Journal liberal démocratique cFYpres et de F Arrondissement
Conseil communal
La pure doctrine
cléricale.
Samedi, 2 Juillet 1898.
5 centimes le numéro
4e année. N° 54.
L'expulsion de Vincheni.
S*arai$sanl ie Samedi,
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville, Par an 3 francs,
pr LA province, Par an fr. S5-SO.
On s'abonne au bureau du journal, ruei de Dixmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté le3 deux Flandres) s'adresser a 1'Agence
Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la
Bourse,
D' YPRES.
Séance publique, Jurgencedu Samedi,
25 Juin '1898,
La séance est ouverte a 5 h. 10 m.
Sont présentsMM. Surmont de
Yolsberghe, Bourgmestre-Président
Colaert et Berghman, EchevinsStruye,
Iweins, Boone, Begerem, Fraeys, Fiers,
Yandenboogaerde, Vanderghote, D'Hu-
vettere, Oonseillers M. Gorrissen,
Secrétaire.
M. Decaestecker est, de nouveau,
empêché d'asBister a la séance.
Le procés-verbal de ia séance du 14
Mai dernier est approuvé celui de la
séance du 11 Juin est déposé sur le bu
reau a 1'inspection des membres.
Communications
Eaux.
M. le Président. Messieurs, je
crois nécessaire de vous soumettre
quelques observations relativement au
régime des eaux, d'autant plus, qu'un
journal de la localité s'est plaint der
nièrement de ce que les eaux de
l'étang de Dickebusch aient baissé de
60 centimètres.
En temps de pluie les eaux de l'étang
de Dickebusch et de Zillebeke mon-
tent trés fort et il faut prendre des
précautions surtout quand les eaux de
Dickebusch montent. Dernièrement,
nous avons constaté une hausse de 18
centimètres en 3 heures de tempsnous
avons pris nos mesures pour écouler
les eaux seulemsnt les pêcheurs se
plaignent de ce que les poissons dis-
paraissent.
M. le Bourgmestre explique la facon
de procéder pour l'écoulement des
eaux et il est de l'avis de M. Colaert
que cette couche d'eau, passant par
les vannes, contient évidemment beau-
coup de poisson. A l'avenir, elle ne se
fera plus de cette manière et il pense
pouvoir conserver le poisson de cette
fagon.
M. Boone. JSI'y aurait-il pas une
garantie de plus en mettant un filet
métallique
M. Colaert. G'est ce que j'ai vu
faire dernièrement a Dickebusch.
M. le Président. C'est trés bien,
mais nous ne lachons pas les eaux par
le ruisseau de Dickebusch.
Une discussion s'engage a ce sujet
entre MM. Surmont, Colaert et Boo
ne. Malgré les remarques trés judi-
cieuses de MM. Colaert et Boone, M.
le Bourgmestre ne veut pas en démor-
dre, il a son système, et d'après lui,
c'est le meilleur.
M. Colaert veut contredire M. Sur
mont.
M. le Président répond qu'il ne
peut pas le contredire, qu'il est dans
le vrai. Si je devais croire tout ce qui
se dit dans mon cabinet de bourg
mestre, la moitié de la ville serait
pendue et l'autre moitié occise.
Finalement M. le Bourgmestre dé-
clare qu'il«fera son possible pout' con-
tenter tout le monde tout en restant
d'accord avec l'administration des
Ponts et Chaussées.
Le colportage.
M. le Président. Le Collége a fait
faire des recherches par la police pour
connaitre le nombre exact des colpor
teurs.
II y a 12 colporteurs de pommes de
terre 3 d'asperges8 de légumes et
de choufleurs 6 de poisson, 10 de
fruits, dont 3 étrangers 2 de fromage.
Nous avons regu une lettre qui n'est
pas signée dans cette lettre on se
plaint de ce que certaines personnes
cultivent et vendent des fruits cela,
nous ne pouvons absolument pas em-
pêcher, car si nous le faisious, ce serait
au détriment des consommateurs. Les
plaignants voudraient qu'on établisse
une taxe sur la vente des fraises, toma-
tes, ananas, etc.
M. Boone. II y a beaucoup de lé-
gumiers qui viennent porter les légu
mes sur commande.
M. le Président. Dans cette lettre
il est fait mention du tort considérable
que font aux maraichers certaines
installations culturales.
Des membres. C'est une allusion aux
installations Dechièvre et Cia.
M. le Président. Comment voulez-
vous empêcher cela
M. Colaert. II n'y a pas moyen
d'empêcher cela.
M. le Président. On se plaint éga-
lement de ce que les domestiques des
chatelains vendent les légumes a des
prix dérisoires. Sur ce point, il y a
contrat entre le jardmier et le maitre
et le surplus des graines est vendu au
profit du jardinier. Généralement les
jardmiers vendent cela en bloc et par-
ticulièrement dans les grandes villes.
