1897 Journal libéral démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement 1897 Le Congrès libéral ouvrier. a) Enseignement primaire, laïque, gratuit et obligatoire avec tous ses corrolaires On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté des deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Samedi, Ir Janvier 1898. 5 centimes le numéro, -4 6 année. Aos 7-8. Ph. de C. La question des eaux de Laeken. A la Fédération des Anciens militaires. La dale des éleclions. §®araissant le Hamedi. L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la yiLLEPar an 3 francs. pr la province, Par an fr. S5-50. Dans les annates d'Ypres, 1897 sera considéré comme une des années les plus néfastes. C'est en cette malheureuse année que Ton a terminé et inauguré les ab- surdes travaux d'eau. coütant plus de 230,000 francs et dont les résultats désastreux n'ont pas tardé a se faire sentir. Ces résultats sont 1U Pénurie d'eau, sans sécheresse sérieuse. Quelques jours sans pluie suffisent. 2° Rationnement force de la con- sommation. Cinq lienres sur 24 heures. 3° La qualité de l'eau devenue mauvaise au point que l'aulo- rité militaire a cru devoir en ixiter- clire l'emploi a la troupe. sera done synonyme de a. üvxine des finances commu- nales b. Xnipossilxilitc d'exercer désormais une industrie quelconque a Ypres. c. Aggravation des condi tions bygiéniques de la ville qui avail deja atteint le record de la mor- talité, en Belgique. Dans les principales villes de Belgi- que se sont fondées, depuis quelques années, des sociétés d'ouvriers libc- raux qui ont fait de rapides progrès. Poursuivant, dans l'appücation des principes libéraux, Ia realisation des réformes capables d'améliorer le sort de Ia classe ouvrière, ces sociétés ont occupó une place restée vide entre les organisations du parti ouvrier, d'une part, et les sociétés ouvriéres catho- liques, d'autre part. Le developpement croissant des so ciétés ouvriéres libérales nécessitait entre elles une entente, une action uniforme qui multiplierait leur puis sance et accroitrait leur influence. C'est ce qui a provoqué la reunion du Congrès qui s'est tenu a Bruxelles a la Noël. Le programme qui a été soumis aux délibérations du Congrès est Ie sui- vant a) Protestations constantes contre toutes les mesures d'intolérance cléricale nomi nation aux emplois publics, discours pro- noncés a la Chambre, etc. bAction sur tous nos amis pour mar cher vers la prompte et énergique realisation du principe de la séparation des Eglises et de l'Etat. Realisation qui doit se traduire par la suppression progressive ou tout au moins ^intervention de plus en plus limitée des pouvoirs publics en faveur des edifications d'églises, temples, synagogues et au tres monuments voués a une religion unique la suppression de l'obligation imposée aux com munes et aux provinces de combler le déficit des fabriques d'églises, la répression de l'in- tervention abusive en matière électorale, la suppression du décret de Messidor, la sup pression de la formule religieuse du ser- ment. soupe scolaire, etc. Permettre aux parents d'envoyer et de maintenir leurs enfants a Vécole. Transformation du programme des écoles normales qui doit êtie plus complet ei plus solide et, comme conséquence, le relè- vement de la situation des instituteurs. Ré- tablissement et extension des écoles gar- diennes, d'adultes, ménagères, profession- nelles, industrielies et agricoles. b) Egalitè des charges militair es. c) Suffrage universel pur et simple. d) Impót sur les valeurs mobilières. eImpót sur le revenu. f) Diminution considerable des fiais de justice. g) Indemnités aux victimes jndiciaires a) Renversement de la preuve dans les accidents du travail. Fardeau de la preuve d charge du patron. b) Loigarantissant la vieillesse ouvrière. c) Reconnaissance légale des syndicats prof'essionnels non obligatoire. d) Développement «les institutions de se- cours mutuels, des institutions de crédit populaire, d'épargne, de retraite et de pré- voyance. e) Creation F institutions de conciliation. f) Suppression progressive des droits d'entrée. g) Loi préservarit 1 epargne de la femme mariée. h) Délégués ouvriers dans les bureaux de bienfaisanee et, les conseils des hospices. Minimum de salaire dans les cahiers des charges des administrations publiques. Cornices agricoles. Revision du coi.trat de bail, plus-value indemnité au locataire sor- tant. Revision de la loi de 1841 sur la voirie vieinale dans uil sens plus équitab'e. Ce programme dont la parente avec le programme du parti progres- siste saute aux yeux aura l'appro- bation de tous les libéraux. 