a^waisssml Se Samedi. l'ünion fait la force.
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Samedi, II Décent bre 1897. 5 centimes le numéro. 46 année. j\f° 5.
Journal liberal démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement
Chronique locale.
La disette d'eau
a Ypres.
Un remède bien simple.
Nos monuments.
Empoisonneurs publics.
Les voies et moyens.
A la Chambre
PRIX DE L'ABONNEMKNT
pour la ville. Par an 3 francs.
pr LA province, Par an fr. 2-50.
La disette d'eau préoccupe vivement
et a justetitre le monde des ménagères,
des brasseurs et des industriële Yprois.
II est du devoir de tout un chacun
de faire ce qui est possible afin de di-
minuer les conséquences de cette cala
mity.
Le Journal (V Ypres se tire facilement
d'afi'aire en disant que l'administration
communale ne peut donner que l'eau
dont elle dispose.
Cela est absolument inexact. L'ad
ministration a bêtement, dérobé a la
ville les deux tiers de son approvision-
nement.
Je veux bien, en raison des circon-
atances graves de l'heure présente, lais
ser la la question des eaux souterraines,
salubres, abondantes et peu chères
qu'elle aurait pu avoir, si elle Vavait
voulucomme je l'ai démontré a satié-
té. Mais trêve a ces discussions, pour
le moment, et arrivons au but.
Anciennement, l'étang de Dickebusch
avec son sol imperméable, n'alimen-
tait que le tiers de la ville. L'étang de
Zillebeke, avec son sol sablonneux et
ses nombreuses sources, alimentait les
deux autres tiers.
Alors, it fallait une succession de
saisons sèches avant d'arriver a la di
sette. Maintenant, il suffit d'une séche-
resse de quelques jours pour épuiser la
seule provision d'eau de l'étang de Dic
kebusch qui ne se renouveile que par
ruissellement, en temps de pluie.
Le remède est tout indiqué par l'ex-
périenee. II consiste a laisser alimenter
par 1'étang de Zillebeke, le Kasteelgracht
et l'ancienne canalisationles deux tiers de
la villecomme anciennement.
La canalisationen conduites de
plomb, subsiste. II n'y a que quelques
puits de comblé3. Cela se réparerait a
peu de frais, ia ou. le besoin s'en ferait
sentir.
De cette manière, les deux tiers de
la ville disposei'aient de toute l'eau né
cessaire.
Les ménagères, les brasseurs et les
industriels y auraient a leur portée
l'eau indispensable et n'auraient plus
a se préoccuper de voir leurs affaires
arrêtées, ruinées.
Dans l'autre partie de la ville, oü se
trouvent l'usine Verschoore et le che-
min de fer, on pourrait alors aussi
donner l'eau nécessaire.
II est a espérer que l'on ne poussera
pas, cette fois encore, le parti pris jus-
qu'a continuer a réduire,a toutinstant,
la ville entière a la, portion congrue,
pendant que l'on dispose a Zillebeke de
46 hectares et aux fossés de la ville de 40
hectares de réservoirsconlenant d>s mil
lions d' hectolitres d'eau, sans emploi.
Ce serait maintenir volontairement
et bêtement la périodicité de la disette.
P. V.
L'auteur de l'article A propos de
la séance du Conseil communal du 6
Novembre dernier inséré dans notre
numéro de Samedi 30 Novembre, a
magistralement apprécié de auditu
la soi-disant réfutation Surmont, du
rapport Arthur Merghelynck au sujet
de nos monuments.
Cette tarte a la crème, a laquelle du
reste, il sera répondu in extenso, (1) a
(1) 11 nous faut bien quelques jours pour
élucider une question que M. Surmont, l'hom-
me universel, a mis cinq mois a embrouiller.
paru Samedi dernier en supplément au
Journal d'Ypres. Son impression ne
compte pas moms de six pages. II est
vrai que le maïeur y a mis le temps
pour s'exécuter. Si a chaque demande
faite par l'autorité supérieure, beau-
coup d'administrations communales
devaient attendre cinq mois avant de
répondre, cela ferait un joli gachis.
II est certain que notro rédacteur
avait raison de dire que, d'un bout a
l'autre, le factum de notre maïeur
était un ergotage Surmontesque, ou. la
mauvaise foi la plus insigne perce de
tous cötés pour les besoins de ia cause,
qui argumente tout le temps a cöté
des questions soulevées sans jamais
répondre a aucune, tout cela sur un
ton gouaiileur et railleur qui sied a
l'auteur comme des brodequins a un
éléphant.
II y a trois parties distinctes a envi-
sager dans cette tartiue indigeste et
interminable
D'abord la partie théorique et tech
nique trés généralisée, qui est évidem-
ment l'oeuvre d'un homme du métier
et par conséquent pas de M. Surmont.
