l'ünion fait la force. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Journal liberal démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement L'expulsion de M. Charbonnel. Une gare centrale a Bruxelles. Léon XIII et M. V. Charbonnel. Victor Charbonnel. CJhronftque locale. 5 centimes le numéro. oe année. N° 22. Samed^ vril 1899, PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 3 francs, pr la province, Par an fr. 2-50. L'élection de Liége le ralliement anticlérical. Fondation Godtschalck. S9araissant le Samedi Les ministres cléricaux se renouvel- lent, mals leurs procédés restent. En 1871, la présence de Victor Hugo a Bruxelles gênait les cléricaux d'alors, qui n'avaient pas pardonné au poète les brülures au fer rouge imprimées par lui a leurs amis de France. II leur lallait un prétexte pour chasser Hugo de Bruxelles lis lirent casser ses vi~ tres par les aimables jeunes gens de la haute gomme bruxelloise. Le lende- main, un arrêté d'expulsion était pris contre l'illustre poète. La semaine dernière, l'ex-abbé Vic tor Charbonnel, qui a quitté l'Eglise pour conserver le droit de penser, con- tinuait dans la province de Liége une série de conférences philosophiques et morales. Le succes qui l'accueillait partoutportaitombrage aux cléricaux, ennemis de la pensée libre et de la pa role libre. On fit troubler une confé rence de M. Charbonnel, a Grivègnée, par des étudiants cléricaux de Liége qui, armés de gourdins, allèrent y provoquer de parti-pris du désordre et des bagarres, et s'en furent ensuite se réjouir, le verre en main, chez les frè- res Oblats, dusuccèsdeleurprouesse.(l) M. Begerem prenait le lendemam un arrêté non motivé, bien entendu expulsant M. Charbonnel du territoire beige. Fin 1899 comme en 1871, les cléri caux n'ont d'autre moyen que la vio lence pour étoufïer la pensée libre. Mais on n'expulse pas les idéés comme les hommes; une fois semées, elles ger- ment et, si elles sont bonnes, arrivent a maturité. Ce ne sont que ceux aux- quels les raisons manquent qui recou- rent a la violence voila ce que se dira le bon sens populaire, et le gouverne ment ne retirera de son attentat contre M. Charbonnel que la honte de l'avoir commis. Dans une conversation a vee un ré dacteur du Tempsde Paris, au sujet de son expulsion, M. Charbonnel con- cluait ainsi Libéraux et socialistes protesteront contre la inesure arbitraire qui me frappe, et, en voyant ainsi les cléricaux se servir des moyens de force qui leur restent pour em- pècher toute parole libre, ils resserreront de plus en plus l'alliance dont le gouvernement a peur et qui, en efl'et, assurera aux pro- ehaines electiorrs sa definitive défaite. Ce jour-la, je rentrerai en Belgique. L'indignation a produit ce que M. Charbonnel prévoyait. Le nouvel acte d'arbitraire et de violence que M. Be gerem vient de commettre aura con- tribué au succes de la candidature de M. Micha a Liége, en faisant voir a, tous les libéraux que le cléricalisme reste l'ennemi le plus acharné de tou- tes les libertés. Ph. de C. Voici les résultats officiels de l'élec- tion législative qui a eu lieu a Liége Dimanche, pour remplacer le regretté Paul Heuse M. Micha, progressiste élu, 81,463 v. M. Francotte, clérical, 43,747 v. On peut tirer de ces chiffres une im portante et encourageante consequen ce le nom de M. Micha a recueilli les suffrages de presque tous les anticléri- caux de l'arrondissement de Liége. Le cartel d'entente anticléricale est réa- lisé, en fait, dans l'arrondissement qui semblait devoir suivre l'attitude in- (1) M. Lorand, lors de son interpellation a la Chambre, a dit que ces stockslagers, étaient conduits par le ueveu de l'évêque de Liège, qui s'e.t vante transigeante de Frère-Orban vis-a-vis des radicaux et des socialistes. Voila le fait important qui ressort du vote de Dimanche. Si les cléricaux doi- vent y trouver matière a d'amères ré- flexions, nous y trouvons, nous, un en couragement sérieux la politique d'entente que nous avons toujours pré- conisée est en voie de s'imposer a tous les anticléricaux, et nous pouvons pré- voir, qu'elle renversera a bref délai le gouvernement réactionnaire qui nous opprime et nous déshonore. L'entente anticléricale se fait ail- leurs qu'a Liége. On écrit d'Anvers a la Gazette, en date de Dimanche Le parti ouvrier s'est réuni aujourd'hui pour examiner la question du Cartel au point de vue des elections communales. Après une discussion trés sérieuse, qui n'a pas dure moins de trois heures, l'assemblée, qui était nombreuse, a décidé, a l'unanimité moins une voix et une abstention, le rallie