Nous ne pouvons empêcher ce contrat
en aucune manière ce serait commet-
tre une injustice. Les pétitionnaires
disent que les maraichers ne peuvent
lutter contre cette concurrence mégale.
M. Colaert. Nous demanderons a
ces Messieurs les moyens pour parer
a cette affaire. Lorsqu'on se plaint, il
faut nécessairement qu'on fasse con
naitre le remède pour combattre le
mal.
(II résulte de cette discussion qu'au-
cune taxe ne sera établie sur Ie colpor
tage.)
Dépot.
Actes de la ville.
M. le Président dernande a introduire
d'urgence le procés- verbal de la vente
des herbes a Dickebusch.
Cette vente n'a pu se faire a des con
ditions aussi avantageuses qu'en 1897
elle a produit 300 francs au lieu de
600 francs la cause doit en être attri-
buée a l'inondation.
M. Colaert est étonné d'avoir eu
autant.
L'urgence est déclarée et Ia vente
approuvée.
M. le Président. Nous avons été
saisi d'une demande de certains habi
tants des environs du Quai nous priant
d'étendre la canalisation dee eaux du
bout du Kalfvaart avec le Quai.
Cette demande sera renvoyée a i'in-
génieur pour examen et rapport.
Approuvé.
Bureau de bienfaisanee
échange de biens.
M. le Président. Le bureau de bien
faisanee demande l'approbation d'un
acte d'échange de biens conclu entre
un particulier et le dit bureauII s'agit
d'un are 76 centiares de terre ce par
ticulier s'en servirait comme terrain a
batir. Je propose d'accepter cette de
mande d'échange sauf approbation de
l'autorité supérieure.
Avis favorable.
Fabnque d'église S' Nicolasbail
emphytéolique
M. le Président. Le Conseil de fa-
brique de l'église S' Nicolas demande
l'approbation d'un acte de bail emphy-
téotique d'une partie de terre située a
Voormezeele Ce bail a été donné a M.
Peirsegaele pour 27 ans et l'enquête
de commodo et incommodo n'a pas révélé
d'opposition.
Avis favorable.
Pompiers demande de subside
pour participation aux fêtes militaires
d'Jiouplmes, Wervicq et Poperinghe.
M. le Bourgmestre. Le corps des
Pompiers demande un subside pour
assister aux fêtes militaires d'Houpii-
nes, Wervicq et Poperinghe.
Ces fêtes militaires auront lieu le 3
Juillet, a Houplines le 11 Juillet, a
Wervicq et le 31 Juillet, a Poperinghe.
II demande un crédit global de 450
francs pour ces trois excursions.
Chaque année le corps des Pompiers
assiste a l'une ou l'autre fête donnée
par des corps similaires ou des sociétés
de musique qui ont bien voulu pren
dre part aux festivals organisés par la
ville d'Ypres..
Le Conseil vote un crédit de 450
francs a inscrire au budget de 1899 et
la séance publique est levée a 5 h. 40 m.
Dans son comité secret, le Conseil
communal a nommé ie sieur Lams,
agent de police, aux fonctions de direc
teur des pompes funèbres en rempla
cement du sieur Neirinckx, révoqué.
Depuis trente-sept ans, la commune
de Vinchem (arrondissement de Fur-
nes) a conservé une administration
libérale.
En 1895, malgré une annulation des
élections qu'ils avaient obtenue de la
députation permanente, les cléricaux y
furent de nouveau battus. Ils se ven-
gèrent de leurs échecs successifs.
Quelques paysans avaient des terres
a bail emphythéotique dont le titre
n'avait pas été renouvelé. Ils avaient
été menacés d'expuision si les libéraux
étaient réélus. Les menaces furent
mises a exécution.
Les locataires emphythéotes furent
assignés en déguerpissement et sommés
de démolir leurs maisons et d'arracher
leurs arbres. L'un d'eux, nommé De
Dullen, essaya d'en appeler a la jus
tice son bail remontait a 1812 igno
rant qu'il détenait son terrain a titre
précaire, il croyait avoir quelques
droits sur les constructions et les plan
tations, il croyait que la loi protégeait
le travail du paysan contre le despo
tisme du propriétaire. Comme si le
Code civil, éent M. G. Lorand, n'avait
pas été fait par les propriétaires et
pour les propriétaires, contre les pay
sans.
De Dullen fut débouté la loi est
formelle. Et c'est lorsqu'il était mala-
de, alité, qu'il a été brutalement ex-
pulsé de sa maison, exproprié des
fruits d'un travail de trois quarts de
siècle.
