L UNION FAIT LA FORCE On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Journal liberal démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement Orphelinats. Pedagogues brutaux. La guerre. Samedi, 25JuiIlet 1898. 5 centimes le numéro. 46 année. 57. &Baraissitni le teamed*. La iibei'lé... comme en Belgique La question de l'alcooi. Lessénateursproviociaux du Hainaut. PRIX DE L'ABONNEMENT pour LA ville, Par an 3 francs. pr la province, Par an fr. £5-oO. Extrait du compte-rendu de la séan ce da Conseii provincial du 13 Juillat M. Thevelin interpelle ia deputation per manente - sur les mesures qu'elle a prises pour l'exéeution des charges du legs fait en 1892 par feu M. Cb. Godtschalck, de ZUIe- beke, aux hospices civils d'Ypres. Deduction faite de toutes les autres char ges, droits de succession, etc., ce legs cotn- portait un capital de 4,458,680 fr. Après diflerentes péripéties que l'orateur rappelle en detail, il est resté de cette somme environ 3,000,000 fr. aux hospices, a charge pour elles d'ériger dans la propriété que le testa teur possédait a Wytschaete, un orphelinat pour garcons et filles oü devraient être ad- mis les enfants de la ville d'Ypres d'abord, de l'arrondissement ensuite, et finalement de la province. Rien n'est fait encore. Et cependant pareil établissement répon- drait a une véritabie nécessité sociale. Pour le prouver, M. Thevelin rappelle le discours quo M. De Lantsheere prononca a la Cham bre pour dénoncer le sort malheureux des enfants abandonnés. Certes, cette situation est moins grave en notre province qu'en d'autres, mais cependant l'orateur saurait citer une commune de l'arrondissement d'Ypres oü, en une année, et eliez un seul nourricier, sont mort huit enfants nature s abandonnés "ii quasi-abandonnés. Pour justifler leur inaction, his hospices d'Ypres, en se basant sur un rapport de M. Poll, directeur de l'école de bienfaisance de Ruysselede, allèguent que la propriété de M. Godtschalck, a Wytschaete, ne convient pas a rétablissement prescrit. Cette propriété comprend 45 hect. d'un seul tenant. Ceux qui la connaissent ne se rendront pas aux motifs donnés. Maintenantmn dit que les hospices voudraient établir i'orphelinat a Ypres même. On comprend que ia commune de Wytschaete tienne a avoir Tinstitutfen chez elle. Est-ce qu'une fois de plus les rats de villes mangeraient les ra!s des champs? En terininant l'orateur insiste pour que la deputation s'employe a assurer la prompte execution du legs Godtschalck. M. J. Verhaeghe a examine le dossier de cette affaire. II atteste que d'après le rapport de M. Poll, la propriété de Wyt schaete ne conviendrait pas a l'établisse- ment de I'orphelinat. Le terrain est valonné et rend la surveillance difficile. Mais les hospices d'Ypres ont taché d'acquérir, a Wytschaete même, d'autres terrains dans le but d'exéeuter le legs. M. Ernest Fraeys fait observer que feu M. Godtschalck n'a pas donné la fondation d'un orphelinat cornme une volonté mais comme un désir. Les hospices d'Ypres ne dernandènt pas mieux que d'y donner satis faction. Seulement, comme il vient d'etre dit par M. Verhaeghe, la propriété designee a cet effet ne convient pas. En vain nous avons fait examiner toutes les propriétés de Wytschaete et prié les notaires et agents d'affaire de nous en indiquer de convenables, nous n'avons pas trouvé ce qu'il faliait. On a même examine si les hospices ne pourraient pas exproprier les terrains né cessaires. Mais la question est controversée. Si nous ne parvenions pas a atteindre notre but a Wytschaete même, nous érigerons l'établissement dans une autre commune. M. Thevelin demande ce que nous faisons des rentes du legs Godtschalck. Avec ces ressources nous avons déja organise un orphelinat pour garcons a Locre. L'établis sement coüte de 30 a 35,000 fr. M. Thevelin. Quels orphelins y admet- on M. Ern. Fraeys. Ceux de la ville d'Ypres. Les hospices d'Ypres n'ont pas mis sion d'en representor d'autres. C'est même pour ce motif que l'Etat a réduit le legs de pres de 2 millions. M. Thevelin persiste a soutenir que d'après les termes mêmes du testament de M. Godschalck, il faut y admettre aussi les orphelins de l'arrondissement d'Ypres et de la province de la Flandre Occidentale. II ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames: 25' Annonces judiciaires 1 fr. Ia ligne gouvernement espère que la deputation continuera a tra- vailler dans le sens d une prompte et com pléte execution du legs. M. le président. L'interpeilation ne peut avoir d'autre consequence que d'appeler {'attention des autorités supérieures sur ia question soulevée. G'est du seul que dépend ia solution. L'incident est clos. (La Patrié). Une