Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement Gonseil communal Samedi, 50 Avril 1808. o centimes Ie numéro. 4e année. iV0 2o. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 3 francs. pr la province, Par an fr. 2-50. Quelques moyens d'utiiité publique a ¥pres. Le fail de Wu!ver»hem et le Journal d'Ypres. La guerre en ire l'Espagne et les Ëtats-Unis. i^araisstmt êe Samedi. L UNION FAIT LA FORCE. D'YPRES. Séance publique du S3 Avril 1898. (1) La séance est ouverte a 5 h. 12 m. Sont présentsMM. Surmont de Volsberghe, Bourgmestre-Président Colaert et Berghman, Echevins Struye, Boone, Begerem, Fraeys, Fiers, Decaestecker, Vandenboogaerde, Van- derghote, D'Huvettere, Conseülers M. Gorrissen, Secrétaire. M. Iweins s'est fait excuser. Le procés-verbal de la séance du 5 Février 1898 est approuvé celui de la séance du 12 Mars dernier est dé- posé sur le bureau a l'inspection des membres. Sport hippique clemancle de subside. M. le Président. La société du Sport hippique nous a demandé un subside pour l'aider a organiser des courses et un concours hippique qu'elle avait fixés au 5 Juin mais par suite des élections provinciates qui ont lieu a cette même date elle se voit obligée de remettre ces courses a un autre jour. Elle nous demande un subside de 1000 francs, le corps des Pompiers et l'harmonie communale. J'ai dit a ces Messieurs que le Con- seil avait exprimé d'une manière caté- gorique son idéé a ce sujet, qu'il vou- lait l'accès gratuit de la plaine póur en faire jouir tout le monde et que par conséquent il croyait que les Con- seillers n'allaient pas revenir sur leur décision antérieure. Ces Messieurs m'ont dit qu'a ces con- ditions-la ils se trouvaient dans l'im- posaibilité de donner des courses et a l'appui de leurs affirmations ils m'ont produit une masse de chiflres. Finale- ment ils m'ont proposé de remettre a la ville 500 cartes gratuites pour les dis- tribuer a la classe ouvrière. Je leur ai répondu que c'était une responsabilité que la ville ne pouvait pas admettre mais que s'ils les distribuaient j'allais en saisir le Conseil. Je mets done cette question a votre délibération. M. Decaestecker (en flamand/. II est certain que les courses et le con cours hippique attirent une foule de monde en ville et qu'ils sont une source de profits pour les cabaretiers, boutiquiers, hoteliers, etc. L'honorabie Conseiller est done partisan du rétablis- sement de ces sortes de fêtes et deman de au Conseil d'examiner la chose. Une longue discussion s'engage au sujet de la proposition de distribuer ces 500 cartes gratuites. Les uns pré- conisent le système de distribution au personnel des institutions charitables d'autres sont d'avis de donner les car tes aux ouvriers en présence d'un agent de ville ou de les remettre la veille des courses en inscrivant le nom sur chaque carte ainsi que sur une liste ad hoe. Enfin M. Culaert a pensé un sys tème, celui de distribuer 500 cartes la veille a 500 ouvriers qui se présente- raient, le Comité des courses devrait donner la carte a tous ceux qui se présenteraient, füt-ce même le bourg- mestre de la ville. Ce serait ie seul moyen de placer les cartes en faveur de la classe ouvrière, car il est per- suadé qu'aucun riche et que nul bour geois ne se risqueraient de demander une carte gratuite. M. Vanderghote propose d'augmen- ter le subside de 500 francs et d'ad- mettre gratuitement le public. (lJFaute de place, nous ne pouvons publier aujourd'hui que la partie la plus intéressante du corapte-rendu du Conseil communalcelle qui est relative aux courses. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Brüxelles, eue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agenoe de la Bourse. Plusieurs membres répondent que dans ces conditions-la les courses leur paraissent impossibles. Pour clöre la discussion, M. ie Bourgmestre met en présence la pro position de M. Vanderghote et celle de M. Colaert. La proposition de M. Vanderghote accordant un subside de 1,500 francs et la gratuité de la plaine est re^etée. Celle de M. Colaert consistant a re mettre 500 cartes gratuites par ia so ciété, le Dimanche précédant les cour ses, mais a tous ceux qui se présentent, même les riches, est admise sauf trois abstentions, celles de MM. Boone, Vandenboogaerde et D'Huvettere. Par consequent, le Collége s'abou- chera avec la Commission du Sport hippique pour lui soumettre cette pro position. Les boulevards et les fossés cle