On s'abonne aa bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement M^araissant ie Hamcrfi. l'union fait la force. Le danger. Théatre d'Ypres. Samedi, 21 Janvier 1899. 5 centimes le numéro. £>e année. N° 12. La situation actuelle renseignement primaire. Ph.de C. Cariiaval-Osteiide-l899. PRIX UE L'ABONNEMENT pour la yiLLEPar an 3 francs. pr LA PROVINCE, Par an fr. 2-50. Le gouvernement vient de faire dis- tribuer au Parlement le rapport trien- nal sur l'enseignement primaire en Belgique pour la pénode 1894-95-96. On peut en tirer des conclusions in- téressantes, hors de toute contestation puisqu'elles viennent en ligne droite d'un document officiel. Commengons par les écoles gar- Au 31 Décembre 1884, il y avait en Belgique 685 écoles gardiennes offi- cielles, avec un personnel comprenant 978 institutrices diplómées et 247 non diplömées, dont dix religieuses 109 écoles gardiennes adoptées ou subsidiées, avec 3 institutrices diplö mées et 145 non diplömées, dont 114 religieuses Au total 794 écoles gardiennes, avec 981 institutrices diplömées et 292 non diplömées, dont 124 religieuses. Au 31 Décembre 1896, il y avait 747 écoles gardiennes communales, avec 1102 institutrices diplömées et 284 non diplömées, dont 54 religieuses; 442 écoles gardiennes adoptées, avec 31 institutrices diplömées et 599 non diplömées, dont 539 religieuses Enfin 580 écoles gardiennes privées subsidiées, avec 50 institutrices diplö mées et 743 non diplömées, dont 662 religieuses. Mettons en regard les totaux 1884 1896 Ecoles-recevant des subsides 784 1769 Institutrices diplömées 981 1183 Institutrices non diplömées 392 1626 Instit. religieuses non diplom. 124 1215 Alors que le nombre des écoles aug- mentait de 125 p. c., celui des institu trices diplömées n'augmentait que de 21 p, c., tandis que celui des non di plömées croissait de 315 p. c. et celui des institutrices religieuses non diplö mées était presque décuplé La proportion des institutrices gar diennes non diplömées était de 28 et demi p. c. en 1884 elle s'est élevée a 58 p. c.en 1896 Examinons la situation d'un peu plus pres encore, en comparant les chiflres des deux années 1895 et 1896 pour ce qui concerne les écoles gardiennes pri vées subsidiées. Au 31 Décembre 1895, il en existait 273, avec un personnel de 386 person- nes, dont 16 diplömées et 370 non di plómées (4 p. c. de diplömées). Au 31 Décembre 1896, le chiö're des écoles de cette catégone s'élève a 580, avec un personnel de 793 personnes, dont 50 diplömées et 743 non diplö mées. Le nombre des institutrices religieu ses, qui était de 321 en 1895, a sauté a 693 en 1896, dont 662 non diplömées. En 1895, les subsides aux écoles gar diennes privées formaient un total de 56,731 fr.il bondit en 1896 a 175,742 francs. Les conclusions s'imposent. 1°) Les deux tiers des écoles gardien nes subsidiées par les pouvoirs publics sont de simples garderies d'enfants, sans aucune valeur pédagogique ou éducative, n'apportant aucun appui a l'instruction primaire dont l'école Froebel doit être la base et la prépa- ration 2°) La générosité des pouvoirs pu blics envers les écoles gardiennes pri vées croit avec le nombre des institu trices non diplómées qui s'y trouvent 3°) Les subsides accordés aux écoles gardiennes privées sont en réalité ac cordés aux couvents, qui orgauisent pour les obtenir une parodie des écoles Froebel, mais n'en grossissent pas moins leur caisse de 1'argent des con- tribuables. Passons aux écoles primaires pro- prement dites. En 1884, il y avait 5007 écoles pri maires subsidiées. En 1896, il y en avait 6546. L'aug- mentation en douze années a été de 1539 écoles. Pour en jauger la valeur, recourons, comme pour les écoles gardiennes, a la statistique du personnel. En 1884, les 4318 écoles primaires communales subsidiées par l'Etat comp- taient 7513 instituteurs et institutrices diplömés, et 692 non diplömés dont 14 religieux et religieuses. En 1896, les 4304 écoles primaires communales subsidiées (soit 14 en moins qu'en 1884) avaient Un personnel de 9489 diplömés et 105 non diplömés dont 13 religieux. II y a done améiioration, quant a la composition du personnel enseignant dans cette catégone d'éco- les. Voyons la contre-partie les écoles primaires adoptées ou subsidiées. En 1884, il y en avait 689, avec un personnel de 552 diplömés, dont 153 religieux, et de 724 non diplömés, dont 516 religieux. En 1896, les 1359 écoles adoptées et les 