ment du parti ouvrier au Cartel, a condition que les libéraux admettent 1° La création d'une Bourse du travail 2° l'établissement, dans le courant de l'année, de sailes de re fuge pour les ouvriers qui travaillent aux bassins 3" l'indépendance complete des employés et ouvriers de la Ville en dehors de leurs heures de service. Comme ces demandes n'ont rien que de conforme aux principes libéraux, nul doute qu'elles ne soient admises. Le Cartel com munal peut done étre considéré comme un fait accompli. Le parti ouvrier n'a pas discuté ia ques tion des candidatures. Il est probable qu'on lui en offrira quatre. Le mouvement est lancé. Espérons qu'on ne l'arrêtera pas, et que la chute du ministère s'en suivra, pour le plus grand bien des idéés démocratiques auxquelies ie sort du pays est lié. Ph. de C. II est question et il parait que M. Vandenpeereboom tient fort au projet de faire démoiir et éventrer la moi- tié de Bruxelles pour réunir la gare du Nord et la gare du Midi par une ligne directe, avec une grande gare au centre de la ville. A ce propos la Gazettequi combat énergiquement ce désastreux projet, émet quelques réüexions dont la jus- tesse frappera tous nos lecteurs Supputez en chiffres. l'évaluation n'a pas beso n d'exactitude et peut se faire en gros d une part le nombée des voyageurs, étrangers, qui trouveront avantage a traver ser Bruxelles en chemin de fer, au lieu d'en faire le tour par la ceinture, dix minutes, y compris l'arrêt a la gare centrale, au lieu Beiges ou de quinze minutes celui des habitants de l'Est bruxellois qui trouveront avantage a aller prendre certains trains dans ie quartier de la Putterie, au lieu de continuer a aller les prendre, par le tramway circulaire, a la gare du Nord ou a la gare du Midi et celui des voyageurs ayant affaire a Bruxelles qui trouveront avantage a descen- dre dans le susdit quartier plu tot qu'a l'une ou l'autre extrémité du boulevard qui sert de grande artère au mouvement bruxellois. Additionnez. Supputez ensuite d'autre part le nombre des voyageurs, Beiges ou étrangers, qui trouveraient avantage a voir appliquer a l'amélioration du service des chemins de fer, sur tout le réseau national, les innombrables millions dont l'exécution du projet du R. P. Boom saignera la caisse de l'Rtat. Comparez les deux chiffres, et concluez. Le projet du métropolitain bruxel lois se rattache a l'idée qui guide M. Vandenpeereboom en matière de che min de fer faire d'énormes sacrifices pour les voyageurs qui ne font que traverser la Belgique, mais abandon- ner toute tentative d'amélioration pour le3 transports en service intérieur. II serait grand temps que l'on pense un peu, au ministère, a faire quelque chose pour les Beiges, qui paient les énormes sommes que coutent nos trans ports internationaux, et qui en soldent encore le déficit annuel. Ph. de 0. Dans une communication au Petit Bleu M. Charbonnel apprécie l'ceu- vre et 1 influence du Pape Léon XIII. On remarquera la concordance de ses appréciations avec celles que nous avons nous-mêmes émises a plusieurs reprises on notera en outre que l'ex- abbé congoit le röle de la religion d'une fagon autrement grande que les cagots a cerveau étroit qui le poursuivent de leur haine. Voici l'opinion adressée par M. Char bonnel a notre confrère bruxellois. Léon XIII est un politique et, certes, un grand politique. Pour le chef de l'Eglise, e'est la un juste éloge. Mais, pour le pontife suprème d'une religion, c'est peut-être une condamnation dis- crètement sévère. II a 1 'esprit, et aussi l'ame d'un di plomate. II traite les choses ecclésiasti- ques ou religieuses comme des affaires. 11 iro montre avisé, habile, presque trop habile. La fin du Kulturkampf en Allemagne et l'importance parlemen taire acquise par le centre catholique, qui déplace a son gré la majorité dans l'empire le ralliement des catholiques a la forme républicaine en France et le maintien des bonnes relations concor- dataires des apparences de sympathie pour le catholicisme plus libre de quelques grands évêques d'Amérique certaines avances faites a la démocra tie,.et tnême aux écoies les plus modé- rées du socialisme, par de solenneiles encycliques sur la condition des ou vriers voila bien de nobles jeux de diplomatie qui continuent la tradition glorieuse des combinaziom romai- nes. Mais nous ne trouverions en aucun grand acte de ce règne pontifical une inspiration de miséricordieux évangé- lisme et de générense humanité. Le Sultan rouge fait égorger trois cent mille chrétiens d'Arménie ie Pape garde le silence et n'élève point ia protestation