correspondance Anversoise de ia Réforme rapporte les faits suivants M. le ministre des finances vient de prendre une mesure qui provoque en pays liamand les plus vives protestations et qui auront leur écho a la Chambre des représen- tants. Voici la mesure dont il s'agit Quatre employés des douanes faisant partie du bu reau d'une société de douaniers flamands ont été brusquement deplacés, trois avec une réduction de traitement de 600 francs et la quatrième avec une réduction de 400 francs Le motif de cette scaadaleuse mesure ministérialle Il parait que la société dont faisaient par tie les quatre deplacés était mécontente de la manière dont se passèrent les examens des douaniers wallons. La société des doua niers flamands De Verbroederingcomptant pres de 600 me.abres, avail; dans une peti tion exposé les griefs des employés flamands. M. le ministre n'a rien trouvé de mieux a répondre que de déplacer le président, les deux vice-presidents et le secrétaire de la société. Voici leurs noms 1° M. Schuybroek, sous-brigadier, 27 ans de service, marié et, père de trois en fants, a été envoyé a Poperinghe et son trai tement a été diminué de 600 francs. M. Schuybroek était président de la société De Verbroedering 2° M. Vanden Halle, lieutenant des doua nes, qui a de longues années de service, marié et père de quatre enlauts, a été dé- placé a Lapscheurs avec diminution de trai tement de 400 francs. M. Van den HuMe était vice-président de la société des doua niers flamands. 3° M. Vonck, douanier, 11 ans de ser vice, célibataire, a été envoyé a Blauwe-Kei (frontière hollandaise) avec diminution de traitement de 600 francsM. Vonck était secrétaire de la société. 4° M. Buyssens, douanier, 9 ans de ser vice, déplacé a Lanae.ken, avec diminution de traitement de 600 francs. Le déplacé est veuf avec plusieurs enfants et il est l'unique soutien de sa mère et de sa vieille tante. Lui aussi faisait partie du bureau de la société Hier soir, un meeting de protestation, organisé par les démocrates-chrétiens an- versois, a eu lieu dans la salie Paleis voor Volksvlijt. Les délégués de sociétés libéra- les, entre autres le Liberalen Vlaamscken Bonddes sociétés catholiques, des démo crates-chrétiens et des ouvriers y ont pris successivement la parole et y ont flétri en termes éuergiques Ia mesure scandaleuse prise en vers quatre employés modèles. Un ordre du jour demandant le retrait de la mesure critiquée a été vote par l'assem- blée. Si le ministre ne retire pas la mesure prise, un mouvement énergique sera créé dans tout le pays flamand. D'autres mee tings auront lieu dans quelques jours. Les députés d'Anvers qui ont déja 1'af faire en mains, feront une nouvelle demande auprès de M. le ministre des finances au besoin ils interpelleront a la Chambre. Ces faits donneut une fois de plus une fiére idéé de la liberté dont jouissent les fonctionnaires beiges, même pour défendre leurs intéréts pro- fessionnels, sous le régime d'uue con stitution qui passe pour la plus libérale de 1'Europe. Les journaux franqais publient un télógramme de Pan disant que la ville est en proie a une vive émotion causée par l'ouverture d'une enquête judi- ciaire contre un instituteur d'une écoie fibre. Celui-ci est accuse d'avoir mal traité plusieurs élèves de sa classe. L'un d'eux aurait, été frappé d'un coup de poing si violent qu'une hémor- ragie interne a mis sa vie en danger. Précisément, il y a quelques jours, un petit journal ciérical publiait une lettre d'une de ses lectnces, une mère de familie qui se plaignait de ce que, sous prétexte de surménage, on eut supprnné ie système de punition aux entants par les pensums elle deman- dait comment elle devait corriger ses entants. Fit le journal lui répondait en invoquant des textes de l'Ecriture jus- tifiant les chatiments corporels. C'est une tfiéorie trés pieuse, trés en honneur chez les doux maitres cléri- caux, qu'il faut traiter les enfants par les coups et que ceux-ci doivent jouer, dans l'éducation par la familie et même par l'école, un róle prépondérant. Les parents qui usent.de ce système ont tort mais ils portent la responsa- bilité des résultats de leur action. II n'en est pas de même des maitres d'écoie qui n'ont pas le droit d'user de parsilss moyens et a qui, d'ailleurs, les voies de fait sont, en théorie, absoln- ment interdites. L'inte'rdiction n'existe, malheureu- sement, qu'en théorie. Si elle fut res- pectée longtemps pendant la période qui suivit la réorganisation de l'ensei- gnement public par le gouvernement Libéral, elle a cessé de l'être aujour- d'hui dans beaucoup d'écoles. Et il faut bien coustater que ia restauration des vieilles pratiques de brutalité a coïnci- dé