Journal liberal démocratique d Ypres et de 1'Arrondissement Notre dette. Samedi, 29 0ctobre 1898. 46 annéc. i\os 51-o2. Les eaux.aiimentaires. La session prochaine. Les biens des couvents. M9araissant !e Samedi. L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT pour LA ville, Par an 3 francs. pr LA province, Par an fr. 2-50. Dans la brochure que M. Vermeulen apubliéen 1892, il démontre que, de- pui8 la nouvelle distribution d'eau, la mortalité a Ypres s'est accrue par 1.82 décès sur 1000; ou, par année, ÜP.fjfiié- cès de plus sur une population de 16,000 habitants. Le Journal d'Ypres a cru devoir in- voquer la question des eaux alimen- tairea de Schaerbeek, pour justifier le néfaste système de nos eaux. Nous avons dit que le Journal d' Ypres affirmait une chose absolument f'ausse en disant que Schaerbeek s'adressait a l'eau d'une nvière. Nous avons dit que la société inter communale des faubourgs de JBruxei- les dont Schaerbeek fait partie avait adopté la captation par galeries de drai- naCfb des eaux du bassin du Boeg. En nous occupant des eaux de Schaer beek, nous avons trouvé dans le rap port de M. Bertrand, échevin socialiste de Schaerbeek, une opinion sur la question du rapport qu'ii y a entre les eaux alimentaires et la mortalité et qui corrobore celle que M. Vermeulen a émise et démontrée, pour Ypres, en 1892 Et cependant, une distribution d'eau de source constitue une mesure excellente au point de vue de la santé et de l'hygiène. Qu'ii nous suffi.se de citer ce seu! fait Les villes qui ont de l'eau de source, ont une mortalité moindre de 2 par mille habitants, chaque année, que les autres villes ou com munes qui consomment de l'eau de puits. En donnant de l'eau du Bocq a leurs ha bitants, les communes de raggiomération bruxelloise épargneront done, chaque année, plus de 200 vies humaines et éloigneront certaines maladies contagieuses, comme le typhus par exempte, qui, neuf fois sur dix, est attribué a la consommation d'une eau impure. L'oeuvre de la Société intercommunale est done une oeuvre de premier ordre et il y a lieu de féliciter ses promoteurs et ceux qui l'ont meuée a bonne fin. Les édiles Schaerbeekois prisent haut la santé et la vie de leurs admi- mstrés. Au lieu de prendre de l'eau super- ficielle a proximité ils vont au loin chercher de l'eau de drainage. p. V. Une dizaine de jours nous séparent du second Mardi de Novembre, jour oü, d'après la Constitution, nos Cham- bres reprendront leurs travaux Leur première besogne sera la vali dation des députés et sénateurs élus au mois de Mai dernier. Deux élections paraissent devoir dormer lieu a une discussion. De nom- breux faits capables d'avoir altéré le résultat du vote seront reprochés a M. Hoyois et a ses compagnons de scrutin a Tournai certains faits ont entrainé une intervention judiciaire et leurs au teurs attendent le moment d'en rendre a la justice un compte qu'on ne peut s'empêcher de trouver assez tardif. Malgré cela, il est certain que la Chambre validera les quatre Hoyois, quotqu'il soit allégué et prouvé contre eux. M. de Malander, battu a Audenarde par son neveu, a fait annoncer l'inten- tion de provoquer un débat sur cette aftaire de familie. Le représentant évincé a conservé a droite des amis, et ils pourraient bien avoir envie de don- ner une legon a un de ces cléricaux dissidents qui sont parvenus a boule- verser les petits arrangements des asso ciations cléricales. On s'abonne au bureau du journal, boe de Dixmüde, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Fiandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. II parait que le ministère aurait l'in- tention de déposer, dès la rentrée, un projet de loi qui établirait la repre sentation proportionnelle pour les élections législatives. Ce serait montrer envers nos mai- tres une bienveillance exagérée et se ménager a soi-même une cruelle dés- illusion, que de les croire touchés de l'esprit de justice et de s'imaginer qu'ils veuient enfin nons doter d'un régime électoral équitabie. Les candidate dissidents ont obtenu dans les Fiandres des résultats inquié- tants pour la domination cléricale. 