11 mar que, en mème temps que la ferme volonté de maintenir les principes du libéralisme politique, cel le d'arriver a des reformes économiques au sujet desquelles sont d'accord tous ceux qui se reclament de la democratie, qu'elle soit libérale, progressiste ou chré- tienne. Au Congrès de Noël, ce programme a été admis a peu prés integralement. Notons i'adjonction. au programme politique, de la représentation pro- portionnelie. Lelitteraidu program- me economique a éte compléte par l'inscriplion d'un complement néces saire a ia clause du minimum de sa laire dans les adjudications publiques: la limitation des heures de travail. Les litt. d ct e du programme poli tique ont été ajournés au prochain Congrès, qui aura lieu a Liége. Signalons aussi une autre adjonc- lion qui nous parait moins heureuse. Au titre du 1, le Congrès, sur la pro position de M. Detry, avocat a Liége, a inscrit Lutte a outrance contre le clericalisme el contre le collectivisme. Que les ouvriers libéraux procla- ment hautement leur refus d'accepler les théories collectivistes, rien de mieux. Maïs ont-ils bien choists l'en- droit pour le faire La fagon dont cette proclamation est faile implique que le Congrès con sidéré le cléricalisme et Ie collectivis me comme deux calamités également dangereuses. Or, le cléricalisme est la, agissant et nuisant autant qu'il peut, nous supprimant une a une tou tes les liberies constitutionnelles. Si l'on veut qu'il reste quelque chose de la Belgique, ii est grand temps qu'on mette le cléricalisme hors d'etat de nuireen lui arrachant des mains un pouvoir dont il fait cyniquement un si mauvais usage. Les plus ardents collectivistes, au contraire, considèrent Ie collectivis me, la socialisation des moyens de production, comme l'aboutissant pro cessus de concentration économi- que que nous voyons agir sous nos yeux. Maïs ïls lui assignenl un terme tellement eloigné, qu'il faul reelle- ment se laisser sèduire par les mots pour placer cléricalisme el collecti visme au rang de deux ennemis a combattre de la mème manière. El puis, la résolution du Congrès liberal ouvrier laisse absoluinent dans l'ombre la reponse a une question que les faits nemanqueront pas de poser a brève echéance en cas de ballot- lage entre clericaux et socialistes, que feront les adherents au Congrès? Se croiseront-ils les bras? Ce serait, au lieu de faire la guerre a outrance au cléricalisme, en favoriser l'elernisa- tion au pouvoir. Nous aimons a croire que, dans l'hypothèse que nous met- tons en avant, les ouvriers libéraux comprcndront comme les bour geois libéraux, sans doute - que ie premier devoir est la lutte contre le clericalisme, et que pour vainore dans cette lutte, ce n est pas trop des efforts de tous les anticlencaux. ün parait d aiIleurs en revenir, de Ia lutte a outrance contre Ie collecti visme. La Liberté elle-tnème, qui a été jusqu'tci presque le seul journal a combattre le collectivisme plus ar- demment que le clericalisme, déclare que !a grande querelle sur le collecti- me pourrait renfertner bien des équi- voques et des malenlendus, et qu'il y a la des questions de fait, a apprécier en elles-mémes. M. Vanderkindere lui-même admet la possibilité d'une j alliance avec le parti ouvrier socia- liste, a la condition qu'elle ne soit pas dirigée contre des libéraux nous n'en demandons pas tant, nous nous con- tenterions du ralliement au bailottage de toutes les fractions anlicléricales contre fennemi commun en train de nous dévorer tous si nous ne nous unissons contre lui. II ne semble pas dailleurs, d'après les délibérations du Congrès ouvrier libéral, que les