Le fait a excité une vive émotion
dans la région. Notre vaillant confrère
de Furnes, Ons Blad, a pris l'initiative
d'une souscription pour acheter a De
Dullen un autre morceau de terre et
pour lui construire une maison.
Ons Blad est soutenu dans sa bonne
oeuvre par plusieurs' organes impor
tants la Rèformela Flandre libérale
entr'autres. Nous avons déja relevó
dans les listes de souscription ie nom de
plusieurs de nos amis poiitiques yprois.
Nous sommes convaincus que beaucoup
d'autres voudront contribuer a une
bonne oeuvre en faveur d'un brave
paysan victime de son attachement
aux idéés libérales, victime aussi d'une
loi qu'on s'étonne de voir subsister un
siècle après 1789. Ph. de C.
Le Courrier de Bruxelles contiuue a
jouer 1'enfant terrible du cléricalisme
intransigeant.
ANNONCES
Annonces v 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr'. la ligne.
Non seulement il maintient que la
liberté des opinions est contraire a la
doctrine cathoiique, mais il reprend
vertement cenx de ses confrères cléri
caux qui consentent encore, vu le
malheur des temps (comme disait le
Pape Pie IX) a mettre un peu d'eau
dans leur vin ultramontain.
II faut que le Courrier de Bruxelles
se croie bien sur d'avoir tué le parti
libéral pour qu'il ose émettre si libre-
ment la pure doctrine cléricale. II est
vrai qu'il s'est trouvé un libéral pour
écrire que jusqu'a présent, il n'existe en
Belgique aucun danger pour la liberté de
conscience.
Qu'on juge du fondement de cette
affirmation d'un.optimisme trop com
plaisant. Si l'on a oublié, pour ne
citer que ceux-la, les faits de Gand et
de Maiines, les paroles du de Guchte-
naere et du mimstre Schollaert, qu'on
lise la récente semonce du Courrier de
Bruxelles a ses confrères de la presse
cléricale opportuniste
Nous avons parlé l'autre jour du princi
pe mauvais de la liberté des opinions, con
traire a la doctrine cathoiique ce sont ces
mots, reproduits en capitales, dont on fait
des épouvantails a badauds libéraux.
Nous Pavons cependantfait que rappeler
la pure et simple doctrine cathoiique ;'mais,
nous en convenons, l'attitude de certains
catholiques a pu laisser croire aux adversai-
res de l'Eglise que cette doctrine était aban-
donnée.
L'opportunisme a poussé que!ques-uns des
nötres a faire a l'erreur des concessions de
plus en plus grandes. Nous avons rnontré
comment, par la R. P., on veut nous obli-
ger en quelque sorte a désarmer devant elle,
tout au moins a lui ouvrir, sans combat,
les pontes de nos assemblees déübérantes.
II est done opportun de rappeler que l'en-
seignement de l'Eglise n'a pas varié et que
si les Papes ont pu admettre, par crainte
d'un plus grand mal, des atténuations passa-
gères, il ne nous appartient pas d'en concé-
der de plus grandes et de diminuer encore
les droits de la vérité.
Touchant la liberté des opinions dont il a
été spéoialement parlé, faut-il rappeler les
Encycliques de Grégoire XVI et de Pie IX
Nous savons qu'on objecte la situation de
fait ou nous sommes places par la Constitu
tion or, c'est précisément cette situation
que visait Léon XIII lorsque rlans sa lettre
du 25 Décembre 1880 a S. Em. le cardinal-
archevêque de Malines, il pressait les évê-
ques de pénétrer le haut enseignement de la
doctrine de Saint-Thomas
Nous vous en prions tres instarnment,
disait le pape, et par le zèle que nous dicte
le salut commun, et surtout par l'émotion
que Nous cause la vue des graves périls
auxqueis nous voyons la jeunesse beige
exposée. En effet, cette liberté sans frein
qui règne en Belgique, de penser et d ecrire,
engendre les monstruosités des pires opi
nions.
Les catholiques ont-ils été suffisamment
pénétrés de ces enseignements Avons-nous
travaillé comme il eüt fallu a les répandre
dans les esprits et a preparer le retour si
desirable de leur application dans la vie
publique Hélas Nous avons revisé notre
Constitution, mais ce fut pour en accentuer
les défauts. Qui, en dehors de quelques
catholiques, traités par leurs frères mêmes
de réactionnaires et d'exagérés, a songé
alors a Ia possibilité d'une revision dans le
sens des principes catholiques
Ou s'imagine aisémenfc ce que serait
une révision de la Constitution dans le
sens cathoiique, avec, comme point
essentiel,la suppression de la liberté de
penser.
Cette suppression a été de tout temps
et est encore de fagon plus ou moins
avouée le but du cléricalisme. Gré
goire XVI et Pie IXj qui traitaient la
liberté de conscience et la liberté de
presse de peste a et de délire se