de la pitié ou de la colère. On traque, en Algérie et e:i Autriche, de malheureux juifs qui n'en peuvent mais le Pape ne réprouve point la bande de cléricaux qui a déchainé les haines moyen-ageuses de l'antisémitis- me. La catholique Espagne, clergó et soldatesque mêlés, exploite, ravage, écrase par une tyrannic de dévotion et de sang, Cuba et les Philippines le Pape laisse faire la nation trés catho lique. Enfin, quelques démocrates chrétiens sincères, sur la foi des ency cliques, ont voulu aller au peuple, être avec le peuple, parler vraiment au peu ple de justice sociale le Pape n'a pas manqué de leur donner tort en con- damnant le socialisme chrétien, et de donner raison aux évêques qui s'effor- gaient de domestiquer la démocratie chrétienne pour n'en plus faire qu'une tartuferie du socialisme. Politique, en somme, plus que prêtre. Homme d'E- glise plus qu'homme de religion. Chef du catholicisme plus qu'apötre du christianisme. S'il est vrai qu'il a orienté l'Eglise vers des horizons nouveaux de vague libéralisme et de vague idéalité sociale, il l'a fait a la fagon des hommes d'Etat les plus réalistes, par une profonde compréhension des nécessités moder- nes, par raison de gouvernement, et non point par une ardente générosité ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne d'ame. II a fortifié dans la curie ro- maine et, par suite, dans toute la ca- tholicité, des moeurs gouvernementa- les, diplomatiques, bureaucratiques, administratives, qui ne laissent plus apparaitre la grandeur de Ja foi. Pour ceia même, son oeuvre, belle a quelques égards et utile, sera caduque. Elle n'est point établie sur des idéés et sur un ferme vouloir religieux. Ce qu'une politique a fait, une autre poli tique pourra le défaire. Et la réaction est inévitable. La force du catholicis me, au dire de Renan, c'est qu'il se présente comme la plus religieuse des religions S'il devient une simple politique, nous pouvons prévoir sa décadence, sa ruine. II est, je crois, regrettable a l'Eglise que Léon XIII soit si grand politique. Comment les cléricaux cxccutcnt Ic testament d'un libre-pcnscur. (Suite). Les négociations commencées par le Bourgmestre en vue d'amener un ar rangement entre les Hospices et les héritiers de M. Godtschalck continuè- rent plus activement que jamais. Plu sieurs propositions furent soumises au gouvernement quant au partage des deux millions réservés. Le Ministre de la Justice insista vivement pour une prompte solution etproposa finalement de réduire le legs de 1,700,000 fr. La Commission des Hospices mvitée a se prononcer sur ce projet, estima, par sa délibération du 16 Aoüt 1893,que cette réduction était trop considérable pour qu'il lui fut possible d'exécuter le tes tament, et laissa au pouvoir exécutif le som de prendre telle decision qu'il jugerait ccnvenable. Le 18 Septembre 1893, les avocats Colaert et Vandievoet,mandataires des héritiers légaux du testateur, d'accord avec le gouvernement, soumirent a l'acceptation de la Commission des Hospices les propositions transaction- nelles suivantes 1° Les deux millions sur lesquels n le Gouvernement n'a pas statué se- ront partagés entre les Hospices ci- n vils d'Ypres, les héritiers et l'Etat, n de la manière suivante Les héritiers recueilleront la som- me de 1,700,000 fr. sur lesquels ils n ferout immédiatement abandon en n faveur de l'Etat beige, de telle ma li nière qu'il leur restera net un million de francs les 300,000 fr. restant de- n viendront la propriété des Hospices z° La part abandonnée a l'État ser- vira a fonder a Ypres, une école de li bienfaisance sous la direction et la n surveillance du gouvernement ij 3° Les héritiers renonceront au procés en nullité du testament inten- té par eux contre les Hospices d'Y- ii pres et a toute autre action, comme a ij toute pretention quelconque contre n l'admimstration des dits Hospices au n sujet du susdit legs ii 4° Les héritiers consentiront a ce a que les fonds appartenant a la suc- cession et déposés en France soient u retires par la Commission des Hospi- i) ces, et lui donneront, a eet effet, tous ij les pouvoirs nécessaires ii 5° Si, a la suite de cette transac- tion, des droits de succession sont ij restitués sur la part attribuée aux héritiers, ceux-ci les abandonneront aux Hospices. Afin de décider la Commission des Hospices a accepter ce projet d'arran- gement, M. le Ministre de la Justice, par sa lettre du 30 Janvier 1894, per- sista a considérer le legs fait aux Hos pices comme excessif, et a ne pas rap- ET

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1