la ville. (Suite). Les raisons d'hygiène qui piaident en faveur de ia suppression des rem- parts ne sont pas moins importantes que celles qu'entraine l'extension pro gressive de la ville. Les fossés qui con- tournent celle-ci, contiennent des eaux stagnantes, ils sont rempiis, en partie, d'une vase qui est mise a nu fréquem- ment iors de ia baisse des eaux. Nul ne songerait au curage périodique de ces réservoirs, pour la bonne raison qu'ils ne présentent aucune utilité pratique et que ce dragage n'est réclamé par au- cun besom commercial ou industriel. Tout ie monde se rappellera qu'il y a •quelques années, avant ia construction des trois bassins de décantation situés a cöté de la prison cellulaire, ie fosse des remparts répandait a eet endroit en été, et d'une manière permanente, une odeur fort désagréable. 'Ces eaux stagnantes sont nuisibies a le santé pu blique. On pourrait même se demander si les marais qui contournent ia ville ne sont pas cause de ia formation des petits brouiiiards qui apparaissent ici fréquemment en hiver. La nappe aquifère souterraine se trouve a une petite profondeur eir- constance fort désavantageuse au point de vue de i'humidité des habitations et, partant, de la santé publique. Les environs d'Ypres sont considérés, bien qu'a tort, comme étant situés dans les polders, ün ne donne cette dénomina- tion qu'aux terrains dont le niveau est inférieur a celui des marées hautes et qui est défendu contre les eaux, tant de ia mer que des rivières, soit par des dunes, soit par des travaux d'endigue- ment. Or, notre ville se trouve dans le thalweg a vingt-un mètres au-dessus du niveau de la mer. Une grande quantité d'eau de pluie passe par Ypres, tous les ruisseaux d'amontdevant se jeter dans l'Yper- léeles eaux viennent séjourner soit dansles prairies inondées, soit dans les remparts qui deviennent, amsi, de vé- ritables réservoirs. A l'efiet de combattre la présence de la nappe aquifère, Monsieur le Bourg mestre Surmont de Volsberghe préco- nise la construction d'égouts. Mais n'y aurait-il pas moyen de couper le mal a laracine? Qui est-ce qui alimente la dite nappe d'eau si ce n'est cette gran de masse liquide située a l'amont de la ville II faudrait done que les eaux de l'Yperlée, arrêtées a la porte de Liile, puissent s'écouler rapidement vers la mer. (A suivre). C'était a prévoir. Le Journal d'Ypres se dérobe son numéro du 20 Avril dernier contient l'aveu de sa défaite. II avait mis trop d'empressement,le pau- vre, a vouloir endosser a l'infiuence du libéralisme, un fait d'ignorance campa- guarde. Ses cris de joie n'ont guère duré il doit les regretter, aujour d'hui, qu'il se trouve acculé a une pi- teuse reculade. L'affirmation de laLutte reste entière elle n'a point été con- trouvée et nous la maintenons des faits de superstition ne se rencontrent plus que la, oü. le cléricalisme règne en maitre. Reu nous importe la person- nalité de celui qui les commet. Ils dé- notent incontestablement chez leur au teur un esprit faible et l'esprit faible subit l'infiuence du milieu dans lequel il vit. Or, nous po3ons en fait, que l'éduca- tion cléricale fondée uniquement sur l'étude de textes mcompréhensibles, réduite a des pratiques dévotieuses, ne comprenant aucune notion de science positive, aucun exercice développant l'esprit d'observation et la raison, pré pare naturellement des générations crédules et superstitieuses. n Le Journal d Ypres aura beau nous traiter de libres penseurs, il ne par- viendra pas a renverser notre thèse, paree que celle-ci repose sur des don- nées histonques indéniables. Nous comprenons, aisément qu'il recule de vant une discussion, dans laquelie ne manquerait pas d'être en ïnfénonté. Mais puisque notre confrère veut bien nous renvoyer aux auteurs qui ont traité les questions reiigieuses, qu'il les consulte a son tour et il verra que les inquisiteurs catholiques, apostoli- ques ec romains, après avoir brülé les hórétiques, se sont acharnés sur les sorciers. II apprendra que c'est a l'ap- pel des papes infaillibles que les bü- chers furent dressés, et a l'appui de notre affirmation nous publions un extrait de la fameuse bulle du pape Innocent VIII publiée en 1484 Nous apprenons, dit eet Infaiilible, que des personnes des deux sexes, oubliant leur salut, ont commerce avec les dé mons incubes et succubesque par leurs enchantement8, leurs charmes et leurs conjurations, ils font pénr les enfants et les petits