h I On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a I'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et, a Paris, Agence de la Bourse. Journal liberal démocratique d'Ypres et de FArrondissement Un brin de causette. Sarnedi, lOSeptembre 1898. 5 centimes le numéro. 4e année. \To 44. Jill L'Eglise et l'esclavage. Le nerf de la guerre. Edifiant M E 1 p a B*araissant le Hatnetli. L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 3 francs. pr la province, Par an f'r. 2-50. Lorsque, convairicu par l'étude des faits, vous constatez que Ie parti catho- lique a négligé ie sort des classes ou- vnères jusqu'au moment ou Ia poussée socialiste Pa obligé a des réformes plus apparentes que réelles, les cléricaux vous répondentVous oubliez que l'Eglise a, la première, combattu l'es- clavage, et que c'est grace a Pinfluence de l'Eglise que cette plaie de la civili sation antique a disparu. Sans relever la pretention du parti clérical beige a revendiquer pour lui ce que l'Eglise catholique a fait depuis dix-neuf siècles, examinons en lui- même ce lieu commun clérical que l'esclavage a disparu grace a l'Eglise catholique. Les faits que nous allons citer sont empruntés au Résumé de Vhistoire du christianisme depuis Jésus jusqu'a nos jourspar Louis de Potter, i'ancien membre du gouvernement provisoire de Belgique en 1830 l'ouvrage a été publié a Bruxelles, chez Labroue et O, en 1856, et forme deux volumes in-12. I. Vers le lle siècle, a l'époque oü la question du mariage des prêtres était encore en discussion dans l'Eglise ca tholique, les canons du concile de Pavie (1015) tenu par Benoit VIII et Héribert, archevêque marié de Milan, avaient déclaré nui le mariage des prêtres et adjugé leurs enfants comme esclaves a l'Eglise. (Tome I. p. 818). II. Un concile de Rome (1051) voua a l'esclavageau profit du palais de La- tran, toutes les femmes qui avaient vécu avec des prêtres, preuve positive entre mille autres, ajoute de Potter, aussi bien que celle donnée un peu plus haut, que i'église, pas plus que le christianisme, n'avait réprouvé l'escla vage. (T. I, p. 318). III. Le 3b concile de Latran, onziè- me oecuménique (1197), célébré par le pape Alexandre III et plus de trois cents archevêques et évêques, prit, dans son 27° et dernier canon, les me- sures les plus rigoureuses contre les cathari ou paterins de Gascogne, de l'Albigeois et du comté de Toulouse. 11 était défendu sous les peines les plus graves de les recevoir chez soi ou de leur vendre la moindre chose il fal- lait leur courir sus et les réduire eu ser vitude. Quiconque négligeait de les poursuivre était lui-même anathéma- tisé, irrévocablement, et celui qui mourait en les combattant était éter- neilement sauvé. (T. I, p. 348). IV. Les Véronais avaient fait la conquête de Ferrare que le pape con- voitait aussi bien qu'eux. Pour se ven- ger de leur succès, le pape, (Clément V), qui venait de transférer oöicielle- ment le saint-siége de Rome a Avignon, excommunia la république de Venise tout entière, dans les termes accoutu- més (1308), ajoutant de plus que les Vénitiens étaient déclarés infames, leurs .enfants inhabiles a tout emploi civil ou ecclésiastique, pendant trois générations, leurs biens et marchandi- ses confisqués dans les trois parties du monde, et eux-mêmes esclaves de qui conque parviendrait a les réduire en servitude. (T. I, p. 423). V. Sous Grégoire XI qui résidait a, Avignon «les lieutenants pontifi- caux en Italië, appelés lespasteurs, com- mettaient toute espèce d'exactions et d'mjustices. Entre autres le cardinal Guiilaume, légat a Bologne, s'avisa en pleine paix de vouloir s'emparer de la ville de Prato (1375). Les Florentins, exaspérés de eet acte de mauvaise foi, poussèrent le cri de libertéet aussitót plus de soixante villes des états ponti- hcaux se révoltèrent et se donnèrent un gouvernement indépendant. Gré goire était furieux. II excommunia les florentins paree qu'ils avaient entravé la marche libre de l'mquisition, paree qu'ils avaient violé les immumtes ec- clésiastiques, et paree que c'était la le véritable motif ils avaient protégé la rebellion dans les états de I'église. Le pape donna les ames des Florentins au diabie, leurs biens au fisc, et eux- mêmes a quiconque réussirait. a les ré duire en esclavage. A Naples, en France, en Angleterre, on s'empressa de dé- pouiller et d'enchainer ces inoffensifs étrangers Venise, Pise et Gênes fu- rent mises sous interdit pour avoir re- fusé de se conformer a un exemple aussi inique. (T. I, p. 439-440). Le réot de la guerre qui s'en suivit entre le pape d'une part, et d'autre part les Florentins et les sujets du pape révoltés, est en dehors du cadre de eet article. Nous nous contenterons de dire qüe les horreurs commises par les trou pes payées par le pape et conduites par des