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Journal liberal démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement
Gonseil communal
Samedi, 24 Décembre 1898.
oe année. i\° 8.
M VlU VGih DE XOËL.
g^araissMil le Hatnedi.
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la yille, Par an 3 francs.
pr LA PROVINCE, Par an fr. 3-50.
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Annonces
Réclames
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
10 centimes la ligne.
25 n n
D'YPRES.
Séance publiquedu 47 Décembre 1898.
La séance est ouverte a. 5 h. 10 m
Sont présents MM. Surmont de
Volsberghe, Bourgmestre-Président
Colaert et Berghman, Echevins
Struye, Iweins, Boone, Begerem,
Fraeys, Fiers, Decaestecker, Vanden-
boogaerde, Vanderghote et D'Huvet-
tere, ConseillersM. Gorrissen, Se
crétaire.
Le procés-verbal de la séance du 12
Novembre dernier est approuvé celui
de la séance du 26 du même mois est
déposé sur le bureau a l'inspection des
membres.
Communications.
M. Surmont donne lecture de deux
lettres relatives a la construction du
tram vicinal de Dixmude a Ypres.
La première émane de l'admimstra-
tion communale de Langemarck pré-
conisant la ligne Langemarck-Poel-
capelle au lieu de celle de Langemarck-
Keirzelaar.
M. Surmont dit que dans ces con
ditions le tram ne pourra jamais être
construit.
L'autre lettre lui a été adressée par
la Société nationale des chemins de fer
vicinaux. Cette lettre dit en substance
que la Société ne souscrira jamais a la
construction de la ligne par Lange-
marck-Poelcapelle. Le prix par kilo
metre reviendrait a 30,000 francs.
Nous nous trouvons done en présence
de deux projets admettre le tracé
par Elverdinghe dont le capital est
souscrit et rejeter celui de Lange-
marck-Poelcapelle.
Dans cette situation, on irait d'une
part de Dixmude par Noordschote, Re-
ninghe, Grombeke, West'vleteren a Po-
peringhe et d'autre part, on se ren-
drait d'Ypres a Dixmude par Luzerne
en passant non loin de Zuydschote par
Elverdinghe. Nous aurions l'avantage
done d'avoir une ligne plus directe et
moins coüteuse.
M. Colaert. II reste a obtenir le
chemin de fer a grande section l'autre
projet sera réalisé. De cette fagon tout
le monde sera satisfait.
L'incident est clos.
2. Depót du rapport sur la situa
tion et I' administration des affaires de
la ville en 1897.
M. Surmont dépose sur le bureau le
rapport sur la situation et l'adminis-
tration des affaires de la ville en 1897.
II n'y a plus qu'une page a imprimer
et ce travail sera complété a bref
délai
3. Compte communal 1897.
M. le Bourgmestre donne lecture de
toutes les pièces relatives au compte
communal de 1897 il résulte de ces
pièces que l'excédent général est de
fr. 100,199-85.
Après quelques observations de M.
Iweins au sujet de la glacière, la dis
cussion générale est close et le compte
communal 1897 est admis a l'unani-
mité.
Après vérification de la comptabilité
spéciale de l'emprunt pour l'exercice
1897, le Gonseil émet un avis favorable.
Comme ces deux comptes seront
affichés dans le vestibule de l'Hótel de
Ville, nos lecteurs pourront les exa
miner dans tous leurs détails.
4. Depót du budget communal
pour 1899.
AI. le Bourgmestre dépose sur le bu
reau le budget communal pour 1899.
Comme l'année dernière, il est rédigé
en flamand,
Nos honorables examinent un a un
tous les chapitres des recettes et des
dépenses.
D'après les prévisions, il y aura un
excédent de 18,000 a 20,000 francs.
II est décidé de se réunir en sections,
Samedi 24 Décembre prochain, a 4
heures et la séance publique pour la
discussion et l'approbation du budget
est fixéeau Mardi 27 Décembre sui-
vant. Les membres se réuniront en
comité secret, a 4 heures, pour rece-
voir les explications.
Approuvé.
5. Bureau de Bienfaisance
budget reclifié de 1898.
M. Surmont. Nous avons examiné
en Collége ie budget rectiüé du Bu
reau de Bienfaisance pour 1898 tou
tes les pièces sont en règle et il y a
lieu d'émettre un avis favorable.
II y a un second budget pour cette
année concernant le legs Capron.
Ce budget s'élève en recettes et en
dépenses a la somme de fr. 454,767-17.
