On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence
Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la
Bourse.
Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement
Notre procés.
5e année. i\° 7
5 centimes le numéro.
Samedi, J 7 Décembre 1898.
Les conseils de t la Lutte
GRAND CONCERT
L'alliance anticléricale.
Iparaissf8Ht le Hanledi.
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX I)E L'ABONNEMENT
pour la ville, Par an 3 francs.
pr la province, Par an fr. 3-50.
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
On pout se tromper de cinq cents
francs. Ce n est pas deux mille francs
que le sieur Maurice Vergracht nous
réclame, maïs 2500 francs, dont 1500
fr. pour insertions.
L'affaire a été introduite le 14 cou
rant. Me RenéColaert occupe pour le
demandeur. Me Ernest Nolf pour La
Lutte-Üe Strijd.
Les plaidoiries sont fixées au 18
Janvier prochain.
Le Journal d'Ypres ne se permet
jamais d'insinuations malveillantes.
Dans un article paru dans son nu
méro deMercredi dernier, notre con
frère s'attaque aux conseils de la
Lutte-de Strijddont les consultations
pour ètre gratuites, sont par le fait
mème mauvaises.
Nous n'avons pas, nous l'avouons,
les moyens de consacrer a nos avocats
des dix mille, voire mème des cin-
quante mille francs d'honoraires.
Nous avons toujours eu des goüls
plus modestes,etjusqu'ici nous n'avons
pas eu a nous en plaindre.
La Lulte-de Strijddepuis son
existence, n'a jamais subi qu'unc seule
condamnation et encore dordre pure-
ment politique or, en cette matière,
il est permis de differer d'opinion
quant a letendue a accorder aux
droits de la presse.
La preuve eest que la Lutte-de
Strijd n'a été condamnée, quaprès
avoir été acquittée haut la main, par
le premier Juge.
Quant au procés dans lequel notre
journal se trouveacluellement engagé,
nous en parierons plus tard.
Le Journal d'Ypresqui, lui aussi,
doit avoir un bureau de consultations,
aura-t il la franchise de nous faire
connaitre son easier judiciaire
VllalaE D'VPRES.
Saniedi, 17 Décembre 1898,
a huit heures du soir,
EN LA S ALLE DES ANCIENS POMPIERS,
RUE DU SÉ MI NA IRE
AU PROFIT DU
Collége Moderne,
organisé avec le concours de
l'HARMONIE DES ANCIENS POM
PIERS D'YPRES, sous la direction
de M. H. Moerman
Monsieur N. MASSART, Ténor, du
Théatre Royal de la Monnaie
Mademoiselle Antonia GUILLEAU-
ME, artiste dramatique lar Prix du
Conservatoire de Bruxelles élève
de M. Mounetprofesseur de dic
tion a Bruxelles
Monsieur ROTHENHEISLER, Violon-
celliste des Concerts artistiques de
Bruxelles
Monsieur Eug. VAN ELSLANDE,
Flütiste, Lauréat du Conservatoire
de Bruxelles, Directeur de la Société
Philharmonique de Poperinghe
Monsieur VAN ROY, Pianiste, Prix
d'excellence du Conservatoire de
Gand.
PRIX DES PLACES
tw - Cartes de familie 10 fr.
Reservees j QaIqes personnelles: 4 fr.
SecondesCartes personnelles2 fr. 50.
Galerie Cartes personnelles 1 fr. 25.
On pourra se procurer des cartes
jusqu'au Samedi 17, a 4 heures, no-
tamment au Café du Commerce, rue des
Chiens, au café La LuneGrand'Place,
etc. Les portes de la salie des Anciens
Pompiers seront ouvertes a 7 1/2 heu
res des cartes y seront en vente jus
qu'au commencement du concert.
Le plan de la salie est déposé
depuis Jeudi matin chez M. Lambin-
Mathée, au bureau de la Lutterue de
Dixmude. Les porteurs de cartes de
places réservées qui veulent faire nu
méroter leurs cartes sont priés de
s'adresser chez M. Lambin
Des cartes sont également en vente
au bureau de la Lutte.
Les renseignements que nous avons
pris nous permettent d'affirmer que le
concert du 17 Décembre sera l'un des
plus intéressants qu'on ait eu l'occa-
sion d'entendre a Ypres depuis long-
temps.
Inutile d'insister sur la personnalité
de M. Massart, l'excellent ténor qui
fit, en quelque sorte, ses débuts a
Ypres, ou il a laissé les meilleurs sou
venirs. Ses amis se feront un plaisir
d'aller l'applaudir, et y engageront
les jeunes qui ne connaissent M. Mas
sart que de réputation. Au moment
ou la direction du Kursaal d'Ostende
va forcer M. Massart a renoncer aux
succès de ia carrière lyrique, nul doute
que le public yprois ne lui ménage un
triomphe.