883 écoles privées subsidiées (au total 2242 écoles) comptaient un per sonnel de 3523 diplömés, dont 1841 re ligieux, et 1910 non diplömés, dont 1668 religieux. En 1884, il y avait dans le personnel enseignant des écoles primaires com munales 8.2 p. c. de non diplömés ce chiflre descend en 1896 a 1 p. c. Le gouvernement subsidie 14 de ces écoles de moins qu'en 1884. En 1884, la proportion des institu teurs non diplömés dans les écoles pri maires adoptées et privées subsidiées était de 57 p. c. En 1896, elle reste de 35 p. c. sur lesquels 87 religieux pour 13 laïcs. Le gouvernement subsidie 1553 de ces écoles de plus qu'en 1884. C'est concluant, et nous concluons 1°) Malgró l'augmentation du nom bre des écoles primaires subsidiées par l'Etat, le niveau général de l'enseigne ment a baissé considérablement depuis 1884, et il aurait encore baissé davan- tage si les communes libérales n'avaient su maintenir un enseignement solide au prix d'importants sacrifices finan ciers. 2°) La sollicitude du gouvernement pour l'enseignement national se mani feste par des subsides accordés a des écoles ne présentant aucune garantie pédagogique, et oü l'enseignement est mauvais. 3°) Pour les écoles primaires comme pour les écoles gardiennes privées sub sidiées ou adoptées, les subsides sont une fagon indirecte de vider les poches des contribuables dans les caisses des couvents. Combien de temps ceux qui n'ont pas cessé de penser qu'un bon ensei gnement primaire est le premier besoin d'un peuple vont-ils supporter encore un régime qui tarit cette source de moralité et de prospérité Les lignes suivantes constituent des extraits d'un article de M. G. Lorand dans la Rèforme. Elles montrent ou en est la triple alliance anticléricale, quelles preventions ont dissipé les pre miers pourparlers pour sa realisation, quelle crainte le gouvernement en con- goit et quelle mesure il projette pour la faire avorter Le courant qui porte en ce moment l'op- position a l'union de toutes ses forces contre le gouvernement clerical est dès a présent irresistible. Les plus ardents et les plus con stants promoteurs de la coalition sont eux- mêrnes étonnés en voyant disparaitre l'un après l'autre les obstacles considérés naguè- re comme insurmontables. Les premiers contacts entre doctrinaires et socialistes ont produit cette impression presque inespérée qu'il ne serait peut-être pas bien difficile d'arriver a l'entente sur un programme commun. Et c'est tout naturel il suffisait que ie premier pas fut fait, que les diri- geants renoncassent au non possumus par lequel ils avaient longtemps proscrit toute tentative de tapprochement, pour que l'on arrivat vite a se dire non seuiement que tout vaut mieux que les cléricaux et que le meilleur moyen d'empêcher que le jour ou le pays les vaincra ils ne soient remplacés par des révolutionnaires et des réactionriai- res, c'est d'avoir une majorité formée de toutes les nuances de l'opposition, mais qu'il n'est pas en somme si difficile qu'on le croit de trouver pour cette opposition un pro- gramme commun qui soit aussi un excel lent programme de gouvernement. Tout le monde est d'accord sur la representation proportionnelle qui doit assurer a chacun sa part et son indépendance de parti ce ne sont certes pas les doctrinaires qui entre- prendront de défendre le vote plural contre les hostilités qu'il soulève, et ce sont les socialistes qui viennent parler, les premiers, d'instruction obligatoire et de service per sonnel, les deux réformes les plus chères aux modérés. Quant aux pensions ouvrières, ce n'est pas une question politique et l'opi- nion publique est si formidablement unani- me a les demander, qu'aucun parti ne vou- dra se mettre en travers d'un pareil courant et que tous au contraire s'efforceront a l'envi de chercher les moyens pratiques de les réaliser. Le programme commun sera done trouvé et il est tout indiqué. Dès lors la coalition est faite et la victoire est assurée. Les socia listes anversois qui avaient eu le tort de ne pas la faire dès i'an dernier, alors que les doctrinaires eux-mêmes la leur oll'raient et sur la base du suffrage universel et de la representation proportionnelle, ce qui prouve qu'il n'est pas vrai que les doctri naires aient une invincible repugnance pour la première de ces réformes les socialis tes anversois offrent maintenant l'alliance aux libéraux. Comme a Anvers les démo- crates-chrétiens ont