II a été également examiné.
Le nombre des personnes secourues
en 1898 par le Bureau de Bienfaisance
s'élève a 2,094.
Après un échange d'observations
entre divers membres, le Gonseil émet
un avis favorable.
6. Hospices vente d'arbres.
AI. Surmont. Les Hospices deman-
dent l'autorisation au Conseil de pro
céder a différentes ventes d'arbres,
notamment 67 marchés d'arbres, 13
marchés de sapins et bois coupé et 4
lots de bois-taillis.
L'autorisation est accordée MM.
Iweins et Fraeys s'abstiennent.
7. - Propriétés communales loca
tion droit de pêche dans ïètang de
Zillebeke.
M. le Bourgmestre. Nous avons
procédé a la location du droit de pêche
a l'étang de Zillebeke. Cette location
est faite pour un terme de neuf années
du lr Janvier 1899 au 31 Décembre
1907 au chiffre de 506 francs.
Approuvé.
8. Propriétés communales lo
cation des herbages du chemin de ron
de intérieur.
M. Surmont. Nous avons égale
ment procédé a la location des herba
ges dn chemin de ronde intérieur.
Cette location était divisée en dix
lots qui ont produit la somme de 218
francs.
Ces dix lots ont été adjugés a diffé
rentes personnes.
M. Iweins (en flamand) demande si
les herbages des remparts sont compris
dans cette location.
M. Surmont. Qu'entendez-vous
par remparts? Ce sont les herbages
compris dans ie chemin de ronde inté
rieur.
AI. Iweins. N'y aurait-il pas moyen
de faire faucher ces herbes en une fois
et non en trois fois. Cela donne un
mauvais coup d'oeil.
AI. Surmont. Si e'est possible, nous
en ferons la proposition aux locataires.
Adopté.
9. Propriétés communales de-
mande de bail a long terme du jardin
occupépar M. Moncarey.
AI. Surmont. M. Moncarey a de-
mandé un bail a long terme du jardin
occupé par lui situé derrière le bassin
de natation.
II s'engage a l'entretien du pavilion,
des massifs, des arbres, etc. au prix
considérable qu'il paie (100 francs) tou
tes ces coDsidérations militent en sa
faveur. Le nouveau bail commencera
a partir du lr Octobre 1901 pour un
terme de 18 ans.
AI. Iweins. Quelle est la conté-
nance de ce jardin
M. Surmont. II y a 18 ares 80 cen-
tiares.
if. Iweins. C'est bien payé.
Adopté.
Plan dahgnement du quartier de
la gare.
Mle Bourgmestre demande au Con
seil de statuer d'urgence sur le plan
d'alignement du nouveau quartier de
la gare. Cette question a été oubliée
sur l'ordre du jour. Nous pourrions
statuer de suite, de manière que cette
affaire soit votée encore aujourd'hui.
Un échange d'observations u'engage
entre divers membres au sujet de eet
alignement.
AI. Iweins demande vers quelle épo
que la partie des remblais sera termi-
née
M. Surmont répond que la partie des
remblais sera terminée pour le premier
Février.
M. Decaestecker examine les plans
après les explications regues par M. le
Bourgmestre, l'honorable conseiller se
déclare satisfait et l'urgence est votée.
M. Surmont. M. Struye, permet-
tez-moi de vous remettre les insignes
octroyées par S. M. notre Roi pour vos
35 années de loyaux services a la chose
publique
if. Struye remercie aux applaudis-
sements de l'assemblóe.
if. Surmont. Dans notre dernière
séance, on a agité la question du mi
nimum de salaire. Je puis vous assurer
qu'une solution défimtive sera donnée
sous peu au sujet de cette question
du minimum de salaire.
Assentiments.
La séance publique est levée a 6 h.
10 m.
I.
Et, tu vis ici, comme cela répé-
ta la visiteuse, l'élégante Muriel de
Lignes, parcourant du regard la cham-
bre modeste que l'imagination des au
teurs de 1830 eut certainement appelé
une mansarde comme ils eussent
nommó grisette la jeune femme qui
l'occupait.
Comme cela 1 affirma sentencieu-
sement celle-ci....
Et c'est ces petites machines qui
paient tout
Ces petites machines elles-mêmes,
continua-t-elle, mélangeant d'un coup
de pinceau adroit un peu de bleu au
rouge de la pensée qu'elle peignait.