M"'Antonia Guilleaume est une jeu
ne artiste dramatique du plus bnllant
avenir. Eile a remporté au Conserva
toire de Bruxelles un premier prix
d'art dramatique, puis elie est allée se
perfectionner a Paris sous la direction
de M. Mounet, de la Comédie-Fran-
qaise.
Ses premiers succès furent conquis
a Paris même.
\.I Etoile beige les signal ait en ces ter-
mes
u M1Ie Antonine Guilleaume, un lr
prix du Conservatoire de Bruxelles,
remporte actuellement de grands suc
cès de déclamation dans les salons et
les concerts parisiens.
Dans une matinée artistique donnée
le 4 Mai par l'Association charitable
des femmes du monde MUa Guilleau
me a produit une impression énorme
que lesjournaux de Paris constatent
en des comptes-rendus extrêmement
élogieux.
Tous signalent la grande distinction
de sentiments dont la tragédienne a
fait preuve dans la Ballade de la fileuse
poème de M. Le Mouël.
Un critique nous la présente en ces
termes Mlle Guilleaume est une excel
lente diseuse dans Ie genre dramatique
et ample. Belle, presque sculpturale
dans sa robe de velours noir cerclée de
muguets, avec ses grands et doux
yeux bruns, elle a dit, après la Ballade
de la fileuse, une élégie de M1110 la com-
tesse de Gidrol, qui était présente,
les Deux Anges.
Revenue a Bruxelles, elle joua a la
Maison d'Art des drames de Maeter
linck, et y fit sensation.
Le correspondant bruxellois de VOpi
nion d'Anvers saluait avec enthousias
me son apparition sur la scène drama
tique. A propos de cette representa
tion, il écrivait
II convient de tirer hors de pair
une d'entre elles, M"° Ant. Guilleaume
je tiens beaucoup a le faire et vous
ie comprendrez, quand je vous aurai
dit qu'elle est peut-être la grande ar
tiste tragique de demain.
n Le répertoire des Ibsen et des
Maeterlynck l'attend. Elle a su en un
röle de quelques lignes nous montrer
outre une fermeté de diction peu ha-
bituelle, une émotion communicative
et une compréhension absolue des in
tentions de l'auteur.
Les plus récents succès de M"8 Ant.
Guilleaume sont ceux qu'elle a rem-
portés au Kursaal d'Ostende, sous la
direction du regretté Emile Brunfaut.
Elie y a donné une série de matinées
littéraires qui ont valu a la jeune ar
tiste de francs succès justifiéspar ses
qualités de diseuse expressive.
M. Rothenheisler, qui suit MUe Guil
leaume sur l'affiche est un jeune artiste
digne de figurer en aussi bonne société.
Les habitués des Concerts artistiques
de Bruxelles le connaissent, l'appré-
cient, et le tiennent en haute estime.
Enfin, M. VanElslande, le sympa-
thique et dévoué directeur de la Pfiil-
harmonie de Poperinghe se fera enten
dre une fois de plus du public yprois,
de qui il est bien connu et qui a trop
rarement l'occasion de l'applaudir.
Sans parler de l'Harmonie des An
ciens Pompiers, on voit que tons les
éléments d'une soirée remarquable par
la valeur artistique sont réunis au pro-
gramme du concert du 17. Nul doute
que le public yprois ne profite de l'oo-
casion de passer une soirée des plus
agréables.
L'initiative de VAssociation libérale de
Bruxelles a porté ses fruits.
Elle a remis a 1'Alliance le soin de
diriger les négociations pour la conclu
sion d'une coalition anticléricale a
Bruxelles, lors des prochaines élections.
A la Ligue libéraleréunie la semaine
dernière, les orateurs ont unanime-
ment exprimé le dégout et la lassitude
qu'ils ressentent d'une domination clé-
ncale insupportable, et se sont décla-
rés prêts a toute coalition qui laisserait
intacts les programmes particuliers
des coalisés.
Le Parti ouvrier s'est prononcé dans
le même sens. Avec un peu de bonne
volonté de part et d'autre, l'entente se
fera, et les jours du ministère clérical
seront comptés.
M. G. Lorand expose comme il suit
la situation qui résulte des opinions
exprimées jusqu'ici
Les sceptiques devront déoidément recon-
naitre qu'ils avaient tort et que cette fois
l'union se fera et, par conséquent, le pays
sera delivré avant deux ans peut-être du
gouvernement clérical. Les resolutions du
conseil général du parti ouvrier seront ac-
cueillies par tous ceux qui souffrent de la
domination cléricale comme le complément
des heureuses intentions si résolument ma-
nifestées par la Ligue libérale. Des deux
cötés le mur contre lequel s'étaient brisés
jusqu'ici tous les efforts est désormais ebré-
ché et Ton marche vers l'union. C'est la
l'important. L'impulsion une fois donnée, le
courant deviendra irresistible.