11 s'agit de prévoir la continuation de leurs progrès et de les empêcher, par un sacrifice aussi minime que possible, de prendre tout ce que le régime actuel leur donnerait. A eet efl'et, il est probable que le ministère proposera un système analo gue a celui qui a prévalu pour les élections communales élection a la majorité absoiue, application de la R. P. avec fort quorum aux élections qui nécessiteraient mamtenant un bal- lottage. Ce serait une nouvelle carica ture de la R. P., qui n'est admissible que sous forme intégrale. Dès Couverture de la dernière cam pagne electorale, M. Nyssens a déposé sur ie bureau de la Chambre un projet de loi sur ia reparation des accidents du travail. Nous en avons reproduit, vers cette époque, une analyse criti que publiée dans la Réforme par M. G. Lorand. Rappelons seulement que le trait essentie! consiste a contraindre le patron a payer, a tout ouvrier victime d'un accident de travail, la moitié seu lement de son salaire journalier, et ce la quelle que soit i'imprudence de la victime ou l'incurie de 1'employeur. C'est une de ses cotes ma! taülées, un de ces avortements dont notre minis tère est coutumier en législation so ciale. A preuve la loi sur les syndicate annoncée comme devant régénérer la classe ouvrière, comme devant lui inet- tre en main un instrument infaillible d'amélioration iutellectuelle et sociale. La Chambre n'en a tiré qu'une loi hy bride, favorisant quelque peu les Boe renbonden a la dévotion des curés et des chatelains, mais ligottant littéralement les vrais syndicats ouvriers qui s'y sou- mettraient. Aussi, depuis sept mois que la loi est en vigueur, deux associa tions seulement s'y sont soumises, et une troisième est en instance pour ar- river au même résultataucune des trois n'est un syndicat ouvrier. C'est sans doute aussi dans la pro chaine session que M. Woeste, recon- naissant que la question est müre autorisera le gouvernement a déposer une loi créant et organisant les pen sions ouvrières. Que sera cette loi Le passé le fait assez prévoir. Fin somme, on ne peut guère espérer que dans la prochaine session les Cham- bres feront un peu de bien. On doit se borner a souhaiter qu'elles ne fassent pas trop de mal. I'h. de C. C'est entendu, depuis que les cléri caux sont au pouvoir, nos finances pu- bliques sont dans un état admirable. L'ère des bonis s'est ouverte le tró- soi' nage dans l'abondance. Heureux pays Mais d'ou vient que, malgré cette prospérité sans pareilie, notre dette enfle toujours D'ou vient que plus le ministre des finances proclame des excédent8 de recettes, plus nous nous endettons C'est que notre système financier est congu de telle fagon que les ministres peuvent faire avaler au pays les cou- leuvres les plus formidables et lui van ter sa prospérité alors qu'en réalité il doit des milliards. Et toi, bon contribuable, on te laisse soigneusement ignorer l'accroissement constant des charges qu'entraine an- nuellement le service de cette dette. II est utile pourtant que tu saches que, sur i'argent que l'Etat te soutire de mille fagons, plus de cent millions sont prélevés rien que pour le paie- ment des intéréts, soit un accroisse- ment de plus de trente-deux millions de francs depuis que tu as le bonheur de vivre sous un gouvernement cléri- cal. Dans un discours prononcé a la Chambre le 16 Décembre 1884, M. Frère-Orban a fait en quelques traits l'historique de notre dette depuis 1847 jusqu'en 1884. Les chiffres qu'il a cités ont leur éloquence En 1847, disait-il, le montant de la dette publique était de fr. 585,937,811-24. Les charges annuelles étaient alors de 26,904,000 francs. En 1857, dix ans après, lorsque nous avons traversé les événements de 1848 et s oppor téfies charges extraordinaires qui en sont résultées pour nous, Ia dette publique, je négligé les fractions, n'était encore que de 618 millions les charges annuelles s'élevaient a 29,410,000 francs. En 1870, elle n'avait pas encore nota- blement grandi. Elle était a cette époque, de 682,880,000 francs, exigeant une charge annuelle de 32,242,521 francs. Les charges annuelles n'avaient été augmentées que de 5,338,521 francs. Dans ce long espace de temps, nous avions cependant exécuté des travaux publics considérables... De 1870 a 1878, la dette s elève tout a coup de682,880,000 francsa 1,253,994,648 francs elle est doublée La rente exige également le double de ce qu'elle demandait en 1870 en chiffre rond, la charge an nuelle atteint 64 millions de francs au lieu de 32 millions De 1878 a 1884, la dette consolidée s'est encore accrue et, malgré des