délegués aient eu l'in- tention de se perdre en déclarations de guerre au collectivisme. M, Detry, qui a proposé la lutte a outrance contre Ie collectivisme, ne paratt pas avoir une idéé bien nette de la doctrine qu'il veut combattre si ardemment. Le fait suivant Ie prouveraon pro- posait d inscrire, après les mots Enseignement primairegratuit et obligatoireccux-ci jusque 14 ans. M. Detry s'y est opposé, par le motif suivant, d'après I'Eloile beige il con- sidérerait comme du plus detestable collectivisme d'obliger malgré tout le fils de l'ouvrier a fréquenter l'école jusque 14 ans. Nous nous demandons en vain ce que pareille obligation, mème injustifiée, a de rapports avec Ia socialisation des moyens de pro duction l Et nous est avis qu'avant de faire déclarer par le Congrès la guerre a outrance au collectivisme, M. Detry n'eüt pas mal fait de préciser ses in tentions. Le vole émis par le Congrès a plu tót le caractère d'une déciaration de principes que celui d'une affirmation ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires: 1 fr. la ligne. de taetiquenous l'espérons, du moins, pour ceux qui lont emis et pour ITntérêt du pays tout entier. Nous lisons dans Ia Réforme du 30 Decembre A la réunion de l'assemblée libé rale et démocratique de Laeken, M. Bockstael, Bourgmestre, a déclaré aux applaudissemenls de l'assistance, que la question de la distribution d'eau est résolue et que le lr Janvier le service sera organise dans toute la commune. Le général Brialmont a réuni, la veille de Noël, chez lui, le comité-directeur de la Fé dération nationale des anciens militaires, dont il est le président, afin de discuter et d'arrêter les statuts. En voici les principaux points Cliaque province aura un sous-comité com pose d'autant de membres qu'il y aura d'ar- rondissements administratie» dans la province. Les membres en seront nommés par les socié tés et cercles d'anciens militaires. L'un deux remplira les fonctions de président et choisira son secrétaire. Ce président sera délégué du comité directeur, dont il recevra les instruc tions il suscilera des conférences, et donnera des instructions et des conseils II se tiendra en communication avec une ou deux personnes influentes de son canton. Quand des éleclions parlementaires devront avoir lieu, le comité directeur sera chargé de demarider aux candidats s'ils sont partisans du service personnel s'ils s'engagent, en cas d'élections, a réclamer du gouvernement une enquête sur ia situation et du renforce- ment de l'armée, qu'ils consentiraient a voter, éventuellement et, enfin, de leur demander s'ils sont partisans d'une loi avantageant les anciens militaires dans l'octroi des places et fonctions Les députés ou sénateurs ayant pris ces di vers engagements, devront, en conséquence, faire abstraction de leurs convictions politiques chaque fois que l'exigera l'intérêt supérieur du pays. Le comité fera appel a la générosité des patriotes pour alimenter la caisse de pro- pagande, M. Malevé a été noinmé secrétaire-tréso- rier, et M. Léon Ghömé, directeur de la Belgique militairerapporteur. La Fédération, a déclaré le général Brial mont, ne sera dissoute que Ie jour oü l'armée sera réorganisée. On sail que M. l'abbé Daens a dé- posé a la Chambre une proposition de lot reportant au mois d'Octobre les élections legislatives qui ont lieu actuellement au mois de Juiliet. M. Daens justilïe sa proposition par ce fait qu'en Juiliet, plus de 40000 ouvriers, de deux ou trois arrondis- sements de la Flandre Oriëntale sur- tout (d'Alost entre autres) sont occu- pés a ia moisson en France et sont privés de leur droit de vote. Leur ab sence suflit d'ailleurs a fausser l'ex- pression de l'opinion pnblique dans les arrondissemenls ou tIs sont élec- leurs. En sections, le gouvernement a re- connu Ia justice de la proposition Daens. Mais tl fallait un prétexte pour la repousser, car M. Woeste, qui craint pour sa réélection, n'en veut IT T I. LUTTE A OUTRANCE CONTRE LE CLERICALISME. II. PROGRAMME POLITIQUE A REALISER. III. PROGRAMME ÉCONOMIQUE. IV. PROGRAMME AGRICOLE.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1