accepté d'avance la coalition sur ces bases, c'est Anvers que nous allons reconquérir l'an prochain en même temps que Bruxelles et il n'y aura plus de majorité cléricale. Le gouvernement le sent si bien que non seuiement il va essayer d'acheter le vote des masses a Anvers et a Bruxelles en y prodi- guant des centaines de millions en travaux d'une utilita plus ou moins discutable, mais qu'il est décidé a essayer de rompre l'allian ce par une réforme électorale. Le moyen le plus simple et Ie plus hon- nête serait d'adopter enfin la représentation proportionnelle, la vraie, sans tricheries ni quorum, telle que la demandent tant de par- lementaires de droite et de gauche. Si M. Nyssens avait d'un homme d'Etat autre chose que'les favoris a la Jules Ferry, il aurait déja, en présence de la situation actuelle, converti ses collègues a cette solu tion Mais M. Woeste et M. Helleputte ne veulent pas ils font observer que, dans l'élat actuel des esprits, la représentation proportionnelle, malgré le vote plural, enlè- verait la majorité a la droite, qui est en ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces jndiciaires 1 fr. la ligne. minorité dans le pays, et ferait surgir un tas de démocrates-chrétiens de l'espèce sau- vage, rebelles comme l'abbé Daens aux plus savantes méthodes d'apprivoisement. En outre, on vient de le dire, même dans la Flandre libérale, qui n'est et ne peut être suspecte de lancer de telles assertions a la iégère, le roi est intervenu, parait-il, pour imposerle scrutin uninominal L'uninominal ne fait pas dispa raitre les raisons politiques de l'alliance de l'opposition; au contraire il la rend plus indispensable, puisque dans chaque arron dissement c'est sur un seul nom qu'elle devra se faire, au lieu de se faire sur une liste, et'qu'il faudra que les partis coalisés s'entendent pour le troc des arrondisse- ments D'ailleurs, chez les cléricaux même, il y a d'énergiques resistances a l'uninominal et le roi a pu constater A deux reprises, pour le referendum et pour le Congo car pour le service personnel il ne s'est jamais donné tant de peine qu'ii ne suffit pas de dire a la Chambre Je veux comme il le dit a ses rninistres. Depuis, l'Association catholique de Gand, émue par les projets qui se tra ment en haut lieu est saisie par MM, A. Verhaeghen et Vandenheuvel d'un voeu d'énergique protestation contre le scrutin uninominal. Les discours prononcés a cette occasion dans ce milieu si ministériel sont de véritables cris d'alarme. Ils auront de l'écho ailleurs qu'a Gand chez les catholi- ques. Et il est a espérer que l'imminence du danger éveillera aussi les libéraux. Si nous le voulons, nous tenons le gouvernement de toute facon, et a ce point que dès avant les élections prochaines nous pouvons lui arra- cher Pappiication integrale de la représenta tion proportionnelle. Mais a la condition que le roi ne parvienne pas a embaucher un certain nombre de doctrinaires pour Ia besogne peu regoütante mais politiquement peut-être trés lucrative du sauvetage du gouvernement par l'uninominal et de l'uninominal servant de prélexte a la rup ture de la coalition qui est en train de se faire sur l'abolition du vote plural et la représentation proportionnelle. Spectacle du 23 Janvier 1899, donné par la Compagnie dramatique Franco-Belge, sous la direction de M. M. Richard. 1° LA SOURIS, comédie en un acte Bureau a 7 1/2 h., rideau a 8 heures. La Compagnie dramatique Franco- Belge dirigée par M. Marcel Richard est déja avantageusement connue a Ypres par la représentation qu'elle y a donnée le 26 Décembre. Elle nous re- vient avec un spectacle des mieux com- posés, oü les amateurs de franche et saine gaité se délecteront, et auquel tout le monde pourra assister sans crainte d'entendre un mot trop leste. Avec l'interprétation que lui donnera la troupe de M. M. Richard, nul doute que le spectacle de Lundi n'attire une foule compacte en notre Salie de Spectacle. Programme des Fètcs organisées par le Comité des Fêtes sous le patronage de l'Administration Communale et les sociétés de la ville sous la présidence de M. L. Thoha. Samedi 11 Février, a 9 h. du soir, arrivée de S. M. Carnaval I, venant DE DIENNES. d'ARMAND Desroseaux 2° LES VIVAC1TÉS DU CAPITAINE TIC, comédie en trois actes d'E. La- biche, de l'Académie frangaise 3° LES FORFAITS DE PIPERMANS, comédie en un acte de Chivot et Duru.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1