d'eau de puits, d'eau souterraine, frai- che en toute saison, saine, claire, fran- che de goüt. Une 'ooisson que i'on boit avec piaisir et satisfaction. C'est cette eau-ci qu'il aurait fallu procurer aux Yprois. Cette eau étant pure n'auraifc pas attaqué le Ier de la canalisation. Un propriétaire, qui refuserait a son fermier de faire un puits pour lui pro curer de l'eau potable, et Tobligerait ainsi a se servir de l'eau impure d'une mare quelconque, serait considéré comme propriétaire incapable, arriéré et coupable. EENDRACHT MAAKT MACHT. Les malheureux Yprois sont con- damnés a tout jamais a boire de l'eau de mare impure. P. "V -t-rss-ssirsg>-a Dédiè aux naïfs qui croientsur la foi des journaux cléricauxque le catholicisme conslitue i unique rem part contre le socialisme. A ceux a qui nous dédions eet arti cle, nous recommandons de méditer les passages suivants, extraits de l'ouvra- ge le Glergé et la question socialepar le D1' Scheicher, professeur de morale au séminaire de Saint-Poelten (Autriche), un des chefs des démocrates-chrétiens dans la monarchie des Hapsbourg. L'ouvrage a été récemment traduit en frangais (1), avec l'approbatur de M. Decurtins, le chef du socialisme catho- lique en Suisse, et a fait l'objet d'un examen enthousiaste par la Justice so cialel'organe frangais le moins domes- tiqué de la démocratie chrétienne en Belgique. Ce livre n'exprime done pas les opinions d'un penseur isolé, mais bien celles de tout un parti qui se fait jour sous les mêmes aspects, a quel- ques modifications de détail prés, dans tous les pays d'Europe. Ce consente- ment général des gens groupés sous Ja même barrière donne beaucoup de poids aux passages qu'on va lire. ...qu'entend-on par capitalisme au sens sociologique du mot C'est le principe de Taccaparement des pro duits d'un travail anquel on est de- rneuré étranger, le principe de la jouis- sance sans travail. Celui qui veut s'en faire promptement une juste idéé, n'a qu'a penser a ces hommes en situation de mener une vie de plaisirs raffinés par la seule raison que leur père, leur grand'père ou aïeui a pu accumuler des vaieurs a intéréts. lis ont en main le droit estampillé de jouir des pro duits du travail du présent et de celui de l'avenir, de s'en emparer en tout ou en partie. Ils ne produisent aucun tra vail, ne courent aucun risque et sont créés seulement pour le fructus consu- merepour jouir de la vie. Aussi longtemps que, après ces préièvements, il est resté aux travail- leurs des moyens suffisants d'existence, ils n'ont pas résisté a eet état de cho- ses. Mais aujourd'hui il en va autre- ment. La part du capital, ses préten- tions sont devenues si élevées qu'il ne reste même plus aux travailieurs de quoi attemdre le but terrestre de leur existence. Dès lors ils sentent, sans pouvoir l'exprimer ou le prouver scien- tifiquement, que le principe n'est pas juste. II est, en efi'et, incontestable- ment certain qu'une organisation so ciale capable de produire les résultats que nous exposerons dans les chapitres suivants ne peut pas être juste. (P. 4 et 5). N'est-ce pas le fond de ia théorie so- cialiste au sujet du capitalisme, la théorie de la lutte des classes et de la nécessité d'une appropriation collecti ve des moyens de production Ou ces .théories socialistes sont vraies, comme le reconnait le D1' Scheicher, et les dé mocrates-chrétiens qui combattent le socialisme no sont que des hypocrites (1) Traduction publiée par la Société beige de librairiea Bruxelles; 1897. Nous citons cette traduction, faite par le Dr Morel, chan- celier de l'Université de Fribourg. POUR LA YILLE, POUR LA PROVINCE, Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les deuxFlandresJs'adresser a VAgence Havcis, Bruxel. les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris agence de la Bourse. ïfc

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 1