cardinaux, dépassèrent toutes les bornes. VI. Sous Sixte IV (vers 1485), ies Vénitiens poursuivaient leurs conquê- tes dans le Ferrarais effrayés de leurs progrès et de ceux du pape contre Ra- venne,les puissances chrétiennes firent menacer Sixte de réveille? ies souve nirs profonds laissés dans la chrétienté par le concile de Bale. Aussitót Sixte se ravisa il défendit aux Vénitiens de pousser plus avant les conquêtes qu'ils n'avaient entrepnses qu'a sa demande, se ligua contre eux avec leurs ennemis, et renouvela pour les perdre Ja bulle d'excommunication fulminée dans le temps par Clément V (voir plus haut, IV). Mais ne la trouvant pas encore assez dure, il ajouta que non-seule- rnent tont débiteur d'un Vénitien était libérè de sa dette, maïs encore qu'iï lui était positivement défendu de la payer sous peine d'anathème, et que le saint- siége accordait des indulgences pléniè- res de coulpes et de peines a quiconque tuerait un Vénitien. (T. II, p. 40). VII. En 1503, après Pie UI qui ne vécut pape que dix-huit jours seuie- ment, Jules 11 succéda a Alexandre VI (Borgia) Sa grande ambition était de rafi'ermir et de consolider a jamais la puissance temporelle des papes Bo logne fut son premier point de mire. Pour s'en rendre maitre, il anathéma- tisa les Bentivoglio qui y dominaient, livra leurs biens au pillage et leurs per- sonnes a ceux qui auraient réussi ales réduire en esclavageet il accorda le par don de tous ses péchés a quiconque au- rait tué un membre de cette familie maudite. (T. II, p. 58-59). Voila des exemples assez nombreux et assez concluants pour prouver que, jusqu'a i'aurore des temps modernes au moins, l'Eglise, par l'organe de cer tains de ses chefs, au lieu de réprouver l'esclavage, l'a encouragé et prêché, au coeur même de l'Europe. Au surplus, i'historien américain Prescott, dans son Histoire de Ferdinand et d'Isabelle, écrit Les païens et ies barbares étaient considérés en ce temps, a cause de leur infidélité religieuse, comme en dehors de tous droits, spirituels ou civils. Leurs ames étaient destinées au feu éternelleurs corps étaient la pro- priété des chrétiens qui occupaient le sol. Voila la théorie que les peuples européens les plus civilisés appli- quaient au XVs siècle. En vertu de cette théorie, l'esclavage fut instauré dans les colonies portu- gaises et espagnoles,sans qu'il paraisse que les papes, dans leurs interventions répétées pour le reglement des confiits entre Espagnols et Portugais, aient songé a prendre la moindre mesure pour préserver les indigènes d'un es clavage qui a été si fatal a leur race. C'est a la Révolution frangaise que remonte le mouvement contre l'escla vage, qui s'est étendu successivement a toutes les colonies des peuples d'Eu- rope. Si quelques chrétiens ou catho- iiquea ont pris une. part active au mou- yem at autiesd avagiste, que tout l'honneur leur en revienne personuelle- meut Maïs il est contraire a, la vérité historique de prétendre que l'Eglise a toujours.été systématiquement hostile a l'esclavage et que c'est grace a elle que l'esclavage a disparu. Ph. de C. L'Economist (de Londres) a évalué ce que les dernières insurrections de Cu ba et des Philippines et la courte guerre quiy a mis fin ont couté a l'Espagne. II est arrivé au total de 3 milliards et demi de francs. Un joii denier Les dettes directes et indirectes de l'Espagne y compris les dettes colo- niales s'élèvent actueilement a prés de 10 milliards de francs. II est certain que Cuba indépendante ou sous le protectorat des Etats-Unis ne prendra pas a sa charge la partie de la dette dite cubaine qui a été con- tractée pour lutter contre les insurrec tions cubaines. II est clair, dit M. Paul Leroy-Beaulieu dans YFconomiste francaisque c'est dans un intérêt im- pénai non pour l'utilité et le bon- heur de Pile, que l'Espagne a fait ses dernières émissions de bons cubains...; en aucun cas, les Cubains ni les Etats- Unis ne peu vent reconnaitre cette der- mère dette. Déduction faite de la partie de la dette cubaine dont Cuba déchargera sans doute l'Espagne, il restera a ceile- ci une dette de prés de 9 milliards de francs, dont le service nécessitera une annuité d'environ 475 millions de francs. C'est une lourde charge pour un pays épuisé. Maïs l'Espagne pourra s'en tirer honorablement, si elle sait se résoudre a demander au travail de ses habitants et a l'exploitation de ses richesses naturelles les ressources qu'elle avait coutume, depuis plusieurs siècles, de se procurer en pressurant ses colonies. Si elle entre résolument dans cette voie de régénération, l'Espagne ne tardera pas a s'apercevoir qu'elle aura finalement gagné en perdant les der- niers débris d'un empire colonial dont la possession, même au temps de sa plus grande splendeur apparente, n'a pu lui épargner plusieurs banquerou- tes. Ph. de