Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement
Saiiiedi, 9 Avril 1898.
o centimes le numéro.
4e année. A0 22.
Le cinquantenaire libéral
de Tirlemont.
AVIS.
Quelques moyens
d'utilité publique a Ypres.
Les élections du 22 Mai.
l*avaissanl ié Hamedi.
L ONION FAIT LA FORCE-
PRIX DE L'ABONNEMENT
poür la ville, Par an 3 francs.
pr la province, Par an fr. 2-50.
Le Comité de notre Association libé
rale ayant décidé de prendre part a la
manifestation libérale de Tirlemont,
nous croyons utile de publier ci-après
le programme des festivités
A midi, Grand'Place, CONCERT.
A une heure, GRANDE MANIFES
TATION LIBERALE.
A cinq heures, CONCERT par la
société Royale des Beaux-Arts FEU
D'ARTIFICE JAPONAIS.
A six heures, BANQUET au local S'
Georges.
Ahuit heures, ILLUMINATION ET
CONCERT.
A 9 1/2 heures, GRAND FEU D'AR
TIFICE tiré par M. H. Caes, artificier
du Roi.
Le Comité de l'Association libérale a
l'honneur de porter a la connaissance
de ses amis, qu'a l'occasion des fêtes
du cinquantenaire, il y aura le lr Mai,
en la salie S4 Georges a, Tirlemont, a
5 1/2 heures, un banquet par souscrip-
tion.
Le prix du couvert est fixé a cinq
francs, une demi-bouteille de vin
comprise.
U invite ceux de ses membres qui
désireraient prendre part a ce banquet
do bien vouioir se faire inscrire chez
M. Salomé, Hótel du Petit Ypres.
Passé le 18 Avril, il ne sera plus reQU
de souscriptions. D'autre part le nom-
bre des places étant forcément limité,
les listes seront arrêtées dés que toutes
les places seront occupées.
Le SecrétaireLe Président
Ernest NOLF. A. BRUNFAUT.
N. B. Le montant de la souscrip-
tion sera encaissé par quittance postale.
(Suite).
Je pense qu'a présent, nous pouvons,
de ce qui précède, déduire quelques
conclusions.
Un certain nombre de monuments
de valeur sont situés a proximité du
centre de la ville. Ces immeubles ne
pourraient-ils devenir la propriété pu
blique et être aüectés aux bureaux de
différentes administrations relevant de
l'Etat, de la province ou de la com
mune
Je citerai VHötel de Gand et le grou-
pe du Café Suissequi out une grande
valeur artistique. La Conciergerie et
1'Hótel du Soleil sont, actuellemenb, des
propriétés de la ville.
Les locaux de l'hópital Notre-Dame
qui, éventuellement, deviendraient
disponibles, pourraient recevoir une
autre destination.
Les installations des bains publics
trop exigües aujourd'hui, devraient
être agrandies. Certains jours de la se-
maine, ce service est gratuit pour les
indigents malheureusement, la classe
ouvnèren'en proüteguère et pourquoi?
Paree que l'habitude n'en est pas en
core introduite dans les mceurs du
peuple. II m'est d'avis qu'en pareil
cas, e'est aux pouvoirs publics a inter-
venir. On institue, pour la classe ou-
vrière, des concours d'ordre et de pro-
pretè. Pourquoi ne pas rendre les bains
obligatoires pour tous les assistés qui
dépendent du Bureau de Bienfaisance
ou de l'Administration des Hospices,
ainsi que pour les élèves des écoles pu-
bliques Que l'on ne s'efl'raie point au
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence
Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 82 et a Paris, Agence de la
Bourse.
nom de la Liberté cette obligation
est suivie parfaitement pour la garm-
son. Ce serait le moyen d'introduire
l'habitude, si hygiéniquo du bain la
propreté, c'est la santé de l'homme.
Dans un article précédent, j'ai fait
l'éloge de l'honorable mimstre des
chemms de fer, postes et téiégraphes,
a propes de i'heureuse initiative qu'il
a prise en faisant acquérir au nom de
l'Etat un monument privé et de le des-
tiner aux installations d'un service
public. L'on m'a fait observer, avec
raison, que l'ancienne Maison des Tem-
pliersqui sera affectée aux bureaux
des postes, est trop éloignée du centre
de la ville. Mais quel mal verrait-on
a ce qu'on installs, dans l'immeuble en
question,les bureaux des contributions
directes Ceux-ci ne sont pas visités
par le public aussi fréquemmenton
paie ses redevances a l'Etat une ou
deux fois par an, tandis que l'on se
rend a la poste, pour ainsi dire, jour-
neliement.
II serait done préférable que l'on in-
stalle aux environs de la Grand'Place
les bureaux les plus fréquentés.
Et puisque les besoins de l'industrie
et de l'agnculture paraissent réclamer
l'érection a Ypres, d'un laboratoire pu
blic de chimie, la désaffectation des
locaux de l'hópital n'en iournirait-elle
pas l'occasion V (A suivre).
