fl*araissnnf le Httmedï. l'unioiN fait la force.
Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement
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La question des eaux
résolue
par M. Golaert.
A la Chambre.
Samedi, 29 Janvier 1898.
N° 12.
L'électorat provincial.
Les
détails de la nouvelle loi
d'électorat provinciale.
^StAwm
On sait que M. Colaerfcs'est toujours
activement occupé de la question des
eaux. II a déja eu un grand nombre
d'opinions sur cette importante ques
tion. 11 en a acquis une nouvelle.
L'autre jour, il a dit au Conseil
communal que d'après lui le seul re-
mède a la disette d'eau était l'établis-
sement de compteurs.
Voila Nous y sommes
Vendre l'eau microbienne du marais
de Dickebusch polluée par la rouille
La vendre au mètre cube assez clier pour
qu'on n'ose plus s'en servir que pour le
strict nécessaire
Un bien meilleur remède et qui ne
coüterait rien, ce serait d'enlever les
bouchons qui ferment l'ancienne cana
lisation cela permettrait a toute la
rive droite de FYperlée, c'est-a-dire
aux deux tiers de la ville, de s'appro-
visionner de l'eau de Ziliebeke a toutes
les heures du jour et de la nnit.
II parait que cette question a déja
été agitée plusieurs fois au sein du
Collége échevinal, mais que M. Sur-
mont n'en veut pas paree qu'ii craint
que cela ne fasse trop ressortir la co-
lossale bêtise qu'il a commise en dé-
pensant si follement 330,000
francs a la porte d'Elverdinghe.
En eflet, l'eau de Ziliebeke arrivant
par l'ancienne canalisation serait infi-
niment plus fraiche, plus same que
l'eau polluée de la nouvelle distribu
tion. Tout le monde en aurait, tout le
long du jour et de ia nuit.
Cela ferait un contraste trop cruel,
trop criantce serait la raison pour la-
quelle M. Surmont résiste jusqu'ici.
Enfin, si la situation ne change pas,
et, si bientót nous n'avons pas de
grandes pluies, l'avenir est plein de
dangers. Déja, les brasseurs éprouvent
de grands ennuis et si cela continue
pendant l'été, ceux qui travaillent au
refrigérant, ne pourront plus brasser.
II faudra qn'ils se réunissent et s'en-
tendent pour aviser aux mesures que
la situation comporte. P. V.
La loi provisoire votés en 1896 pour
réglementer l'électorat provincial por-
tait qu'une loi définitive sera votée au
plus tard au cours de l'année 1897.
Avec un mépris de la loi qu'il aurait
tort de dissimuler une majorité ser
vile étant derrière lui pour approuver
toutes les illégalités comme toutes les
injustices, M. Schollaert a fait dis-
tribuer, en date du 15 Janvier 1898, un
projet de loi sur les élections provin-
ciales. Inutile de dire que M. Schol
laert trouve superüu de justifier son
manquement a une promesse formelle
a-t-on besoin d'expliquer quelque
chose aux janissaires de la droite
D après le projet ministériel, les
conditions d'électorat pour la province
seraient les mèmes que pour le Sénat
trente ans d'age. Vingt-cinq ans suffi-
sent au citoyen pour participer a l'é-
lection d'un député il en faut trente
pour élire un conseiller provincial; on
comprend cela a la droite de la Cham-
bre.
La representation proportionnelle
est écartée M. Woeste n'en veut pas,
elle serait la fin de sa domination M.
Nyssens, un des plus ardents partisans
en paroles de la R. P. est muselé
depuis qu'il est ministro quant a M.
Beernaert, il est au perchoir ministé
riel a condition de n'en pas descendre
et de se taire sauf pour faire preuve
de partialité contre la gauche. Qui
done dans tout cela a le temps de pen-
ser a la R. P., c'est-a-dire a la justice
dans le régime électoral
Le ballottage est maintenu. En re
vanche, nous aurons, comme on ie ver-
ra plus loin, des conseillers suppléants
dans la désignation desquels les élec-
teurs n'auront le plus souvent rien a
voir.
Le mandat des conseillers provin-
ciaux est porté a huit ans. Le motif
la fréquence des réumons du corps
électoral, entretenant le pays dans un
état d'agitation nuisible a la tranquil-
lité publique, ne peut que préjudicier
a lastabilité des institutions et au bon
fonctionnement des services publics.
Comment la trouvez-vous, celie-la La
vérité est que ie gouvernement ne
pense qu'a sa propre stabiiité, a son
éternisation au pouvoir par une majo
rité frauduieusement acquise quant a
nos institutions il s'en moque
comme de la Constitution et comme de
la langue franqaise.
Enfin, le nombre des conseillers pro-
vinciaux sera fixé par canton judiciai-
re, et non plus d'après ia population
un moyen pour faire écraser par les
cantons ruraux, a population stable,
les cantons urbains, a population crois
sant sans cesse.