Ici un jeune homme, assis a la gau
che de Mlle de Lignes, et sugant sa
canne dans la perfection que demande
ce sport couru par nos snobs, inter-
posa
Ma chère Muriel, tu catechises
Mlle avec un sang-froid trop million-
naire. Parle un peu de toi, pour chan
ger.
Je veux bien; je parlerai de nous.
Hein Mamie, en classe, quand nous
discutions tant, aurais-tu jamais cru
que je me marierais si tót Voila
Jeanet moi qui nous décidons a en finir,
tant ils nous en rabattent les oreilles, a
la maison.
Ses propriétés touchent les mien-
nes, et mes Consolidés demandent
ses chemins de fer de FOural ex-
pliqua Jean, pour élucider.
Ce n'est pas que nous nous aimions
le moins du monde, continua la fiancée
avec candeur je suis blonde....
Jaune-paille soupira Jean.
Et il n'aime que les brunes moi,
je rêvais un poëte, et je trouve un ca-
pitaliste, avec autant d'imagination
que... qu'un....
Qu'un clou 1 suppléa le capita-
liste, avec sang-froid.
Mais, il faut se faire une raison.
Et il est vicomte, après tout. Qu'en
dis-tu Mamie
Mamie, le pinceau en l'air, regardait
alternativement ces singuliers amou-
reux. Mince et cambrée dans une robe
noire de quatre sous, ses cheveux ma-
gnifiques empilós sur une tête petite et
fine, elle avait l'air un peu perdu et
désemparé, et le jeune homme s'en
apergut.
Dites que ma femme sera une fa-
meuse bavarde! fit-il en souriant. Nous
sommes venus vous commander des
cartes de Noël, Mlle. Vous seule avez le
chic, vous savez C'est a vous qu'il
faut venir.
Nous voulous, c'est-a-dire je ne
sais'pas du tout si Jean est de mon
avis, mais qu'est-ce que cela fait
Puisqueje dois l'épouser tout de
même, hein souffla Jean.
Puisque je le veux, acheva Mu
riel des Amours parmi les roses et
des arcs, et tout le Louis XV, tu sais
Fit puis, fais le joli, car le prix....
Un geste des deux bras ouverts indi-
qua que le prix était la question la
moins importante. Jean fronga iégère-
ment le sourcil. Mamie n'eut pas Pair
froissé
-- Combien de douzaines, demanda-
t-elle simplement, annotant la réponse
sur son carnet.
Trés bien exclatna Jean, battant
des mams sotto voce cela t'assied, tu
sais, Muriel
Mais les deux jeuues filles n'eurent
pas l'air de l'avoir eotendu.
Enfin, reprit la jeune mondaine
en défrippantsa jupe,prête a se retirer,
tu ne nous as toujours pas dit ce que
tu penses de notre mariage
Et l'étourdie ajouta
Jean te plait-il
Suppose tout de suite que je suis
un carlin ou un chapeau Directoire,
murmura eet individu injurié. Mlle,
j'espère que vous n'allez pas répondre?
C'est si singulier, dit Mamie, un
peu gravement, si singulier Si vous
vous aimez, pourquoi parlez-vous si
légèrement de votre bonheur Si vous
ne vous aimez pas, pourquoi vous ma-
riez-vous
Ah exclama Muriel, si tu avais
un oncle et tuteur
Ou un père et banquier fit écho
l'autre.
Mamie hocha la tête
Ma mère m'a dit cent fois que, si
pauvre qu'elle soit, une fille a toujours
son ccBur, dit-elle. Tu es plus pauvre
que toutes, Muriel, si tu ne te possèdes
même pas
M"ü, fit Jean en s'inclinant, vous
allez me gater ma fortune. De grace,
ne mettez pas de plomb dans cette cer-
velle de ouate la pauvre petite ne la
supporterait pas.
Mais Muriel, dédaignant de répon
dre, faisait ses adieux a Mamie et enfi-
lait le loDg corridor sombre.
Et Jean dut la suivre.
II.
Mais il revint.
Et souvent.
Et Mamie s'habitua a le voir entrer
dans la chambre claire et nue, et s'in-
former des cartes faites et s'asseoir
en attendant et rester une heure a
parler de riens et de choses sérieuses,
avec la même importance. Cependant
il découvrit vite oü il chargeait son
personnage, jusqu'a la caricature.
Si au moins vous croyiez a tout
ce que vous dites soupirait-elle.
ORDRE DU JOUR'.
DEDIE A MES COUSINES.