On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Beigique (excepté les deux Flandres) s'adresser a I'Agence
Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la
Bourse.
Journal libéral démocratique d'Ypres et de FArrondissement
L'interpellation
Samedi, 7 Mai 1898.
5 centimes le numéro.
46 année. X° 26.
Quelques moyens
d'utilité publique a Ypres.
Ph. de C.
COURSES D'YPRES.
Ë*arais$anf Se Samedi.
L UNION FAIT LA FORCE-
PRIX I)E L'ABONNEMENT
pour la ville, Par an 3 francs.
pr LA province, Par an fr. 3-£>0.
Les boulevards
et les fosses tie la ville.
(Suite).
Les boulevards surélevés ou prome
nades suspendues, qui s'étendent en
core depuis la porte de Thourout jus-
qu'a la Station, constituent un obstacle
au renouvellement. de Pair. Les vents
de l'Est et du Nord, les plus secs, et,
par conséquent, les plus sains, ne peu-
vent atteindre certains quartiers popu-
leux, tels que ceux des environs de la
rue de Thourout, de l'église S' Jacques
et de l'église S' Pierre, situés aux
pieds des remparts. Et c'est la précisé-
ment que Pon trouve les habitations
ouvrières les plus insalubres. S'il est
vrai qu'il f'aut multiplier, dans les
villes, la création de rues larges, lais-
sant libre cours aux vents bienfaisants,
il est d'autant plus incontestable qu'il
est urgent de dégager les enceintes qui
nous étoufient
II n'y a pas même a songer, a mon
humble avis, a conserver les boule
vards, tout en comblant les fossés de la
ville. Les murs des fortifications se
désagrègent rapidement; ils paraissent
ne plus avoir subi de réparations de
puis des siècles. Des raisons d'archéo-
logie peuvent réclamer leur maintien
mais faut-il conserver des ruines On
ne soutiendra pas, n'est-ce pas, que
l'administrationcommunale doit entre-
tenir, a grands frais, les magonneries
de ces énormes murs d'enceinte Non,
les édiles qui se rendraient coupables
de pareil gaspillage auraient certes, a
l'exemple de certains de leurs prédé-
cesseurs, mérité la defenestration
Le lecteur conclura avec moi que les
Yprois ne peuvent songer sérieusement
a maintenir les vestiges de leurs ancien
nes fortifications. Qu'on les supprime
done, ne füt-ce qu'au nom de l'hygiène
et qu'on les remplace par de magmfi-
ques boulevards, par des pares publics,
des squares, etc. La ville se modernise-
ra sans que la santé publique en soit
compromise a l'instar de Courtrai,
elle réalisera, progressivement, des
embelli8sements dignes de l'époque.
(A suivre).
sur la politique du gouvernement.
Elle a pris quatre longues séances de
la Chambre, que nous allons rósumer
brièvement.
M. Vandervelde a attaché le grelot.
II a constaté que sous la pression de
ladroite, que M. Woeste fait marcher
a la baguette, le gouvernement a aban-
donné ses opinions personnelles pour
suivre celles de la majorité, imposées
par le pape laïc.
Le ministère a entre autres abandon-
né la représentation proportionnelle,
dont M. De Smet de Naeyer est parti
san il a maintenu le remplacement
militaire que M. Vandenpeereboom
attaquait jadis il asacrifié son projet
de loi sur les syndicate professionnels,
remplacé par une caricature réaction-
naire et inefficace il a retiré en dé-
barquant M. de Mérode le projet de
reprise du Congo, dont la majorité ne
voulait pas il a laissé partir M. Beer-
naert a l'occasion de la R. P. et M.
Brassine pour le remplacement. Le mi
nistère n'a d'autre politique que celle
qui lui est imposée par la droite, in-
spirée par M. Woeste.
M. Vandervelde a critiqué ensuite
les lois électorales votées sous le minis
tère clérical. Leur iniquité, leur inco-
hérence, leur esprit réactionnaire ont
eté signalés trop souvent pour que
nous reproduisions les arguments de
l'orateur socialiste.
II a abordé la politique fiscale du
gouvernement. Quelques chiffres élo
quents
Le chifire total des impóts était
en 1884, de 155,820,000 fr.
en 1894, de 173,504,000 fr.
en 1897, de 202,146,000 fr.
soit une augmentation de 46,326,000 fr.
(prés de 40 p. c.) en 13 ans. Et le gou
vernement actuel est arrivé au pouvoir
aux cris de a bas les impöts pas un
sou de plus
L'augmentation porte surtout sur les
impöts de consommation, qui, suivant
M. Tack, sont les plus faciles a ap-
pliquer, puisqu'on peut ainsi piumer
la poule sans Ia faire crier.
En 1884, les impöts de consomma
tion représentaient 36 p. c. du total des
impöts; en 1895 ils en représentent
48,2 p. c. L'augmentation est d'autant
plus odieuse qu'elle pèse presque uni-
quement sur la classe ouvnère, ïndus-
trielle ou agricole.