On le voit, ie projet Schollaert est
tel qu'on pouvait l'attendre d'un gou
vernement comme celui que nous
avons il n'a d'autre but, que d'éterni-
ser, par l'application de nouvelles
ordures législatives (le mot est de
M. G. Lorand) la domination injuste et
frauduleuse de3 cléricaux. Ph. de C.
Nous indiquons plus haut les princi
pes du projet de loi sur l'électorat pro
vincial dont le gouvernement a saisi la
Chambre. Nous empruntons a la Réfor-
me le résumé des mesures d'application
contenues dans la loi.
Les naturalises
Notons d'abord une innovation d'assez
minirae importance en fait la suppression
du droit électoral pour les citoyens qui ne
sont Beiges que par la naturalisation ordi
naire. C'est a raison du droit qu'ont a pré
sent les conseils provinciaux de nommer
quelques-uns des membres du Sénat que la
raesure est proposée l'exposé des motifs
ajoute que le nombre des étrangers nationa
lises qui jouissent actueilement de l'électorat
provincial n'atteint pas cinq cents.
Le clécoupage.
Quant au fractionnemént des grands col
leges, il s'applique aux cantons électoraux
ri'Anvers, de Charleroi, de Courtrai, de
Liège, de Louvain, de Malines, de Namur et
d'Ypres qui seront divisés en deux a ceux
de Bruxelles, Gand et Bruges qui sont cou
pés en trois.
A Bruxelles, le ler canton, qui comprend
toute la partie du haut de la ville située au
sud du Treurenberg et do la rue de la Loi, y
compris le quartier Louise et une partie du
Quartier-Léopold, aura six conseillers a
élire le 2e canton qui comprend le quartier
de l'hötel de ville et la partie du haut de Ia
ville située au nord, y compris le quartier
dn Nord-Est, nommera trois conseillers
enfin les quartiers de FOuest vers le canal
éliront cinq conseillers on voit que dans
cette repartition les quartiers aristocrati-
ques ne seront pas les plus mal partagés.
La durée des mandats.
L'innovation qui porte de quatre a huit
ans la durée du mandat des conseillers pro
vinciaux est aussi grave qu'imprévue.
Le gouvernement declare qu'il veut dé
ranger les électeurs le moins souvent possi
ble il évite ainsi le désagrément de voir les
électeurs venir déranger trop souvent
ses petits projets réactionnaires. C'est ce
qu'avouent impii. itement ces lignes de l'ex
posé des motifs La fréquence des reu-
si nions du corps électoral ne peut que pré-
si judicier a la stabiiité de nos institutions
s> et au bon fonctionnement des services
s> publics. C'est la stabiiité du ministère
qu'il s'agit surtout d'assurer. C'est aussi
pour éviter qu'une élection partielle ne
vienne donner a l'opinion publique l'occasion
de se manifester que le projet établit des
conseillers suppléants.
Comme le projet ne prévoit pas de disso
lution des conseils provinciaux, il a faliu
imaginer une combinaison qui ramène a des
pénodes de quatre années la périodicité des
scrutins les conseillers éius l'été prochain
recevront done un mandat de six ans ils
siégeront ainsi quatre ans de plus que ceux
qui actueilement ne sont pas soumis a réé
lection et dout le mandat n'expire qu'en
1900ceux élus alors inaugureront les
mandats de huit ans.
Les suppléants.
Cette institution avait une raison d'etre
avec la représentation proportionnelle elle
empêchait la majorité de reprendre par les
elections partielles ce que la représentation
proportionnelle aurait donné aux minorités
maïs la nomination de suppléants ne peut se
justifier d'aucune facon avec le système
majoritaire.
Elle est, du reste, organisée par le projet
de loi d'une facon vraiment etrange les
suppléants ne sont pas élus par les électeurs
ni soumis a leurs suffrages Si tous les can-
didats d'une liste ne sont pas élus, on pro-
clame suppléants ceux qui ont obtenu le
plus grand nombre de voix sans parvenir a
se faire elire mais comme avec le système
majoritaire on élit presque toujours une
liste entière, on pertnet aux partis de pré
senter, outre les candidats réels, des candi-
dats a la suppléance leurs noms sont men-
tionnés sur le bulletin de vote, mais il n'y a
aucune case pour leur accorder des suffra
ges, et si la liste a laquelle ils appartiennent
passé, ils sont proclamés suppléants dans
l'ordre oh iis ont été présentés et sans que
l'électeur ait rien a y voir.
Le nombre des suppléants est limité a
trois par liste mais si le nombre de con
seillers a élire n'est que de 4, 5 ou 6, il n'y
a plus que deux suppléants un seul, s'il y a
moins de 4 sièges.
Les conseillers suppléants sont comme
pour les conseils communaux appelés a
siéger en cas de décès ou de démission du
titulaire ayant figuré sur la même liste.
Lm date des élections.