Evidemment, ii y aura bien encore des
obstacles a éearter,des difficultés a dénouer,
des méfiances a vaincre, des écueils a évi-
ter. On se défendra de vouloir l'union, et le
terme est impropre. Mettons alliance, coa
lition, tout ce que l'on voudra le mot im-
porte peu, pourvu que l'on soit d'accord sur
la chose, sur la nécessité de faire marcher
ensemble tous les adversaires du gouverne
ment contre l'ennemi commun et de le
faire au premier tour puisque l'expérience
de Mai dernier a démontré que le ralliement
anticlérical au ballottage n'aboutit pas.
Ralliement anticlérical même est un mot
qui déplaït a certains socialistes, dominés
par la preoccupation de ne pas laisser con-
fondre la politique du parti ouvrier avec la
vieille politique immobiliste et doctrinaire
qui se faisait un prétexte de la guerre aux
curés a coups d'épingle pour ne pas aborder
les réformes démocratiques... et en prati
que ne pas même essayer de liquider la ques
tion cléricale. Rien de pareil n'est plus a
craindre aujourd'hui les temps sont chan-
gés. Les libéraux les plus modérés seront
démocrates, paree qu'on doit être démocrate
aujourd'hui, sous peine de mort politique.
Et les socialistes sontetseront anticléricaux,
même s'ils s'en défendent et si le mot les
effarouche, paree quo le cléricalisme en
Belgique est l'ennemi de tout progrès, le
défenseur de tous les privileges politiques et
économiques. Les députés socialistes ont eu
le temps de s'en apercevoir a la Chambre.
Tout le monde le voit bien aujourd'hui en
France, oü l'on retrouve l'éternel ennemi
du droit derrière le militarisme et le césa-
risme. Les democrates chrétiens eux-mêmes,
que le parti ouvrier rêve a bon droit de ral
lier a la démocratie libérale et socialiste,
s'en sont apercu par la facon dont l'abbé
Daens a été combattu, traqué et persécuté
par le clergé nul acte d'accusation contre
la domination cléricale n'égale les discours
oü eet abbé a raconté comment il était traité
par ses confrères, complices des mauvais ri
ches et du gouvernement. Le cléricalisme
étant Sexploitation de la religion catholique
par la reaction politique et éccnomique, la
démocratie chrétienne elle-raême doit deve-
nir anticléricale comment done le parti
ouvrier, qui Test aussi profondément que
nous, hésiterait-il pour une question de
mots
II n'hésitera pas d'ailleurs. II y a long-
temps qu'en présence de certaines canaille-
ries cléricales dont nous étions témoins et
victimes a la Chambre, j'entendais les dépu
tés ouvriers dire Comment ne ferait-on
pas alliance même avec les doctrinaires
contre ces gens-la C'est désormais le sen
timent général. On est aussi fatigué de la
domination cléricale chez les ouvriers socia
listes que chez les bourgeois doctrinaires.
Mais ce que les ouvriers viennent d'appren-
dre, avec une satisfaction facile a compren-
dre, c'est que les doctrinaires sont.décidés
a t.raduire en actes ces sentiments de lassi
tude que contrebalancait jusqu'ici leur hor
reur du spectre rouge, habilement agité par
les cléricaux et a leur profit exclusif.
Du moment que les doctrinaires admet-
tent la possibilité de voter, au besoin même
pour des socialistes, afin de renverser le
gouvernement, et que les socialistes admet-
tent de voter au besoin avec des doctrinaires
pour réaliser certaines réformes dont on
serait convenu, l'entente est assurée et cha-
que jour la facilitera. On fera le cartel pro
posé l'an dernier a Gand par les progressis-
tes et les socialistes et a Anvers par tous les
libéraux, oü l'on trouvera quelque autre
terrain d'entente. Ce sera l'affaire des négo
ciations qui vont s'ouvrir et qui aboutiront,
du moment qu'on les ouvre de tout cóté avec
la pensee de les faire aboutir.
C'était la le point capital et les resolutions
prises taut a la Ligue qu'au Parti ouvrier
prouvent que désormais cette même pensee
anime les trois groupes d'opposition. Cela
suffit pour que leur entente, avec un peu de
bon vouloir réciproque et d'habileté dans les
négociations, soit a peu prés fatale et une
fois l'entente réalisée, la dëfaite du gouver
nement est certaine.
II sera peut-être trop heureux d'essayer
de nous donner dans la session prochaine la
representation proportionnelle intégralepour
échapper au sort qui l'attend dès les élec
tions de Mai 1900, une fois la coalition
réalisée. Georges LORAND.
Inutile de dire que la presse cléricale
ritjaune de voir se réaliser la seule
combinaison qui puisse mett-re fin a un
régime de fraude et de violence. Quel
ques citations
a Leurs menaces p, tel est Ie titre
d'un article de Indépendant, organe cléri
cal gantois, dont ci un exfrait
p II paraït que les doctrinaires sont las
d'attendre sous forme, jusqu'a ce que les
électeurs veuillent bien les rappeler au pou-
voir. Leur impatience est telle qu'ils en
sont venus aux menaces, menaces a de re-
courir aux moyens désespérés p
Depuis quelque temps, on s'était déja,
-te»3Maaes«É-®—
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