L'accroissement de la dette publique
est corréiatif a celui des dépenses la
dette a augmenté en moyenne de 50
millions par an depuis 1894. La politi
que financière du gouvernement pres
sure les générations actuelles et charge
lourdement les générations futures.
L'augmentation des charges n'est
compensée par aucune institution
ayant pour effet l'amélioration du sort
des travailleurs.
Les lois sodales dont M. Nvssens se
vante si hautement sont insignifiantes,
inefficaces et inappliquées.
La loi sur les règlements d'ateliers a
maintenu les amendes. Celle des syn-
dicats n'est guère qu'une énumération
d'interdictions et de defenses. L'inspec-
tion ouvnère des mines a óté arrachée
au ministère par la gauche socialiste,
mais elle a refusé aux intéressés le
droit de participer au choix des inspec
teurs. Enfin, la legislation sur les mu-
tualités a été aggravée. Voiia ie bilan
social du gouvernement clérical.
II a sans doute conscience de sa nul-
lité, car M. Nyssens a déposé, la veille
de l'interpellation, un projet de loi sur
les accidents dn travail annoncé depuis
quatre ans, et qu'il est presque ridicule
de déposer en une fin de session encom-
brée d'affaires urgentes.
Quant aux pensions ouvrières, M.
Woeste a déclaré que la question n'est
pas mure son fidéle ministère ia iaisse
münr, quoique plusieurs projets soient
soumis a la Chambre.
M. Vandervelde a rappelé la partia-
lité scandaleuse du ministère dans la
nomination aux emplois publics, qui
semblent un hef clérical mis en coupe
réglée pour la récompense des services
électoraux.
Au point de vue scolaire, la loi Schol-
laert a eu pour but et pour effet
de violenter les consciences et d'aggra-
ver le fanatisme (se souvenir du De
Guchtenaere). Les écoles d'adultes
sont supprimées ou désertées. Prés de
290,000 enfants (30 p. c. du nombre
d'enfants en age d'école) ne fréquen-
tent aucune écoie, sont enfermés dans
les fabriques ou courent les rues, futur
gibier de correctionnelle c'est devant
pareille situation que le ministère ne
veut pas entendre parler d'instruction
obligatoire.
L'orateur a terminé en appliquant
au régime actuel ce que M. Woeste di-
sait du socialisme dans un récent dis
cours prononcó a Liége
L'Etat gorgé de richesses, les me-
neurs abreuvés de jouissances, et en
bas, le désespoir des pauvres.
M. Hector Denis a exposé le système
fiscal du gouvernement clérical il a
fait voir ses iniquités qui frappent le
travail, non le revenu réel.
11 a préconisé l'impöt sur le revenu,
a substituer aux impöts de consomma
tion actuels.
Ceux-ci sont en progression rapide,
tandis que, par exemple, depuis 1884,
l'Etat a été frustré frauduieusement
de 60 millions qui auraient dü prove-
nir des droits de succession sur les va-
leurs mobilières.
M. Denis réclame l'abolition de l'im
pöt sur le sucre, le monopoie du tabac
et de l'alcool tant comme moyen fiscal
que comme moyen moralisateur. Avec
l'impöt sur le revenu,ils permettraient
d'alléger les budgets ouvners. Les im
pöts actuels sont, au contraire, pro-
gressifs dans la voie de la misère.
M. De Smet de Naeyer a fait l'apo-
logie de son gouvernement.
II n'admet ia R. P. dont il se dé-
ciare pourtant partisan que pour la
représentation professionnelle.
Son ministère a fait voter 20 millions
pour ie casernement, plus la rémuné-
ration des miliciens. If semble a M. De
Smet que les millions distnbuós sont
capabies de faire oublier l'iniquité lon-
damentale du système militaire actuel.
.11 a dóf'endu sa politique électorale
en rappelant les paroles prononcées
par M. Eéron en faveur du vote plural
mais if a glissé sur les sophistica
tions dont le vote plural a été l'objet.
La politique financière lui parait
justifiée parle fait' que ses budgets se
soident en boni mais M. De Smet
laisse dans i'ombre l'augmentation de
la dette. Enfin, il s'attache a refondre
ie système des accises sans que le
peuple constate de dégrèvement réel.
Quant a la politique sociale du mi
nistère, M. De Smet l'exalte avec un
enthousiasme de commandeet les
merveilleux résultats qu'il leur attri-
bue semblent plutöt maigres, quand
on compare le lyrisme de M. De Smet
aux chiffres qu'il cite ou ne peut
citer
La fin du discours du ministre a été
consacrée a une critique de ia société
socialiste, qui conduirait, dit-ii, la
classe ouvrière a ia misère.
M. Helleputte a succédé a M. De
Smet.
II n'a pas défendu la politique de la
droite, mais, suivant sa méthode habi-
tuelie, il a attaqué le socialisme a coup
de citations extraites des Bilans rouges
dont ie Patriote a reconnu la mauvaise
foi.