Les provinces dont les représentants
et sénateurs doivent être remplacés le
22 Mai sontFlandre oriëntale, Lim-
bourg, Hainaut et Liège.
Dans la Flandre oriëntale, l'intérêt
des élections se concentrera a Gand et
a Alost.
A Gand, comme nos lecteurs le sa-
vent, les socialistes, les progressistes et
les libéraux modérés de la campagne
ont conclu une coalition, un cartelsur
ie programme suivant suffrage uni
verse! pur et simple, représentation
proportionnelle. Le cartel a été ac-
cueiili avec un enthousiasme inespéré
par tous ceux qui en ont assez du gou
vernement clérical. L'exemple de Gand
a eté suivi a Anvers, oü l'Association
libérale a pris l'initiative d'une coali
tion sur les mêmes bases a Bruxelles,
l'Association libérale (progressiste) a
écrit a la Ligue libérale et au Parti ou-
vrier pour leur proposer une entente
sur les mêmes bases.
Seul, le Comité de l'Association libé
rale de Gand, par 7 voix contre 6, a
décidé qu'il n'y avail pas lieu pour lui
d'adhérer au cartel ce qui lui a valu,
évidemment, les chaleureuses félicita-
tions du Bien public. Mais l'Association
libérale n'a pas été consultée en réu-
nion plénière, et il semble difficile, de-
vant ie ralliement général de l'opfnion
publique, qu'elle se décide, par son
isolement, a fausser la députation sor-
tante et le gouvernement clérical.
A Alost oü un cartel unira libé
raux et socialistes la lutte sera sur-
tout entre cléricaux conservateurs et
démocrate3-chrétiens. L'abbé Daens
ne sera plus candidat l'évêque de
Gand lui a interdit toute candidature,
et le pape a refusé d'intervenir. Mais
l'abbé sera remplacé par M. Planc-
quaert reste a voir si M. Woeste aura
gagné au change.
Les démocrates-chrétiens lutteront a
Termonde, sans doute avec M. Du Ca-
tillon.
Dans le Limbourg, il n'y aura, vrai-
semblablement, rien de changé a la
situation actuelle.
Les électeurs du Hainaut auront,
comme il y a quatre ans, a choisir
dans chaque arrondissement, entre
trois listes de candidats pour la Cham-
bre.
11 y a plusieurs siéges a gagner sur
les cléricaux quatre a Tournai, deux
a Ath, un a Thuin.
Les résuitats de la dernière élection
sénatoriale a Tournai permettent d'es-
pérer que l'ineflable M. Hoyois et ses
trois collègues muets seront renvoyés
a ieurs occupations privées. A Ath, un
ballottage est probable, et si le rallie
ment se fait, le succès est certain.
A Thuin, libéraux et socialistes ne
sont pas parvenus a s'entendre pour le
partage des candidatures, chaque parti
en réclamant deux sur trois pour
ia Chambre. Afin de faciliter le rallie
ment au ballottage, les libéraux ne
présenteront que deux candidats
puissent les socialistes en faire autant!
A Mons, a Charleroi, a Soignies, oü
des socialistes sont sortants, il y aura
lutte sur toute la iigne. II semble que
les sortants seront réélus, soit au pre
mier tour, soit au ballottage.
Dans le Hainaut comme dans la
province de Liège d'ailleurs la situa
tion pour le Sénat présente un intérêt
particulier.
Les sénateurs de Mons, de Charleroi,
de Soignies sont des libéraux, élus en
1894, grace aux voix socialistes, contre
des candidats cléricaux. Cette fois, les
cléricaux annoncent l'intention d'assu-
rer la réélection des sénateurs sortants,
quitte a leur faire payer ce service
en se servant d'eux pour faire cette
grande concentration conservatrice
que M. Beernaert a toujours rêvée et
qui serait l'effondrement du libéralis
me dans le cléncalisme. Nous espérons
que les libéraux du Hainaut et de
Liège sauront déjouer cette manoeuvre,
et qu'ils rentreront au Sénat purs de
toute compromission cléricale.
Si les listes séparées sont la règle
dans le Hainaut, en revanche l'alliance
libérale-socialiate l'emporte dans la
province de Liège. A Waremme et a
Huy, l'alliance a été votée. A Liège,
elle est renouvelée entre progressistes
et socialistes. A Verviers seulement,
elle n'est pas réalisée.
A Liège, les démocrates-chrétiens
acceptent toutes les humiliations pour
obtenir l'alliance avec les conserva
teurs. Ces derniers veulent en dégoüter
les démocrates, afin de leur faire por
ter ia responsabilité d'une rupture.
Mais les démocrates-chrétiens liégeois
n'ont pas le dégoüt facile, lis annon
cent cependant que, faute d'attente,
ils lutteront seuls.