C. L'Etoile beige regoit d'un de ses lec- teurs l'intéressante communication que voici, publiée dans son numéro de Mardi dernier Vous annonciez ces jours derniers qu'on avait vu a la Bourse de Bruxel les un cure traitant des affaires de grains II n'y a dans ce fait rien de bien étonnant. Ii y a longtemps que, chez nous, Cérès eile-même porte un tricor- ne. C'est surtout depuis ia loi du 15 Avril 1896 sur les distilleries agricoles qu'on peut considérer le ministère de l'agriculture comme un septième dio- cèse. n D'après Partiele 6 de cette loi, les distillateurs agricoles, qu'ils travail- lent seuls ou en société coopérative, bénéficient d'une réduction de droits d'accises de 15 p. c., ce qui fait sur les 1200 litres qu'une coopérative peut fournir par période de 24 heures, une réduction de 180 francs par jour, ou 65700 francs par an. Une bonne aubame pour les grands propriétaires ruraux qui,aidés du cler- gé,se sont mis a créer des coopératives de la fagon suivante j) On prend 15 pay sans qui consti tuent une coopérative dans les formes requises par la loi. Les propriétaires ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 n Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. fonciers et les curés interviennent comme bail leurs de fonds et construi- sent l'usine. Les paysans n'y sont en réalité que pour acheler les drêclies a au- tant les 100 kilos. Les bailleurs de fonds font toutes les opérations corn- merciales et... empochent la réduction de I5p. c. Le truc est joli, n'est-ce pas Oui, mais ies vrais distillateurs agricoles et les distillateurs industriels se plaignent de la concurrence déloyale qui leur est faite par ces coopératives frauduleuses. Déja le ministère prépare des chan- gements a la loi et Mercredi prochain les distillateurs agricoles se réunissent a Bruxelles, pour examiner la situa tion. On y verra tous les directeurs et nobles présidents des Boerenbonden se démener comme des diables pour sau- ver leur situation(leurs capitaux) com promise. Dans un village proche de Bruxelles existe une de ces coopérati ves frauduleuses. II y a quatre bail leurs de fonds non-cultivateurs, entre autres le curé. Us y ont mis chacun 15000 francs a condition de toucher les bénéfices durant 5 ans. Passé ce délai, l'usine appartiendra aux paysans. Mais il est a remarquer qu'en 5 ans ces messieurs auront bénéhcié, rien qu'en réduction de droits, d'une somme de 65,700 x 5 328,500 francs. Vous voyez, n'est-ce pas, jusqu'oü l'affection pour les paysans peut aller chez les curés jusqu'a prêter de l'ar- gent a plus de 100 p. c. Braves gens, va C'est égal. La première fois que les Helleputte et ies Hoyois reproche- ront, encore a Anseele de se servir des coopératives pour exploiter les ou- vriers, il serait curieux d'entendre la réplique. Les paysans sauront alors de quel cöté se trouvent les exploiteurs. II faut qu'ils le sachent avant les élec- tions de Bruxelles et de Nivelles. Savez-vous, mes sceurs, quel est notre plus grand défaut, a nous autres femmes'?... Nous con ultons beaucoup trop le goüt, l'opinion, le jugement d'autrui pour au- tant que eet autrui n'ait aucun droit a notre deference. Ah par exemple le mari, le frère avec lequel nous vivons, les parents agés qui par tagent la même demeure avec nous, ceux-Ia ne sont guère consultés que pour la forme. II en est de leurs avis comme de ceux que La Bruyère demandait a ses amis ce qui me permettait de faire a mon goüt propre sans être impoli a d'aucun Mais ('avis de on est tout puissant auprès de nous, n'est-ce pas Mesdames Hél as Nous en croyons nos amis, nos indiffé rents, nos fournisseurs, nos journaux, la mode.., au détriment du bon sens et de l'originalité. Je ferai ma saison d'été a X tout le monde y va je dois avoir un chapeau de Mme Z..., les journaux de mode ne parient que d'elle mon costume neuf sera bleu, c'est Ia couleur en vogue je vais me fournir dans telle maison, mon amie Jeanne me l'a conseillé, etc., etc... On nous persuade ainsi, quelquefois pour des motifs intéressés, quelquefois par simple ingérence officieuse, bien contre ce qui nous siérait vraiment. Vous rappelez-vous cette délicieuse petite illustration de Du Mourier Le patron du magasin <i Pourqnoi cette dame s'en va-t-ellesans rien acheter?» La demoiselle de magasin Nous n'avons pas ce qu'elle désirait. Le palron (furieux) Si je vous ai engagée, c'est pour leur vendre, non ce qu'ils désirent, mais ce que nous avons. C'est vrai, et c'est triste. J'en connais plus d'une de ces acheteuses, qui rentrent avec ce qu'on leur a vendu, et non pas ce qu'elles désiraient acheter. Et sur une scène plus large, j'en connais '-V ah i -••resh-ui BG^^'«3H66i«B8«28MeH«sdHB!a5ss8aam£aÉ®öaaBtioaB«HBÉ^EaatiBe^atEa3a2aaHasaoMBG5eeaBiiKe fiBBSBEeZESïlSSM

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1