Gommeil arrive chaque foi que M.
Helleputte prend la parole, il se livre a
des attaques personnelles contre ses
collègues de la gauche. C'ette fois il
s'est attaqué a M. Wettinck, un ouvrier
mineur, le député le moins a même de
se dèfendre contre la phraséologie j é-
suitique de M. Helleputte. D'ou un
boucan rappelant les séances les plus
mouvementées d'autre fois. C'est tout
ce qu'il y a a signaler dans le long dis
cours de M. Helleputte.
M. Furnémont a répliqué a M. Hel
leputte et a relevé ses critiques au su
jet du socialismeL'intéressant discours
de M. Furnémont étant, comme celui
de M. Helleputte, a peu prés sans rap
port avec la politique du gouverne
ment, nous sommes obligés de le pas
ser.
M. Woeste, qui a succédé a M. Fur
némont, a insisté sur les améliorations
d'ordre matériel apportées par le gou
vernement, sur les lois sociales qui lui
sont dues, sur la politique électorale.
Une autoapologie, ensomme, M. Woeste
étant le vrai chef du ministère.
M. Woeste, qui nie volontiers ce qui
le gêne, a essayé d'établir, au point de
vue de la moralité, la non-infériorité
des provinces catholiques. II a laissé
soigneusement la crimmalité en dehors
de ses chiffres.
Annonces
Réclames 25
Annonces judiciaires:
ANNONCES
10 centimes la ligne.
1 fr. la ligne.
Enfin a suivi l'inévitable critique du
socialisme, dé]a faite tant de fois et
dont l'inefficacité est prouvée par les
progrès du socialisme.
Puis M. Lorand a donné son appro
bation a ia critique de la politique gou-
vernementale faite par MYandervelde.
II a insisté sur la cléricalisation des
fonctions publiques,de la magistrature
en particulier sur les attentats a la
liberté dont le ministère est coupable
(censure exercée par le R. P. Boom,
expulsions arbitraires, courtisanerie
envers le Sultan rouge, incidents de
Malines).
La liberté de conscience est violée
de f'agon permanente par la loi scolai
re. Les évêques baillonnent les prêtres
démocrates sans que l'ambassadeur
beige auprès du pape intervienne pour
sauvegarder l'indépendance du Parle
ment beige.
M. Lorand a répondu a l'apologie de
ia politique financière de M. De Smet
faite par le ministre lui-même. II a re
produit en partie les idéés émises par
M. Denis.
II a prouvé que le programme socia
liste contient l'énoncé d'un nombre suf-
fisant de réformes pratiques pour que
le parti socialiste ne soit pas un parti
de démolisseurs, mais un parti de gou
vernement.
La fin de la discussion n'a comporté
que des redites. Aussi n'insistons-nous
pas. La droite a eu la précaution de
prononcer la cloture au moment oü
l'abbé Daens allait parler.
La conclusion a été le vote d'un or-
dre du jour par lequel la droite a re-
nouvelé au ministère l'expression de
la confiance de M. Woeste.
Le pays tirera une autre conclusion,
nous l'espérons bien.
C'est qu'il y a, chez les partis anti-
cléricaux, un programme commun de
réformes démocratiques qui auront
plus d'effet pour l'amélioration du sort
des classes travailleuses que les empla-
tres du ministère De Smet.
Une majorité de gauche n'eüt-elle
d'ailleurs qu'a défaire le mal fait de
puis 14 ans de régime clérical, qu'elle
aurait déja pas mal de besogne et
qu'elle mériterait bien du pays.
Dimanche 13 Juin.
Longueur de la piste 800 m. environ.
1° Course au trot monté pour che-
vaux de 3e série. 350 francs dont 200
au premier, 100 au second et 50 au
troisième. Entrée fr. 17-50 moitié for
fait. Poids 70 kil. Distance 3000 m.
minimum.
2° Course au trot attelé pour che-
vaux de 2C série. 400 fr. dont 250 au
premier, 100 au second et 50 au troi-
sième. Flntrée fr. 20 moitié forfait.
Poids 100 kil. Distance 3000 m. mini
mum.
3° Course hors série au trot monté
ou attelé. 300 fr. dont 150 au premier,
100 au second et 50 au troisième. En
trée fr. 15. Poids 70 et 100 kil. Distan
ce 3000 m. minimum.
4° Course au trot attelé pour che-
vaux de 1® série. 650 fr. dont 350 au
premier, 150 au second, 100 au troi
sième et 50 au quatrième. Entrée fr. 30
moitié forfait. Poids 100 kil. Distance
4000 m. minimum.
Cloture des engagements le Lundi 6
Juin, a 8 h. du soir, au Secrétariat du
Trotting Club, Hötel du Damier, Cour
trai.
Les Commi8saires
A. Brunfaut, J. Onraet-Parret,
Nyssens, sous-lieut1 instructeur.
-