Unfaita constater, c'est que les so
cialistes ont représenté tous leurs dé-
putés sortants sans les faire passer par
un pollet cela, sous prétexte que la
date rapprochée des élections nécessi-
fait une prompte action. Nous est avis
que les deux ou trois jours gagnés par
la suppression du poll ne compenseront
pas l'impression qu'elle aura faite. Les
Socialistes ont la prétention de repré-
senter le peuple et d'en être l'émana-
tion directe en supprimant le poll,
ila ont agi comme les associations clé-
ricales, dont les candidats sont l'éma-
tion d'intérêts coagulés. Les électeurs
n'auront pas manqué de le constater,
et la conslatation aura peut-être pour
eflet de procurer aux socialistes des
mécompte8 inattendus. Ph. de C.
Lc Concert de: LA FRATERNELLE».
Nous avons eu la bonne aubaine de
pouvoir assister Lundi soir a la grande
Soirée-Tabagie organisée par le Smo
king-Club La Fraternette. Cette vail-
lante société a fait honneur a ses nom-
breux invités et jamais fête ne fut plus
intime et fraternelle, ni mieux réussie.
Le programme était magnifique et la
fête fut splendide.
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires1 fr. la ligne.
Occupons nous d'abord de la partie
vocale. Nous citerons en premier lieu
M. Bartier dont nous avons déja main-
tes fois pu apprécier les innombrables
qualités et qui a eu l'obligeance de
prêter son concours a la fête. Inutile
de lui décerner de nouveaux éloges,
son talent étant connu de toute la vil
le. Sa chanson macabre A la Roquet-
te lui a valu une salve d'applaudisse-
ments.
M. Maes, dont tout le monde a ad-
iniré la forte voix, a obtenu un bril-
lant succès dans le petit Due et dans
Medjé qu'il a chantés a la perfec
tion. Disons qu'il s'est surpassé et que
des rappels sans nombre lui ont prouvé
combieu il a su plaire ajoutons aussi
qu'il est excessivement complaisant et
qu'il se rend de bonne grace aux désirs
de ses auditeurs.
M. A Dupont a récité d'une manière
irréprochable et avec beaucoup d'ex-
pression un monologue des plus émou-
vants La Robe. Son phrasé et sa dic
tion sont parfaits et le morceau qu'il a
si bien récité a été goüté de tout l'audi-
toire.
M. Verhuist, ie désopilant Verhulst
est une vieille connaissance. II suffit
qu'il paraisse pour que tout soit a la
joieetque les plus moroses se déri-
dent. Ajoutez a cela un répertoire tou
jours frais et un beau choix de chau-
sonnettes dites a la perfection et il
faudra convenir que, dans ces condi
tions, M. Verhulst doit être le comique
choyé de la société et que les applau-
dissements vont au devant de l,ui.
M. André, également chanteur de
genre, est en grand progrès. La gaieté
et la finesse de ses chansonnettes ont
fait passer des moments bien agréables
a ses auditeurs. Son choix de morceaux
est trés varié et il y en a pour tous les
goüts. Dans ses scènes et chansons co-
miques, il est inimitable nous citerons
au hasard Napoléon le Petitla tortue
etc....
La partie instrumentale du program-
me a été remplie par des artistes-ama
teurs du Club et par des musiciens
des Anciens PompiersParmi ceux-ci,
nous citerons MM. Igodt, Tasseel et
Bauwens qui ont enlevé avec beaucoup
de brio et d'entrain les plus beaux
morceaux de leur répertoire. Aussiont-
ils obtenu un vif succès qu'ils ont du
reste bien mérité.
M. V. Bouckenooghe nous a fait en
tendre un air varié pour ocarina. II
s'en est tiré a merveilie bien que cet
instrument soit des plus difficiles et des
plus ingrats. II y avait longtemps
qu'on n'avait plus eu le plaisir de l'en-
tendre et les applaudissements qu'il a
récoltés lui ont prouvé combien ila fait
plaisir.
M. Igodt nous réservait une surprise
en exécutant tour a tour plusieurs
morceaux de bandonium et d'accor-
déon. Par la sureté et la délicatesse de
son jeu, par i'expression et le senti
ment qui dominent dans l'exécution, il
a démontré qu'il connait ces deux
instruments a fond et que c'est un vir
tuose de première force.
M. Moerman n'ayant pu par une cir-
constance indépendante de sa volonté
tenir le piano, M. A. Dalmote qui assis-
tait a la fête a aussitót eu la gracieuse-
té de vouioir bien le remplacer. Nous
lui adressons tous nos compliments
pour la faijon avec laquelle il a rempli
son röle modeste et ingrat d'accompa-
gnateur.
Au milieu de la fête une collecte fut
faite au profit du denier des Ecoles
Laïques. Inutile de dire qu'elle fut
trés fructueuse et que tout le monde
prit a coeur de contribuer a cette
oeuvre si noble et si méritante.
En résumé, comme nous le disions
plus haut, la f'ête fut des mieux réus-
sies et l'on ne se sépara que fort tard.
POUR LE COMITÉ