Puis la partie administrative, pour
la rédaction de laquelle, le mandarin a
plumes de paon de i'Hötel de Ville, a
attelé une notable fraction du person
nel, lequel natureliement aux frais des
contribuables, et cela quatre mois du-
rants'il vous plait, aépluché fort mu-
tilement, toute la paperasserie moder
ne, pour permettre au mont en travail
d'accoucher finalement d'une souris.
Enfin les injures qui sont, le fait ex-
clusifde M. Surmont.
II y en a un pen pour tout le monde
pour l'honorable gouverneur de la
province et son administration, pour
l'auteur du rapport, qu'il tend en vain
a ridiculiser de toutes les fagons, pour
les membres de la commission des mo
numents, envers lesquels notre bourg-
mestre se vante en outre de s'être
montré peu poli lors de leur visite
a Ypres. Du reste on sait depuis long-
temps que M. Surmont se croit un
homme universel. On n'est pas plus
modeste que le grand mandarin, qui
s'est imposé iui-même pour présider
aux destinées de la ville d'Ypres, de
par son audaee sans pareille et, hélas
a la faveur de la défection bien fa-
cheuse d'un certain nombre d'habi-
tants de notre ville.
B. S. Au moment de mettre sous
presse nous apprenons une nouvelle
que nous n'enregistrons que sous toute
réserve. Le bruit court en ville que le
gouverneur de la Flandre Occidentale
a renvoyé le factum Surmont sur nos
monuments a son auteur. Ce fait n'é-
tonnera personne, étant donnée la forme
insolite et peu commune de cette pièce
qui par la, s'écarte totalement de
celles admises par les traditions cour-
toises usitées en matière d'adminis-
tration.
Ij'analyse dies eaux a
l'Hotel-de- Ville.
A notre simple question Est-il vrai
que les eaux de la ville ont été a une
récente analyse bactériologique dé-
clarées impropres a la consommation
)i et dangereuses a boire le Journal
d'Ypres répond par cette piteuse dé-
faite
La Lutte n'en démord pas Nos maitres
sont des empoisonneurs publics
S'il en est ainsi, nous cngageons La Lutte
a ne plus boire de notre eau. Parbleu, il ne
faut pas s'empoisonner volontairement et
pour le plaisir de nos maitres.
Que pouvons nous répondre encore a 1'in
terrogation de La Lutte Elle triomphe
Nous avons recu plusieurs lettres de nos
lecteurs, qui nous menacent de se désabon-
r.or si nous répondons encore aux élucubra-
tions de M. Vermeulen et de son organe.
-*
Savourons le fin sel gantois, pardon
attique, de cet articulet, qu'on retrou-
ve, a même dose et a grains de même
cubage, dans la réponse de M. Surmont
a M. Arthur Merghelynck.
II est done acquis qu'une analyse a
été faite et qu'elle a donné des résul-
tats désastreux au point de vue de la
santé publique.
Nous savions que cette analyse exis-
taitnous n'avions point besoin que
notre information fut ratifiée par la
persistance qu'a mis le Journal d' Ypres
a se dérober a, notre question.
Nous nous sommes payés le plaisir
de mettre le Moniteur de l'Hötel-de-
Ville en bien facheuse posture, de le
laisser patauger et de faire éclater,une
fois de plus, sa mauvaise foi aux yeux
du public.
De quelle épithète assez forte stig-
matiser la conduite de MM. Surmont
et C'\..? eux qui d'un cöté laissent le
public Yprois dans l'ignorance de la
nocuité de l'eau qu'ils lui servent et,
d'un autre cöté, prennent contre l'eau
pour leur usage personnel les precau
tions les plus rigoureuses Nous con-
naissons tel et tel chef clérical (1) qui,
depuis qu'ils ont connaissance du mau-
vais résuitat de l'analyse, interdisent
l'usage de l'eau non bouillie a leur
maisonnée peu s'en faudrait qu'ils ne
l'aseptisent pour le lavage des appar-
tements
Et ces mêmes gens gardent un cou-
pable silence, silence qui sera, a juste
titre, sévèrement apprécié par le pu
blic.
Dites, amis lecteurs, y a-t-il moyen
de les traiter autrement que d'em-
poisonneurs publics
Les budgets amendés pour 1898 ont
été examinés en sections par la Cham-
bre la semaine dernière. Au sujet de
la fagon dont ils sont faits et votés,
ainsi que de la progression constante
qu'ils accusent, M. G. Lorand fait,
dans la Rèformeles constatations qui
suivent. La gravité de la situation
dangereuse qu'elles signalent n'échap-
peront pas a nos lecteurs
Examinés en sections Li 30 Novembre,
les budgets devraient régulièrement être
votés par la Chambre et le Sénat avant le
ler Janvier, puisque c'est le ler Janvier
qu'ils commenceront a être dépensés. Aussi
sont-ils déposés depuis Février, en vertu de
la loi mais ce dépot est une simple forma-
lité et les budgets ainsi déposés ne signi-
flent rien. C'est du papier gaché. Les vrais
budgets sont les budgets amendés, qui vien-
nent seulement d'etre distribués et ne
seront discutés que fan prochain, alors
qu'ils seront en grande partie dépensés.