conversions, la rente a payer en 1885 sera de francs 68,799,729-98. Pour l'exercice prochain, le gouver nement demande exactement 100 mil lions 171,927 francs 34 centimes, rien que pour payer la rente. Ces chiffres en disent long sur le vé- ritable état de nos finances. Actuelle- ment, rien que les intéréts de notre dette constituent une charge annuelle de plus de quiuze francs cinquante par habitant. Et, chaque année, la dette grossit, accusant l'imprévoyance et i'impéritie de nos gouvernants passés et présents, qui n'ont jamais tenté só- rieusement de mettre les dépenses en rapport avec les ressources qu'ils ré- clamaient du pays. L'augmentation croissante de la dette prouve que le déficit est l'état naturel de nos finances publiques. L'ère des bonis n'est qu'un leurre, une fiction, un mensonge. Bien plu3 qu'en 1884, époque ou. il les prononga, ii y a lieu de se préoccuper de ces paroles de M. Frère-Orban II y a lieu, Mes sieurs, de réfléchir a une pareille si tuation. Si notre dette continue a s'ac- croitre dans des proportions aussi con sidérables, et si l'on ne crée pas des ressources pour y pourvoir, nous ne seron8 jamais exempts d'embarras fi nanciers. n La situation est celle-ciLes ressour ces réclamées par l'Etat aux contribua- ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne bles s'élèvent a 425 millions de francs. Eh bien, avant que l'Etat puisse rému- nérer ses fonctionnaires, payer l'armée, assurer les services de la justice et de la police, entreprendre le moindre tra vail d'amélioration, faire quoi que ce soit, il doit prélever cent millions sur cette somme. Gent millions, rien que pour payer les intéréts de ce qu'il doit. En 1885, cette charge n'était que de 68 millions. L'augmentation moyenne annuelle est done de deux millions et demi, ce qui, a 3 p. c., représente un capital de plus de 83 millions. Et la danse des millions continue de plus belle Fit le contribuable benêt, qui ne voit pas augmenter sur des feuilles de contribution le chiffre de ses taxes ordinaires, ne s'émeut pas L'an prochain, nous l'avons dit, c'est 100,171,927 francs qu'il faudra payer. L'an d'après, il faudra quelques mil lions de plus l'année suivante, le chif fre grossira encore de quelques millions et ce sera toujours plus... jusqu'au moment oü, revenant a une plus saine appréciation des choses, le pays mettra le hola a cette sarabande de millions. Car il faudra bien que cela cesse. Pas plus qu'un particulier, un pays ne peut impunément se livrer pendant longtemps a des dépenses qui excèdent ses ressources. Qui done oserait préten- dre que la petite Belgique peut se per- mettre ce que n'ose se permettre la riche et prospère Angleterre, qui met un soin jaloux a ne pas augmenter sa dette Nous devons actuellement 2 mil liards 400 millions de francs. Et qu'on ne vienne pas nous dire que cette somme a óte employée unique- ment a couvrir des dépenses producti- ves. On a recouru a l'emprunt pour payer les 25 millions qu'ont coüté la mobili sation de 1870. Nous payons encore chaque année l'intérêt de ces 25 mil lions improductifs. On a recouru a l'emprunt pour payer les frais de reception du Shah de Perse a Bruxelles, les frais des funérailles de Léopold Ier et de la feue reine, les frais d'iuauguration de Léopold II, les frais des funérailles de Charles Ro gier Nous payons encore l'intérêt des frais de construction d'immeubles déja dé molis Rien que ces faits ne constituent-ils pas un véritable gaspillage des deniers publics (Ohronique) En Belgique. Dans notre dernier numéro, nous avons publié quelques chiffres donnant une idéé de l'accroissement des biens des couvents en France et en Prusse. Le discours de M. Vandervelde dans la discussion de la loi sur la personni- fication civile des syndicats contient, au sujet de l'augmentation de la popu lation des couvents en Belgique, une statistique suggestive. La voici Religieux et Années Couvents Religieuses 1846 779 11,968 1836 993 14,630 1866 1,322 18,196 1880 -1,539 23,632 1890 1,643 Plus de 30,000 Quant aux propriétés enlevées a la circulation par les établissements reli gieux, il est impossible d'en avoir une idéé exacte. Avec la personnification civile, disait M. Lammens, sénateur de Cour- trai, a l'Enquête du travail, nous de- vrions mettre tous nos biens au soleil,

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1