des animaux, les produits de ia terre, les hommes, les temmes, les vignes, les prés qu'ils ïn- fligent des tortures cruelles aux hom mes et aux bêtes qu'ils empêchent les males d'engendrer et les femmes de concevoir qu'ils rendent les ma- riós impuissants enfin qu'ils commet- tent bien d'autres crimes sous l'instiga- tion de i'ennemidu genre humain.... On sait la peine qui frappait les sor ciers. L'Ecnture samte l'avait pronon- cée Tu ne laisseras pas vivre la sor- cière. Or, Journal dYpres, de deux choses l'une Ou bien vous approuvez le langage papal, et dans ce cas, vous n'avez pas le droit de critiquer l'acte commis a Wulverghem. Ou bien vous reniez ce même langage et alorsque devient le dogme de l'Infaillibilité papale, auquel vous de- vez croire, a moins de cesser d'être catholique Le dilemme se dresse menagant de vant vous. Expliquez-vous nous vous donnons la parole. R. Depuis quelques jours, la guerre existe entre l'Espagne et les Etats-Unis d'Amérique. Annonces Réclames 25 Annonces judiciaires ANNONCES: 10 centimes la ligne. 1 fr. la ligne. Le motif de la guerre est la situation de l'ile de Cuba. Depuis une cinquantaine d'années, la révolte est l'état habituel des créo- les de la grande Antille. L'ile est livrée au pillage d'une armée de fonctionnai- res de la métropole, qui n'ont d'autre objectif que de s'ennchir le plus rapi dement possible pour revenir manger leur fortune a Madrid. Ces fonction- naires des étrangers en somrue dominent les créoles et sont seuls a avoir leur mot a dire dans les affaires de la Colonie, que l'Espagne ne consi- dère d'ailleurs que comme une source de revenus pour son budget. Bref, le pillage des Cubains est or- ganisé méthodiquement au profit de la métropole et de fonctionnaires parasi tes et le même mouvement qui a dé- terminé, vers 1820, la hbération des colonies espagnoles d§ l'Amérique du Sud, a plusieurs fois poussé les Cubains a la révolte. Tous les soulèvements antérieurs s'étaient terminés par des promesses jamais tenues de la métropole aux habitants de la colonie. Les révol tés d'aujourd'hui, qui soutiennent la lutte depuis trois ans, ne paraissent disposés a céder que lorsqu'ils auront le droit de faire leurs affaires eux- mêmes. La guerre actuelle a Cuba a déja causé des pertes immenses en hommes et en richesses. L'Espagne a perdu cent mille soldats a Cuba. Mais la population de l'ile a été décimée, réduite du quart. Le système du général Weyler, consis tant a parquer dans les villes le peuple des campagnes pour faire mourir hom mes, femmes, enfants, vieillards, de faim, de misère, et de maladie, a fait plus de morts que les massacres d'Ar- ménie écrit M. Clémenceau dans V Aur ore. La guerre de Cuba a été marquée, du cöté des Espagnols, par des atrocités dont ce peuple semi-barbare, quoique trés catholique, est resté coutumier. Lesprisonmers sont massacrés, mutilés, torturés dans les bagnes de Ceuta et de Carthagène a Cuba même, les récol- tes sont brulées pour affamer les insur- gés. Les cruautés les plus infames ont été l'oeuvre du général Weyler, et n'ont eu évidemment d'autre résultat que d'exaspérer les iusurgés et de les dé- terminer a une résistance a outrance, qui ne se terminera que par l'anéantis- sement de Cuba et par sa libération. Tous ceux qui ont conservé au coeur quelque sentiment d'humanité et de justice sont unanimes a souhaiter aux courageux Cubains une indépendance pour laquelie ils ont versé leur sang a flots. La situation actuelle a Cuba porte le plus grave préjudice aux Etats-Unis d'Amérique, avec qui Cuba fait plus de la moitié de son commerce (pour plus de 500 millions par an, trois fois plus qu'entre Cubaet l'Espagne). A ce point de vue comme au point de vue humanitaire, l'intervention des Etats-Unis se justifie parfaitement. lis ont désavoué sans que rien les y obiigeatl'intention d'annexer Cuba; et de fait cette annexion leur serait bien inutile, car si Cuba échappait a l'Espagne, elle se réorganiserait évi demment sous l'infiuence des Etats- Unis, a qui ses relations commerciales la lient naturellement. Les Etats-Unis ont réclamé a l'Espa gne la libération de Cuba, ne cachant pas d'ailleurs leur intention de recou- rir a la force si l'Espagne repoussait leur demande. Par amour-propre national, l'Espa gne a refusé tout autre chose qu'une autonomie nominale, et elle préfèrera, toujours par amour-propre, anéantir LUTT

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1