Une des dispositions les plus extraordi-
naires du projet de loi est celle qui fixe au
troisième Uimanche de Juin la date des élec
tions provinciales. Le rédacteur de l'exposé
des motifs gémit sur la nécessité ou l'on se
trouve de reculer d'un mois ces élections qui
jusqu'ici s etaient faites en Maimais ces
larmes sont des larmes de crocodile le vrai
motif c'est que M. Woeste veut que les
élections aient lieu a l'époque oü les élec
teurs ouvriers ne sont pas dans le pays.
Quel est en effet le prétexte invoqué par
l'exposé des motifs il y a toute une procé
dure instituée pour la revision des listes
électorales et il faut attendre qu'elle soit
finie. Or, la date a laquelle finit légalement
la revision des listes électorales, est actuei
lement Ie 1'' Juin mais ce projet même du
gouvernement propose de reporter cette date
au 15 Mai rien ne s'opposerait done, si on
le voulait, a ce qu'on fit les élections le der
nier Dimanche de Mai. L'exposé des motifs
prétend, il est vrai, qu'il faut au moins un
mois après que les listes électorales sont
arrêtées pour les opéralions préliminaires de
1 election repartition des électeurs en sec
tions de vote et formation des bureaux élec
toraux.
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces j udiciaires 1 fr
la ligne.
C'est absoluraént inexactil n'y a qu'une
seule operation pour laquelle on doive atten
dre nécessairement la cloture définitive des
listes électorales c'est la designation des
assesseurs des bureaux de vote. Or, il ne
faut pas un mois pour cela, il ne faut pas
huit jours.
Les incompatibililés.
Le projet adopte pour régler l'éligibilité
les régies déja consacrées pour les conseils
communaux on sait que les cas d'inéiigibi-
lité a raison Je condamnations sont beau-
coup plus nombreux pour les élections com-
munales que lorsqu'il s'agit d'élections lé
gislatives.
Nafurellement, c'est sur la législation ia
plus réactionnaire que l'on a pris inodèle.
Enfin, dernière innovation, le projet
sunprime l'incompatibilité qui existait entre
les fonctions de député permanent et les
professions d'avocat, d'avoue ou de notaire.
H. D.
Les dernières séances de la Chambre
ont été marquées par de violents inci
dents.
Yendredi dernier, pendant un dis
cours de M. Anseele dans la discussion
de la loi sur le droit pour les mutuali-
tés de créer des pharmacies économi-
ques, la droite n'écoutait pas, bavar-
dait, ricanait sous l'oeil complaisant de
M. Beernaert. M. Demblon ayant rap-
pelé au silence, en termes trés vifs
d'ailleurs, la droite tout entière, il s'en
suivit un échange d'interruptions, pen
dant lequei M. Beernaert, sortant ma-
mfestement de son röle, déclara qu'il
ne se commettrait pas avec M. Dem
blon. Ce dernier releva l'insulte en rap-
pelant l'afïaire Pourbaix, ou M. Beer
naert se commit avec des agents provo
cateurs. Eusuite de quoï, la droite vota
pour huit séances l'exclusion de M
Demblon. C'est ainsi que cela se passé
le provoqué est exclu, et le provoca
teur tröne au fauteuil présidentiel.
II était a prévoir que M. Demblon ne
s'inclinerait qu'a ia dernière extrémité
devant la décision de la Chambre rien
ne révolte ccmme l'injustice aux mains
de ceux qui ont la force.
Mardi, M. Demblon s'est présenté a
l'entrée de la Chambre, gardée par un
piquet d'infanterie et remplie de jour
nalistes et d'étudiants catholiques.
loute la gauche socialiste entourait le
le député de Liège les députés de
droite, groupés sur i'escalier, atten-
daient les évènements.
Ala première sommation, M. Dem
blon se retira. Mais ses amis protesté
ren!, il s'ensuivit une bagarre, oü les
soldats, sur l'ordre, parait-il, d'un em
ployé de la questure, mais sans ordre
de leur chel, mirent baïonnette au
canon contre les députés socialistes non
exclus.
Evidemment, a la séance, des expli
cations furent demandéesla droite
refusa de voter un blame au bureau,
mais celui-ci a promis de faire une en
quête. Attendons-en les résultats, et
plantons un orme....
II s'est produit Mardi a la Chambre
un fait dont la gravité ne peut être
atténuée d'aucune faqon l'emploi des
baïonnettes chères aux réactionnai
res de tous pays contre une partie de
la représentation nationale. Voila ce
dont le bureau de la Chambre, par ses
mesures maladroites, ne se lavera pas.
La responsabilité première de tous
ces évènements remonte a la droite.
Dès l'entrée des députés socialistes a la
Chambre. la droite les a traités avec
mépris, d'oü des ripostes violentes. De
plus, cbaque fois qu'un orateur socia
liste prononce un discours gênant
pour la majorité, celle-ci ricane et pro
voqué des incidents qui se ciöturent
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