avec l'invasion de nos écoles par les pédagogues cléricaux. Nos écoles moyennes sont bondées d'instituteurs et de professeurs bien pensante qui appliquent avec une sorte de voiupté, dirait-on, les conseils de l'Ecriture. J'en connais un, ciérical fervent, communiant ostensiblement chaqne Dimanche. II est directeur de l'école moyenne d'une petite ville. Et il passé sa vie a guetter ses élèves, a les suivre dans la rue, a les épier en rasant les murs, comme un policier, pour les surprendre a quelque espièglerie, pour pouvoir trouver un prétexte a se pré- cipiter sureux, a leur tirer ies oreilles et a les pincer jusqu'au sang. Cela parait être sa seule préoccupation, sa seule passion, a cet excellent homme, qui rappelle M. Creakle, ie maitre de pension tortionnaire que Dickens a flétri dans David Copperfeld. Les enfants rentrent chez eux en pleurant, montrent les traces des bru- talités du directeur. Mais les parents n'osent pas se plaindre paree que le maitre ciérical est puissant et qu'on redoute son influence. Et je vous assure qu'il y en a plus qu'on ne pense qui ressemblent a celui-la, qui ont, dirait-on, cette haine de 1'enfant qu'ont les vieilles bigotes et qui les martyrisent pour le plaisir. Nous ne saurions assez conseiller aux parents dont les enfants seraient victi- mes de ces brutes de s'adresser au com- missaire de police. (Gazette). Eu 1897, d'après les statistiques offi- cielles, les droits perqus sur l'alcooi se sont ólevés a 61,022,468 francs, pres- que dix-neuf millions de plus que l'an- née précédente. C'est assez dire que les remèdes es- sayés avec plus ou moins de sincé- rité jnsqu'a présent par les pouvoirs publics pour enrayer la consommation de l'alcooi n'ont eu aucun effet. II est grand temps de chercher d'au tres moyens pour combattre le fléau de l'alcoolisme, qui entraine le pays a la misère et a l'abrutissement. Dans sa séance du 19 Juillet, le Con- seil provincial du Hainaut a procédé a l'éiection de quatre sénateurs pro- vinciaux en remplacement de MM. Bara et Paternoster, libóraux, et Pi- card et Lafontaine, socialistes sor- tantu. II y avait quatre candidats libéraux, MM. Bara, Paternoster, De Kerchove et Gillieauxun catholique, M. De Moor, et deux socialistes, MM. Picard et Lafontaine. 86 membres ont pris part au vote et le premier scrutin a donné les résultats suivants MM. Bara, 74 voix Pater noster, 69 De Moor, 39 Picard, 28 Lafontaine, 28 Gilliaux et De Ker chove, 28. MM. Bara et Paternoster ont done été él us au premier tour. II y a eu ballottage entre MM. Pi card, Gilliaux et De Kerchove, le bu reau ayant écarté M. Lalontaine com me étantle plus jeune. Au scrutin de ballottage, on a obte- nu les résultats suivants: MM.Demoor, 38 voix Picard, 29 De Kerchove, 29 et Gilliaux, 26. En conséquence MM. Demoor et Picard ont été nommés, ce- lni-ci passant, par le bénéfice de l'age. II est au moins bizarre que des libé raux aient contribué au renforcement du parti clerical au Sénat. C'est une maladresse pour ne pas dire plus dont les libóraux du Hainaut pour raient supporter les conséquences, en s'aliénant tous ceux de leurs électeurs qui n'ont pas cessé de considérer le cléricalisme comme le danger le plus urgent a combattre. Le gouvernement espagnoi fait dé- mentir qu'il songe a entamer avec les Etats-ünis, directement on indirecte- ment, des négociations de paix. Trou- ve-t-il done que l'Espagne n'est pas encore suffisamment battue et affaibiie et attend-il que la flotte américaine vienne menacer les cötes espagnoles Au début du conflit, il prétendait que l'honneur militaire exigeait une effu sion de sang. G'est une conception bizarre, mais enfin il a obtenu sous ce rapport ample satisfaction on ne peut pas être battu plus complètement que ne l'ont été les armées de rner et de terre espagnoles. L'Espagne ne possède plus de flotte car les vieux bateaux mal armés et dont quelques-uns peuvent a peine tenir la mer qui composent l'escadre Camara ne sont pas en état d'affronter la lutte elle n'occupe plus aux Phi lippines que Mauille et encore attend-on d'une heure a l'autre la nou velle de la capitulation de cette ville et a Cuba elle ne peut que retarder de quelques mois au plus la prise de possession de l'ile entière par les Amó- ricains. Elle vient déja d'être obligée de rendre aux Américains Santiago, la seconde ville de Cuba, l'ancienne capi- tale de la Perle des Antilies, et d'éva- euer la partie oriëntale de l'ile, une portion de territoire dépassant le tiers de la superficie de la Belgique. Loin de pouvoir envoyer des renforts pour se- courir des garnisons des provinces occidentales, elle a dü consentir au

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1