Tel est, sous notre régime parlementaire,
tel qu'il a été perverti par soixante ans de
censitarisme, le controle de gestion des
deniers de l'Etat.
II est cependant un budget qui, comme la
loi du contingent, doit être voté avant le ler
Janvier, c'est celui des voies et moyens, en
vertu duquel les impöts sont percus. II a été
distribué seulement cette semaine alors
que la Chambre est réunie depuis le com
mencement d'Octobre. Done il est de fait
soustrait a toute discussion sérieuse.
II vaudrait cependant la peine d'etre dis-
cuté. Sa progression, en effet, est fantasti-
que. En dehors même du budget extraordi
naire, payé par l'emprunt et toujours
présenté a la fin de la session, de facon a
devoir être voté sans examen, dans la "bous-
(1J MM. Surmont et Colaert entr'autres.
ANNONCES:
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires: 1 fr. la ligne
culade du départ, ce budget qui était cette
année de 387 millions, atteindra 422 mil
lions, e'est-a-dire que les Beiges payeront a
l'Etat 35 millions de plus. Et déja l'augmen-
tation était sensible de 347 millions en
1892 le total des impöts et péages avait
monté a 352 millions en 1893, a 362 en
1894, a 371 en 1895 et 388 en 1896 Cela
fait en six ans une augmentation de 75 mil
lions, qui a pour corollaire une augmenta
tion encore plus formidable de la dette pu
blique.
II est vrai que cette année on peut invo-
quer le rachat du Grand-Central qui
coüte d'ailleurs beaucoup trop cher. Mais il
n'intervient dans l'augmentation de cette
année que pour une vingtaine de millions.
Le produit des impöts directs est presque
stationnaire. Par contre, nous payerons
deux millions et demi de plus en droits d'en-
trée et six millions de plus en accises. Or,
ce sont les impöts qui atteignent surtout les
plus pauvres, qui ne sont pas basés sur la
fortune, mais sur les besoins. Et pendant
que depuis 1892 le produit des impöts di
rects n'a augmenté que de deux millions,
celui des douanes et accises, sans compter
la part du fonds communal, a monté de 66
millions et demi a 97 millions et demi, c'est-
a-dire qu'en six ans, grace a l'orientation
protectionniste, il a été augmenté de moitiÉ.
Et c'est au cri de A bas les impöts que le
gouvernement actuel est arrivé au pouvoir
M. de Smet a profité de ces rentrées, non
pas pour reprendre 1'amortissement, mais
pour réincorporer au budget ordinaire les
dépensesque M Beernaert portait abusive-
ment a l'extraordinaire, afin de présenter des
bonis fictifs aux électeurs. En fait, on n'a-
raortit pas et l'on continue a emprunter. Qn
n'a même jamais emprunté autant que de
puis l'avènement de M. de Smet M. Beer
naert se contentait d'emprunter 40 millions
par an M. de Smet est monté, l'an der
nier, a 80 indépendamment du rachat du
Grand-Central qui va porter notre dette a
pres de trois milliards, et la somma néces
saire a servir aux rentiers l'intérêt de leur
argent, sans amortissement, aucun,et a per-
pétuité par conséquent, a 128 millions par
an.
II est vrai q'u'on est dans une ere de pros-
périté. Done foin des économies Mais si
les mauvaises an.nées revenaient, croit-on
que Ton pourrait enrayer Non. Nous paye
rons désormais a l'Etat plus de quatre cents
millions par an, et si nous gardons le gou
vernement actuel, il ne faudra pas cinq ans
pour avoir atteint le budget d'un derai-mil-
liard.
Le gouvernement clérical constitue
done un danger, non seulement pour
les libertés que la Constitution garan-
tit aux Beiges, mais aussi pour la
bourse des contribuables.
Qu'ils y réfléchissent
Linterpellation Vandervelde sur le
scandale de Malines.
Mercredi, M. Vandervelde a inter-
pellé M. Schollaert au sujet de la cir
culaire de I'inspecteur de l'enseigne-
nient primaire de Malines, qui avait
interdit aux instituteurs de conduire
leurs élèves et même d'assister indivi-
daellement aux funérailles civiles d'un
enfant tué dans un accident de chemin
de fer.
M. Vandervelde a fait connaitre les
faits d une manière dont le ministre a
reconnu l'exactitude.
II a demandé au ministre s'il désa-
vouait la circulaire de I'inspecteur, ou
s'il en prenait la responsabilité. II a
d'ailleurs, et avec raison, fait rem outer
jusqu'au ministre, la responsabilité de
la scandaleuse attitude de son subor-
donné ce sont des discours provoca
teurs comme celui de M. Schollaert
dans une récente interpellation sur un
sujet analogue qui engagent les fonc-
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